8-10 janvier 1944, procès de Vérone, exécution de Ciano
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Alexderome Admin
Nombre de messages : 9338 Age : 59 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: 8-10 janvier 1944, procès de Vérone, exécution de Ciano Dim Jan 07 2024, 20:11
Le matin du dimanche 25 juillet 1943, après le vote des membres du Grand Conseil du fascisme qui approuve la motion de Dino Grandi demandant à Mussolini d’abandonner le commandement des forces armées au roi Victor Emmanuel III, les 19 hiérarques fascistes ayant voté Oui retournent à leur domicile. Craignant d'être arrêtés par la Milice, ils partent se cacher dans Rome où chez des amis. Dino Grandi, l’âme de la conjuration est injoignable. Ciano, le gendre de Mussolini se cloître dans son domicile.
Haï par les fascistes intransigeants comme son ancien ami Alessandro Pavolini futur chef du Parti Fasciste Républicain ou Farinacci, détesté par le peuple italien et dont Badoglio qui se méfie de lui (comme de tout le monde pour le reste), il décide de quitter l'Italie après l'assassinat déguisé en tentative de fuite de l'ancien chef du PNF Ettore Muti. C'est donc sa femme Edda qui contacte le SS-Obersturmbannführer Eugen Dollman pour l'aider à fuir pour l'Espagne mais c'est pour se jeter dans la gueule du loup.
Hitler et son ennemi intime, le ministre des Affaire Etrangères von Ribbentropp veulent sa peau, ainsi que la famille Mussolini et les "émigrés fascistes" qui sont en Allemagne. Pour eux, il fallait en finir avec les traitres du 25 juillets qui avaient signé l'ordre du jour de Grandi : Grandi lui-même, Bottai, Federzoni et tout naturellement Ciano. Ils quittent Rome le 27 aout 1943 pour Mûnich et installés dans une superbe villa à Oberalmannshausen qui est plutôt une prison dorée. Ciano confie à l'Obersturmbannführer Wilhelm Höttl, responsable du service de renseignements du RSHA, qu'il est en possession de Journaux (les Diari) et celui-ci en parle à son supérieur, l'Obergruppenführer Ernst Kaltenbrunner. Pour récupérer ses fameux journaux, il charge Hildegard Burkhardt dont le nom d’emprunt est Frau Beetz, âgée de 24 ans d'en savoir plus, sachant que le fringant Ciano ne demeurerait pas insensible au charme de la jeune allemande.
Le 19 octobre 1943, Ciano est envoyé à Vérone où dès sa descente d'avion il est immédiatement arrêté et conduit à la prison des Scalzi retrouvant Giovanni Marinelli, Carlo Pareschi, Luciano Gottardi et Tullio Cianetti, tous avaient signé l'ordre du jour de Grandi. Le vieux maréchal de Bono les rejoindra pour le procès. Himmler et Kaltenbrunner, intéressés par les journaux se servent de Frau Beetz pour extorquer à Ciano le lieu où ils sont cachés. Mais il semble que la belle espionne soit tombée amoureuse du comte qui savait pertinemment le but recherché. Felizitas contacte Edda pour entreprendre la libération de Galeazzo en échange des journaux à l'insu d'Hitler avec la complicité du général Harster, Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD en Italie. L'opération Conte prévoyait que deux SS déguisés en miliciens facistes devaient prélever Ciano de sa cellule puis exfiltré à Budapest avant de rejoindre la Turquie. Comme guise de bonne volonté, Edda délivre deux fascicules des fameux journaux. L'opération devat se dérouler dans la nuit du 7 au 8 janvier 1945. Mais Hitler est informé et l'opération capote.
Beetz continuera de voir Ciano, même durant le procès de Vérone du 8 au 10 janvier 1945, jour de la condamnation à mort des "traitres" du 25 juillet (sauf pour Cianetti qui avait écrit au Duce le lendemain du 25 juillet pour lui expliquer son erreur). Ciano et les autres condamnés à mort sont exécutés le lendemain 11 janvier au polygone de tir de Vérone.
Edda fera publier les journaux après la guerre.
Ciano à fait preuve de courage, il a refusé le recours en grâce mais les avocats des autres lui ont demandés d’acceder à leur demande. Mussolini ne recevra jamais le recours, détourné par le chef du PNF, Partito Nazionale Fascista, Alessandro Pavolini ennemi intime de Ciano. Il sera fusillé dans le dos mais parvient à se retourner vers le peloton d’exécution. Lors de la signature du Pacte d’Acier, von Ribbentrop propose à Ciano un pari, si l'Angleterre et la France n’interviennent pas, l'Italie donnera à l'Allemagne un tableau de la Renaissance, sinon, l'Allemagne aurait donné à l'Italie une collection d'armes allemandes anciennes. Ribbentrop est sûr de lui. ... Ciano gagne son pari mais ne verra jamais les armes allemandes.