Une semaine en Hollandie, C’est la rentrée et que l’été fut beau ! Cacophonies, couacs, reculades et enfumages en tout genre ont marqué cette période estivale encore une fois d’un très bon niveau pour les peintres qui nous gouvernent ! Petit Worst of de 3 semaines estivales en Hollandie…
Un été chaud chaud chaud chaud. Alors que toutes les rédactions se délectent d’avoir trouvé un nouveau héros en la personne d’un Manuel Vals photogénique et populaire, on doit tout de même souligner que rarement la violence avait atteint un tel niveau dans notre pays. Ce qui souligne, de fait, l’échec cuisant du chouchou des médias.
Petit florilège de l’été orange mécanique : les pillards des morts et des blessés du train déraillé de Bretigny-sur-Orge, qui d’ailleurs caillassent les sauveteurs à leur arrivée sur les lieux du drame ; les « échauffourées » de Trappes, où un contrôle d’identité d’une femme au niqab dégénère en attaque du commissariat par des jeunes exhibant des armes à feux en hurlant « Allah Akbar » ; le Mirail à Toulouse où les pompiers sont accueillis à coup de pierre alors qu’ils viennent sauver une jeune femme qui accouche ; le jeune égorgé à la sortie de la gare de Marseille sans raison apparente ; le retraité qui meurt sous les balles de braqueurs qu’il tente d’arrêter avec sa bombe lacrymogène… sans parler de Marseille où les truands se disent bonjour à coups de Kalachnikov dans la gueule… Cette semaine, même, on apprend qu’une prise d’otages a eu lieu à Marseille il y a une quinzaine de jours dans un hôpital sans que cela soit sorti dans la presse. Et pour cause, personne n’a porté plainte, de peur des représailles…
Cette année, l’été en France, c’est la barbarie absolue. Et celui qui est chargé de l’ordre dans le pays est le plus populaire du gouvernement… Il faut dire que sa tactique est bien rodée : Gronder, parler, tonner… puis faire l’inverse ! Un exemple ? Sa déclaration tonitruante destinées à séduire une France plus à droite que jamais sur la nécessaire remise en cause du régime laxiste de regroupement familial. Et que raconte-t-il la semaine d’après ? Il double le quota de naturalisations décidé et appliqué par Sarkozy et Guéant. Toute son habileté en communication suffira-t-elle à masquer une réalité sans concession ? L’avenir, proche, le dira.
Vue sur l’amer… Laurence Rossignol, sénatrice PS de l’Oise, a vécu un été somme toute très normal, comme beaucoup de Français. Elle a, comme nombre de ses compatriotes, été victime de la violence ordinaire, lors d’un retrait d’argent à un distributeur, le 14 juillet dernier, en pleine après-midi. Criant, courant après le malotru qui lui a soutiré violemment la poignée d’euros que la machine venait de lui cracher, madame la sénatrice n’a reçu l’aide d’aucun passant, tous ces manants et traîne-savates qui ont préféré la voir s’égosiller derrière son agresseur plutôt que d’intervenir.
Cette mésaventure, très France-d’en-bas pour une élue socialiste, lui a inspiré une sortie remarquée dans la presse. La sénatrice n’a pas cherché bien loin la cause de la délinquance dans notre pays. « Le premier problème de l’insécurité, c’est la lâcheté collective. La première des protections est collective, c’est la solidarité. Plein de choses ne se passeraient pas si les gens se bougeaient. Il y a un problème d’implication. Est-ce que nous sommes de simples spectateurs et commentateurs du monde dans lequel on vit, et pas des acteurs, des gens qui réagissent ? Quand vous criez « Au secours ! », personne ne bouge maintenant. Si j’avais reçu ne serait-ce que l’aide d’une seule personne… » Ma chère Laurence, comme ta sortie prend un dramatique relief un mois et demi plus tard, du côté de Marignane. En effet, là bas, Jacques Blondel, un retraité a été tué par balle à bout portant alors qu’il essayait de contenir la fuite de 2 malfrats qui venaient de se faire un bar tabac de la ville. Oui Laurence, ce pays dont tu es l’élue, fait que l’acte citoyen que tu as appelle de tes vœux aurait pu coûter la vie à son auteur.
