Sujet: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 18:01
"Le Parc aux buffles"
Pourquoi encore un article qui traite de la guerre d'Indochine ?
Il ne traite pas de la guerre proprement dite, mais d'une facette très particulière de cette guerre: du très célèbre Bordel Militaire de Campagne (BMC) de Saigon surnommé le "Parc aux buffles".
Et pourquoi parler du "Parc aux buffles" qui fut le plus notoire bordel de l'armée française?
La plus grande usine à sexe de l'Asie , connue bien au-delà des frontières de l'Asie ; surnommée :
"Un grand centre d'abattage".
Cet article est la mémoire d'un des aspects cachés ce cette guerre pas comme les autres.
Il ne faut pas négliger, ne pas oublier et ne pas jouer les puritains en se masquant les yeux.
D'autre part un besoin de vérité et de compréhension est nécessaire car tout n'a pas été dit sur cet étrange établissement hors du temps.
Voyons ce Parc aux Bufflesau-delà des préjugés et des tabous.
Quelques fois nommé "Parc aux autruches", sa réputation dépassa largement le cadre de l'Indochine et d'une certaine façon il devint une "référence" dans le domaine de la déchéance humaine et de l'avilissement de la Femme.
Plongeons ensemble dans une étrange atmosphère .
(A suivre)
Dernière édition par cocoye1er le Lun Nov 25 2013, 21:24, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 18:46
Etrange sensation
Les militaires qui "ont fait l'Indochine", c'est-à-dire la guerre d'Indochine, présentent une particularité inexprimable et presque impossible à cerner par un péquin ordinaire.
Leur séjour en Indochine reste incrusté et enraciné en eux, à vie, comme une sensation imaginaire de rêve impossible à effacer.
Lorsque l'on parle à un vétéran de l'Indochine, on sent rapidement qu'il y a un quelque chose de particulier, d'impalpable.
Une sorte de mélange de douce nostalgie et de violence diffuse.
Certains auteurs emploient l'expression "le mal jaune".
Dans l'armée il est courant d'entendre "il a fait l'Indo".
Ce qui pourrait se traduire par une sorte de bienveillance ou se mélange une pointe d'ironie, de moquerie, de respect et de compassion.
Le tout à dose infinitésimale, mais malgré tout palpable.
Les plus atteints s'entendent traiter amicalement de timbrés.
Parler de l'Indochine à un vétéran, c'est se heurter à un mur de silence. Souvent le regard vague et lointain il se souvient: "Ah oui! L'Indochine...". Mais si par un quelconque artifice vous arrivez à le faire parler, alors... Il parle, parle, parle... Un flot de souvenirs cachés et souvent interdits lui revient à la mémoire. Une vie intérieure cachée se libère où d'étranges peurs et joies se mélangent dans des souvenirs refoulés.
Le jeune de dix neuf ans, qui a encore un pied dans la maison familiale et se trouve propulsé dans cette guerre très particulière, perd ses repères.
Souvent il regrette sa banlieue ouvrière ou sa province agricole car il se trouve plongé dans une tourmente qu'il ne maitrise pas, qu'il ne comprend pas.
Les grands changements par rapport à la France s'additionnent, tels que:
- la distance, c'est à l'autre bout du monde, - la religion différente, les pagodes remplacent les églises, - le climat tropical très chaud et très humide qui influence l'organisme, - les gens qui ne vivent pas de la même façon, et ne pensent pas de la même façon, - la psychologie de la sexualité bien différente, - les paysages tellement dissemblables, - les fumeries d'opium, - et pourtant on parle le Français, - et c'est la guerre.
( A suivre )
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 18:58
Dès son arrivée en Indochine le jeune militaire ressent ce total dépaysement.
Dépaysement vite accentué par un comportement des populations assez typique de cette situation de guerre coloniale.
Trois groupes de populations vivent ensemble: les Français installés en Indochine, les Indochinois et le corps expéditionnaire français.
Les relations entre ces trois groupes sont particulières. Il existe peu de contacts entre les Français installés en Indochine et les militaires français du corps expéditionnaire.
Par contre entre les militaires et les Indochinois les échanges se pratiquent plus facilement.
Si le jeune militaire rêve de trouver une gentille jeune fille française, pour se marier et faire ma vie, et bien cela ne reste qu'un rêve.
Le petit bal du samedi soir, sur la place du village, où l'on peut draguer une fille n'existe pas en Indochine.
Cette séparation des groupes sociaux participe probablement, en petite partie, à la création de ce gigantesque bordel militaire pour assouvir des besoins que la population civile n'aide pas à atténuer.
Evidemment les militaires participent à la vie commerciale de l'Indochine, mais avec de petits moyens.
La plupart se font virer une grande partie de leur solde sur un compte directement en France.
Le reste, perçu en Indochine, qui d'une certaine façon ne représente que de l'argent de poche, ne permet pas des folies financières.
Ce qui explique probablement, toujours en partie, le très bas coup d'une passe dans le Parc aux Buffles, afin que toute la population des soldats de base puisse "bénéficier des largeurs" de l'Armée.
Les bars, les cafés, les boites de nuit utilisées par le corps expéditionnaire ne correspondent pas à ceux fréquentés par le monde du commerce, des piastres, de l'opium.
Chacun son territoire.
Beaucoup sont retournés au Vietnam, bien longtemps après la guerre d'Indochine, pour remettre à jour des souvenirs et aplanir des charges émotives plus ou moins liquidées.
Lors de ces voyages organisés, des vétérans de l'Indochine se trouvaient parmi eux.
L'un a pleuré devant la cathédrale de Ho Chi Ming Ville (Saigon), d'autres ont trop bu de choum (alcool de riz de 80°) probablement pour éviter de se souvenir.
Un autre, sur une immense plage désertique sur les cotes d'Annam, méditait à genoux dans le sable, en marmonnant "On les aura tous. Ici se baignaient dans la mer des tigres. Mon copain est mort. Mon capitaine il n'y a plus d'eau potable à boire,...".
Ces propos incohérents ont semblés le libérer de quelque chose d'impalpable. Seuls ceux qui ceux qui ont "fait l'Indo" peuvent comprendre ce sursaut de "folie" bienfaiteur.
Souvenirs, souvenirs...
( A suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 19:17
Le parc
Il fonctionna de 1946 à 1955 environ.
Son nom, ou plus exactement son surnom "Parc aux buffles" ou plus rarement "Parc aux Autruches" et très rarement "Galioche" ne provient probablement que de plaisanteries grivoises des premiers clients.
Implanté en plein Saigon, en bordure du boulevard Gallieni, à mi-chemin entre Saigon et Cholon il occupe un grand terrain carré de la taille d'un terrain de football environ.
Aujourd'hui le boulevard s'appelle Tran Hung Dao.
Le Parc aux Buffles. Photo R. Cauchetier - Historia, N°24 (1972)
Il s'agit d'une cour carrée en terre battue, à ciel ouvert, ceinturée par des bâtiments sans étage. Le tout n'inspire pas la propreté et il se dégage une sensation de misère.
L'ensemble est financé par l'Armée, sauf les "services" des demoiselles que le client doit payer.
En fait l'Armée met un terrain et des locaux à disposition, ainsi qu'un piquet de trois ou quatre soldats pour assurer la surveillance sanitaire à l'entrée.
Elle paye également les désinfectants tels que le permanganate (1) , pommades et autres antiseptiques.
D'après les récits les préservatifs n'ont pas souvent été distribués, car d'un coût trop élevé parait-il du fait de la très grande quantité nécessaire.
