Egypte: Retour sur le rôle de l'armée depuis le départ de Moubarak
Elle continue de jouer un rôle capital dans la politique égyptienne, après la destitution du président Mohamed Morsi ce mercredi soir...
L'armée égyptienne, qui a renversé ce mercredi soir le président islamiste Mohamed Morsi, le remplaçant par le président du Conseil constitutionnel, s'est impliquée directement à plusieurs reprises dans la gestion du pays depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en février 2011. Retour sur une corporation particulièrement puissante. 2011 11 février. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, est chargé de «gérer les affaires du pays» par le président Moubarak, chassé du pouvoir après 18 jours de révolte populaire.
Le 12, l'armée promet une «transition pacifique» vers «un pouvoir civil élu» et s'engage à respecter les traités internationaux signés par l'Egypte. Elle commence ensuite à démanteler les institutions de l'ex-régime en annonçant la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution.
24 novembre. L'armée écarte de nouveau l'hypothèse d'un départ immédiat du pouvoir, des responsables militaires assurant que cela reviendrait à «trahir le peuple».
Des milliers d'Egyptiens occupent l'emblématique place Tahrir depuis plus d'une semaine pour réclamer le départ du pouvoir du CSFA, accusé de vouloir perpétuer la politique de répression de l'ancien régime. 42 morts en cinq jours.
2012 17 juin. Le CSFA s'attribue de vastes prérogatives, dont le pouvoir législatif, après la fin du vote pour la première présidentielle de l'après Moubarak. Le 14, la Haute cour constitutionnelle (HCC) a déclaré «illégal» le Parlement dominé par les islamistes, en raison d'un vice dans la loi électorale.
12 août. L'islamiste Mohamed Morsi, vainqueur au second tour de la présidentielle face à Ahmad Chafiq, considéré comme le candidat de l'armée, renforce considérablement ses pouvoirs en mettant à l'écart le maréchal Tantaoui et en annulant les larges prérogatives politiques de l'armée. Il récupère pour lui le pouvoir législatif détenu par un collège de généraux depuis juin.
Un autre membre du CSFA, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef du renseignement militaire, remplace le maréchal Tantaoui.
2013 29 janvier. Le général Sissi déclare que «la poursuite du conflit entre les forces politiques et leurs divergences sur la gestion du pays pourraient conduire à un effondrement de l'Etat».
Des violences entre manifestants et policiers ont éclaté alors que le pays marquait le 2e anniversaire du début, le 25 janvier 2011, de la révolte contre Moubarak, sur fond de mécontentement contre l'actuel chef de l'Etat. Une soixantaine de morts en une semaine.
24 juin. Le ministre de la Défense déclare que «les forces armées ont le devoir d'intervenir pour empêcher l'Egypte de plonger» dans un conflit, à la veille du 1er anniversaire de l'élection de M. Morsi, dont les chefs de file de l'opposition réclament la démission.
1er juillet. L'armée donne 48 heures à Mohamed Morsi pour «satisfaire les revendications du peuple», dont une grande partie manifeste en masse pour exiger son départ.
3 juillet. Expiration de l'ultimatum de l'armée menaçant d'imposer sa propre «feuille de route» à Mohamed Morsi.
Dans la soirée, l'armée renverse le président Morsi, le remplaçant par le président du Conseil constitutionnel jusqu'à la tenue d'une présidentielle anticipée. La Constitution est en outre suspendue, annonce le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, dans une allocution télévisée. Mohamed Morsi, confronté durant sa présidence à une contestation populaire qui a atteint son apogée ces derniers jours, dénonce un «coup d'Etat complet».
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