Nombre de messages : 343 Age : 60 Emploi : invalide et presque à ma retraite. Date d'inscription : 22/12/2023
Sujet: Les mémoires de l'Amiral Allemand Scheer he ben! Jeu Aoû 01 2024, 11:31
he ben, mes mots clée que j'entre à présent sur Gallica, font mouche! voyons un peu ce que l'ennemi pendant cette période, avait écrit.
Je vous épargne la préface qui fait 42 pages, a vous de la lire, comme c'est gratuit.... Ainsi aussi la préface, et on se retrouve vite à la page 50 du livre qui en comporte approximativement 500
COLLECTION DE MÉMOIRES, ÉTUDES ET DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE LA GUERRE MONDIALE
MEMOIRES
DE
L'AMIRAL SCHEER
COMMANDANT EN CHEF DE LA FLOTTE ALLEMANDE DE HAUTE MER PENDANT LA GUERRE MONDIALE
PRÉFACE DE M. ANDRÉ COGNIET
CHARGÉ PENDANT LA GUERRE DE LA SECTION HISTORIQUE A L'ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DE LA MARINE
PAVOT, PARIS
106, BOULEVARD ST-GERMAIN
1924
Mémoire_Amiral_Scheer a écrit:
AVANT-PROPOS
C'est au vainqueur que revient le privilège d'écrire l'histoire (on se méfie du vaincu, car il essaie d'atténuer et d'excuser sa défaite. Or, nous sommes tout à la fois vainqueurs et vaincus : et il nous faut, quand nous rappelons nos suocès, penser encore que nos forces ne « tinrent » pas.
Particulièrement tragique est le sort de notre flotte. L'unité de l'Empire donnait une impression de puissance qu'elle matérialisait. C'est à elle qu'il appartenait de donner à l'épanouissement économique de notre peuple, les sécurités nécessaires. Elle en avait conscience. La prétention d'établir sur une marine de guerre notre puissance navale sans laquelle l'Empire se fut étiolé laissait pourtant aux Anglais une épine au talon ; notre développement rencontra leur hostilité constante. Nous prétendions à la liberté des mers. L'Angleterre n'y put jamais consentir, dût la guerre mondiale résulter de son obstination.
Au cours de l'effort qu'a soutenu l'Allemagne contre ses adversaires, pour rompre leur volonté de la détruire, les hauts faits de la flotte ont dépassé toute espérance.
Oui, nous avons réussi à conduire l'ennemi jusqu'au bord de l'abîme. Pourtant, nous avons perdu la guerre et avec la livraison de la flotte allemande se sont évanouies pour long-temps nos perspectives d'essor.
Ce livre est écrit pour contribuer à l'histoire de la guerre navale, telle qu'elle m'apparut et telle que je la dirigeai pendant quelques années. Mais, en livrant mes expériences au peuple d'Allemagne, je voudrais aussi lui donner l'assurance que la Flotte, son enfant chéri, s'efforça de faire son devoir, qu'elle entra en guerre, animée du seul désir de mériter la, confiance qui lui était faite, d'être également digne de l'Armée. Le souvenir des exploits dont la mer fut témoin, planant sur la tombe de notre flotte, entretiendra vivant, en elle, l'espoir pour notre peuple de retrouver parmi les nations la place dont est digne le nom allemand.
SCHEER.
..................
PREMIÈRE PARTIE
LES DEUX PREMIÈRES ANNEES DE GUERRE JUSQU'A LA BATAILLE DU SKAGERRAK
CHAPITRE PREMIER DÉCLARATION DE GUERRE
La visite d'une escadre anglaise à Kiel pendant la semaine maritime, en juin 1914, semblait traduire la volonté que manifestait l'Angleterre de donner une expression tangible à la détente politique. Bien qu'il fût impossible de réprimer certains doutes sur la sincérité de cette intention, nous montrâmes cependant la meilleure volonté de recevoir nos hôtes de façon affable, en camarades.
Les occasions d'approcher les bateaux de guerre anglais et leurs équipages étaient si rares que tout d'abord cette visite suscita le plus vif intérêt. Nous prîmes toutes les dispositions possibles pour faciliter aux Anglais l'entrée dans le port de Kiel, la prise de leurs mouillages, les services d'embarcations avec la terre. On leur réserva naturellement les meilleures places, tout près du yacht de l'empereur. Depuis longtemps habitués à voir des modèles dans les bateaux anglais (leur apparence extérieure faisait une excellente impression), nous pûmes, à ce moment-là, éprouver une légitime fierté des comparaisons qui s'imposèrent ; elles n'étaient pas à notre désavantage. Les bateaux anglais constituaient une division de quatre cuirassés sous les ordres du vice-amiral sir George Warrender, battant pavillon sur le King-George V. Il y avait en outre l'Audacious, l'Ajao, le Centurion, escortés d'un groupe de croiseurs légers Southampton, Birmingham, Nottingham, sous les ordres du commodore Goodenough.
