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| | opération Boléro | |
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Invité Invité
| Sujet: opération Boléro Sam 8 Nov - 7:21 | |
| Texte un peu long alors on réduit! - Spoiler:
Les Opérations "Boléro" - Juillet / Août 1952 [color=#000000][font=Arial, sansserif]Après ces quelques jours de repos, le Bataillon reprend la route pour les opérations "Boléro", le 27 juin. La mission est différente des précédentes. Dans le cadre de la pacification, il s'agit d'assainir le cœur du Delta pour y permettre le renforcement ou la réimplantation de l'administration vietnamienne par la mise en place de notables, l'ouverture d'écoles, la création de marchés, le recrutement de milices d'autodéfense. Le G.A.M.O. n°2 procède à ces taches sous la protection du G.M.N.A. La zone d'action se situe de part et d'autre de la route Haïduong - Haïphong à 15 km d'Haïduong. Tantôt au Nord dans les régions de Kin Monh (le Loson), les calcaires, jusqu'aux approches de Dong Trieu, tantôt au Sud vers Gna Loc, Than Nien, Késat. Les actions, le plus souvent décentralisées par Compagnie, visent à rétablir la confiance parmi la population. Elles consistent en reconnaissances et patrouilles incessantes, recherche du renseignement et chasse aux "locaux" encore dans la zone ou aux éléments viets infiltrés. Il serait fastidieux de dresser le catalogue des actions entreprises jusqu'à la fin du mois d'août. Quelques souvenirs, quelques dates marquantes jalonnent cependant cette période. Le 2 juillet débute une incursion du Bataillon dans les calcaires du Loson. Il s'agit d'établir une tête de pont au Nord du Long Vuih Thai en vue d'une opération de nettoyage dans le Loson. Problème délicat car il s'agit au départ d'une action de nuit. Cette opération bénéficie de l'appui de la "Royale" qui transporte les unités dans ses bateaux de débarquement, des L.C.T. et des L.C.M. La tête de pont est établie à Van Chanh sur la rive Nord du Thay. Elle est exécutée simultanément par les 3e et 4e Compagnies dans la nuit du 3 au 4 juillet. C'est une opération inhabituelle. Il faut en préparer l'exécution dont la réussite repose essentiellement sur la surprise, la vitesse d'exécution et l'installation immédiate d'un dispositif défensif jeté sur le terrain et qui doit tenir jusqu'à l'arrivée des autres unités. La journée du 2 juillet se passe donc à rappeler et à répéter le mécanisme. Le 3 juillet à 20 h 30, les 3e et 4e Compagnies embarquent sur les bateaux qui remontent le Thay en longeant la rive droite jusqu'à hauteur de Van Chanh. Cette promenade au ralenti dure plusieurs heures. C'est une nuit calme sereine et fraîche, propice au "farniente" et à la rêverie. Mais brusquement "à tribord toute" et "en avant toute". Les embarcations foncent sur la berge tenue par les Viets. Nos Tirailleurs n'ont pas le pied marin. C'est bien connu, mais c'est peut-être ce qui explique la vivacité et la dextérité avec laquelle le débarquement s'est effectué ! Une vraie démonstration pour candidats à l'École de Guerre ! Quelques tirs, mais les Viets surpris se replient. Le village de Van Chanh est occupé. Le lendemain le Bataillon entreprend la fouille des calcaires du Loson. Elle dure trois jours. Le terrain est difficile et la progression lente. Les accrochages sont sporadiques et furtifs. La seule incursion sérieuse du Viet est une tentative d'infiltration dans la nuit du 4 juillet éventée et repoussée par la 2e Compagnie (Lieutenant Moreau). Auparavant cette Compagnie avait débarqué en pleine nuit au beau milieu d'un réseau de barbelés entourant un poste tenu par la coloniale. Fort heureusement celle-ci a fait preuve de sang-froid, évitant ainsi, en n'ouvrant pas le feu, un terrible carnage. C'est avec beaucoup de difficultés que les Chefs de section sont parvenus à sortir de ce guêpier dans lequel "la Royale" les avait fourrés. La région dans laquelle évolue le G.M. est très particulière et bien différente de celles qu'elle pratique habituellement. Aux difficultés que présente la fouille de pitons de calcaire très abrupts s'ajoutent celle que provoquent les marées en inondant la quasi totalité de la rizière. Ici, la marée se fait sentir à un tel point que le