Athos 79 presente les ephemerides du 31 mars du JSF
Auteur
Message
Athos79 modérateur
Nombre de messages : 6637 Age : 84 Emploi : Retraité -Fonction publique Date d'inscription : 08/09/2019
Sujet: Athos 79 presente les ephemerides du 31 mars du JSF Dim Mar 31 2024, 06:54
auté
Éphéméride du 31 mars
dimanche 31 mars 2024
Palerme, de nos jours
1282 : Massacre des Français à Palerme, lors des « Vêpres siciliennes »
Les « Vêpres siciliennes » désignent le soulèvement populaire de la Sicile contre la domination du roi français Charles d’Anjou, frère de Louis IX (futur Saint Louis), survenu le mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens passent sous la protection du roi d’Aragon, Pierre III. A cette époque, l’Italie est le théâtre de la lutte entre les partisans du pape (les «Guelfes ») et ceux de l’empereur (les « Gibelins »). En 1250, l’empereur Frédéric II de Hohenstauffen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté, décède. Son fils, Conrad IV, lui succède mais ne règne que quatre ans, et meurt en 1254 : le pape Innocent IV, suzerain nominal de la Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d’Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstauffen, fils bâtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258, au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape, qui investit Charles d’Anjou (frère du roi de France, Louis IX, le futur saint Louis) roi de Sicile, en 1266. Charles envahit le sud de la péninsule italienne et tue Manfred à la bataille de Bénévent, le 26 février 1266, mais il doit, alors, faire face par la suite aux attaques de Conradin, dorénavant assez âgé pour faire valoir ses droits. Conradin, vaincu, est fait prisonnier en1268, et décapité. Mais les ambitieux projets de Charles d’Anjou (une nouvelle Croisade contre les musulmans mais aussi la guerre aux Byzantins pour les contraindre à l’union religieuse avec Rome) et, surtout, les exactions des seigneurs qui entourent Charles entraînent dans l’aristocratie et les classes urbaines siciliennes un rejet des Français. Le roi Pierre III d’Aragon (une grande puissance maritime, à l’époque) est très intéressé par la Sicile ; de son côté, l’empereur Byzantin Michel VIII Paléologue, inquiet des visées sur l’Orient qu’entretient Charles d’Anjou, est également approché par des émissaires siciliens.
Le soulèvement des « Vêpres siciliennes » débute le 30 mars – lundi de Pâques – à Palerme et à Messine à l’heure des vêpres, au son des cloches. Le 31 mars – mardi de Pâques – lors du pèlerinage habituel des familles palermitaines de la porte Sainte-Agathe à l’église du Saint-Esprit (Santo Spirito) hors les murs, c’est l’embrasement : les Français ont-ils recherché des armes sur les jeunes gens et sur les femmes, ont-il offensé une jeune fille, ou bien des enfants – qu’ils auraient insultés – leur auraient-ils jeté des pierres ? Quel que soit la cause, difficile à établir avec certitude, l’ensemble des Français et des Italiens qui les soutiennent est massacré, au cri de « Mort aux Français ! ».
