Athos79 presente les ephemerides du JSF du 02 ds mai -
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Athos79 modérateur
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Sujet: Athos79 presente les ephemerides du JSF du 02 ds mai - Jeu Mai 02 2024, 06:56
Éphéméride du 2 mai
jeudi 2 mai 2024 Le Clos Lucé – autrefois manoir de Cloux – à Amboise est la dernière demeure de Léonard de Vinci.
1519 : Mort de Léonard de Vinci
Il s’éteint au Clos Lucé, à l’âge de 67 ans : il vient d’écrire « Nul être ne va au néant », et de recevoir les sacrements de l’Eglise.
Ci-contre, son autoportrait (sanguine).
C’est François Premier, désireux d’introduire l’art italien dans le royaume, qui a décidé d’inviter le plus grand artiste de son temps, à le rejoindre en France avec le titre de « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ».
En 1517, Léonard, qui a déjà 65 ans, est universellement reconnu pour son génie et ses talents multiples dans le dessin, la peinture (il est à l’origine du sfumato, technique de l’estompé), la sculpture et l’architecture.
blue.fr/vinci Biographie, dessins et peintures : artdevinci.free.fr Sur Léonard et son œuvre, voir notre évocation du 27 octobre : Quand Léonard de Vinci s’est installé au Clos Lucé
1598 : Signature du Traité de Vervins
La Paix de Vervins. Au centre les deux souverains
Par ce Traité, signé entre le roi de France Henri IV et Philippe II d’Espagne, celui-ci reconnaît officiellement Henri IV comme Roi de France.
Trois ans auparavant, en 1595, la Pape avait absout Henri IV (éphéméride du 18 septembre) : avec cette reconnaissance du roi d’Espagne – chef de fait de la Ligue catholique, ennemi jurée du nouveau roi – c’est, pourrait-on dire, la fin définitive de l’épisode calamiteux des Guerres de religion en France; c’est également la fin finale de la reconnaissance d’Henri IV, roi de France et de Navarre – ex Henri III de Bourbon, roi de Navarre – et désormais successeur pleinement reconnu par tous de son lointain cousin Henri III de France, assassiné le 1er août 1589, juste après avoir mis le siège devant Paris, avec son cousin et allié Henri III de Navarre (éphéméride du 30 juillet)
Supra : Traité de Vervins entre Henri IV, roi de France et Philippe II, roi d’Espagne. Vervins, 2 mai 1598. Première page.
1668 : La Paix d’Aix la Chapelle met fin à la Guerre de Dévolution
Celle-ci a eu pour finalité essentielle de consolider le « pré carré ». Suivant les conseils de Vauban, Louis XIV veut protéger la France contre les invasions grâce à des frontières bien défendues par une ligne de villes fortifiées (photo ci dessous : Lille, « la reine des citadelles »).
La politique du pré carré va être menée jusqu’à la paix d’Utrecht de 1713. Elle va assurer à la France près d’un siècle de paix relative et une absence complète d’invasion, jusqu’à la Révolution.
Avec cette Paix d’Aix la Chapelle, la France acquiert définitivement la ville de Lille, que Louis XIV ordonne aussitôt à Vauban de fortifier par une citadelle.
Celui-ci va se surpasser: il appellera lui-même la « Reine des citadelles » l’ouvrage militaire que l’on admire encore aujourd’hui, remarquable par ses dimensions, la qualité de son architecture, et son état de conservation (ci dessous).
herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16680502
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Le génie de Vauban ».
1684 : La Fontaine entre à l’Académie française
Il y a été élu en 1683, au fauteuil n° 24, précédemment occupé par Colbert.
Il prend ainsi une certaine revanche sur celui qui a fait tomber son protecteur, Nicolas Fouquet.
la-fontaine-ch-thierry
1808 : Soulèvement de Madrid contre les Français – Début de la Guerre d’Espagne
C’est au Musée du Prado de Madrid que se trouvent les deux très grands tableaux peints en 1814 par Francisco de Goya pour raconter le Dos de Mayo (ci dessus, 266 x 345cm), la révolte du peuple de Madrid, et sa sanglante répression, le Tres de Mayo.