soir du troisième jour, alors que l'ordre de repli est donné, les tirailleurs voient avec une certaine inquiétude l'eau atteindre les chevilles puis les mollets, puis les cuisses sans qu'on entende le moindre moteur de L.C.M. L'ordonnance du Lieutenant Chiaramonti, Kérouane, un solide gaillard trapu, originaire des Aurès se désole de voir son Commandant de Compagnie avec de l'eau jusqu'à la ceinture alors que lui-même tenant son arme à bouts de bras au-dessus de sa tête en a déjà presque jusqu'aux épaules. Pas d'autre solution que de remonter un peu sur les pentes, mais elles sont couvertes d'arbustes habités par d'énormes fourmis qui paraissent apprécier la chair fraîche. La situation se complique à la 1re Compagnie, (Lieutenant Antoine) lorsque le Sergent-Chef Berche laissé en surveillance sur le sommet avec sa section se met à tirer. En bas l'eau et les sangsues, au milieu les fourmis et en haut: les Viets. Berche signale heureusement qu'il ne s'agit que de quelques isolés au moment précis où les bateaux arrivent enfin. Cette opération pour aussi pénible qu'elle soit ne donne guère de résultat spectaculaire si ce n'est de permettre l'implantation d'administrateurs vietnamiens auxquels ont été confiés pour mener à bien leur mission, de squelettiques milices indigènes. Ceux qui, comme nous, connaissent l'agressivité des Viets éprouvent à leur sujet les plus vives inquiétudes sur leur sort lorsqu'elles seront livrées à elles-mêmes, sachant qu'en cas d'attaque l'appui qui leur sera apporté sera des plus problématiques. Le Bataillon embarque mais il faut faire plusieurs rotations pour rejoindre le bivouac Kinh Monh où nous débarquons de nuit. La 2e Compagnie a dû attendre avant d'embarquer, un parachutage de glace et boissons qui se fera... sur le B.P.C. voisin. Le Bataillon fait mouvement le lendemain 6 juillet, en deux temps, vers Lexa. Nous relevons des éléments du G.M.7; là encore grosses difficultés en fonction du terrain très inondé . Le Lieutenant Chiaramonti passe une mauvaise nuit. Une fièvre de cheval le tenaille. Une dizaine de furoncles ont "germé" sur son cuir chevelu. Le médecin-Capitaine Zicavo préconise l'évacuation sur Hanoï. Chiaramonti refuse. Une piqûre de pénicilline matin et soir pendant trois jours fera tomber la fièvre, éclore ces vilains bourgeons. Chiaramonti en a été quitte pour déambuler à la tête de sa Compagnie pendant ces quelques jours avec une serviette éponge humide sous le casque léger, ne pouvant supporter le poids du casque lourd. De l'avis de certains bons camarades, il avait l'air d'un Émir égaré recherchant en vain quelques nouveaux puits de pétrole. Quelques jours passent en fouilles et embuscades le long du Song Kinh Monh avec contrôle des populations. Puis c'est la préparation du défilé du 14 juillet où une Compagnie commandée par le Lieutenant Antoine doit se rendre à Haï Duong pour représenter le Bataillon à la fête nationale. La Compagnie d'Honneur du Bataillon part pour Haï Duong le 14 juillet à 6 heures alors que le gros du Bataillon reste au repos à Lexa. Nouvelle prise d'arme le 15 juillet à Lexa pour le départ du Colonel de Castrie et la prise de commandement du Colonel Dulac. Imposante prise d'armes où les 3 bataillons du G.M. et le groupe de marche du 64e R.A. sont représentés par 2 Compagnies chacun. La cérémonie est précédée par le Général de Berchoux (le Général de Berchoux vient de s'éteindre à l'age de 91 ans). Les regrets que chacun éprouve à perdre un Chef de guerre aussi brillant que le légendaire cavalier au calot rouge sont tempérés par l'honneur que nous fait le Général commandant les F.T.N.V. en désignant pour le remplacer son propre Chef État-major. Il faut souligner la fierté que nous avions de servir sous la houlette du Colonel de Castries, Chef audacieux, à l'oeil aiguisé et au diagnostic sûr. Le Colonel est visiblement ému. Notre déception de le voir partir est heureusement compensée par la réputation prestigieuse du Colonel Dulac auprès des tirailleurs. Un tirailleur remplace un spahi. A la fougue et à l'impétuosité du fameux spahi succèdent le calme réfléchi et le sens de la mesure du tirailleur unanimement apprécié par tous ceux qui ont eu l'honneur de servir sous ses ordres.