Tandis que les officiers anciens s'absorbaient dans les visites et les ordres à donner, les plus jeunes préférèrent, en général, profiter de la libre circulation qui leur avait été accordée sur les chemins de fer et visiter Hambourg et Berlin. Entre les équipages — ainsi que le veut le tempérament marin — s'établirent des rapports de confiance, stimulés par des joutes, et des fêtes organisées à leurs goûts.
Mais je ne retrouvai pas le naturel que j'avais observé jusque vers 1895 au cours des rencontres a l’étranger d'officiers anglais et allemands, tous gens de même mentalité et de même aisance dans les rapports : conséquence de l'hostilité des dirigeants d'Angleterre à l'égard de notre prospérité. Toute tentative de feindre des rapports contre lesquels se soulevaient nos sentiments intimes, n'eût servi qu'à compromettre notre dignité et nous abaisser dans l'esprit des Anglais. Nous nous abstînmes naturellement de monter une « exposition de flottes » en concentrant le plus de bateaux possible, pour impressionner. Il n'y avait sur les lieux que les bâtiments dont Kiel était le centre habituel.
La flotte devenant plus considérable, nous avions en effet dû répartir les escadres entre Kiel et Wilhelmshaven, pour utiliser également les ressources de ces deux arsenaux, et conserver aux équipages le contact de leurs dépôts a terre. C'est dans la localité de leurs dépôts, que les gens en service de long terme, les sous-officiers particulièrement, revenaient après chaque période d'embarquement ; c'est là qu'ils attendaient une autre désignation, là que résidaient leurs familles. Les périodes de loisir, hélas ! toujours trop courtes, qu'au cours de l'année laissait l'entraînement, les bâtiments les passaient dans leurs centres.
Dans ce tableau brillant et paisible, qui ne semblait marqué que de rivalité sportive, il n'y eut qu'un trouble, à vrai dire singulièrement lourd de conséquences : la nouvelle de l'assassinat du prince héritier austro-hongrois, le grand-duc François-Ferdinand. Dès le lendemain, l'empereur quitta Kiel pour Berlin. Les bâtiments anglais appareillèrent le 29 juin, les petits croiseurs utilisant le canal de l'empereur Guillaume, qui venait d'être achevé quelques semaines auparavant. Nos grands bâtiments de combat pouvaient-ils dès maintenant l'utiliser ? Ce fut une des questions de nos visiteurs : curiosité naturelle ! L'approfondissement et l'élargissement du canal, l'achèvement des nouvelles écluses des extrémités arrivaient juste à point. Il était, en effet, indispensable de pouvoir y faire passer les grands bâtiments, dont la construction nous avait été imposée par la création du type Dreadnought. L'impossibilité d'utiliser le canal pour les grands croiseurs Blücher et pour les cuirassés Nassau, était depuis 1909 l'objet de grosses préoccupations pour le commandant en chef de la flotte, en raison des conséquences désastreuses qu'elle entraînait au point de vue stratégique. Nos ports de guerre de la mer du Nord, surchargés de besogne, ne pouvaient plus, dès ce moment-là, satisfaire assez rapidement aux besoin des bateaux qui leur étaient envoyés.
Environ huit jours après, l'empereur revint à Kiel, pour entreprendre, le 5 juillet, son voyage habituel dans le Nord.
La situation ne paraissant pas s'être encore aplanie, il y eut des conversations détaillées entre les autorités navales de Berlin et celles de la flotte ; on y traita des diverses possibilités de guerre. Le fait saillant m'en paraît être, après coup, notre conviction de voir l'Angleterre rester neutre au cours de notre conflit déjà menaçant avec la Russie, et la France qui, très vraisemblablement, se joindrait à celle-ci. Il fut donc décidé que la flotte entreprendrait son voyage d'été, en Norvège, conformément au programme de l'année courante.
Cette décision et celle de l'empereur devaient faire conclure à la sérénité ou à l'intention de ne pas se montrer nerveux : la ferme conviction de voir l'Angleterre rester neutre pouvait seule permettre pareil calme.
Le voyage d'été représentait le couronnement du cycle de l'entraînement annuel. Pour récompenser les efforts déployés au cours du service quotidien de l'entraînement individuel des bateaux, de l'entraînement des escadres isolées, puis de l'armée navale entière, nous visitions à ce moment-là des ports étrangers et non pas seulement nos garnisons maritimes.
Cette pointe poussée en pays étranger ne servait pas uniquement à rendre le service agréable : en montrant le pavillon, nous contribuions aussi à notre prestige politique, surtout quand des forces considérables étaient ainsi détachées.
La seule présence sur une côte lointaine d'une simple canonnière battant pavillon allemand ne suffisait pas à démontrer à l'étranger, que l'empire dont elle était messagère disposait chez lui d'une flotte respectable et d'une grande armée, capables d'assurer sa place de grande puissance en Europe. Le déploiement sur les lieux de ces forces mêmes eut toujours un effet plus convaincant.
Il montrait ce dont étaient capables nos chantiers de construction ; il combattait aussi cette opinion, partout répandue, que l'Angleterre possédait seule les plus gros bâtiments et les meilleurs.