Une seule commune ne participe pas à la rébellion, et donc au massacre des Français : celle de Sperlinga, dont le château (ci-dessous) porte encore, sur l’arc en ogive de sa première chambre, la devise gravée sur deux pierres : Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit : ce que les Siciliens ont aimé, seulement Sperlinga l’a nié
1519 : Naissance du futur Henri II
La reine Claude de France donne naissance à son second fils, Henri, à Saint-Germain-en-Laye. L’enfant prend le titre de duc d’Orléans. Il doit son prénom à son parrain, Henry VIII d’Angleterre. La mère de la reine Claude – le duchesse Anne de Bretagne – avait d’abord épousé deux rois de France successifs : Charles VIII – dont elle n’eut pas d’enfant – puis Louis XII, qui lui donna une fille, Claude. Celle-ci épousa le futur François premier, ce qui marqua l’intégration définitive du Duché de Bretagne au Royaume (éphéméride du 13 août), et aussi la réussite d’une patiente politique matrimoniale, sur près d’un demi-siècle, en vue de parfaire les frontières nationales. A la mort de son père François 1er, en 1547, il montera sur le trône de France, et régnera douze ans. Henri II, à proprement parler, n’a pas beaucoup « agrandi » le territoire national; il n’a réuni que : • la ville de Calais – mais il fermait ainsi définitivement à l’Angleterre sa « porte d’entrée » en France; • et « les Trois Evêchés », c’est-à-dire Metz, Toul et Verdun, mais c’était le premier pas décisif vers le Rhin, l’acquisition qui permettra à Louis XV, deux siècles plus tard, de « réunir » la Lorraine, cette fois toute entière, alors que Louis XIV, « le roi de l’Est », avait déjà atteint les limites naturelles du Jura – avec la Franche Comté – et du Rhin, avec l’Alsace.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Agrandissements de la France au XVIe siècle » et la photo Vers le Rhin
1547 : Mort de François Premier
Le Roi s’éteint à 53 ans, dans son château de Rambouillet. Les funérailles du Grand roi François dureront deux mois. Le 24 mai son cercueil sera descendu dans la crypte de l’abbaye royale de Saint-Denis. Symbole de la Renaissance française, François 1er cède la place à son fils, Henri II, âgé de 28 ans.
Le titre même du Chapitre VIII de l’Histoire de France de Jacques Bainville résume à lui seul le règne – au moins dans sa partie « politique » et « gouvernance ».
François 1er et Henri II : la France échappe à l’hégémonie germanique.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Agrandissements de François premier » : elle montre l’importance des deux acquisitions de François premier :
• la Bretagne, définitivement réunie, après un assez long processus, étalé sur plusieurs décennies;
• et, au cœur du Royaume, les domaines étendus du Connétable de Bourbon, confisqués après sa trahison (voir l’Ephéméride du 18 juillet), et « réunis » eux aussi au Royaume.
(Voir aussi la photo permettant la localisation des Châteaux de la Loire)
1640 : Création du Louis d’or
Louis d’or de Louis XIII
« Sous l’Ancien Régime, l’unité monétaire en France était la Livre tournois, mais il ne s’agissait que d’une simple unité de compte, qui n’existait pas sous forme de pièce frappée. La circulation monétaire se composait d’une multitude de pièces, de poids et de titres divers, dont le roi fixait la valeur en livres tournois. » (Michel Mourre).
La première rationalisation, si l’on peut dire, de la monnaie fut la création du Franc, pièce d’or fin, de la valeur d’une livre, frappée en 1360 sous le règne de Jean II le Bon (éphéméride du 6 décembre). Ensuite, le 31 mars 1640, Louis XIII – avec son Surintendant des finances, Claude Bullion – procéda à une refonte générale des monnaies en France : ce fut la création du Louis d’or, complétée par la création de l’écu d’argent en septembre 1641. Le Louis d’or ou écu d’or, pouvait être double louis d’or, louis d’or, ou demi-louis d’or Ce système monétaire durera jusqu’à la Révolution française. Le 28 mars 1803, il fut décidé que le Franc serait l’unité monétaire légale, « pièce de monnaie de 5 grammes d’argent au titre de 9/10 (9 volumes de métal sur 10). Cette loi instaurait le bimétallisme complet, qui allait durer jusqu’en 1864. Le rapport légal entre l’argent et l’or était de 15,5 à 1. » (Michel Mourre.)
Ci-dessous, respectivement, les Louis d’Or de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (double louis)
1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l’Europe
« L’avenir doutera si cet homme (Napoléon) a été plus coupable par le mal qu’il a fait que par le bien qu’il eût pu faire et qu’il n’a pas fait.
Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu’au dernier persécuteur des chrétiens. Né surtout pour détruire, Bonaparte porte le mal dans son sein. »
Immense écrivain, héritier, pour la prose, de Bossuet et de Rousseau, pétri de traditions, mais surtout préoccupé de lui-même, en cela semblable à Rousseau et précurseur des modernes, Chateaubriand dit tout magnifiquement, y compris lorsque c’est féroce comme ici. Au moins les « rêves d’un fou et d’un furieux », qui osait affirmer l’horreur suivante: « J’ai trois cent mille hommes de revenu ! », reçoivent-ils la critique qui convenait en ces temps postrévolutionnaires.