Bainville donne pour titre au chapitre XVII de son magistral Napoléon : « Le premier nuage vient d’Espagne ».
Un an et demi plus tôt, par le Décret de Berlin du 21 novembre 1806, Napoléon avait institué le Blocus continental de l’Angleterre (éphéméride du 21 novembre); et à peine moins d’un an avant, il avait rencontré, en grande pompe, l’empereur de Russie à Tilsit : Napoléon crut sincèrement, à ce moment-là – mais à tort – que l’alliance Russe était acquise définitivement, et que sa lutte contre l’Angleterre s’achèverait donc nécessairement par la victoire.
Grisé par cette perspective, il commit alors, dans la foulée, les deux erreurs folles qui devaient marquer, pour lui, le commencement de la fin :
• il attaqua directement le Pape ;
• et il voulut forcer le Portugal – allié de l’Angleterre – à appliquer le Blocus continental, que les Bragance, en toute logique, refusaient. Pour ce faire, il signa avec le roi d’Espagne Charles IV le Traité de Fontainebleau (27 octobre 1807), autorisant les troupes françaises à passer par l’Espagne pour aller châtier les Portugais.
Mais rien ne se passa comme prévu par l’Empereur, et l’Espagne devint tout de suite un boulet pour lui.
« Vaincre la mer (l’Angleterre) par la terre (le blocus continental) » (Bainville) : le blocus continental imaginé par Napoléon, parfait sur le papier, inapplicable dans la pratique, car allant à l’encontre des intérêts commerciaux et économiques des Etats auxquels Napoléon voulait l’imposer.
À Sainte-Hélène, Napoléon confia d’ailleurs à Las Cases : « …Cette malheureuse guerre d’Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France… », et l’empereur déchu ajoutait : « ...J’embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse; l’immoralité dut se montrer par trop patente, l’injustice par trop cynique, et le tout demeure fort vilain, puisque j’ai succombé« .
Il serait fastidieux de raconter par le menu les mille détails qui forment la trame de cette tragédie espagnole, et comment elle a pu éclater. Cependant, Jean-Albert Sorel, dans ses Scènes et Tableaux du Consulat et de l’Empire en propose un assez bon résumé : voici le début de son chapitre X, Les affaires d’Espagne, pages 145/146/147 :
« La guerre d’Espagne fait horreur, écrivait Lannes à Napoléon à la fin de 1808… Cette guerre est anti-humaine, anti-raisonnable, disait-il encore; car, pour y conquérir une couronne, il faut d’abord tuer une nation. »
Ce style imagé du militaire est l’expression d’une vérité profonde. C’est en Espagne que, pour la première fois, les armées de l’Empire se heurtent à une résistance nationale; elles y subissent leurs premiers échecs, leur prestige y est ébranlé. Ce sera, dans l’édifice, la première fissure.
Les affaires d’Espagne, « ces malheureuses affaires d’Espagne », disait Napoléon, sont complexes à suivre dans leur détail, mais schématiquement, elle sont simples et se ramènent avec aisance à un trait essentiel : pour combattre les troupes anglaises débarquées au Portugal et y faire appliquer le Blocus, un corps expéditionnaire français avait dû traverser la péninsule (carte ci dessus). Une révolution de palais, mettant aux prises un fils indigne, ses parents honteux, et un ministre déshonoré, éclata alors à Madrid et Napoléon fut amené à intervenir.
