Coup de projecteur sur les Eclaireurs oubliés Le nouvel ordre de bataille de l'armée de terre, que nous avons présenté hier, suscite un débat sur les noms des régiments et les traditions afférentes. C'est l'occasion de rappeler que certaines traditions attendent toujours d'être relevées. Ainsi celle des éclaireurs - qui existent pourtant dans l'arme blindée cavalerie au sein des EEI, escadrons d'éclairage et d'investigation. Un nom qui manque, avouons-le, un peu de charme et de panache.. Or, l'armée française a compté des Eclaireurs dans ses rangs. En voici très brièvement l'histoire.
Très impressionné par les Cosaques, au cours de la campagne de Russie (1812), Napoléon décide de mettre en oeuvre une idée qui lui trotte dans la tête depuis 1805, en créant, à la fin de l'année 1813, trois Régiments d'Eclaireurs de la Garde Impériale. Respectivement, les 1er, 2ème et 3ème. Ses régiments de cavalerie légère doivent éclairer l'armée et harceler l'ennemi, à la manière des cosaques. Chacun, formé de quatre escadrons, regroupe en principe un millier d'hommes.
Les Eclaireurs montent des petits chevaux et sont armés soit d'une lance, d'un pistolet et d'un sabre, soit d'une carabine et d'un sabre.
Ces régiments sont rattachés aux autres régiments de cavalerie de la Garde et vont prendre leur nom pour leur appellation courante : le 1er devient ainsi Eclaireurs-Grenadiers, le 2ème Eclaireurs-Dragons, le 3ème Eclaireurs-Lanciers , ce dernier étant de tradition polonaise.
Créés en décembre 1813, ils vont participer à la campagne de France entre janvier et mars 1814, face aux armées russes, autrichiennes et prussiennes. Les noms des batailles dans lesquelles ils s'illustrent font partie du panthéon des gloires militaires, même si l'affaire se termine par la défaite de la France : Brienne, La Rothière,
Champaubert, Montmirail, Vauchamps, Montereau, Berry-au-Bac, Craonne, Laon, Reims, Arcis-sur-Aube, Saint-Dizier, Paris...
Après l'abdication de Napoléon, ces trois régiments sont dissous en avril 1814, et leur personnel transférés dans d'autres régiments de cavalerie. Ils ne seront jamais reconstitués.
Source : secret défense