Dissolution du 41ème RT

Dissolution du 41ème RT "par delà les Terres et l'Océan"



Le 41ème Régiment de transmissions sera officiellement dissous le 1er aout, mais la traditionnelle cérémonie de dissolution s'est déroulée le jeudi 4 juin au Quartier Ordener de Senlis (Oise). C'est l'une des premières dissolutions décidées l'été dernier. Son drapeau [« Tunisie 1942-1943, Italie 1944, Allemagne 1945, Indochine 1949-1954 »] est désormais conservé à Vincennes.

Le 41ème RT avait déjà été dissous une fois, en 1958, avant d'être recréé en 1966. Unité interarmées, comprenant des aviateurs et des marins (OVIA-T), il était l'unique régiment de transmissions de niveau stratégique et opératif.

C'est l'occasion de rendre hommage à des unités discrètes et trop mal connues, au rôle pourtant indispensables. La liste de ses récents théâtres d'opérations, qui illustre sa devise "Par-delà les Terres et l'Océan", se passe de commentaires : Liban, République centrafricaine, Tchad, République du Congo, Gabon, Irak, Côte-d'Ivoire, Togo, Rwanda, Somalie, Angola, Cambodge, Bosnie, Guinée- Bissau, Haïti, Macédoine, Albanie, Kosovo, Timor-Oriental, Afghanistan et Darfour, mais aussi Algérie et Indonésie pour des opérations humanitaires.

Créé le 1er juillet 1946 à Rabat (Maroc), ses traditions remontent plus loin, avec le 8ème bataillon du Génie, qui regroupait les sapeurs télégraphistes de l'Armée d'Afrique. L'arme des Transmissions n'a été créée qu'en 1942 et ses missions étaient jusqu'à lors assurées par le Génie, comme en témoigne toujours l'insigne de l'Arme.

Avant la naissance du régiment, des bataillons participent à la campagne de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne. A partir de 1946, toujours basé au Maroc, il participe à la guerre d'Indochine, où il arme une compagnie au Tonkin. Depuis 1908, ils comptent 289 morts pour la France. (Pour lire la suite, cliquez ci-dessous)

Dissous au Maroc en 1958, il est recréé en 1966 à Evreux, comme "régiment de transmissions gouvernemental ". Il est alors placé pour emploi sous l'égide de l'état-major des armées et du secrétariat général de la défense nationale. Durant les évènements de Mai 68, ses hommes sont déployés au sein des plus grands centraux
téléphoniques parisiens afin de remplacer le personnel civil en grève. Puis le gouvernement décide de doter les armées de capacités autonomes de transmission afin de permettre aux structures nationales de continuer à fonctionner en cas de crise majeure.

En 1979, il quitte Evreux pour s'installer à Senlis. Depuis 2001, sa mission était double :

1) Au niveau opératif, la mission principale du 41^ème RT est de fournir au COMANFOR (commandant de la force) les SIC (Systèmes d'Information et de Communication) nécessaires à l'exercice de son commandement. Par ailleurs, il doit aussi assurer au profit du REPFRANCE (autorité militaire responsable de l'utilisation de la force
française placée sous commandement multinational) les SIC lui permettant de rendre compte au CEMA (chef d'état-major des armées) du cadre d'engagement de la force française.

2) Sous l'autorité du SGDN et sur demande de l'état-major du Président, il doit pouvoir en permanence contribuer à la mise en œuvre des systèmes de transmissions nécessaires à la continuité de l'action de l'État, par l'armement du centre de transmissions mobile gouvernemental (CTMG).

Ses missions seront reprises par la Brigade de Transmissions et d'appui au commandement (BTAC) et ses effectifs en partie transférés dans d'autres régiments de transmissions.

(Merci au colonel Olivier Serra, dernier chef de corps du 41, pour ces informations)

Merci CA pour cette historique, encore un régiment en moins

Merci CA

Bonjour,
Merci CA!Que c'est triste!

Dans l'ancien manège où naguère couraient les chevaux, les photocopieuses neuves, les cartons de treillis neufs, le mobilier neuf et les chaussures de sport s'entassent. Dehors, des camions venant de régiments de toute la France attendent de charger, et le casernement se vide inexorablement. Depuis le 4 juin dernier, date de la cérémonie de dissolution, le drapeau du 41e régiment de transmissions de Senlis a été roulé autour de sa hampe, pour aller rejoindre le service historique de la défense, au château de Vincennes. Et depuis six semaines, le colonel Olivier Serra et quelques personnels assurent la fermeture définitive.