Louis XVIII déclara que cette brochure (comme l’appelait Chateaubriand) lui avait plus profité qu’une armée de cent mille hommes.
Texte intégral
De Buonaparte et des Bourbons
Presque deux siècles après sa publication, on est saisi par la puissance de ce texte ; et l’on ne peut que constater qu’après tant de temps; on n’a rien écrit de mieux depuis sur le sujet, à part le Napoléon de Jacques Bainville, dans lequel celui-ci écrit :
« Sauf pour la gloire, sauf pour l’Art, il eut probablement mieux valu que cet homme n’eût jamais existé. »
On se rappellera – comme en écho à cette phrase de Bainville – que Napoléon lui-même, en visite sur la tombe de Rousseau, s’était laissé aller à cette confidence :
« L’Histoire dira s’il n’eût pas mieux valu pour l’humanité que ni lui ni moi n’eussions jamais existé. »
La brochure de Chateaubriand est divisée en trois parties: la première est de loin la plus longue (presque les deux tiers), la plus féroce et, disons-le, la plus réussie; elle traite « De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l’Europe. ».
La deuxième et la troisième parties – nettement plus courtes, donc- traitent respectivement « Des Bourbons » et « Des Alliés ».
En voici le paragraphe de conclusion :
« …Français, amis, compagnons d’infortune, oublions nos querelles, nos haines, nos erreurs, pour sauver la patrie; embrassons-nous sur les ruines de notre cher pays; et qu’appelant à notre secours l’héritier de Henri IV et de Louis XIV, il vienne essuyer les pleurs de ses enfants, rendre le bonheur à sa famille, et jeter charitablement sur nos plaies le manteau de saint Louis, à moitié déchiré de nos propres mains. Songeons que tous les maux que nous éprouvons, la perte de nos biens, de nos armées, les malheurs de l’invasion, le massacre de nos enfants, le trouble et la décomposition de toute la France, la perte de nos libertés, sont l’ouvrage d’un seul homme, et que nous devrons tous les biens contraires à un seul homme. Faisons donc entendre de toutes parts le cri qui peut nous sauver, le cri que nos pères faisaient retentir dans le malheur comme dans la victoire, et qui sera pour nous le signal de la paix et du bonheur : Vive le roi ! »
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. , voir les trois photos « Le peuple, jamais plus heureux que de 1816 à 1830 » , « Comment s’est faite la restauration de 1814 », et « Eugène-François d’Arnauld, baron de Vitrolles »
1887 : Naissance de Saint John Perse
De son vrai nom, Alexis Léger, il a reçu le Prix Nobel de Littérature 1960.
sjperse
1889 : Inauguration de la Tour Eiffel
L’événement a lieu en avant-première de l’Exposition universelle de Paris, avec la pose symbolique du drapeau au sommet.
Construite en 2 ans, 2 mois et 5 jours par l’ingénieux Gustave Eiffel, elle est constituée de l’assemblage de 18.000 pièces de fer et de 2.500.000 rivets. Mesurant 318 mètres, pour un poids de 10.100 tonnes, elle est à l’époque le plus haut édifice du monde.
Comme il le raconte plaisamment (voir notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, Léon Daudet fut le premier, avec celui qui était alors son inséparable Georges Hugo, à inaugurer la tour, en 1889, la nuit précédant l’inauguration : voir notre photo « 1889 : Deux potaches les premiers sur la Tour. »
Ce « Coup de Tanger » (qui sera suivi, en 1911, du « Coup d’Agadir ») est directement à l’origine de l’un des livres majeurs de Charles Maurras, Kiel et Tanger. Dans son remarquable L’Âge d’or du Maurrassisme, Jacques Paugam situe bien les choses (Livre III, chapitre IV, pages 207 et suivantes) : « C’est une période de tension internationale, qui consacre, selon l’Action française, le renforcement de la puissance de l’Allemagne en même temps qu’un dangereux affaiblissement de l’Europe. Guillaume II se livre à un véritable coup de poker diplomatique dont l’issue ne lui est pas aussi favorable qu’il ne l’espérait. En mars 1905, il se rend à Tanger et se pose en protecteur de l’indépendance du Maroc face aux convoitises françaises. Ce geste s’insère dans un jeu diplomatique assez compliqué, les objectifs généraux de sa politique étant de détruire ou l’alliance franco-russe ou l’entente cordiale. …(Kiel et Tanger) commence à paraître dans la Revue à partir du 1er septembre 1905… Il y a dans cette étude deux parties. Ce que l’on y a vu le plus souvent : le bilan d’une politique menée depuis qu’à Kiel, le 18 juin 1895, jour du quatre-vingtième anniversaire de Waterloo, les vaisseaux français rencontrèrent les vaisseaux russes avec les escadres allemandes.