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Dernière édition par severlow le Sam 8 Nov - 14:17, édité 2 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: opération Boléro ............. Sam 8 Nov - 7:22 | |
| Suite - Spoiler:
Le 16 juillet enfin, Monsieur N'Guyen Van Tam, Premier Ministre de S.M. Bao Daï, accompagné du Général Cogny et du Colonel Dulac, visite le G.A.M.O. n° 2 installé au village de Tram Lo avec la 1re Compagnie. Dès le 17 juillet, nous basculons au Sud de la route d'Haïphong pour "Boléro II". Le Bataillon fait mouvement sur Lai Khé, au Sud de la R.C. 5, en 2 fractions, en camions jusqu'au bac de Vuxa, puis à pied jusqu'à Lai Khé où il s'installe pour la nuit. Dernier briefing et perception de canots pneumatiques car, pour changer, la zone est inondée. Embarquement sur un L.C.T. de "La Royale" le 18 juillet à 5 heures, des 1re et 4e Compagnies dans une deuxième rotation. Débarquement à 5 km plus loin devant le village de Van Tao. Le village est tenu par l'ennemi mais cela n'a rien de sérieux. Après Van Tao occupé sans incident, c'est l'abordage de Tien Tao, le village suivant où les 1re et 4e Compagnies sont accrochées. Le "criquet", qui survole la position, signale un rassemblement d'une centaine de V.M. Il fait déclencher un matraquage par l'artillerie. Les Viets s'enfuient vers l'Est, en direction des deux autres Bataillons du G.M., le 2/1 R.T.A. et le 2/6 R.T.M. Tien Tao est occupé sans autre incident. Le lendemain après relève par le 2/1 R.T.A., le Bataillon continue son mouvement vers Ke Sat et Phuong La, toujours pour agrandir la zone d'action du G.A.M.O. n° 2. Au cours de cette relève, un officier du 2/1 R.T.A. venant de nuit prendre ses consignes est stupéfait de rencontrer un commandant de Compagnie du 4/7 en pyjama. Cet officier lui explique avec superbe que c'est ainsi plus agréable de se reposer un peu et que si, d'aventure, il est réveillé impromptu il est tout aussi facile de se battre en pyjama qu'en treillis... Sans compter que si l'effet produit sur le Viet est aussi percutant qu'il l'est sur cet officier du 2/1 R.T.A., on peut en augurer un effet de surprise peut-être bénéfique ! Le Bataillon doit relever à son tour, le Bataillon de Ke Sat retiré de la zone. Il se déplace vers minuit et arrive à Phuong La sans trouver l'élément à relever. La 3e Compagnie au cours du mouvement perd sa S.M., son T.C. 2 et une section. La 2e Compagnie attend sa relève jusqu'à 5 heures et commence son mouvement sur Cam Lo et Van Tuc. En résumé nuit agitée pour tous mais sûrement pas un V.M. n'a pu franchir cette forme nouvelle de bouclage de nuit. L'implantation du Bataillon s'effectue dans la journée du 19 juillet. Là commence la période post opérationnelle du rétablissement des autorités civiles vietnamiennes. La construction d'un pont de singe sur le canal, le long du Song Kinh Tay, entre Phuong La et Cam Lo commence. Elle durera 6 jours. Le 22 juillet, le G.A.M.O. commence son travail. Contrôle des populations de Van Tuc, Cam Lo et Ngoc Lo. Le Bataillon continue la fouille des villages. La 1re Compagnie est au village de Dai Dien. C'est un tout petit hameau de pauvres paillotes. Dans la nuit, les tirailleurs sont réveillés par une discussion animée. Ils cherchent partout ceux d'entre eux qui, à cette heure avancée de la nuit, disputent une partie de carte acharnée. Rien. Il faut se rendre à l'évidence : le hameau est habité par des fantômes. Il faut un bon moment pour localiser le lieu d'origine de la conversation: sous une des maisons occupée par une section. Il faudra encore plus de temps pour trouver l'entrée du souterrain. Personne ne veut sortir. Fumigènes. Enfin un Viet. Les deux autres le lendemain matin débusqués par la "bouche d'aération" au ras d'une mare. Le trésorier d'une unité, sa caisse en piastres Ho Chi Minh, deux autres