Risquer une balle dans la tête pour un croche-patte, franchement, très peu pour moi, ma chérie. Alors sache que tant que tes irresponsables camarades continueront de penser que la prison est un plus grand problème que la délinquance, et qu’ils feront tout pour remettre les truands dehors, les badauds te regarderont courir après ton agresseur. Si Mr Blondel avait été plus lâche, comme tu dis, il serait toujours en vie. Alors une question me vient, ma chère Laurence : es-tu fière du pays que tu nous façonnes, Laurence, puisque tu ne manqueras pas de voter la nouvelle loi pénale de ta copine Taubira-dégout ? Penseras-tu un peu à Jacques Blondel et à sa famille, au moment où tu apporteras ta voix à cette loi inique ?
De l’art de se mettre tout seul dans la merde. Notre petit lieutenant ayant perdu tous les combats nationaux (chômage, endettement, investissements, reprise, fiscalité, crédibilité économique…) s’est donc tourné vers des diversions extérieures qui ne lui avaient pas trop mal réussi, à commencer par le Mali. Bref, rien ne remplace une bonne vieille guerre pour se refaire une santé sondagière ! Et l’ami Bachar pointa son nez. Sous couvert de preuves bidons de gazage de civils, rappelant les mises en scène grotesques des pseudo armes de destruction massive de Saddam, Général Pépère fit les gros yeux, se fâcha tout rouge et promit de « punir » le mauvais garçon. Ceci alors même que des exactions sont commises et montrées au monde entier, toujours en Syrie, mais par les rebelles islamistes contre les villages chrétiens.
Mais de cela, on ne parle pas, en Hollandie. S’il fallait prendre les armes pour sauver une poignée de cathos, ce serait vraiment la fin du socialisme à la française. Bref, Général Pépère s’est fâché tout rouge, et il ne fait plus la guerre, il punit les méchants. Il fait de la morale. A ce titre, d’ailleurs, il faudrait punir les américains d’avoir rasé Dresde en 1945 et lâché les célèbres bombinettes sur Hiroschima et Nagasaki… Bref, notre pépère a décidé, dans la crise Syrienne, d’emboiter le pas martial d’Obama et de se lancer comme un fou dans une opération militaire contre Damas. En clair, un président défié dans l’opinion (moins de 30% de satisfaits), à la majorité chancelante, est prêt à engager l’armée française sans attendre les conclusions Onusiennes sur l’utilisation (ou non) d’armes chimiques, encore moins une résolution du Conseil de Sécurité, au mépris de nos partenaires européens.
Et comble de l’humiliation, Obama en fin de semaine dernière a fait machine arrière… en admettant qu’il aurait besoin de la « légitimité » d’un vote du Congrès. Laissant ainsi Pépère vent du cul dans la plaine, une main devant une main derrière. Ces jours-ci, donc, l’engagement de soldats français dans un conflit armé en territoire extérieur, précisément dans une guerre civile d’ailleurs qui ne touche pas directement les intérêts français, dépend d’un vote du Congrès américain. Question souveraineté, on est bien…
Lone (petit) Ranger… En partant pour le G20 à Saint-Petersbourg d’ailleurs, Pépère s’était montré confiant dans sa capacité à fédérer quelques soutiens parmi l’Union Européenne. Il était même prêt à se satisfaire d’un soutien moral pour sa petite opération militaire qui, nous avait-il dit, n’a pas pour but de destituer Bachar El Assad. Donc juste tuer quelques civils de plus, mais par des bombes de fabrication française, ça change tout. Fiasco, il est plus isolé que jamais. « Il n’y a pas de solution militaire en Syrie », a insisté Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne. « La solution doit être politique et s’inscrire dans le cadre de l’ONU », a martelé le représentant de l’UE à Saint-Pétersbourg, appuyé par José Manuel Barroso, le président de la Commission. Un camouflet, que dis-je, une humiliation pour Paris… Vent du cul dans la plaine…
En fait, l’UE calque sa position sur celle d’Angela en campagne dans son pays et qui ne peut pas faire autrement que de tenir compte de son opinion qui, à plus de 70%, est opposée au principe d’une intervention militaire en Syrie, surtout hors d’un cadre de l’ONU. Un schtroumpf diplomate aurait su tout cela. Pas Pépère, qui préfère passer pour un abruti fini et son pays avec lui… Notons enfin que ce petit va-t-en guerre sans envergure n’a envoyé personne, ni ministre ni même secrétaire d’état aux obsèques d’Elie de Saint-Marc, véritable héros national, résistant déporté puis militaire héroïque d’Indochine à l’Algérie, le 30 août dernier à Lyon.