Ce parc est un gigantesque spectacle, probablement unique au monde.
Certains pensent que dans sa vie il faut avoir visité le Parc aux Buffles pour connaître les profondeurs de l'âme humaine.
Est-ce que les contribuables français savent, qu'une partie de leurs impôts sert à financer des bordels militaires ?
Il est vrai que la valeur de cette part ne représente pas grand chose.
(1) Permanganate de potassium: Couleur violette. Traitement d'appoint des affections de la peau et des muqueuses primitivement bactériennes ou susceptibles de se surinfecter.
(A suivre )
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 19:32
L'accueil
L'entrée dans le parc s'effectue par une pièce d'une vingtaine de mètres carrés. Ce sas d'entrée sert de salle de prophylaxie.
Au cours des neuf années d'exploitation, l'accueil des "clients" fut plusieurs fois modifié.
Ce qui explique que les récits des visiteurs divergent quant à la façon d'être accueilli.
Mais sur le fond l'histoire reste la même.
Dans un coin une table en bois et une chaise sortant tout droit d'une brocante, montrent la vétusté des lieux.
Quant au banc en bois, usé par un long usage, il ne relève pas le niveau de la pauvreté.
Sur la table des cartons contiennent du matériel sanitaire, des tubes de pommade, des désinfectants destinés aux clients.
Rien n’est prévu pour s'essuyer, pas de serviette, pas de chiffon, pas d'eau, rien.
L'entrée est gratuite pour les militaires et les pour les civils. Tout le monde peut entrer.
Dans ce "hall" d'entrée se tient en permanence trois ou quatre soldats.
Leur rôle principal consiste à s'assurer que tous les clients sortant de la cour des miracles effectuent les soins de désinfection imposés par le service de Santé des Armées, avant de quitter l'établissement.
Un autre rôle, plus secondaire, leur incombe: maintenir l'ordre dans le parc lorsque des bagarres prennent trop d'ampleur. Ces bagarres surviennent toujours entres les filles qui défendent leur "territoire" dans le parc, ou plus exactement l'ethnie auxquelles elles appartiennent.
Les militaires de garde proviennent d'armées différentes.
Un jour la Marine Nationale, assure la garde, le lendemain l'Aviation, puis le surlendemain l'Infanterie, ...etc.
Les soins prophylactiques ont variés au cours de temps (voir les témoignages ci-dessous).
Actuellement il faut s'injecter dans le canal de l'urètre une pommade nommée Gélotube.
En quittant le parc, et en entrant dans la "pièce prophylactique", un des trouffions de service vous tend un petit tube de la taille d'un petit doigt, à l'embout allongé, et vous demande d'enfiler le bout du tube dans votre verge et de presser le tube.
L'introduction de cette giclée de pommade s'effectue en public, devant les clients entrants et ou sortants.
Le soldat assiste à l'injection car il a pour consigne de s'assurer que l'opération désinfection est réellement effectuée.
Adieu la pudeur, adieu l'intimité, adieu les hontes et les complexes. Il faut déballer son matériel et pschitt la dose magique devant des témoins.
Même si vous passez dans le parc en visiteur non "consommateur", à la sortie pschitt.
Le sexe ne représente rien, toute dignité ou respect de soi disparait.
Comme si on se lavait les mains à plusieurs.
A une époque un cahier servait à enregistrer votre nom et votre unité d'appartenance.
Comme cette méthode entrainait une lourdeur, car fallait présenter sa carte d'identité et sa plaque matricule, elle fut abandonnée.
De plus, elle mobilisait un militaire rien que pour ça du fait du grand nombre de visiteurs.
Cette façon de déballer son sexe en public et de s'injecter une pommade devant témoin perturbe des clients qui sortent à peine de l'adolescence.
Certains jeunes , amenés par leurs ainés, pour un bizutage sexuel, rougissent.
Comme l'opération s'effectue en quittant le parc, le choc semble moins dur qu'à une autre époque ou le nettoyage s'effectuait à l'entrée dans le parc.
Imaginez un jeune qui arrive pour la première fois en curieux parce que ses ainés lui ont vantés le merveilleux Parc aux Buffles.
Sitôt passé la porte d'entrée: "Baissez votre pantalon et injectez-vous ça!".
Par période, plus de dix personnes sont dans cette petite pièce d'entrée, à attendre leur tour, le "matériel" au vent, prêt au traitement.
Nous frisons l'avilissement, la déchéance devant cette façon de traiter des garçons qui pour certains sont encore puceaux.
Il est vrai que l'Armée n'a jamais eu la réputation de respecter l'espace privé et intime de ses soldats.
La chair à canon n'a ni âme, ni sexe...
(A suivre )
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Dim Nov 24 2013, 20:04
Bref, ces soins présentent un caractère d'obligation car les maladies vénériennes, souvent très graves, risquent de décimer l'armée.
Reste à savoir si la giclée de Gélotube suffit à assurer une protection totale.
En quittant ce bordel, sitôt dans la rue, la pommade ressort, tache le slip et ça colle.
Lorsque la sortie s'effectue de nuit, plus d'un client urine dans la rue pour évacuer la pommade.
Les jours de solde le nombre de clients battant des records, le caniveau devient une rivière.
Et cela devant les cyclo-pousses qui attendent devant l'établissement.
Ils rient et s'écartent du caniveau où coule un étrange mélange.
Celui qui attrape une maladie vénérienne se trouve avec un vrai problème de santé difficile à guérir.
Le climat tropical, très difficile à supporter en été, complique les problèmes de santé.
Une température de 40°C, associée à un taux d'humidité de 80%, entrainent une transpiration permanente et abondante.
La moindre écorchure se guérit difficilement et traine en longueur malgré les traitements utilisés.
Beaucoup de militaires ont la "goutte coloniale".
Le sexe goutte, peu, mais suffisamment pour montrer qu'un problème existe.
De plus ce compte gouttes au ralenti complique la vie au quotidien.
D'après les médecins ce n'est pas grave, mais pour les cas les plus sérieux ils interviennent.
Le remède s'appelle "béniqué".
Il s'agit d'une tige métallique légèrement recourbée, presque grosse comme un petit doigt, longue d'une vingtaine de centimètres.
Elle est introduite de force dans l'urètre et poussée jusqu'à la vessie.
Sans anesthésie.
Cette intervention permet en théorie d'écraser les pustules qui tapissent la paroi de l'urètre.
Aïe! Un plaisir sans nom...
Les militaires qui attrapent une maladie vénérienne, sont sévèrement punis, qu'ils la chopent auParc aux Buffles où ailleurs.
De plus les services de santé obligent la malheureuse victime d'une fille malsaine à la signaler et à la retrouver.
Mais comment retrouver une prostituée dans Saigon, ou dans le Parc aux Buffles.
Mission impossible.
La clientèle de ce "parc de plaisir" se compose principalement de militaires toutes armes confondues.
De temps en temps des civils, essentiellement européens, viennent chercher leur défoulement sexuel moyennant paiement.
On trouve des marins, des aviateurs, des biffins, des tabors marocains, des tirailleurs sénégalais, des commandos.
Bref, toute l'armée française se retrouve dans un curieux mélange dans cette cour magique.
Toutes les armes sauf une.
Il n'y a pas de légionnaire.
En effet, la Légion Etrangère possède ses propres B.M.C.
Chaque unité de la légion incorpore des femmes qui suivent le régiment pendant son séjour en Indochine.
Un bateau , a transporté quelquefois, au Tonkin, des unités de la Légion Etrangère.
Chaque homme avait une femme qui prenait place à bord du bateau.