A Bayonne, grisé par les excès de son pouvoir, l’Empereur accepta, ou, mieux, imposa, que Charles IV (ci contre) abdiquât, en son nom et au nom de tous ses enfants, en faveur de « son ami, le grand Napoléon » (20-30 avril 1808); puis il promut roi d’Espagne son frère Joseph, alors roi de Naples, et fit monter sur ce trône Joachim Murat (6 juin-1er août 1808). Mais l’Espagne, malgré le mépris qu’elle portait à la vie privée de ses souverains, était attachée à leur race, à leur sang, aux institutions séculaires qu’ils représentaient… De voir un étranger porter la couronne, des troupes étrangères envahir son territoire, le peuple espagnol se souleva… Au nom du prince héritier, Ferdinand VII, une assemblée, une junte insurrectionnelle appela les Anglais pour y combattre les troupes françaises. Chaque espagnol frémit de colère, devint combattant, s’armant comme il pouvait, organisant des embuscades, des luttes de partisans, usant, démoralisant les soldats de l’Empereur qui ne saisissaient pas le sens de cette guerre où la manœuvre, la tactique, la bravoure même étaient impuissantes contre le fanatisme national qui se dressait en face d’eux. Les circonstances voulurent aussi que, pour faire appliquer le Blocus – toujours l’Angleterre ! – dans les Etats pontificaux, Napoléon commit au même moment la faute d’envahir les terres du Pape et de retenir le pontife prisonnier.
Le clergé espagnol – près de deux cent mille prêtres – se leva pour prêcher la Croisade. « Que sont les Français ? enseignait-on aux enfants dans les catéchismes. – D’anciens chrétiens devenus hérétiques. Est-ce un péché de mettre un Français à mort ? – Non; on gagne le ciel en tuant un de ces chiens d’hérétiques. » Et de toutes parts, hommes, femmes enfants même massacraient dans les montagnes nos soldats isolés, martyrisaient les traînards, achevaient les blessés, crucifiaient les morts aux portes des granges. A Baylén, le 19 juillet 1808, le général Dupont, encerclé avec ses divisions, avait dû capituler, et, par tout le pays, le cri retentit que les soldats invincibles avaient été vaincus par le peuple espagnol ! Ce cri se répercuta dans l’Europe entière, n’appelant plus seulement les souverains, mais les peuples, à la lutte. Junot, quelques jours après (20 août 1808), était battu à Cintra par le général anglais Wellesley – le futur duc de Wellington – et perdait le Portugal. Napoléon décida de conduire lui-même la guerre dans la péninsule pour y assurer la royauté de son frère et réunir ainsi l’Espagne au système du Grand Empire… »
Tout est dit dans ce court mais excellent résumé.
On pourra consulter également avec profit le lien suivant :
C’est au Musée du Prado de Madrid que se trouvent le second des deux très grands tableaux peints en 1814 par Francisco de Goya pour raconter le Dos de Mayo (voir supra) , la révolte du peuple de Madrid, et sa sanglante répression, le Tres de Mayo (ci-dessus).
• Le nom complet du premier tableau est El dos de mayo de 1808 en Madrid (« Le deux mai 1808 à Madrid »); il est aussi appelé parfois La Charge des Mamelouks : les patriotes espagnols s’attaquent aux Mamelouks de la Garde impériale, des mercenaires égyptiens combattant aux côtés de l’armée française; ceux-ci, lançant leurs chevaux à toute allure, coupaient à la volée, avec leurs cimeterres, les têtes des révoltés…
• Le nom complet du second tableau est El tres de mayo de 1808 en Madrid (Le trois mai 1808 à Madrid) ; il est aussi appelé parfois Les Fusillades du 3 mai (en espagnol Los fusilamientos de la montaña del Príncipe Pío).
