29 juin 1966
Premiers raids américains sur Hanoï :Le 29 juin 1966, le président américain Lyndon Baines Johnson déclenche les premiers raids aériens sur les villes de Haiphong et Hanoï, au Nord-Vietnam. Il s'agit d'une nouvelle «escalade» dans la guerre non déclarée qui oppose les États-Unis et leur allié sud-vietnamien au Nord-Vietnam.
D'une guerre à l'autre Tout a commencé avec les accords de Genève du 21 juillet 1954 qui ont mis fin à la présence française au Viêt-nam (on écrit aussi Vietnam). Ils n'ont pas débouché comme prévu sur la réunification des deux Viêt-nam mais sur une exacerbation des rivalités.
Au sud, l'ex-empereur Bao Dai est éliminé par le chef du gouvernement Ngo dinh-Diem. Celui-ci instaure progressivement un régime dictatorial et népotique .
Le 19 décembre 1960 est créé un mouvement insurrectionnel d'opposition, le Front national de libération du Viêt-nam du sud (FNL). Ses combattants, appelés Viêt-cong («communistes vietnamiens»), bénéficient du soutien actif de soldats communistes venus du nord.
À partir de 1961, le président américain John Fitzgerald Kennedy envoie quelques premières troupes déguisées en conseillers militaires. Il veut sauver le régime de Diem pour éviter une chute en cascade des derniers régimes pro-occidentaux d'Asie (selon la «théorie des dominos»).
Fatale escalade : Entre le 2 août et le 4 août 1964, deux destroyers américains, le Maddox et le Turner Joy, qui se sont aventurés dans les eaux territoriales du Nord-Vietnam, essuient des tirs de la part des Nord-Vietnamiens. C'est du moins ce qu'affirment les services secrets de Washington (les équipages des navires concernés nieront plus tard la réalité de cette agression).
Cet incident du golfe du Tonkin fournit au président Johnson, successeur de Kennedy, le prétexte à une intervention militaire.
Il lance dès le 4 août les premiers raids américains sur les positions communistes au Sud-Vietnam et, le 7 août, il obtient du Congrès les pleins pouvoirs militaires pour un engagement contre le Nord-Vietnam.
Américains et Vietnamiens commencent à bombarder le Nord-Vietnam le 7 février 1965. Ils espèrent par ces bombardements priver les maquisards communistes du Sud-Vietnam et les troupes d'invasion nord-vietnamiennes de leurs approvisionnements en armes et en carburant. Mais ils n'arrivent jamais à couper la fameuse «piste Ho chi-Minh» par laquelle transitent, du nord au sud, hommes et matériels.
L'escalade atteint son maximum avec le bombardement des villes du Nord-Vietnam, à partir du 29 juin 1966. Dans le même temps, de plus en plus de soldats traversent l'océan Pacifique pour combattre dans la jungle et les rizières un ennemi insaisissable. On en arrive à compter plus de 500.000 Américains en uniforme au Sud-Vietnam.
Laos et Cambodge sont entraînés dans la guerre malgré eux. Sur les trois pays indochinois sont lâchées trois fois plus de bombes que pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Des gaz défoliants toxiques sont utilisés sur une large échelle pour « nettoyer » la jungle des combattants ennemis.
En février 1968, cette deuxième guerre d'Indochine (après celle qui opposa les communistes vietnamiens aux Français) arrive à un tournant avec une contre-offensive massive du Vietcong, l'«offensive du Têt» (du nom de la grande fête du Nouvel An vietnamien).
Sur les campus américains et européens, la contestation monte en flèche. Les étudiants et la gauche manifestent massivement contre le conflit. Les désertions se multiplient...
Le président républicain Richard Milhous Nixon, élu en novembre 1968, fait preuve de réalisme. En 1970, il entame le retrait de ses troupes et, en 1973, ouvre des négociations à Paris.
(HERODOTE)