Pour cent hommes il embarquait cent femmes.
Ainsi chaque légionnaire possédait "sa" femme, ce qui lui permettait de développer une affection, une tendresse, et un équilibre psychologique.
Donc, la Légion Etrangère ne fréquente pas le Parc aux Buffles.
(A suivre )
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 11:10
La cour
Sitôt le sas d'entré passé on entre directement dans la cour. Et la! Le choc.
Des femmes et des femmes debout circulent dans cette immense cour. Il y a eu jusqu'à quatre cents femmes. Un vrai spectacle!
Et des hommes et des hommes ! probablement autant.
Comme un hall de gare à l'heure de pointe.
Ca grouille, ça parle, ça ressemble à une ruche, ça bourdonne.
Une partie de la cour. Une pensionnaire accroupie au repos En noir à gauche et au centre, une mère-maquerelle Photo du Commando Jaubert (Photo Internet)
La cour est en terre battue et ne comporte aucun mobilier.
Tous les pensionnaires et les clients restent debout.
Des groupes de deux ou trois discutent.
Des clients circulent nonchalamment probablement à la recherche d'une cô gái (congaï, jeune fille) intéressante pour aller défouler ses besoins.
Le spectacle semble irréel.
Des femmes se reposent accroupies, les fesses posées sur les talons. Cette position, typique de l'Indochine, permet de rester très longtemps au repos.
Ces filles viennent de toutes les régions de l'Indochine. Quelques chinoises et européennes égarées "travaillent" dans ce lupanar.
Il parait qu'elles sont trois milles filles à vendre leur service par roulement, dans ce parc.
Ce gigantesque marché à la viande sexuelle s'imagine difficilement pour qui n'y a pas mis les pieds.
Certains jeunes, la première fois, sont angoissés par cette horde de femmes créant une atmosphère étrange et onirique.
Ils ont peur d'être absorbés, aspirés par ce monde de femelles peu farouches et envahissantes.
Des filles étouffantes, asphyxiantes par leur liberté agressive.
La liberté prend une nouvelle dimension que l'Europe ne connaît pas, un naturel déconcertant pour un jeune arrivant, novice de la vie.
Les préjugés et les interdits que notre civilisation occidentale, basée sur le christianisme, nous apprend son balayés.
Pas de complexe du corps, de la nudité et du sexe.
Une liberté naturelle issue d'une culture millénaire de bonnes manières, de politesse et de gentillesse.
Il ne manque qu'un autel bouddhique.
Ce charme sonne faux lorsque dans la cour de sérieuses bagarres éclatent entre-elles.
Mais cette contradiction fait partie du pays et c'est ce qui en fait son charme attachant.
Un bruit courre qu'un nouvel arrivage de "viande fraiche" a débarqué dans le parc.
Elles viennent des tribus montagnardes primitives Moïs et Mnong.
Quelques curieux tentent de "consommer" ces nouvelles recrues qui sortent d'un autre âge.
L'habillement de ces pensionnaires se résume à un pantalon flottant surmonté d'une chemise, ou d'une robe.
Mais toujours de couleurs blanches ou très claires (Voir la photo du commando Jaubert).
Quelques pauvresses, sortant droit de leur village natal, conservent leurs vêtements quotidiens.
Un slip complète l'habillement, car elles ne portent pas de soutien-gorge, inutile pour ces filles épaisses comme des cartes-postales.
Pour les montagnardes qui vivent torse nu le mot soutien-gorge n'a pas de sens. Mais ici, dans le parc, elles couvrent leur poitrine.
Presque toutes chaussent des socques en bois, couramment appelées claquettes.
Seules les mères-maquerelles portent des vêtements noirs (Deux d'entre elles se voient à gauche de la même photo).
Elles surveillent leur troupeau afin que tout se passe bien et que le chiffre d'affaire ne soit pas négligé, tout en chiquant du bétel leur rendant les dents toutes noires.
Chacune d'elles possède quelques filles regroupées en ethnies ou en régions.
Souvent des conflits éclatent entre différentes ethnies entrainant de spectaculaires bagarres entre filles.
Dans les cas graves, les troufions du piquet de garde à l'entrée interviennent pour séparer les tigresses et ramener le calme dans le poulailler.
Lors de ces querelles les clients n'interviennent pas et se contentent de former le cercle et d'encourager les combattantes comme pour les matchs de boxe.
Ces combats participent à la distraction des soldats en mal de jeunes filles.
Aucun maquillage, aucun bijou, elles se présentent toutes à l'état naturel, à l'état brut.
Même les coiffures ne laissent apparaître aucune trace de coquetterie.
Des prostituées présentent que pour le sexe et rien d'autre.
La plupart semblent heureuses, souriantes et sans soucis.
Sans parler de beauté, certaines méritent un prix de joliesse avec leur visage fin.
Mais le gros peloton ne représente guère les canons de la féminité.
Les visages des femmes de certaines ethnies montagnardes ressemblent à des refouloirs sexuels.
Mais elles ne sont pas dans la cour pour leur visage, seulement pour l'entre-jambe.
Certaines mériteraient un maquillage, une coiffure et un arrangement pour les transformer en belles femmes.
D'une façon générale, le pubis ne comporte que peu de poils.
De ce coté là elles ressemblent à des petites filles.
Tonkinoises (Carte postale)
Tonkinoise. Dents laquées noires (Carte postale)
Photo de Guichard Philippe. Commando Jaubert (Photo Internet)
Sur les cotés de la cour les bâtiments exhibent des portes ouvertes.
Derrière ces portes se trouvent les "chambrées" recevant les couples qui se sont accordés sur les quelques piastres représentant le prix de la "consommation".
Il est souvent mentionné deux à quatre piastres, soit le prix d'un paquet de cigarettes.
Pour une nuit le prix s'adapte évidement, car à une époque il était possible d'y passer la nuit.
Le matin, pas de café croissant, seules les dizaines de demoiselles de la nuit ingurgitent un bol de riz, ou de soupe chinoise, apporté par un livreur rodé aux habitudes du parc.
Une petite pièce sert de bar. Le petit comptoir, derrière lequel un barman âgé sert la boisson à la mode pour une fraction de niat (piastre): le café glacé composé d'une tasse de café froid et d'un glaçon. Le café sort d'un bidon où il a séjourné longtemps depuis sa fabrication. Heureusement le boire glacé efface son vrai goût de jus de chaussette. A une époque la bière existait au bar. L'expérience montre que peu de consommateurs utilisent ce bar.
Contigüe à ce bar une petite pièce fait office de dancing.
Juste un banc en bois meuble cette pièce vide.
En pratique personne ne danse, car pour chaque danse il faut payer la demoiselle danseuse auprès de la mère-maquerelle (voir la photo du ticket de danse).
Et les clients ne viennent pas dans ce bordel pour danser, même si le ticket de danse ne coute que quelques monnaies.
En quittant le sas d'entrée, sitôt un pied dans la cour, une nuée de filles tombe sur le nouvel arrivant, afin de lui attraper sa coiffure (bâchi, casquette , calot,...). La malheureuse victime est piégée et doit, pour récupérer son bien , suivre la demoiselle au fond de la cour pour passer à la caisse et à la casserole.
S'il refuse, le clan des filles drivé par leur mère-maquerelle lui tombe dessus à coup de socques en bois tenus à la main comme des marteaux.
Souvent, le malheureux doit payer même, s’il ne veut pas coucher avec une fille.
S'il accepte de coucher, il peut y avoir permutation de fille, car elles se permutent toutes se passant un client à "l'amiable entre bonnes copines" du même clan.
