Un militaire du 126e RI livre sa version de la première altercation survenue le 15 juillet, dans une résidence de la rue Descartes. Un événement à l’origine des tensions dans le quartier des Chapélies depuis dix jours.
En poste depuis sept ans au 126e régiment d’infanterie, il était présent lors de l’incident du 15 juillet, à l’origine des heurts de la nuit suivante dans le quartier des Chapélies. Il raconte.
Que s’est-il passé ce soir-là, dans le parc de la résidence, où vous vivez ?
On habite au troisième, face à la piscine. Vers 18 h 30, du balcon, j’ai vu le gardien en train de prendre des photos des jeunes adultes des Chapélies aux abords de la piscine afin de pouvoir les identifier. Ils devaient être huit. L’un d’entre eux, a tenté de lui arracher son appareil photo. Je suis descendu pour que ça ne finisse pas mal. J’ai demandé au jeune “Pourquoi t’embrouilles le gardien ?”. Il m’a dit : “Je connais quelqu’un qui habite ici…”
Le gardien est monté voir le locataire concerné, qui a confirmé. Ensuite, nous sommes descendus nous baigner avec mon amie. Le même jeune a demandé les clefs à ma compagne pour ouvrir le portail de la grille qui sécurise la piscine. Elle a refusé de les lui remettre. Il a commencé à l’insulter. J’ai répondu : « Elle a raison, si t’es pas content, tu t’en vas”. Il est alors passé par-dessus le grillage. D’autres locataires étaient présents. Moi, j’ai commencé à bouillir car ce genre d’intrusion se répète depuis l’an dernier. Là, est arrivée le représentant du syndic que le gardien avait appelé. Mon amie a pointé du doigt le jeune et ses copains. Ils ont à nouveau agressé verbalement mon amie : « T’es une balance… ». Là, je suis intervenu. Je lui ai dit : « Maintenant toi et moi, on va aller régler ça dehors sans tes copains ». Il s’approche de moi et m’insulte. Ses copains m’encerclent et me prennent à partie. Je le repousse violemment. Je commence à crier… Les locataires commencent à intervenir.
Un collègue militaire, qui habite aussi la résidence, entend les cris et arrive avec sa compagne. Il intervient. Le jeune l’insulte. Là, il lui met une droite alors que le jeune se trouvait de l’autre côté de la barrière. « Vous avez vu, il m’a frappé le premier… », a-t-il lancé. Mon collègue a sauté par-dessus la grille et lui en a mis une autre. On les a séparés et essayé de calmer la situation mais c’est reparti en bagarre. Le jeune a attrapé mon collègue par-derrière et a commencé à l’étrangler. Tous les locataires s’en sont mêlés.
On a essayé d’extraire le jeune par-dessus la barrière. Il a commencé à être sérieusement blessé au dos. Il a fini par lâcher prise. Mon collègue est tombé au sol, complètement sonné, puis s’est relevé. En quittant les lieux avec son groupe, le jeune a continué à le menacer de mort et a dit qu’il allait revenir et qu’il y aurait des représailles, . Ensuite, une voiture s’est arrêtée devant la résidence et une nouvelle altercation verbale a eu lieu. (...)