Postures et impostures. On se souvient peu des positions d’un petit salarié de la République, Hollande François qui, le 26 février 2003 défendait à la tribune de l’Assemblée Nationale « la primauté du droit et le rôle des Nations Unies » devant l’empressement de G.W. Bush d’attaquer l’Irak. « Je demande au nom des socialistes (dont il était le patron, NDLR) qu’un autre débat, cette fois-ci avec un vote, puisse être prévu au Parlement avant que la France n’ait à faire connaître sa décision ». Plus proche de nous, le 8 avril 2008 précisément, le même petit bonhomme brassait de l’air toujours à l’Assemblée en « dénonçant » la désinvolture de Nicolas Sarkozy concernant l’intensification de l’engagement français en Afghanistan et le retour au sein du commandement intégré de l’Otan. « Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays et un vote solennel au Parlement. Mais vous avez refusé de conclure le débat par un vote ! Le domaine réservé ne peut pas être le domaine exclusif d’un seul. » Ainsi parlait le dénommé Hollande François il y a 5 ans. Faut croire qu’il a changé d’avis. Où que jamais la France n’avait connu président plus malhonnête intellectuellement.
Fils de… On connaissait les frasques du rejeton Fabius. Les plus curieux d’entre nous avaient eu vent des déboires narco policières canadiennes du rejeton de Mémère Trierweiler. Voici qu’un troisième larron apparaît dans la rubrique judiciaire du gouvernement en la personne du fils de Marisol Touraine, l’égérie du replâtrage-emplâtrage fiscal appelé honteusement ‘réforme des retraites’.
Les faits : la voiture de la sinistre a été déclarée volée dans la nuit du 30 au 31 août. Jusque là, pas de quoi fouetter un chat et pour une fois qu’un retraité imbécile ne s’était pas interposé pour empêcher les malfaiteurs de commettre leur forfait, tout allait pour le mieux dans cette France Orange Mécanique que nous dessine le pouvoir socialiste. Sauf que là où ça devient croustillant, c’est que la voiture avait été contrôlée quelques heures plus tôt, en stationnement avec les clefs sur le contact, sans conducteur mais avec 2 jeunes passagers probablement en train de fumer gentiment un peu de cannabis, à en croire la forte odeur relevée par les policiers. Sauf que la voiture n’ayant pas encore été déclarée volée, les policiers ne sont pas intervenus. Nos 2 lascars ont d’ailleurs décliné de fausses identités aux policiers. Interrogé après la plainte, le fils de la ministre a sorti une explication un peu alambiquée aux forces de l’ordre. Ayant l’habitude d’emprunter la voiture de sa mamounette, le chérubin a l’habitude de laisser ensuite les clefs de la voiture dans la boite aux lettres de sa maman chérie, sans doute pour ne pas la déranger… Le malandrin l’aura, très certainement, suivi dans la cour de l’immeuble pour dérober la clef dans la fameuse boite aux lettres… en attendant le facteur, d’ailleurs, puisque ladite boite aux lettres n’a pas été fracturée…
Mais que tout le monde se rassure, l’enquête policière n’ira pas plus loin. Ouf. Dans la série « leurs rejetons nous prennent pour des cons », reconnaissez que le fils Touraine fait une entrée remarquée qui le place directement sur le podium, non ? A moins que les voitures des ministres servent de salles de shoot en attendant l’ouverture d’un vrai espace de défonce légale…
A la queue leu-leu. Le Forum Economique Mondial a publié cette semaine son palmarès des pays du point de vue de la compétitivité. Et la France se classe… 23°, perdant 2 places en 2013 après en avoir perdu 3 en 2012. « Quelque chose se passe dans l’économie », nous disait pépère cet été. Oui, on coule mon gars, on coule. L’organisme scrute 100 indicateurs et les croise pour aboutir à son palmarès. Pour se faire mal, voici les pires positions de notre pays: les incitations fiscales à l’investissement (137e sur 148), les relations entre patrons et salariés (135e), les prélèvements obligatoires (134e), ou encore le poids des réglementations (130e). Des mauvaises notes qui contrastent avec les bons résultats en matière d’infrastructures (4e), ou d’enseignement supérieur (15e pour l’enseignement supérieur en mathématiques et en sciences, 5e pour les écoles de commerce et de gestion). Avec le recul, on voit bien que ce qui relève de la décision du pouvoir et de la politique économique nous emmène droit dans le mur alors que certains de nos fondamentaux sont des atouts macro-économiques. Mais si ce gouvernement de baltringues connaissait quoi que ce soit en économie, ça se saurait, non ?