Tous les vieux routiers du lupanar connaissent le "vol" du bonnet à l'entrée. Ils cachent leur coiffe dans leur chemise et serrent fort la chemise pour échapper au baptême d'entrée.
Heureusement ce rituel du vol du bonnet à l'entrée n'est pas systématique. Mais une fois dans la cour la pratique du vol disparaît.
Ce rituel semble très ancien et date probablement du tout début de la mise en service de l'exploitation.
En France, dans les bordels, les pensionnaires attendent d'être choisies par un client. Ici, que nenni! Les filles sautent sur les clients dès leur entrée.
Du fait que les clients n'ont pas d'autre choix que de rester debout dans la cour, les séjours ne dépassent pas une ou deux heures.
Rare sont ceux qui viennent pour passer le temps.
Cette cour avec ses quatre cents filles et presque autant de clients ne se prête guère aux papotages style salon de thé. Surtout que beaucoup de pensionnaires parlent un Français approximatif. Alors pas question de se laisser aller à raconter sa vie, ou tenter de parler pour une approche intimiste afin de libérer des élans affectifs. La réponse risque d'être: "C'est quoi toi parler la bouche?". Certaines s'expriment correctement en Français et une conversation raisonnable devient possible. Mais ces filles ne sont pas choisies pour leur cervelle, mais seulement pour leur sexe. Alors pas de littérature sentimentale, ni de discussions savantes.
Le dialogue se résume à:
- Combien tu prends de piastres pour pan-pan?
- Pour toi beau garçon, vouloir cinq piastres.
Les consignes des anciens aux nouveaux arrivants précisent entre autre: "Rien dans les mains, rien dans les poches".
Il faut entrer dans la parc avec quelques piastres dans sa poche, ou dans ses chaussures, pour payer la "consommation" et rien d'autre.
Une montre simple au poignet ne pose pas de problème, car pendant le "travail horizontal" la montre reste au poignet et les poches du pantalon qui traine par terre restent vides.
Les éventuelles visiteuses de poches en sont pour leurs frais.
A la saison des pluies la cour se transforme en bourbier et tout le monde patauge dans la boue.
Lors des bagarres entre filles les protagonistes deviennent des zombies de boue. Ajouter à cela qu'elles s'arrachent leurs vêtements dans une fureur sauvage.
Résultat: des clients en cercle assistent à un combat de femmes nues dans la boue, où les coups de claquettes en bois volent dans tous les sens.
De nuit la cour ne possède qu'un éclairage minable et les filles deviennent des ombres.
A part le sexe, un autre commerce se pratique dans la cour.
Plus discret, mais tout aussi efficace: le trafic d'opium.
"C'est toi vouloir boulette, fumer à la maison..."
(A suivre )
Dernière édition par cocoye1er le Lun Nov 25 2013, 21:41, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 12:04
Les chambrées de "travail"
Dès l'accord financier conclu entre le client et la "demoiselle" de son choix, le couple passe dans un bâtiment où tout est prévu, ou presque, pour accueillir les ébats.
Des pièces assez longues, où se trouve une rangée de lits, ne respirent pas la propreté.
Impossible de savoir en quoi sont construits les murs sans gratter plusieurs couches de crasse.
De couleur indéfinissable, tirant vers le marron gris marbré, on n'ose pas y toucher.
Quant au sol!
Ciment, carrelage, dalles en pierre, terre battue?
Impossible de deviner.
Il gondole un peu et par endroit il semble transpirer.
La langue française devrait inclure une nouvelle couleur: couleur crasse. Ce pauvre sol n'a jamais connu une serpillère ou un balai.
Des petits lits métalliques rangés cote à cote, comme dans un hôpital, ne relèvent pas le niveau de propreté. Déglingués, un peu cassés ils n'inspirent pas confiance pour des essais de gymnastique.
Certains pieds de lits s'effritent et une rouille antique s'accumule au sol.
Entre chaque lit un rideau sépare l'intimité des débats du voisin.
Les rideaux, probablement fabriqués en toile écrue, datent de la préhistoire. Un peu déchirés, très sales, l'air misérable, ils pendent comme les vestiges d'un passé très lointain.
Des anneaux coulissants les maintiennent sur une tringle dans état digne des rideaux.
Des anneaux cassés, des tringles pendantes aboutissent à maintenir les rideaux serrés contre le mur, où ils semblent être collés.
Donc, pas de rideaux et pas de séparation entre les lits.
Les matelas ne dépareillent en rien à l'état des lieux. Une banale paillasse, sans draps, sans oreillers présente des enfoncements à l'endroit où des colonies de genoux ont gesticulés.
Une autre couleur devrait s'inscrire dans la langue française: couleur transpiration. Et oui!
Quand le thermomètre oscille entre 38 et 40°C à l'abri, les "sportifs" perdent du poids et autre chose...
Dans l'allée, des cuvettes en tôle émaillée trainent par terre de-ci delà. Elles doivent dater de l'époque de l'invention de l'émail tellement elles sont cabossées et sales.
L'émail laisse place à la rouille par endroit.
Dans leur vie de cuvette elles n'ont jamais vu de savon ou de nettoyant.
Ces cuvettes servent aux demoiselles pour leur nettoyage intime après leur séance de "gymnastique".
L'eau des cuvettes, changée que tous les "36 du mois", reflète la malpropreté. Résultat: dans certaines cuvettes l'eau est si sale que le fond de la cuvette disparait à la vue.
L'eau contient de la sueur, du sperme, du sang, des restants de pommade, bref tout ce qui fait le charme de cet endroit magique.
Un vrai bouillon de culture.
Pour mieux comprendre il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas de tout à l'égout et que les contenus de ces cuvettes terminent dans le caniveau.
Et surtout ne pas oublier l'odeur.
Une odeur inoubliable...
Entrer dans ces chambres à l'atmosphère lourde et humide donne un sentiment de malaise indéfinissable.
Les clients qui viennent "taquiner" la "jeune fille" doivent ne rien voir et ne rien sentir, mais instinctivement ils se dépêchent afin de ressortir rapidement.
Les portes d'accès à ses chambrées restent ouvertes en permanence, pour la simple raison qu'il n'y a pas de porte.
Ainsi les gens piétinants dans la cour peuvent à tout instant entrer dans une chambrée et éventuellement assister à une, ou plusieurs, séances de "travail".
Aucun contrôle, aucune surveillance n'assure une quelconque intimité. Mais en pratique personne ne joue au voyeur, en venant faire un tour dans les chambrées.
Par contre il arrive que deux, ou plusieurs, couples "travaillent" en même temps et dans des lits contigus, sans rideau de séparation.
En réalité plusieurs couples œuvrent en même temps dans cette chambrée, sans pudeur et sans s'occuper du voisin.
( A suivre )
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 17:50
Faire l'amour
L'amour se pratique suivant les méthodes classiques et normales.
Le vice, les déviations sexuelles, les pratiques malsaines ne se pratiquent pas. Pas de fellation, pas de sodomisation.
Les pervers sont traités par les filles comme des détraqués et elles se groupent pour chasser le déséquilibré sexuel.
L'amour s'effectue "proprement", simplement sans chercher des complications et rapidement. Seules quelques variantes de positions apparaissent de temps à autre.
Le petit bisou gentil, ou le gros baiser amoureux ne se pratiquent pas.
Ici le mot embrasser n'a pas de sens. Le pelotage n'existe pas. Passer la "main au panier" d'une fille dans la cour déclenche une volée de coups de claquettes.
On discute le prix et direction le plumard sans plus.