Tandis que leurs camarades dont les unités n'ont pas été dissoutes préparent les cérémonies du 14-Juillet, ils ont le coeur un peu serré de constater que lorsque les derniers meubles de bureau seront partis pour d'autres garnisons, dans deux semaines, il ne restera plus dans le quartier Ordener qu'un "élément liquidateur temporaire" de dix personnes, pour trois mois... Et ce sera fini ! Dans la réorganisation des transmissions de l'armée de terre, ce régiment n'avait plus sa place, et passe à la trappe. C'est l'occasion de revenir sur le rôle
très particulier de cette unité issue du 41e bataillon du génie, lui-même constitué au Maroc à l'issue de la Première Guerre mondiale.

Dès son installation à Évreux, en 1966, année du retrait de la France de l'Otan, le régiment se voit confier une mission très particulière au profit du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale) : la mise en oeuvre de moyens de communication lourds pour assurer les liaisons entre les autorités gouvernementales et le reste
du pays en cas de crise majeure. En mai 1968, ce sont les personnels de ce régiment qui vont tenir les centraux téléphoniques parisiens désertés par les grévistes, avant que le système de transmission de crise ne soit complètement réorganisé. Au cours des années suivantes, doté de stations hertziennes et de moyens lourds, le régiment multiplie les exercices de déploiement, avant de rejoindre Senlis en 1979. À partir de 1980, le régiment met en oeuvre les équipements cryptés de très grande puissance, qui permettent aux autorités militaires d'être en contact à grande distance avec les troupes déployées. Ce système sera rapidement opérationnel entre la France et les troupes déployées au sein de la Force multinationale de sécurité au Liban.

Le régiment compte alors trois compagnies opérationnelles. La première met en oeuvre le PCLA (Poste de commandement léger des armées). La 2e compagnie gère dès 1981 la mise en oeuvre des moyens de transmission par satellite Syracuse au profit de l'état-major des armées, et vient en renfort dans les souterrains de Taverny au PC de guerre du chef d'état-major des armées, Centaure. La 3e compagnie assure, elle, le soutien du PC gouvernemental de crise, Gypse, lui aussi enterré à Taverny. Dans un ouvrage publié en 2001 par l'état-major de l'armée de terre, on apprend que c'est également le 41e RT qui dispose des moyens
"permettant d'armer un centre de transmissions mobile avec la particularité de posséder un ensemble d'équipements audiovisuels capables de constituer un studio et de se raccorder à un site de TDF (télédiffusion de France) pour transmettre en direct ou en différé une allocution du président de la République".

À partir des années 1980, et alors que les opérations extérieures se multiplient, le 41e RT est de toutes ces OPEX, et déployait encore récemment ses matériels au profit de la direction de la protection et de la sécurité de l'État du SGDN et de l'état-major des armées. Le 41e RT était d'ailleurs la seule unité organiquement attachée à l'EMA. Il était également le seul régiment de l'armée de terre à compter dans ses rangs nombre de marins et d'aviateurs en raison de sa vocation interarmées. Mais la réorganisation et la modernisation des forces françaises sont passées par là, et cette mission sera désormais assurée à terme par chacun des cinq régiments de transmission de la BTAC (Brigade de transmissions et d'appui au
commandement) de Lunéville. Ces unités sont le 28e RT d'Issoire, le 40e RT de Thionville, le 48e RT d'Agen, le 53e RT de Lunéville, et le 6e régiment de commandement et de soutien de Douai , dont la nouvelle dénomination n'est pas arrêtée, mais pourrait être "6e régiment de transmissions". Trois unités auront disparu au terme de cette réorganisation : le 41e RT de Senlis, le 42e RT de Laval et le 18e RT de Breteville sur-Odon.

Par ailleurs, la BRGE (Brigade de renseignement et de guerre électronique) compte deux régiments de transmission, le 44e RT de Mutzig et le 54e RT d'Haguenau

Parfait , je n' ai rien à rajouter à cet exposé de premier ordre .

merci CA

MERCI C A

Pour illustrer ce post voici les insignes du 41° RT à différentes époques :

imagik.fr

Merci pour ces compléménts concernant le 41° RT