Éphéméride du 30 décembre
samedi 30 décembre 2023
1671 : aux origines de l’Institut… 987 : Hugues Capet fait sacrer son fils Robert
Hugues Capet.
Les six premiers Capétiens directs procéderont ainsi : après Hugues, Robert II le Pieux, Henri 1er, Philippe 1er, Louis VI et Louis VII feront sacrer leur fils de leur vivant.
Philippe Auguste, septième roi de la dynastie sera le dernier sacré du vivant de son père, Louis VII : à sa mort, le trône était suffisamment solide pour qu’il se dispensât de cette précaution.
Et, en effet, son fils Louis VIII lui succédera sans qu’aucune contestation ne s’élève.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La situation au début du règne d’Hugues Capet »
Il faut bien dire que c’était là, pour Hugues, l’une des seules façons d’affirmer son pouvoir et de préparer l’avenir. Que pouvait-il faire d’autre, lui qui ne régna que dix ans et dont la puissance réelle était dérisoire, que d’assurer le trône dans sa famille, en attendant que des jours meilleurs n’arrivent ?
Jacques Bainville l’a d’ailleurs bien écrit : « Les premiers règnes furent sans éclat ».
Pourtant, malgré sa faiblesse, c’est une dynastie qui va régner huit siècles que Hugues vient de fonder. Et Bainville parle, par ailleurs, de la date de 987 comme de la plus importante de notre Histoire.
« Il s’appuiera essentiellement sur des évêques et quelques grands abbés, les seuls intellectuels qui puissent élaborer une théorie du pouvoir. Pour eux, malgré son insigne faiblesse, Hugues est l’héritier légitime d’une autorité supérieure, seule capable de maintenir l’ordre et la paix dans la société chrétienne. Abbon, l’abbé de Fleury (aujourd’hui Saint Benoît sur Loire) reprend des textes carolingiens pour définir les domaines où doit s’appliquer l’autorité royale : il offre ainsi une référence prestigieuse à ce roitelet, et exprime l’espoir que placent en lui les grands ecclésiastiques.
La rédaction d’un ordo, c’est-à-dire un manuel de la cérémonie du sacre royal, est un autre trait inattendu de confiance dans la royauté, qui souligne aussi son caractère religieux… Hugues est inhumé à Saint-Denis, parmi les tombeaux des Carolingiens, mais aussi ceux de ses ancêtres, patrons du monastère. La nécropole des rois de France est ainsi désignée dès les débuts de la dynastie. »(in Larousse des Rois de France, page 29).
Monogramme d’Hugues Capet, sur un diplôme du 20 juin 989.
C’est à Senlis, le 1er juin 987, qu’avait eu lieu l’élection, mouvementée, d’Hugues Capet (voir l’éphéméride du 1er juin).
1370 : Election de Grégoire XI
Pierre Roger de Beaufort, 201ème pape jusqu’à sa mort, en 1378, fut à la fois le dernier pape français, celui qui ramena la papauté à Rome, après presque soixante-dix ans ans passés en Avignon, et celui après la mort de qui s’ouvrit le Grand schisme d’Occident, qui devait durer de 1378 à 1417…
Il y eut sept papes en Avignon, chefs incontestés de l’ensemble de l’Église catholique, le premier étant Clément V, celui de « l’affaire des Templiers », maudit sur son bûcher par Jacques de Molay (« …Pape Clément, Roi Philippe, avant un an, je vous cite à comparaître au Tribunal de Dieu... »).
Maurice Druon a amplement développé cette histoire dans ses Rois Maudits.
Deux papes reviendront en Avignon, pendant le Grand schisme, qui dura presque quarante ans, mais ils ne furent pas – bien au contraire… – les papes incontestés d’une Église unie… La fin du Grand schisme, en 1417, marqua aussi la fin définitive de toute présence papale – légitime ou non – en Avignon.
Ci-dessus : Départ de Grégoire XI pour Rome, Fresque de Benvenuto de Giovanni – XVe siècle,
Ospedale Santa-Maria della Scala – Sienne
compilhistoire.pagesperso-orange.fr/GREGOIREXI
horizon-provence.com/papes-avignon/index
Et, dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La Papauté en Avignon »
1671 : Création de l’Académie Royale d’Architecture
Supprimée, comme toutes les Académies, à la Révolution, elle est réunie avec d’autres à la Restauration, en 1816, dans une Académie des beaux-Arts, et fait aujourd’hui partie de l’Institut de France, ce Parlement des Savants. institut-de-france
1812 : Mort d’Antoine-Louis Albitte
Surnommé « le tigre de l’Ain », il fut l’un des plus féroces représentants en mission de la Convention. Sévissant particulièrement dans le quart sud-est de la France (à Lyon, Marseille, Toulon, à l’armée des Alpes…), c’est lui qui est évoqué dans le célèbre Ligue noire :
« …J’en veux foutre cent par terre / Et de sang tout inonder ! / Oui, je veux, dans la poussière, / Rouler Albitte et Crancé… »(Crancé était l’autre « représentant en mission », complice d’Albitte en terrorisme de masse et crimes contre l’humanité…)
Lors de la séance de la Convention du 17 juillet 1793 – rapportée par le Moniteur, dans lequel était notée l’intégralité de débats de l’Assemblée – il brossa le tableau d’un Midi contre-révolutionnaire, le comparant à la Vendée, et se trouve ainsi directement à l’origine de l’expression Vendée du Midi, ouVendée provençale.
Après avoir tant terrorisé et massacré, il mourut lamentablement, de froid et d’épuisement, lors de la retraite de Russie, quelque part dans l’actuelle Lituanie.
Pour écouter La Ligue noire, en lire les paroles et en savoir plus sur les atrocités commises par ce sinistre individu, notamment à Lyon, voir notre éphéméride du 8 août