L'acte ne s'éternise pas en longueur. Sitôt "l'explosion" de son partenaire réalisée, la demoiselle l'expulse et le dégage de la paillasse.
Il faut faire vite. Pas question de rêver à un câlin après l'acte, ou de rester allongé pour quelques instants de relaxation.
Pas question de profiter de cette décompression sexuelle pour raconter sa vie.
Debout, et vite le cul dans une cuvette pour la demoiselle, afin de laver le matériel et d'aller dans la cour attraper le suivant.
La rêvasserie d'après pan-pan existe lorsque le client passe la nuit.
Mais les câlins, pelotages et autres affections ne sont qu'artificiels et purement commerciaux.
S'attacher à une fille et tenter de la sortir du parc pour une relation extérieure plus sincère et plus affectueuse au long cours, n'abouti à rien.
Le client se rhabille sans se laver et sans s'essuyer car rien ne permet de laver ses outils, hormis les cuvettes dégueulasses. Un baquet dans la cour, contenant une eau pas très nette, peut éventuellement assurer un petit nettoyage minimum en public.
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 18:20
L'hygiène
Un document très instructif sur l'état de l'hygiène en Indochine , écrit par le docteur Paul Navarronne (1) , mérite d'être lu afin de mieux saisir la réalité de l'hygiène (Voir un extrait en annexe 1).
Des débats, des articles, des notes de services, des affiches ont traités du péril vénérien pour le corps expéditionnaire français en Indochine.
A une époque 15% environ de l'armée française séjournait à l'hôpital pour soigner une maladie vénérienne guérissable très difficilement.
Le froid descriptif du Parc aux Buffles, permet de mieux appréhender de grand problème de l'hygiène.
Quand la demoiselle quitte la paillasse, couverte de la sueur de son partenaire, elle se lave dans une des cuvettes infectes.
Souvent entièrement nue, ou n'ayant qu'une chemisette sur le dos, elle s'accroupit au-dessus d'une cuvette et lave son sexe à la main.
Pas de savon, pas de désinfectant et pas serviette pour s'essuyer.
Autour de la cuvette des éclaboussures rendent le sol poisseux et collant.
Les pieds nus de la demoiselle s'appuient sur cette poisse noirâtre de chaque coté de la cuvette.
Elle se relève, l'entrecuisse mouillé, et secoue ses mains pour les sécher, puis frotte ses cuisses pour éliminer le restant d'eau.
Quelquefois un chiffon est utilisé pour nettoyer le sexe.
Un chiffon comme tout le reste, sale et ayant essuyé un grand nombre de sexes.
De couleur gris foncé, sans forme, imprégné du jus des cuvettes il traine par terre à portée de main des demoiselles.
Quelquefois il est accroché à un lit et il s'égoutte en laissant tomber un liquide bizarre qui rend le sol un peu plus poisseux.
(1) France/Indochine: Histoire et Mémoire: http://www.anaiasso.org/NET/document/loeuvre_de_la_france/loeuvre_de_la_france/enseignement_sante_action_sociale/oeuvre_sanitaire/index.htm
Aucune pudeur, aucune honte, aucun respect de soi-même.
Elles se "lavent" souvent à plusieurs et elles discutent de cuvette à cuvette.
Elles se baladent nues dans la chambrée en présence des clients qui finissent de s'habiller.
Cette liberté sauvage sans égale laisse une impression de mal-être indéfinissable.
Elles montrent leur corps, leur sexe, comme on montre ses oreilles ou ses mains.
D'une certaine façon ses filles se comportent en animal, elles nous ramènent à l'état d'un chien, ou de tout autre animal, pour qui le problème de nudité ne se pose pas.
L'une d'elle, accroupie sur une cuvette, voyant un "soldat touriste" entrer dans le dortoir écarte un peu plus ses cuisses et lui montre son sexe en redressant ses reins, en disant "C'est toi pan-pan avec moi".
Puis ses pieds glissent, elle bascule et tombe assise dans la cuvette. Plouf! Eclaboussures...
Six autres filles, également accroupies sur leur cuvette, éclatent de rire.
Chacune discute en riant et l'on pourrait croire à un pensionnat de jeunes filles ordinaire.
De vraies gamines...
Les W.C. (abandonnés et ensuite détruits)
Passer une nuit avec une fille est possible pour ceux qui ont une permission de découcher.
Couramment des dizaines de clients couchent dans le parc.
Dans ce cas les chambrées-dortoirs deviennent des lieux d'activité sexuelle collectifs.
Quelques clients arrivent à dormir un peu.
Le charme vient de filles qui jacassent entre elles en vietnamien, de lit à lit, quelles soient au repos ou en "action".
Ceux qui décident d'apprendre le vietnamien doivent passer une nuit dans le Parc aux Buffles, car la méthode, peu commune, donne des résultats.
En été, les dizaines de mâles en action transpirent beaucoup.
Les paillasses, déjà pas très nets, s'imbibent un peu plus.
Ajouté aux odeurs des filles et à celle du sperme, l'atmosphère des chambrées en fin de nuit est très exotique.
Le matin tout ce petit monde quitte les paillasses et passe au "lavage".
Comme d'un seul coup des dizaines de filles doivent se laver, le nombre des cuvettes est insuffisant dans les chambrées.
Alors tout le monde, hommes et femmes se retrouvent dans la cour.
Une cinquantaine de couples, tous nus, présentent un spectacle théâtral inimaginable.
Un réservoir d'eau permet aux hommes de se laver le "matériel" avec les mains car rien n'est prévu.
Une boite contient quelques brosses à dents collectives.
Elles brossèrent de nombreuses dents du corps expéditionnaire.
Elles ont du service et les poils ne se souviennent plus s'ils ont été droits un jour.
Un vrai désastre d'hygiène.
Et pourtant beaucoup les clients s'en servent, car les gentilles jeunes filles de la nuit expliquent qu'il faut se laver les dents.
Le reste est moins évident...
Quant aux filles leur lavage prend une toute autre allure.
Une rigole traverse la cour en bordure de celle-ci.
Une eau pas très claire d'origine inconnue coule dans cette rigole, et s'écoule vers une destination toute aussi inconnue. Probablement dans le caniveau de la rue.
Les filles s'accroupissent, nues, à califourchon sur la rigole, et à la main se lavent le sexe. Sans savon, sans désinfectant, sans aucune hygiène. Des dizaines de filles, les unes derrière les autres, accroupies, lavant presque en cadence, nous ramène à l'âge de pierre. En plus elles jacassent...
Une vision d'animaux préhistoriques à l'abreuvoir.
L'une derrière l'autre, accroupies, elles donnent l'image d'une pirogue, ou d'une galère, où les mains fonctionnent presque en cadence.
Il ne manque que les pagaies.
Les dizaines d'hommes debout, nus, tournent autour du réservoir en ciment en tentant de l'approcher pour attraper une "louche" d'eau au creux de la main.
Le lavage est très minimum.
Les consignes de l'Armée sont claires et bien enregistrées dans les têtes des troufions.
Sitôt pan-pan avec une jeune fille, il faut uriner pour éliminer le maximum de germes qui se sont introduits dans l'urètre.
Donc, pendant que ces demoiselles "rament" sur leur rigole, les messieurs urinent un peu n'importe où dans la cour.
Lors de la mousson tout sera nettoyé!
Ce rituel se répète tous les matins.
A une époque des W.C. existaient, mais en quantité insuffisante, et avec pour évacuation un simple grand trou dans la terre.
Ils sont abandonnés (voir la photo des vestiges).
