Nicolas Sarkozy se prend les pieds dans le bouclier antimissile américainQuelle est la position de la France sur l'installation par les Américains d'élements de leur bouclier antimissile en Pologne et en Tchéquie ?
Bien malin qui pourrait le savoir à écouter les propos contradictoires du président Nicolas Sarkozy entre vendredi et dimanche.
Vendredi, lors du sommet UE-Russie à Nice, il tente de calmer le jeu avec Moscou - qui menace d'installer des missiles sol-sol Iskander à Kaliningrad en suggérant une pause dans le déploiement du système américain.
Proposant un sommet de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)
"à la mi-2009", le chef de l'Etat a suggéré que, d'ici à cette date,
"on ne parle pas de déploiement de bouclier". A ce sommet, "
on pourrait poser les bases de ce qui pourrait être un accord entre nous, et d'ici là, qu'on ne parle pas de déploiement de bouclier, de missiles qui n'amène rien à la sécurité et qui complique les choses", a-t-il expliqué.
Des propos qui ont aussitôt suscité la
"perplexité" de la Maison blanche et la colère des deux pays européens concernés.
Pour le gouvernement tchèque, Nicolas Sarkozy (qui préside l'UE durant ce semestre) est sorti de son mandat et contredit la position commune de l'Otan. L'ancien président Vaclav Havel a lui aussi critiqué les propos du président français. Pour le premier ministre polonais, Donald Tusk,
"le président Sarkozy a exprimé son propre point de vue. Il n'aura aucun impact sur l'avenir de ce projet."Dimanche, à l'issue du G20, le président de la République est finalement rentré le rang atlantique, estimant que
"chaque pays est souverain de décider ou non s'il met un bouclier antimissile.
Ce peut être un ultime complément face à la menace de missiles venus d'ailleurs, par exemple d'Iran".
Source : Secret défense