SÉCURITÉ - Les hôtels pourraient être mis à contribution...
Interpol va proposer à ses membres, lors de sa prochaine Assemblée générale en Colombie, d'autoriser le secteur privé, notamment les hôtels, à participer à la lutte contre l'utilisation de pièces d'identité volées ou frauduleuses, a révélé lundi à Paris son secrétaire général.
S'adressant à Paris à quelques journalistes, l'Américain Ronald Noble a précisé qu'une période test pour une expérience pilote de ce projet, baptisé «I-Checkit», sera proposée aux délégués des 190 pays membres lors de l'AG prévue du 21 au 24 octobre à Cartagena (Colombie).
Le principe serait de demander au secteur privé, notamment les agences de voyages ou les hôtels, de vérifier par informatique si la pièce d'identité présentée par un client fait partie de la base de donnée des documents d'identité ou de voyage gérée par Interpol, qui comprend 38,6 millions d'entrées fournies par 160 pays.
Bon point pour la France
L'idée de départ, sur laquelle les services d'Interpol travaillent depuis trois ans, «est de s'adresser au secteur privé parce que le secteur privé semble parfois plus préoccupé par la bonne marche de ses affaires que les gouvernements semblent se préoccuper de la sécurité de leurs frontières», a précisé Ronald Noble.
Il a rappelé que sur les 190 pays membres d'Interpol seuls cinq (dont le France et le Royaume Unie en Europe) vérifient systématiquement dans la base de donnée Interpol la validité des pièces d'identité présentées à l'entrée de leurs frontières.
Le système risque toutefois d'être assez long et délicat à mettre en place, a reconnu le secrétaire général d'Interpol, puisque va requérir, s'il est voté en AG, l'accord à la fois de l'établissement concerné (un hôtel par exemple), du pays dans lequel il est implanté et des pays qui ont contribué à alimenter la base de données.
Lutter contre le vol d'identité
Il reste aussi à déterminer qu'elle sera l'attitude qu'adoptera l'établissement privé face à un client qui présentera une pièce d'identité contenue dans la base de donnéess Interpol, a-t-il ajouté. La période de test, prévue pour durer un an pour les pays et les entreprises volontaires, servira à mettre en place les procédures.
Les établissements privés qui accepteraient n'auraient en aucun cas accès à la base de données d'Interpol mais recevraient, après avoir entré les coordonnées de la pièce d'identité, un avis sur sa validité.
«Notre but est de réduire le marché pour les gens qui passent des frontières en utilisant des passeports qui ont été signalés perdus ou volés, car comme cela nous réduisons les possibilités pour les terroristes d'employer ces méthodes», a ajouté Ronald Noble.