Demain sera light ou ne sera pas. On s’est gargarisé en haut lieu de résultats au bac absolument incroyables avec un taux de réussite approchant 85% pour les filières générales. Que les profs soient amenés à noter sur 25, à ne pas sanctionner les fautes d’orthographe ou de grammaire et autres petites lâchetés éducatives, on s’en tamponne le coquillard. Et on a bien raison, après tout. L’important n’est pas que les élèves sachent lire ou écrire, mais bien que ce pouvoir aient de bonnes notes à la fin de son tour de piste.
Et comme on manque de temps pour laver les cerveaux, et bien on a décidé d’alléger encore les cours d’histoire et géo. Déjà que du point de vue du roman national, les collégiens et lycéens sont en train de devenir des êtres apatrides tellement on leur enseigne rien, cette année va encore voir les programmes d’histoire et de géo amputés de 36 heures d’enseignement. D’ailleurs, comme un aveu, c’est le syndicat SE-Unsa qui précise la « pensée» du ministre tout en complétant l’information en saluant « des décisions prises tardivement, au moment de la rentrée, mais attendues par les professeurs et nécessaires pour la réussite des élèves». C’est sûr que si on n’enseigne plus rien, tous les Crassous vont pouvoir réussir… On a dépassé depuis longtemps le culte de la médiocrité. On atteint désormais le sublime puisqu’il s’agit là de l’institutionnalisation du degré zéro de la connaissance, pilotée par les corps constitués.
Et tout ceci alors que les rapports s’empilent depuis 30 ans sur le niveau, effarant, d’inculture des élèves sortant du système, le bac en poche. Mais il est des cerveaux malades pour penser qu’on améliorera le niveau en travaillant moins. Cette année, c’est donc De Gaulle, comme par hasard, qui va passer à la trappe des enseignements. Ma fille, tu as encore quelques années avant d’arriver au collège. Mais sache que ton papa s’occupera personnellement de te donner quelques notions de base de culture et d’histoire de ton pays. Tu liras Aron, Revel, Arendt, La Boëtie. Nous irons voir Colombey-les-2-églises, Omaha Beach et les Invalides. Nous irons assister à une messe à Saint Denis, à la basilique, là que reposent les dépouilles des rois de France, je te parlerai des grands hommes qui ont fait la France et des tout petits qui ont essayé de la défaire. Je te parlerai de l’importance d’avoir un papa et une maman qui t’aiment et qui s’aiment. Je te raconterai qui étaient tes aïeux, je t’emmènerai sur les terres de nos racines familiales. Tu me prendras certainement pour un vieux con réactionnaire mais je suis certain qu’il restera de tout cela, au-delà du plaisir évident (!!) de nos échanges et de tous ces moments passés ensemble, quelques valeurs et quelques repères qui sauront éclairer ton chemin.
La 1° belle-doche de France fait sa rentrée. Notre Ségo nationale a passé un été discret. Trop sans doute pour être vraiment franc. Il fallait donc qu’il se tramât quelque chose ! Et pan, dans le Mille ! Ou plutôt dans Le Point ! Ségo fait donc une rentrée fidèle à elle-même : en souplesse, en finesse, en délicatesse. Jugez plutôt : « J’ai un charisme, de l’aura, du poids. Au gouvernement, je leur ferais de l’ombre »… Sans déconner ? Plus loin, elle revient sur son mérite supposé au poste, le perchoir, auquel elle a prétendu avant de prendre la bran-bran la branlée aux législatives à La Rochelle : « Ça n’aurait pas été mauvais pour le pouvoir que ce soit moi, la présidente de l’Assemblée. J’aurais fait vivre le Parlement. Il aurait dû être plus présent pour soutenir le gouvernement la première année ». Elle se donne aussi un pouvoir considérable vis-à-vis de l’exécutif : « Ce que j’ai dit sur la taxe carbone a beaucoup influencé Jean-Marc Ayrault. Il y a eu recul grâce à moi. » Tant mieux, chérie. Tu portes déjà et tu porteras encore ta part de responsabilité dans l’état du pays dans lequel ton clan le laissera en 2017. Ou avant.
Pépère sait-il où il habite ? A Oradour-sur-Glane, village saigné par un régiment SS en 1944, Pépère a embrassé quasi sur la bouche son homologue allemand. Geste noble, c’est vrai, sauf que Pépère ne sait plus trop où il en est. En cause ? Le livre d’or commémoratif du village martyr, signé par les 2 présidents. Il signe de sa main les quelques lignes compassionnelles d’usage, y ajoutant la date…. de la veille ! La petite sauterie ayant eu lieu mercredi 4, il a daté son autographe… du 3 septembre. Et 2 fois, en plus. Ca fait sérieux, hein ?