Viets et trois pistolets. Voilà ce qu'il coûte de se disputer pour de l'argent. Il faudra aux supplétifs de la Compagnie un quart de sac marin de cet argent-là pour se procurer une volaille au marché voisin. Ce n'est qu'un épisode de vie souterraine du Viet que tous ont connu. Qui d'entre nous ne s'est fait tirer dessus d'un village qu'il venait de quitter après l'avoir passé au peigne fin ainsi que ses abords ? Le 27 juillet, le Bataillon revient à la case départ et retrouve au Nord de la route d'Haïphong, les villages de Le Xa, Tram Lo, etc. La 1re Compagnie se partage entre Tien Xa et Naï Hap, ce dernier village occupé par l'Adjudant Hubert avec deux sections. La Compagnie participe à l'instruction d'officiers vietnamiens. Les missions de pacification et de "ratissage" continuent essentiellement marquées le 6 août par un sérieux accrochage d'un élément de la 2e Compagnie franchissant le Song Khin Tay. De nombreuses patrouilles se font en barque locale ou en bateau pneumatique. Les tirailleurs ne sont pas nés "marins". Cette activité nouvelle ne va pas sans effets cocasses. Irrité, le Lieutenant Antoine veut montrer aux tirailleurs de la 1re Compagnie comment s'y prendre pour embarquer. Il manque le bord de la barque et se fiche à l'eau. Les tirailleurs se marrent et ils adorent ça. Les supplétifs réussissent mieux et avec plus de discrétion dans ce genre d'entreprise. Ils procèdent à la recherche du renseignement en s'habillant en "nia qué" pour se mêler à la population dans la rizière, les villages et les marchés. Le 13 août "Boléro II bis" nous ramène au Sud de la route. Le bataillon se met en mouvement sous une pluie torrentielle. Sans doute abusé par la pluie et le brouillard, le poste de Binh Di "allume" allègrement le Bataillon avant de l'identifier. Les 14 et 15 août toutes les Compagnies sont violemment accrochées. La 2e (Lieutenant Moreau) à Dong Trang. La 3e (Lieutenant Chiaramonti) à Cau Mac. La 4e (Capitaine Good) à O Mé, Ngoc Tai et Dong Trang. L'opération est conduite par le Colonel commandant le G.M. 3 auquel notre Bataillon est prêté. Alors que la 4e Compagnie est accrochée devant O Mé qu'il faut traiter par bombardement aérien, la 1re Compagnie (Lieutenant Antoine) en reconnaît la partie Est. Les supplétifs de la Compagnie arrivent à la lisière; les Viets dévoilent leur dispositif. Sous la protection des tirs de la Compagnie la section se replie, mais trois supplétifs sont fait prisonniers par les Viets. Avec une extraordinaire audace l'un d'eux s'échappe immédiatement; tout juste s'il ne ramène pas l'arme de son gardien. Notre artilleur (nous ne sommes pas à cette époque appuyés par le 64e R.A.) a sa technique. Les soixante-douze coups demandés s'abattent sans aucune préparation. Selon lui, il est préférable de tirer d'emblée, même si le tir est moins précis que d'effectuer un réglage qui alerte le Viet. Sans doute cela se défend-il ? Il faut encore signaler la performance des deux supplétifs qui, restés prisonniers, profitant de l'affolement créé par le bombing au profit de la 4e Compagnie, s'échappent à leur tour et ne sachant plus où est le Bataillon, rejoignent la base de Gialam et sont ramenés quelques jours plus tard par Le Personnic, infatigable et zélé sergent-major de la Compagnie. Dans la foulée, la 1re Compagnie participe à l'action sur Cau Mac avec la 3e Compagnie. Pendant ces deux jours la 4e Compagnie a eu 1 tué et 4 blessés à O Mé. Elle ne doit qu'à l'intervention aérienne sur le village, un bombardement au napalm et à la bombe par 6 B26 de limiter ses pertes. La 2e Compagnie a de son côté 2 blessés. Les villages sont enfin occupés mais les Viets refusant le combat s'enfuient à la faveur de la nuit. Le 16 août, le Bataillon est relevé par le 2e Muong et fait mouvement sur Binh Di pour être embarqué par camion jusqu'au bac de Vu Xa. Nous