Gérard Dalongeville, l'ex-maire PS d'Hénin-Beaumont condamné à trois ans de prison ferme L'ancien maire d'Hénin-Beaumont était poursuivi pour détournement de fonds publics, favoritisme et corruption. Coup de massue pour Gérard Dalongeville. Le tribunal correctionnel de Béthune, dans le Pas-de-Calais, a condamné lundi l'ancien maire socialiste d'Hénin-Beaumont à quatre ans de prison dont trois ans ferme et à 50.000 euros d'amende. L'homme âgé de 42 ans était poursuivi pour détournement de fonds publics, favoritisme et corruption passive. Une peine de quatre ans de prison, dont deux ferme, avait été requise le 10 juin à son encontre, ainsi que 50.000 euros d'amende et une privation de ses droits civiques pendant cinq ans.
"Gérard Dalongeville fera appel". Avant le rendu du jugement, Me Terquem, l'avocat de l'édile avait annoncé son intention de faire appel en cas de condamnation. "J'attends que le tribunal relaxe Gérard Dalongeville. Si le tribunal n'en tient pas compte, Gérard Dalongeville fera appel", avait-il indiqué. Gérard Dalongeville, qui a effectué près de neuf mois de détention provisoire, devra retourner en prison, sauf s'il fait appel, comme l'a annoncé son avocat.
Le "système" Dalongeville à l'étude. La justice soupçonne l'ancien édile, maire d'Hénin-Beaumont de 2001 à 2009, d'avoir mis en place un système de fausses factures au bénéfice de sociétés qui n'ont jamais honoré les prestations correspondantes. Leur montant du préjudice, qui s'étend de 2006 à avril 2009, pourrait atteindre quatre millions d'euros. A l'époque, la ville d'Hénin-Beaumont avait demandé plus de six millions d'euros de dommages et intérêts au total, au titre à la fois du préjudice matériel et du préjudice moral subis.
Après avoir assuré n'être au courant de rien, Gérard Dalongeville a changé de défense, mettant tout sur le dos de son premier adjoint, Claude Chopin, et un homme d'affaires, Guy Mollet, également renvoyés. Selon l'ex-maire, l'argent récolté par Claude Chopin, "en place depuis trente ans", était destiné à alimenter les caisses du PS local afin, notamment, de financer les campagnes électorales.
De son côté, Claude Chopin "assume avoir signé un certain nombre de factures, mais conteste complètement les accusations de financement occulte, étayées par aucun élément du dossier", défend Me Blandine Crunelle, le conseil de Claude Chopin, 79 ans.
Hollande appelé à la barre. Estimant que François Hollande, alors premier secrétaire du PS, ne pouvait pas "ne pas savoir", l'ancien élu avait réclamé, sans succès, que le président de la République vienne témoigner à la barre. "Le financement du PS, y compris via le Luxembourg, c'est un système qui est organisé de longue date (...), mais on ne veut pas l'entendre à Béthune", pouvait-on lire dans "l'invitation à témoigner" envoyé par Gérard Dalongeville.
"Petits arrangements entre amis". Le quadragénaire, mis en examen en 2009 un an après sa réélection face à Marine Le Pen, comptait également sur ce procès pour "évoquer ce que le tribunal de Béthune ne veut pas évoquer, c'est-à-dire le PS, certaines entreprises de BTP proches du PS, certains petits arrangements entre amis", commentait-il à l'ouverture de son procès en mai dernier.
On me reproche des dépôts d'argent sur mon compte, d'avoir effectué plusieurs voyages à l'étranger... Au tribunal, ça va tomber. Je ne me suis pas enrichi", se défend Gérard Dalongeville.
Quoiqu'il en soit, pour les socialistes, après les affaires Cahuzac, Andrieux, Guérini et Kucheida, c'est un nouveau dossier embarrassant.