Intervention en Syrie: Hollande sous la pression de l'opposition qui réclame un vote Ils veulent suivre l'exemple britannique et l'exemple américain...
L'opposition, UMP et centristes en tête, se démarque désormais clairement de François Hollande à propos de la crise syrienne, en le mettant en garde contre toute décision hâtive d'intervenir militairement au côté des Américains contre le régime Assad.
Après les déclarations de François Fillon et Jean-François Copé, qui ont tiré la sonnette d'alarme à 24 heures d'intervalle devant les risques d'une entrée en guerre, c'est Jean-Louis Borloo, le patron de l'UDI - parti centriste allié naturel de l'UMP -, qui a mis François Hollande sous pression. Il a réclamé samedi soir un vote des parlementaires français, immédiatement après la déclaration de Barack Obama annonçant son intention de faire voter le Congrès américain.
«Comme le Président des Etats-Unis, qui a décidé de consulter le Congrès américain au titre des principes démocratiques, le Président français doit faire de même et organiser après le débat (prévu mercredi, ndlr), un vote formel au Parlement», a écrit l'ancien ministre dans un communiqué.
Un vote également demandé samedi par François Bayrou (MoDem), André Chassaigne, au nom des députés du Front de gauche, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et par Christian Jacob, chef de file des députés UMP, pour qui le gouvernement devrait même engager sa responsabilité dans un vote de confiance.
Les Français opposés à l'intervention Une session extraordinaire du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) consacrée à la crise syrienne doit se tenir mercredi après-midi, avec au programme une déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault suivie d'un débat... Mais en principe pas d'un vote, même si juridiquement rien ne l'empêche.
Interrogé sur les intentions de François Hollande, son entourage s'est refusé à tout commentaire samedi soir. Dans un nouvel entretien téléphonique le président français et son homologue américain Barack Obama ont réaffirmé leur «détermination» à agir.
Hormis au PS, nombre de dirigeants politiques de droite comme de gauche ont exprimé leurs réserves ou leurs craintes face à une action militaire visant à «punir» le régime Assad tenu pour responsable par Washington et Paris de l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas.
A droite, trois jours après avoir approuvé l'attitude de François Hollande dans ce dossier - il l'avait trouvé mercredi «juste sur la forme comme sur le fond» -, le président de l'UMP Jean-François Copé a nettement pris ses distances samedi, alors que, selon un sondage BVA, 64% des Français sont hostiles à une intervention armée.
Insistant sur le fait que «la France doit conserver sa totale liberté d’initiative» vis-à-vis des Américains, Jean-François Copé lui a demandé samedi d'«attendre les conclusions des inspecteurs de l’ONU» avant de passer à l'action militaire. «Le syndrome irakien est présent dans tous les esprits», a fait valoir le numéro un de l'UMP dans un entretien à Sud Ouest dimanche.
Le syndrome irakien L'invasion de l'Irak en 2003 par une coalition emmenée par les Etats-Unis et à laquelle la France n'avait pas participé, avait été justifiée par la présence d'armes de destructions massives qui, en fait, n'ont jamais été découvertes.
Selon le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), «si et seulement si l’utilisation des armes chimiques est établie, une intervention ciblée et limitée, dont l’objectif ne serait pas le renversement du régime, doit être mise sur la table».
Pour Jean-François Copé, si la responsabilité de Damas était avérée, on ne pourrait «laisser impuni le gazage d’innocents, de femmes et d’enfants». Il a déploré ne pas avoir les «informations nécessaires», François Hollande ayant selon lui «refusé obstinément de recevoir» les chefs des partis.
La veille, François Fillon, par ailleurs en compétition avec Jean-François Copé pour le leadership au sein de l'opposition, est apparu encore plus hostile à toute intervention militaire en Syrie. Soulignant que la France «ne peut agir à la légère et à la remorque de quiconque, fussent-ils ses alliés et amis américains», il a exhorté le président Hollande, lors d'une réunion publique à Saint-Raphaël (Var) à «bien mesurer» les «dangers» d'une action militaire, alors que «la région est une poudrière».
Sur la même ligne depuis le départ, François Fillon a multiplié les conditions à remplir avant toute intervention, dont l'existence de preuves de l'implication de Damas dans le massacre chimique. Des preuves également réclamées par Jean-Louis Borloo qui a posé six conditions.
La "France" n'est pas en Danger , il doit , nous consulter , ce président "Anormal"Cocoye1er