Depuis 1909, en raison de la situation politique incertaine, on avait renoncé à envoyer au loin la totalité ou une partie appréciable de notre flotte, — en Méditerranée, par exemple — ou à renouveler la visite aux ports espagnols et portugais, aux îles du Cap Vert et aux Açores. Restait la côte norvégienne nous pouvions, entre ses nombreux fiords, réaliser une répartition agréable et commode des bâtiments sans inonder l'indigène de la niasse de nos permissionnaires. Cet éparpillement de bateaux, chacun ayant son domaine, facilitait aussi les distractions de nos propres hommes.
Ces visites annuelles des côtes de Norvège n'avaient été, depuis 1910, supprimées qu'en 1912. En 1914, la situation politique générale avait fait choisir le même terme pour le voyage de l'Empereur et de la flotte.
La visite des côtes orientales de la Baltique, même de nos propres ports, ne paraît pas avoir été dans la ligne générale de notre politique en période de tension.
L'envoi de la flotte en Baltique orientale eût pu, cependant, inviter la Russie à suspendre ses préparatifs : le voyage en Norvège nous priva de ce moyen. C'est cependant pour exercer une pression de ce genre que l'emploi des forces navales, qui ne nécessitent pas une mobilisation spéciale, semble particulièrement recommandées. La baie de Dantzig nous eût offert un mouillage remarquable ; les ensembles de grandes unités pouvaient en sortir et se déployer très aisément, (au contraire des estuaires de la mer du Nord, Elbe, Weser, Jade et Ems) ; et les forces légères rattachées à l'escadre eussent trouvé un abri dans le port de Neufahr- Wasser.
Que l'on pût choisir en la circonstance la Norvège, cela parut inconcevable, et donna l'impression que, de propos délibéré, on se refusait à voir le danger. On n'a jamais mesuré à leur vraie valeur les perspectives que pouvait offrir cette intervention en force préventive au début, puis curative, dans les eaux baltiques.
Donc, le 14 juillet, la IIe escadre, dont j'avais reçu le commandement au mois de février de l'année précédente des mains du vice-amiral von Ingenohl, alors nommé commandant en chef, — quitta Kiel pour rallier à Skagen les bâtiments de Wilhelmshaven, entreprendre avec eux d'autres exercices, de flotte groupée relatifs surtout à la solution de problèmes tactiques. Une IIIe escadre se joignit au groupe. Les exercice. Au cours de la traversée en furent particulièrement intéressants, car cette IIIe escadre toute récente n'avait pas encore eu l'occasion, dans sa constitution actuelle, de participer à pareilles évolutions. L'application pratique des formules tactiques aux éventualités du combat est un sujet inépuisable et offre matière à exercices toujours nouveaux. La nouvelle escadre manquait à cet égard d'expérience. Le « Kriegspiel » (Jeu de guerre théorique) permet parfaitement certain apprentissage préparatoire, mais le coup d'oeil tactique, qui seul permet l'exploitation d'une situation avantageuse, ne s'aiguise que sur l'eau.
C'est en définitive la somme des expériences acquises, qui met le chef à même de prendre la décision convenable, dans le temps si court qui lui est laissé : parfois quelques secondes. Et pour cela, impossible de donner aucune règle, si précieux que soient certains principes d'expérience. Au temps de la marine à voiles, la lenteur du déploiement au combat et la petite portée de l'artillerie rendaient le problème encore simple. Aujourd'hui, avec les grandes vitesses et les énormes portées, il en va tout autrement. C'est quand on commence à voir l'ennemi que l'on reçoit le plus souvent ses premiers coups. Il nous est même arrivé d'apercevoir d'abord les points de chute des projectiles de l'ennemi, de ne l'apercevoir lui-même qu'ensuite.
En outre, nous avions vis-à-vis de l'Angleterre un problème particulièrement difficile, sinon impossible, à résoudre. Il nous fallait autant que possible serrer de près l'adversaire pour augmenter l'efficacité de notre artillerie de calibre inférieur et pour utiliser la torpille. Nous devions, d'autre part, nous attendre à voir les Anglais, forts de leur supériorité de vitesse sur tous les types de bâtiments, et de leur supériorité de calibre, imposer la distance de combat et conduire la bataille en dérobement. Cela s'est pleinement vérifié pendant la guerre. La nécessité de l'entraînement pratique à ces manoeuvres explique suffisamment l'importance de l'adjonction d'une troisième escadre.
La IIIe escadre, qui comprenait nos plus récents cuirassés, n'était d'ailleurs pas au complet ; elle ne fut d'abord qu'une division composée des Prinzregent-Luitpold, bateau-amiral, Kaiser, Kaiserin et König Albert. Le Kaiser et le König Albert avaient, au cours de l'hiver, en fin décembre, entrepris une longue croisière visitant nos colonies du Cameroun, du sud-ouest africain, certains ports du Brésil et de l'Argentine, le détroit de Magellan, la côte occidentale de l'Amérique du sud et le Chili. Au cours de ce voyage
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