Ce second tableau est la suite directe des événements décrits par le Dos de Mayo. Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808 les soldats français — en représailles à la révolte — exécutent les combattants espagnols faits prisonniers au cours de la bataille : « Le peuple de Madrid abusé s’est laissé entraîner à la révolte et au meurtre – déclare Murat, chef des armées de Napoléon en Espagne – Du sang français a coulé. Il demande à être vengé. » Tous les Espagnols en armes faits prisonniers lors de la révolte (environ 400) sont fusillés.
le Tres de Mayo. (268 x 347cm)
La tournure désastreuse que prenait l’entrée des troupes françaises en Espagne obligera Napoléon à se « distraire » de ses plans en cours en Europe centrale et – contre son gré – à se rendre lui-même dans la péninsule pour y rétablir la situation : il y parviendra, mais seulement temporairement, et au prix de la perte de beaucoup de temps, d’hommes, d’énergie et, surtout, de prestige : c’est au cours de la bataille de Somosierra – qui lui ouvrait les portes de Madrid – qu’il prononça le désormais fameux « Impossible n’est pas français » (éphéméride du 30 novembre).
1841 : La ville de Paris offre une épée, pour son baptême, au fils du duc d’Orléans, futur Comte de Paris, Philippe VII
Chef-d’œuvre de l’orfèvrerie parisienne, cette épée, exécutée sous la direction de Froment-Meurice, représente différentes figures allégoriques : la Guerre, la Justice céleste, la Prudence, la Force; elle représente également les armes du prince et de la Ville de Paris, ainsi qu’un coq gaulois.
Elle est décorée de diamants, saphirs, rubis, perles et émaux.
Le comte de Paris, légua son épée à son fils aîné, Philippe d’Orléans (1869-1926), celui dont Maurras écrivit qu’il fut le grand roi qui avait manqué à la France…
Et celui-ci, par son testament du 26 novembre 1922, la légua à la Ville de Paris : elle se trouve aujourd’hui au Musée Carnavalet :
Sculpteur renommé, il est le neveu du compositeur Georges Bizet, et le disciple préféré de Paul Landowski, l’auteur du grand Christ de Rio de Janeiro. Il est né à Paris, dans une famille d’artistes, qui compta parmi ses membres le grand peintre italien Andrea del Sarto, que François 1er fit venir en France pour les embellissements de Fontainebleau.
Il fut le fondateur et le chef des Camelots du Roi : à ce titre, il fut de tous les combats du mouvement, parmi lesquels la célèbre affaire Thalamas, du nom d’un historien de la Sorbonne tenant des propos très hostiles à Jeanne d’Arc ; l’action de Maxime Real del Sarte dans cette « affaire Thalamas » lui valut un séjour de dix mois à la prison de la Santé.
Blessé aux Éparges, sur le front de Verdun, le 29 janvier 1916, Real del Sarte dut être amputé de l’avant-bras gauche. Il n’en reprit pas moins son métier de sculpteur et l’œuvre qu’il avait conçue en mars 1914, Le Premier Toit, reçut le Grand Prix national des Beaux-Arts en 1921.
Maxime Real del Sarte fut blessé, lors de l’émeute antiparlementaire du 6 février 1934.
En 1952, il intervint, avec Henry Bordeaux, auprès du Président de la République Vincent Auriol pour obtenir la grâce médicale de Charles Maurras, condamné à la réclusion à perpétuité « pour intelligence avec l’ennemi », par la Cour de Justice de Lyon en 1945 (« la seule forme d’intelligence qu’il n’ait jamais eue », devait déclarer François Mauriac, qui n’était pourtant pas des « amis politiques » de Maurras).
« …Or, les Camelots du roi, en 1910, étaient la première bande révolutionnaire d’Europe. C’étaient des garçons « de tous les milieux » comme on dit, qui s’étaient habitués à la prison et considéraient la république comme un grand désordre général ; ils voulaient l’accentuer, pour en guérir la France, par mille désordres particuliers. » (Roger Nimier, Le Grand d’Espagne).
C’est Maxime Réal del Sarte qui a dessiné l’insigne (et non la plaque) des Camelots du Roi (et non du Roy). Maxime Real del Sarte à Montreal et Buenos Aires.pdf