Sérieux toujours. Psychodrame à l’AFP : un photographe malin a fait des siennes, sans doute une sorte de Weill-Reynal égaré dans une maison toute acquise au pouvoir. On se souvient que le DG de la 1° agence de presse française est entré, tranquillement, au cabinet d’Ayrault suite à la nomination du prof d’allemand en retraite à Matignon. Le photographe félon, donc, a publié sur la dépêche siglée AFP destinée à rendre compte de la rentrée scolaire de Pépère une photo le montrant, reconnaissons-le, assez fidèle à l’idée qu’on en a : les yeux ronds écarquillés, le sourire figé complètement benêt, un début de couperose mal dissimulée, un embonpoint certain avec des joues légèrement tombantes qu’on imagine aussi flasques qu’une zézette d’académicien… Non vraiment, du grand photoreportage ! D’ailleurs, le très sérieux Times est tombé sur le cliché et l’a légendé en soulignant l’air « d’idiot du village » de Pépère… Bon, la blague ayant vraisemblablement peu fait marré à l’AFP comme au Palais, elle a été immédiatement censurée. Et oui, on veut bien faire de la com’ mais encore faut-il que ce soit nous qui la maîtrisions. De la propagande, quoi. En un peu plus discret qu’en Corée du Nord. Quoique.
Vivement la retraite ! Quel brillant exercice d’enfumage. Tactiquement d’abord. On commence par un rapport Moreau, saignant, qui met le feu aux poudres : syndicats, fonctionnaires, retraités : tout le monde fourbissait ses armes et préparait la guerre si l’exécutif se mettait en tête d’appliquer un début d’idée contenue dans ce funeste rapport.
Résultat : lorsque le vrai projet de loi sort, il fait l’effet d’un pet de mouche tellement il paraît indolore comparé au rapport-dont-le-gouvernement-devait- initialement-s’inspirer-mais-en-fait-pas-du-tout. Malin. Fin de l’acte 1. Acte 2, on regarde le contenu de ce que ces charlots appellent une « réforme » : un bel exemple d’équilibriste et d’enfumage made in Hollandie.
D’abord, ce replâtrage ne concerne qu’un tiers du déficit global des retraites, soit 7 milliards sur 20 ! Et ces 7 milliards ne concernent… que le régime général, c’est à dire celui des salariés du privé. Donc on va ponctionner, encore, lesdits salariés, les entreprises et les retraités actuels. De plus, on recule l’âge de départ effectif à la retraite sans avoir l’air d’y toucher, puisqu’il faudra, pour la génération 73, avoir cotisé 43 ans pour toucher sa retraite à taux plein.
Dans mon cas, ayant commencé à travailler à 24 ans, cette réforme a repoussé l’âge auquel je pourrai prétendre partir à la retraite à…67 ans ! Mais tout va bien puisque l’âge légal de départ ne bouge pas, il reste à 62 ans. Ouf ! Le comble de l’hypocrisie repose sur le fait que cette pseudo-réforme ne s’attaque absolument au déficit chronique des régimes spéciaux et du régime des fonctionnaires, qui plafonnent à quasiment 10 milliards d’euros ! Celui-là continuera d’alourdir le déficit global de l’Etat, c’est à dire que ce sont les impôts des salariés du privé qui continueront d’éponger les grasses retraites des planqués du public.
Pire, alors qu’on l’ entendait fanfaronner sur la contribution de tous, y compris des fonctionnaires, le gouvernement laisse désormais entendre que l’augmentation des cotisations des fonctionnaires pourrait être étalée sur une plus longue période que pour les salariés du privé. C’est ça qu’on appelle une « réforme juste », en Hollandie : quand les mecs qui votent « mal » paient pour ceux qui votent « bien »…
Quant au déficit des régimes complémentaires, près de 5 milliards, les partenaires sociaux sont priés de se démerder. Enfin, et c’est la cerise pourrie sur un gâteau flétri, tout cela repose sur des prévisions de croissance d’une part et d’un rapport actifs/retraités d’autre part complètement irréalistes. Si bien qu’il est plus que probable qu’une nouvelle retouche sera nécessaire dès… 2018 ! On serait tenté de revoter pour ces peintres en 2017, histoire de leur recoller le bébé dans les pattes. Non, je déconne.
Allez, bon weekend et bon courage.
Par Charles Carrasco avec AFP