devons être prêts à embarquer le lendemain matin sur moyens marine au bac en vue de participer à une opération menée par le G.M.N.A. cette fois, dans le Co Kenh au Nord du Song Kinh Thay. C'est le dimanche 17 août. A 3 heures du matin, message radio du P.C. Bataillon : "Embarquement des Compagnies à 5 heures". Réunion des Commandants de Compagnies à 4 heures au P.C. Le sommeil est interrompu. Le Lieutenant Chiaramonti et le Lieutenant Moreau communiquent entre eux sur le réseau commandement et déversent leur bile : "On ne peut pas nous laisser en paix une seconde, on est mis à toutes les sauces !" Ils décident de se rendre ensemble au briefing à la pagode de Trung Hoa pour manifester d'entrée leur humeur. Ils arrivent donc d'un pas décidé au P.C. où le Capitaine Biard les reçoit à l'entrée, le buste légèrement renversé, la tête penchée, jetant sur ses deux commandants de compagnie un regard oblique comme pour mieux les jauger, l'œil plissé et goguenard derrière ses lunettes à fine monture (attitude favorite de notre Chef de Bataillon lorsqu'il s'apprête à décocher une flèche) et leur lance d'une voix sarcastique, la bouche pincée : "Alors, on râle !" Chiaramonti et Moreau, surpris et décontenancés, se croisent du regard et pensent en même temps : "Il y a des écoutes au P.C. !" Good assiste à la scène dans la pénombre et arbore un sourire amusé, très "british", Manifestement il est au parfum. La leçon a porté. On en restera là, prêt à redémarrer... sans râler cette fois. C'est "Boléro lll", le troisième et dernier des "Boléro" qui nous ramène au Nord de la route d'Haïphong. Embarquement, comme prévu, ce 17 août à 5 heures. Moyens : 1 L.C.I. et 2 L.C.T. Débarquement à 7 heures 30 à Cau Guan au pied de la cote 80, et plus N.E. pour la 4e Compagnie en face de Vong Thuc. Cette mise en place étant réalisée, commence une véritable course contre la montre. Les tirailleurs sont à l'aise sur ce terrain sec et font des prodiges. Les Compagnies progressent sur les lignes de crêtes, fouillent au passage plusieurs villages, les mines "Irène" sans rien trouver d'intéressant que quelques suspects. Mais quelle belle manœuvre de Bataillon ! Le 18 se déroule une opération de Bataillon. Le P.C. et la C.B. se déplacent sur Dong Mai par deux couples de M 2. C'est pour le P.C. l'occasion d'un naufrage spectaculaire au milieu du Song Kinh Thay mais heureusement rien de sérieux. L'organe de commandement n'a coulé qu'à demi. Il reste assuré - ouf ! Le soir, à 19 heures 30, le Lieutenant Moreau annonce que sa corvée ravitaillement est prise à partie par une dizaine de Viets. Finalement cette corvée s'installe sur un piton pour la nuit et rejoindra le lendemain sans autre incident. La 2e Compagnie n'aura pas jeûné longtemps. Ici apparaît le caractère aléatoire des bilans. Qu'importe la mise hors de combat de petits éléments presque aussitôt reconstitués qu'ils ont été anéantis. Le but est tout autre : redonner confiance à la population, imposer sa présence et sa volonté. La mort du Viet n'est que l'ultime et terrible façon de marquer notre détermination. Quoi qu'il en soit, pour peu "spectaculaire" qu'elle fut, en raison même du caractère de la mission, cette période fut épuisante. En deux mois, le Bataillon y a subi des pertes de l'ordre de la demi-compagnie : le Sergent Depoorter (4e Compagnie), l'Adjudant Hubert (1re Compagnie) blessé... Les autres noms se sont effacés de nos mémoires mais les visages, eux, y restent gravés. En des accrochages sporadiques, le Viet, infiltré ou implanté, mis hors de combat, peut être évalué à un Bataillon. 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amitiés
Dernière édition par severlow le Sam 8 Nov - 14:18, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: opération Boléro Sam 8 Nov - 13:45 | |
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