OSER COMPARER CE FELL DE LA PREMIERE HEURE- A JEAN MOULIN - LES GAUGOS NE MANQUENT PAS D'AIR
PENDANT QUE NOUS Y SOMMES POUQUOI PAS BEN BELLA A DE GAULLE ?
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Qui était Larbi Ben M'hidi, le « Jean Moulin algérien » ?
reconnaissance•L’Etat français a reconnu que ce fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie avait été assassiné par des militaires français en 1957
Cette photo d'archive montre Larbi Ben M'hidi dans les années 1950. - AFP218
3520 Minutes avec AFPPublié le 01/11/2024 à 16h55 Il aura fallu attendre 67 ans pour que le funeste sort de Larbi Ben M'hidi soit reconnu par l’Etat français. A l’époque, les autorités françaises avaient prétendu que cette figure historique de la guerre d’indépendance de l’Algérie s’était suicidé. Mais ce « héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses », a indiqué l’Elysée, au jour du 70e anniversaire du début de la guerre d’indépendance de l’Algérie contre la France. Le général Aussaresses, décédé en 2013, l’avait reconnu dans ses mémoires.
Un engagement politique précoce
Né en 1923 près d’Aïn M’lila, dans les Aurès (nord-est), Larbi Ben M'hidi s’intéresse à la politique dès 17 ans. « Il était chef scout, jouait au foot dans l’équipe de l’Union sportive de Biskra et faisait du théâtre. Mais il avait aussi une conscience politique exacerbée », racontera sa soeur Drifa Ben M'hidi.
En mai 1945, il participe aux manifestations réclamant l’indépendance de l’Algérie. Il est arrêté et incarcéré à Constantine. A sa libération, il adhère au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). En juillet 1954, Ben M'hidi est parmi les 22 militants indépendantistes qui décident du passage à l’insurrection, puis est choisi pour devenir l’un des six chefs historiques du Front de libération nationale (FLN) qui déclenchent la guerre d’indépendance, le 1er novembre. En août 1956, il préside le « Congrès de la Soummam », dans le maquis de la petite Kabylie, qui dote le FLN de structures politiques et militaires.
Début 1957, des bombes posées par le FLN explosent dans des cafés et des stades d’Alger, faisant 15 morts et des dizaines de blessés. Le commandant de la 10e division parachutiste, le général Jacques Massu se lance dans un combat sans merci contre le FLN. Les paras quadrillent Alger, perquisitionnent jour et nuit, arrêtent massivement.
Le 23 février, en pleine « Bataille d’Alger », Ben M'hidi est arrêté par le régiment du colonel Marcel Bigeard. Exhibé devant la presse, menotté, il reste souriant et serein, face aux parachutistes français.
Une exécution maquillée en suicide par l’armée française
La nuit du 3 au 4 mars, Ben M'hidi, alors âgé de 34 ans, est transféré dans une ferme abandonnée au sud d’Alger, puis exécuté.
Dans un livre-aveu, « Services spéciaux, Algérie 1955-1957 », paru en 2001, le général Paul Aussaresses, ancien responsable des services de renseignement à Alger, admet avoir organisé l’assassinat, affirmant avoir agi avec l’aval des politiques.
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« Nous avons isolé le prisonnier dans une pièce déjà prête. […] Une fois dans la pièce, avec l’aide de mes gradés, nous avons empoigné Ben M'hidi et nous l’avons pendu, d’une manière qui puisse laisser penser à un suicide. Quand j’ai été certain de sa mort, je l’ai tout de suite fait décrocher et transporter à l’hôpital. J’ai appelé aussitôt Massu au téléphone ; Mon général Ben M'hidi vient de se suicider », raconta-t-il.
L’ouvrage, pour lequel le général Aussaresses est condamné pour complicité d’apologie de crimes de guerre, suscite une tempête politique. Les deux soeurs de Ben M'hidi déposent plainte contre Aussaresses. Mais en 2003, la Cour de cassation, plus haute juridiction en France, écarte toute possibilité de le poursuivre pour « crimes contre l’humanité », notamment en raison de la loi d’amnistie de 1968.
Un héro Homme de conviction, le courage et l’esprit brillant de Ben M'hidi ont forcé le respect même de ses adversaires. « Quand on se bat contre un ennemi de valeur, il naît souvent une camaraderie bien plus forte qu’avec les cons qui nous entourent », déclarait en 2002 le général Bigeard, cité par le quotidien français Le Monde. « Ca m’a rendu malade d’apprendre qu’ils l’avaient tué », racontait-il quelques mois après avoir rencontré l’une des soeurs du dirigeant du FLN.
Le colonel français Jacques Allaire, à l’époque lieutenant, racontera en 2006 l’arrestation de Larbi Ben M'hidi « impressionnant de calme, de sérénité et de conviction ». « Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté […]. Parce que c’était un seigneur Ben M'hidi ».
Considéré comme un héros en Algérie, celui qu’on surnommait El-Hakim (le sage) a donné son nom à de nombreux lieux et édifices institutionnels dans le pays.