Tous ceux qui ont vécus ce spectacle, en garde un souvenir gravé à jamais dans leur mémoire.
Quelques fois une patrouille de l'armée, chargée de la sécurité en ville, doit dans son itinéraire passer aux Parc aux Buffles. Cette patrouille, qui passe tôt le matin, réveille tout le monde et bouscule les militaires en leur rappelant qu'ils doivent rentrer à la base à l'heure fixée sur leur permission de la nuit.
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 19:08
Anecdotes
Des scènes de la vie ordinaire méritent d'être racontées afin d'aider à mieux cerner la vie dans cet étrange temple du sexe.
Le dialogue
Sur deux lits cote à cote, et sans séparation puisque les rideaux sont collés au mur, deux couples œuvrent avec conscience et entrain.
Seuls les hommes travaillent car les filles restent statiques.
Les positions classiques, la demoiselle dessous et le gentil soldat dessus permettent aux filles de se regarder sur le coté.
Pendant que les deux pauvres garçons s'agitent avec conviction, les filles discutent entre elles en Vietnamien.
De quoi parlent-elles? Des futures vacances? Sitôt le septième ciel atteint par les hommes, ils sont éjectés des paillasses et les deux gentilles jeunes filles s'installent chacune sur une cuvette.
Elles continuent à discuter tout en se lavant comme si rien ne venait de se passer.
Les moustiques
Un couple s'agite dans une position peu pratiquée dans cet établissement. Ils œuvrent à quatre pattes.
Comme toujours le garçon travaille avec ardeur pendant que la dame reste stoïque.
En réalité elle s'occupe à autre chose.
Elle tient sa position à quatre pattes à l'aide d'un bras, avec l'autre main elle cramponne un morceau de rame de palmier.
Cette rame lui sert de tapette à mouches, et avec conviction, elle tape sur le mur pour écraser des moustiques.
Son partenaire d'un instant est, quant à lui, très loin de s'occuper des moustiques.
Les gouines
Deux couples "travaillent" cote à cote et toujours sans rideaux. A la fin des "travaux" les deux mâles sont dégagés des paillasses et l'une des filles rejoint sa copine dans l'autre lit.
Elles se pelotonnent l'une contre l'autre comme deux chattes amoureuses complètement nues et s'enlacent.
Puis elles voient un "soldat touriste" entrer dans le dortoir.
L'une d'elle l'appelle: "C'est toi venir pan-pan avec nous".
En même temps elle ouvre grand ses cuisses.
A cet instant précis entre une mère-maquerelle, toute en noir, qui vocifère quelques mots.
Les deux filles partent en courant dans la cour avec leurs vêtements dans les bras.
Elles arrivent nues dans la cour et se rhabillent en publique sans que personnes n'y prête attention.
Le passage à la cuvette hygiénique n'étant pas fait, il est certain que le client suivant bénéficiera d'un cadeau de bienvenue.
Mais cuvette, ou pas cuvette, cela ne change pas grand chose au manque total d'hygiène.
Dans tous les cas le client bénéficie des "restes" de son prédécesseur.
L'accident
Un pied de lit n'a pas résisté aux assauts d'un énergique client .( Marin)
Et patatras, tout le monde par terre.
La demoiselle s'en tire avec une légère ecchymose, mais le client souffre d'une cheville.
Impossible de marcher, car la cheville risque d'être cassée ou fracturée.
Une des filles courre à l'entrée prévenir les soldats de garde.
Une ambulance militaire de la marine est demandée par téléphone.
Lorsque l'ambulance arrive, deux infirmiers, plus exactement deux brancardiers, deux gamins qui n'avaient jamais les pieds aux Parc aux Buffles se font piéger.
Ils entrent dans la cour, les bras ballants, sans se méfier, et se font assaillir par des filles qui ignorent la raison de leur présence.
Les deux bâchis des marins sont volés et une course commence dans la cour pour les récupérer.
Piaillements, cris, poursuites, rien y fait.
Les deux brancardiers ignorent le rituel du bonnet.
A force de cris et de piaillements, à la limite d'une bagarre, des pensionnaires réussissent à calmer le jeu et à expliquer à leurs consœurs excitées et énervées pourquoi les deux marins sont là.
Finalement tout s'arrange et le blessé est soutenu par les deux marins pour traverser la cour dans l'indifférence générale.
La bagarre
Il a plu et la cour est devenue un bourbier.
Tout le monde patauge dans la boue. Deux filles se crêpent le chignon avec des vociférations stridentes.
D'autres filles accourent pour aider leur copine et rapidement une dizaine de filles se battent comme des chiennes.
Une mêlée inextricable dans laquelle gigotent des filles pleines de boue.
Les cris s'accentuent, les claquettes en bois tenues à la main voltigent dans tous les sens. Les vêtements sont arrachés et l'une d'elle se trouve nue.
Hurlements, cris, piaillements stridents, insultes, menaces, tout y passe.
Les clients, en rond autour du spectacle, sourient et n'interviennent pas.
Rentrer à la caserne couvert de boue et risquer d'aller en cabane n'incite pas à intervenir sur ces tigresses indomptables.
Elles sont nues et couvertes de boue lorsqu'un militaire du poste de garde alerté par les cris arrive pour voir.
Il appartient à l'infanterie de marine et doit peser quatre vingt dix kilogrammes.
Un grand gaillard qui inspire le respect.
Après plusieurs essais il attrape une fille par la taille et la soulève comme une poupée, devant lui.
Epaisse comme un haricot elle doit peser quarante kilogrammes.
Il hésite un instant ne sachant pas quoi faire de cette chipie nue, couverte de boue, hurlante et gigotant comme un asticot.
Il la tient à bout bras car elle essaie de le mordre.
Puis il la jette, telle une poupée de chiffon, à plusieurs mètres.
Elle tombe dans la boue un peu assommée.
Notre grand gaillard en attrape une deuxième, aussi légère que la première, qui subit le même sort dans une direction différente.
Une mère-maquerelle arrive en courant et en criant de ne pas massacrer ses filles.
Notre gaillard n'étant pas d'humeur à jouer l'arbitre, crie "qu'est-ce qu'elle vient nous faire chier celle-là?".
Sitôt à sa portée de main la mère-maquerelle reçoit une énorme claque sur la joue.
Elle vacille et tombe dans les bras d'un client spectateur.
Un deuxième soldat du poste de garde arrive alerté par les cris.
Il tient à la main son fusil et demande ce qu'il se passe.
Dans le brouhaha général il comprend que la situation est sérieuse. Froidement il prend son fusil et tire un coup de fusil en l'air.
Le claquement sec du coup de feu calme tout le monde.
Les filles nues de la mêlée, étalées dans la boue, se relèvent en silence. Le calme est revenu et tout le monde retourne à son ouvrage.
La béquille
Un civil entre dans le parc, donc pas de bonnet à chiper.
Un gros pansement enveloppe un des ses pieds et il marche en claudiquant à l'aide d'une béquille.
Les filles ne s'occupent pas de lui et il avance parmi les groupes de gens qui piétinent sur place dans la cour.
Il bute sur une pierre, et au ralenti tombe assis par terre.
Il reste assis avec sa béquille allongée à coté de lui, et attend, car personne ne s'intéresse à lui.
Des filles accroupies assises sur leurs talons, jalonnent le parc, alors un de plus assis n'attire pas l'attention.
Après quelques minutes une fille le remarque et s'approche de lui, puis lui prend sa béquille et part en courant avec la béquille en criant "C'est toi suivre moi".