Mais il y a autre chose dans cette étude; c’est la définition du rôle que la France aurait à jouer dans le monde du XXème siècle. Il y a là, en particulier dans une section XVIII, l’un des plus grands textes de Maurras, l’un des plus actuels. »
Pierre Lafarge a parfaitement résumé tout ceci :
KIEL ET TANGER VU PAR PIERRE LAFARGE.pdf
« Un acquis pour la suite des temps » disait Boutang À lire parmi nos Grands Textes : Que la France pourrait manoeuvrer et grandir
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir également les cinq premières photos de la partie 7, « L’Avant-guerre (I), les débuts du journal »
1910 : Du Yunnan à l’Indochine, inauguration du « Train des Français »
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Rêves d’Empire : Indochine »
L’Indochine, à l’époque, est comme la perle de l’Empire colonial français. Ses administrateurs – et le gouvernement français – imaginent de la relier à la riche province chinoise du Yunnan, et, à travers elle, à la Chine. Ils se font de la Chine en général, et du Yunnan en particulier, une image plus flatteuse – à l’époque – que la réalité, mais ils sont persuadés que ce gigantesque projet, assez fou vu le relief des zones traversées, va dynamiser l’ensemble de la colonie.
C’est le train de tous les superlatifs pour l’époque : long de 465 km, il compte plus de 3.400 ouvrages d’art et emploie 200.000 ouvriers, dont 12.000 mourront à la tâche.
Il est construit dans un délai record de 6 années, entre 1903 et 1909, et inauguré ce 31 mars 1910.
Le viaduc de Faux-Namti, dit aussi « pont à arbalétriers » belleindochine.free.fr/Yunnan
francetvinfo/chine/yunnan-vietnam-une ligne de chemin de fer francaise en chine
2015 : Bénédiction de la première Stèle honorant les consacrés engagés morts pour la France en 14-18
Il aura fallu attendre cent ans !… : une plaque à la mémoire des 2.949 prêtres diocésains, 1.571 religieux, 1.300 séminaristes tombés au Champ d’Honneur en 1914-1918, et des 375 religieuses mortes au service des soldats a été dévoilée et bénie par Monseigneur Ravel, Évêque aux Armées, ce 31 mars 2015, dans la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides.
Près de cent ans après la fin de ce conflit, il s’agit de la pose de la première stèle honorant l’ensemble des consacrés engagés morts pour la patrie.
Dans les années 1920 et 1930, le projet d’un mémorial avait été envisagé par l’association Droits des religieux anciens combattants (DRAC) mais n’avait pas été concrétisé. En 2013, le comité de pilotage des commémorations du centenaire de la Grande Guerre placé auprès de Mgr Ravel, dont la DRAC et des militaires sont membres, décide de rappeler enfin concrètement le souvenir de ces combattants qui connurent le même sort que tant de « poilus ». Le comité émet rapidement l’idée de faire apposer une plaque dans la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, lieu symboliquement approprié. Soumis à la commission des plaques commémoratives présidée par le gouverneur militaire des Invalides, le projet est accepté.
Mesurant 2 mètres 19 de hauteur sur 1 de large, la stèle est placée à l’entrée de l’édifice, sur le pilier gauche, encore nu jusque là, alors que celui de droite porte, lui, une plaque à la mémoire des personnels de santé tués au front en 14-18.