Comme restaurateur l’œuvre de Viollet-le-Duc est si considérable qu’elle a éclipsé ses activités d’architecte et de théoricien.
Viollet-le-Duc a lui-même dirigé des dizaines de restaurations. Il reste comme l’architecte du XIXème siècle dont les interventions sur les édifices anciens auront été les plus nombreuses :il se vit chargé de sauver Saint-Denis (1846), la Sainte Chapelle, Saint-Sernin de Toulouse (1845), la cathédrale d’Amiens (1849), la salle synodale de Sens (1851), la Cité de Carcassonne.
Cependant, c’est surtout sur le gigantesque chantier de Notre-Dame, où il fut appelé avec son associé Jean-Baptiste Lassus, à partir de 1844, qu’il donna la pleine mesure de ses capacités (ci dessous, la nouvelle flèche de la cathédrale). Marcel Aubert donne une description saisissante de l’état de délabrement de Notre-Dame en 1802 :
« Rien n’est triste comme cette grande façade, avec ses bas-reliefs mutilés, ses sculptures écrasées, ses niches vides et ses socles sans statues, avec ses vitres défoncées, ses fenêtres bouchées par des murs de plâtre, ou des cloisons de bois, et tout en haut les grands abat-sons qui pendent dans les hautes baies des tours muettes. »
Le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques : une parcelle de la Sainte Couronne d’épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève.
Mais, pourquoi fallut-il un Viollet-le-Duc ? Et comment en était-on arrivé là ?
Il convient de retracer, à grands traits, l’évolution des mentalités et des goûts du public en France, afin de situer correctement Viollet-le-duc et son action, et de bien comprendre comment et pourquoi l’un et l’autre furent rendus nécessaires, puis possibles.
Et, là, trois époques, au moins, méritent d’être retenues :
• la Renaissance, d’abord : c’est d’elle que vient l’appellation méprisante de « style gothique » donnée à ce grandiose Art ogival, ou Art français;
• puis le rationalisme du siècle des Lumières qui, comme la Renaissance mais pour d’autres raisons, a, on le sait, rejeté le Moyen-Âge dans les ténèbres;
• enfin, les saccages de la Révolution, durant laquelle les vandales s’en donnèrent à cœur joie – si l’on peut dire… – ne furent, en quelque sorte, qu’une conséquence (« Les Vandales du Vème siècle n’ont jamais brisé tant de chefs-d’œuvre », disait Alexandre du Sommerard, qui tenta, lui aussi, de réparer une partie des dégâts, en créant les Musées de Cluny et d’Ecouen (éphéméride du 31 août).
C’est le mouvement romantique qui réhabilita le Moyen-Âge, permettant ainsi à la France de renouer avec son plus lointain passé.
Chateaubriand fut le premier, avec son « Génie du Christianisme » (1802), à redécouvrir et réhabiliter le passé médiéval (éphéméride du 14 avril), suivi par Hugo, qui publia en février 1831 la première édition de « Notre-Dame de Paris ».
Un roman, certes, mais Hugo prévient qu’ « il n’est pas inutile d’étudier la pensée d’esthétique et de philosophie cachée dans ce livre« .
Il y lance un appel en faveur de l’art médiéval, « cet art merveilleux, jusqu’à présent inconnu des uns, ou, ce qui est pire encore, méconnu des autres… Conservons les monuments anciens. Inspirons, s’il est possible, à la nation l’amour de l’architecture nationale. C’est là, l’auteur le déclare, un des buts principaux de ce livre; c’est là un des buts principaux de sa vie. »
Le retentissement des œuvres de Chateaubriand et d’Hugo (qui, à cette époque, était encore royaliste) fut considérable, et l’enthousiasme du public pour le patrimoine médiéval ne devait plus retomber.
En 1837, le roi Louis-Philippe créa la Commission des monuments historiques, confiée à Mérimée (éphéméride du 23 septembre).
Lequel confia à Viollet le Duc, son meilleur ami, les travaux que l’on vient d’évoquer : Paris célébra comme il se devait la fin de la restauration de « sa » cathédrale, en 1864 (éphéméride du 31 mai)
1852 : Naissance de Fulgence Bienvenüe
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, il est le père du Métro de Paris.
Après l’adoption, en en juillet 1897, du projet de réseau de Fulgence Bienvenüe, les travaux furent lancés le 4 octobre 1898. La première ligne (Porte de Vincennes – Porte Maillot) fut ouverte au public le 19 juillet 1900, afin de desservir les épreuves des Jeux olympiques d’été au Bois de Vincennes.