Deux militaires qui ont assisté à la scène s'approchent et aide le civil à se relever.
Mais il ne tient pas debout sans sa béquille.
Les deux militaires le supportent et l'aident à marcher jusqu'au poste de garde à l'entrée.
Il est installé assis sur une chaise en attendant de retrouver la béquille.
Retrouver une béquille dans ce parc où quatre filles ne demandent qu'à compliquer les choses, n'est pas évident.
Et les clients s'en foutent.
Les trois troufions de garde à l'entrée ne peuvent pas quitter leur poste pour aller à la chasse à la béquille.
Alors? Un des soldats de garde arrive à trouver dans la cour deux mères-maquerelles auxquelles il demande de mettre ses filles sur la piste de la béquille.
Le pauvre soldat se fait insultés car ces deux charmantes dames qui ont d'autres chats à fouetter.
Il faut surveiller le troupeau et le faire travailler.
Après une demi-heure de palabres les trois soldats de garde n'en peuvent plus et téléphone à leur chef pour expliquer la situation.
Les chefs militaires décident d'envoyer une voiture auParc aux Buffles pour ramener le pauvre civil chez lui.
Plus tard, deux soldats arrivent avec une voiture de l'armée. Ils ont pour mission de ramener le civil chez lui.
Mais l'état major a donné une consigne particulière à ces deux convoyeurs: retrouver la béquille avant de partir.
Ce sont deux vieux routiers du Parc aux Buffles. Ils connaissent les lieux, les mœurs et les rituels de cette cour aux miracles.
Ils se plantent au milieu de la cour et hurlent à tue-tête pour attirer l'attention.
Un gros attroupement s'installe autour d'eux.
Puis ils expliquent en hurlant l'histoire de la béquille.
Il faut ramener la béquille sinon ils fouillent partout en foutant tout en l'air.
La volaille féminine s'agite et discute ferme.
Grosses discussions entre les demoiselles où le ton monte.
Puis soudain une jeune pensionnaire, âgée de douze ou quatorze ans, sort presque à quatre pattes de l'attroupement et tend la béquille aux deux militaires.
Soulagement général. Ouf! L'incident diplomatique est évité.
Un des militaires, prompt d'esprit, attrape par le bras une mère-maquerelles, et lui intime un ordre "Tu choisis une de tes filles pour une passe gratuite avec ce pauvre mec a qui on à volé sa béquille".
Le chef femelle acquiesce et lance des ordres en vietnamien.
Plusieurs filles courent alors vers le poste de garde et ramènent le civil avec sa béquille.
Elles lui font traverser la cour à bonne allure en le soutenant et entrent dans une chambrée avec lui.
Les deux convoyeurs attendent tranquillement que la "séance de rattrapage" se termine avant de ramener le civil chez lui.
Le dépucelage
Un jeune civil ayant quinze ou seize ans, arrive accompagné d'un adulte.
Le jeune vient pour son baptême sexuel, car il est puceau.
Son aîné lui paie une passe afin de le dégourdir et de l'initier au sexe.
Le jeune, timide et mal à l'aise, reste collé à son mentor, car il est un peu perdu dans cette cour grouillante de femmes.
Le mentor attrape une fille par le bras et lui explique que le jeune est vierge et qu'elle doit s'occuper de lui pour qu'il soit un peu moins timide.
Après accord sur le prix, la fille entraine le jeune au fond de la chambrée pour passer à l'action.
L'ainé attend appuyé à la porte d'entrée.
Après quelques minutes, un cri venant du fond de la chambrée attire l'attention.
Le jeune puceau, nu, debout au milieu de l'allée, crie affolé.
Il regarde son sexe qui est tout rouge et hurle à son ami qui s'approche "Regarde elle m'a mutilé".
Il trépigne sur place en battant des bras comme un canard.
Il explique qu'il va perdre son sexe et répète sans arrêt "Mais qu'est-ce qu'il m'est arrivé!".
Dans chambrée, plusieurs filles inquiètes des cris viennent voir "l'outil mutilé".
Puis elles rient aux éclats.
L'une, en riant lui dit "C'est toi pas mutilé, c'est toi beau sexe long".
Son copain lui explique que ce n'est que du sang et le jeune répond
"Je ne supporte pas de voir du sang".
En fait la gentille jeune fille chargée de dépuceler le jeune a ses règles.
Il repartira sans se laver puisqu'il n'y a rien pour ça.
Souvenir...
Le nourrisson
Un gentil soldat "travaille" avec conviction et allégresse sur une gentille prostituée du parc.
La paillasse reçoit des coups, mais la gentille jeune fille comme à l'accoutumée ne participe à rien.
Mais au lieu d'attendre stoïquement la fin de la partie, elle se penche souvent et essaie de regarder par terre.
Puis dégageant un bras, elle bascule un peu de la paillasse et laisse pendre son bras comme pour tâter le sol. Comme elle recommence, le "sportif" arrête son action et crie "Mais qu'est-ce que tu as à regarder par terre?".
La fille se dégage brutalement des étreintes de son client et hurle en vietnamien des mots incompréhensibles.
Des filles accourent et une grande discussion commence.
Puis une fille arrive en courant, presque nue, et parle au groupe avec éclat et montre de son doigt le fond de la chambrée.
Le soldat client finit par comprendre car sa partenaire lui explique la situation.
Elle a amené son bébé parce qu'aujourd'hui personne ne peut le garder.
Il est installé dans un couffin en palmier posé par terre entre deux lits. Pendant que son client gigote sur elle, elle tâte pour caresser son bébé de quelques mois.
Mais une copine avait déplacé le couffin qui maintenant est au fond de la chambrée.
L'opium
Un couple œuvre joyeusement.
Plus exactement monsieur travaille et madame attend placidement, coincée sous son client un peu enveloppé.
Une pensionnaire arrive de la cour rapidement et parle, en vietnamien, à sa copine qui compte les moustiques en attendant la fin du "travail" de son client.
La discussion s'envenime et le client qui ne comprend rien, commence lui aussi à s'énerver.
La fille debout à coté du lit continue à parler fort à sa copine prisonnière sous son client.
Elle a un petit sac en papier à la main, qu'elle agite sans arrêt, en le montrant à sa copine toujours coincée en dessous.
Puis la fille debout donne quelques claques énergiques sur les fesses du client en lui intimant en Français: "Debout c'est fini".
Puis elle retape et retape.
Le malheureux soldat n'ayant pas fini sa bonne action sanitaire se retrouve debout, nu, au pied du lit.
Les deux filles discutent âprement . Puis celle qui était venue perturber la séance sportive, repart dans la cour.
Alors la fille du début se jette sur la paillasse et dit à son client, en écartant les jambes: "Viens. C'est toi finir maintenant".
Jusqu'où va la gentillesse indochinoise ?
Après coup, le client, un gentil matelot appartenant à un LCIL(1) , apprend par d'autres filles le fin mot de l'histoire.
Certaines ethnies de filles, poussées par leur mère-maquerelle, doivent proposer au client un peu d'opium.
Deux buts sont visés par cette méthode.
Essayer de faire acheter un peu d'opium au client, et surtout donner au client une adresse de fumerie d'opium en ville.
Il sera le bienvenu en présentant la carte de madame Nguyen Vanh, mère maquerelle auParc aux Buffles.
Tout un programme...
Donc, la fille du marin avait oublié de proposer l'opium à "son" matelot et une bonne copine surveillant les ébats, intervint pour lui rappeler les bons usages du commerce d'opium.
(1) Landing Craft Infantry Large (Barge de débarquement)
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 19:27
ANNEXES
Annexe 1
La situation avant la période coloniale.
Il faut savoir qu'au milieu du XIXème siècle, avant la période "coloniale", la péninsule indochinoise était une région très insalubre. Située dans la zone tropicale, chaude, très humide, soumise au régime des alizés, ses populations y subissaient l'atteinte de maladies endémiques ou épidémiques redoutables. En dehors des pathologies courantes également présentes, on peut répartir les principaux fléaux médicaux en trois groupes :
Les maladies spécifiquement "tropicales" les plus répandues étaient :
- le paludisme, au premier rang en nombre et gravité, - les dysenteries, surtout amibiennes (aussi bacillaires), - le Pian de bien moindre gravité vitale, tréponématose à détermination cutanée transmise par petites mouches piqueuses, - le Trachome dû à un virus atteignant l'œil et aboutissant à la cécité. Très répandu.
Les endémo-épidémies mortelles :
- la variole extrêmement répandue et dévastatrice en Indochine (comme ailleurs) au milieu du XIXème siècle, - la peste avec des foyers d'endémie et des bouffées épidémiques très graves, - enfin les typhus de gravité importante surtout le typhus exanthématique (rickettsiose transmise par les poux).
Les endémies graves :
- la rage et son évolution suraigüe, - la lèpre, fléau chronique d'évolution lente, également très répandue.
Extrait de L'œuvre sanitaire de la France en Indochine, Docteur Paul Navaronne http://www.anai-asso.org/NET/document/loeuvre_de_la_france/loeuvre_de_la_france/enseignement_sante_action_sociale/oeuvre_sanitaire/index.htm
Annexe 2
Les combattants trouvèrent l’assouvissement de leur libido auprès des prostituées régulières, des prostituées clandestines, des pensionnaires des BMC et auprès des congaïs.
Durant tout le conflit, la prostitution fructifia partout sous diverses formes.
Autour des bases et des cantonnements, dans les centres de transit comme Haiphong, dans les villages, des prostituées offraient leurs services.
À la fin 1945, les autorités reprirent leur surveillance.
En théorie, les filles dites "encartées" devaient passer régulièrement une visite médicale de contrôle à la fin de laquelle on les autorisait ou non à exercer leur métier.
Il s’agissait souvent d’une prostitution indépendante des circonstances, mais, en ville, de nombreuses filles étaient protégées par des truands classiques.
Même dans les villages isolés, on trouvait des occasions: des paysannes, des orphelines ou des veuves chargées de famille, des femmes de supplétifs ou de réguliers qui tentaient d’améliorer le quotidien de leur famille.
"Le plaisir du soldat en Indochine (1945-1954)" - Michel Bodin http://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2006-2-page-7.htm
Annexe 3
Laisser monter les filles à bord d'un bateau et se les envoyer était strictement interdit, car parmi elles se trouvaient des Việt Minh.
Ces "soldates", atteintes de graves maladies vénériennes, avaient pour mission de neutraliser un équipage de bateau, et de l'envoyer à l'hôpital, à l'aide de leurs "petits services sexuels".
Puis des ordres de l'Etat Major arrivèrent.
Si une de ces gentilles jeunes filles au sexe pourri arrive à monter à bord du bateau en rusant, le factionnaire à ordre de l'abattre sans sommation (Le factionnaire est armé, nous sommes en guerre).
Une fois une fille a grimpé à l'arrière d'un LCI (1) au mouillage dans la rivière, juste au-dessus du gouvernail, puis est arrivée sur le bastingage arrière.
Le factionnaire installé à la passerelle de navigation l'a abattue.
La fille est retombée à l'eau et le courant l'a emportée, avec tout ce que la rivière charrie: cadavres de buffles, d'animaux de tous genres et même d'être humains.
(1) Landing Craft Infantry (Barge de débarquement)
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 19:51
Moralité
Parler morale est-ce possible lorsque justement il n'y a pas de morale ?
Evidemment les puristes qui n'ont fait la guerre que dans un canapé, devant la télévision, crient au scandale.
La déchéance humaine, l'avilissement des femmes et autres grands drames de l'Humanité ne devraient pas exister.
C'est évident !!!!!
Les contextes de guerre, de peur et de tension nerveuse ne facilitent pas les bonnes résolutions morales.
Chacun pense: peut-être demain je serai mort.
Alors les instincts ancestraux ressurgissent et des moments de folie, de détresse et de désespoir s'installent progressivement.
Puis doucement la morale dérive, les ancrages culturels et psychologiques s'estompent pour laisser place à une sorte de flou déroutant.
Tout devient possible, les règles fondamentales de comportement disparaissent.
Alors qu'il soit offert aux militaires un gigantesque bordel n'est plus choquant.
Si les chefs de l'Armées ont installés ce lupanar, c'est que c'est bien et que cela entre dans une nouvelle façon de vivre.
Dans tous les témoignages de ceux qui ont fréquentés le Parc aux Buffles, rares sont ceux qui parlent du drame humain.
Même avec un grand recul, les charges émotives résiduelles masquent l'aspect tragique de ce bordel hors de tout humanisme.
Pour tenter de comprendre il faut: être jeune, être en guerre, avoir vu mourir ses copains, être à l'autre bout du monde, avoir perdu les références de son éducation, avoir eu peur jusqu'à en faire dans son pantalon, avoir dépassé le point critique de la folie.
Et là, dans un doux brouillard anesthésiant tout devient compréhensible et normal.
Un gigantesque bordel où des femmes sont traitées en esclaves par d'autres femmes et par des hommes!
Plus jamais ça, évidemment.
FIN
Sources :http://www.marine-indochine.fr
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Nov 25 2013, 19:56
Puis , viendra "Pattaya" en pays Thaï , avec les Américains lors de la Guerre du Vietnam
Mais .................c'est une autre "Histoire".............!!!!!!!!!
Cocoye1er
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Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Déc 09 2013, 11:08
Bonjour,
Très bien décrit le parc aux buffles de SAÏGON, comme tous ceux qui ont séjourné dans cette ville; j'ai "visité" cet espace dont je garde une souvenir écoeurant.
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Lun Déc 09 2013, 11:32
Gantheret a écrit:
Bonjour,
Très bien décrit le parc aux buffles de SAÏGON, comme tous ceux qui ont séjourné dans cette ville; j'ai "visité" cet espace dont je garde une souvenir écoeurant.
Merci Guy
Venant de toi , je suis content de mon boulot
Mon Père lui aussi a été bien écoeuré par ces lieux .
Invité Invité
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Mer Mar 11 2015, 20:37
Je n'avais pas lu ce très bon explicatif du " parc à buffles" des anciens au "3" m'avait racontés leur aventure dans ce grand foutoir !! car tout nos cadres du caporal au sergent-chef provenant des rescapés d'Extrême-Orient nous racontaient leurs passages dans ce lieu pas très brillant mais, oh combien bénéfique pour le moral des troupes !! certains même devenaient pédéraste car ils avaient un " Giron" un jeune homme qui devenait "la femme " du soldat !!
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Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Jeu Mar 12 2015, 17:22
Et oui Gus
L'Indo a été pour certains , le lieu du vice :
Alcoolisme , Opium , Congay et pédophilie
Idem de nos jours dans un pays voisin du Vietnam : la Thaïlande
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Alexderome aime ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 9338 Age : 59 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Le "Parc aux buffles" Jeu Avr 07 2022, 23:33
Quel endroit dégoûtant mais cela fait partie de cette période. Merci de l’avoir évoqué et mis à disposition des membres du forum. J’image les MST et aussi les morpions.