La mise en place du métro fut décidée en commun par l’Etat et la Ville de Paris pour pallier l’insuffisance des transports de surface, en particulier en prévision de l’Exposition universelle de 1900. Le projet initial comportait une ligne circulaire Etoile – Nation – Etoile et deux lignes transversales, une Nord – Sud ( Porte de Clignancourt – Porte d’Orléans ) et une Est – Ouest (Avenue Gambetta – porte Maillot).
Le réseau Métropolitain en 1905
Deux compagnies existaient alors : la CMP, Compagnie du métro parisien, et la Société Nord-Sud, utilisant des décorations différentes pour leurs stations. Des stations différentes portaient le même nom sur les deux lignes (deux stations Grenelle, par exemple).
En 1913, le métro comportait déjà 10 lignes : huit de la CMP et deux de Nord-Sud ( les actuelles lignes 12 et 13 ). De 55 millions en 1901, le nombre de voyageurs est passé à 467 millions en 1913.
…et en 1914.
Le réseau continue à s’agrandir pendant la première Guerre mondiale. Pendant l’entre deux-guerres, les lignes 9, 10 et 11 seront ouvertes, et les deux compagnies fusionneront en une seule.
Il faudra ensuite attendre le 15 octobre 1998 pour que soit ouverte une nouvelle ligne, la ligne 14, initialement entre Madeleine et la bibliothèque François Mitterrand, puis étendue pour couvrir la gare Saint-Lazare. La ligne 14 est une ligne très moderne, à conduite automatisée et à temps d’attente très réduit.
1921 : Naissance de Georges Mathieu
Opposant irréductible à la bien-pensance républicaine et à l’imposture démocratique, Georges Mathieu fut l’immense artiste de l’abstraction lyrique, « peinture essentielle« selon Pierre Boutang.
De lui, Philippe Aleyrac écrivit : il « porte à l’élévation et s’insurge contre la laideur qui règne et la médiocrité du monde ».
« Les Capétiens partout »
Georges Mathieu n’hésitait jamais à rappeler qu’ « en 1955, lorsque Pierre Boutang voulut créer son propre hebdomadaire, il me demanda de faire la maquette de ce qui allait devenir La Nation Française (ci dessous), que l’on dit avoir été « l’honneur de la presse écrite d’après-guerre »; et, évoquant sa « passion monarchique« , il affirmait aussi : « la plus grande gloire de Maurras à mes yeux fut d’avoir démontré superbement la crétinerie de la démocratie, annonçant implicitement le totalitarisme et la mondialisation destructrice des nations. »
De lui, Jean Cocteau disait : « …un grand seigneur : tout ce qu’il touche devient féodal et noble. »
La bataille de Bouvines, Centre Georges Pompidou
georges-mathieu
1967 : Mort d’Alphonse Juin
histoiredumonde/Alphonse-Juin
Avec Leclerc et de Lattre, Juin fut le dernier Maréchal de France (éphéméride du 8 août).
1983 : Mort de Louis de Funès
230 millions de spectateurs, l’ami préféré des Français : et ce grand royaliste – et catholique fervent – ne manquait jamais une Messe pour Louis XVI.
Pour une plus grande tolérance dans la plus stricte indépendance
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: LES EPHEMERIDES du JSF du 27 janv. pr Athos79 Sam Jan 27 2024, 23:09
La mort de Louis de Finistère c'est comme si c'était hier, quel jour triste, il avait bercé mon enfance et vers la fin de sa vie, la presse bien pensante ne l’à jamais épargné. Comme Coluche trois ans plus tard, irremplaçable. Aujourd'hui et plus que jamais, il aurait été censuré.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Sujet: Re: LES EPHEMERIDES du JSF du 27 janv. pr Athos79 Sam Jan 27 2024, 23:19
Il y a 79 ans, l'armée rouge pénétrait dans le camp d’Auschwitz. Les installations avaient été détruites avant le départ des gardiens et les déportés après une marche à la mort étaient mis dans d'autres camps. Je viens de lire l’histoire incroyable d’une famille de sept nains, les Ovitz, des juifs hongrois de Transylvanie, musiciens qui n’ont pas été sélectionnés pour la chambre à gaz mais livrés aux expériences abominables de Mengele. Le père lui avait demandé d’épargner les membres de la famille ’’normaux’’. Ils subiront des expériences infâmes, exhibés nus devant un parterre de nazis mais survivront à la guerre,.