En opérations extérieures, le rôle essentiel du soldier .

J'ai bien pratiqué ce système d'avance sur solde lors des escales programmées à l'étranger, afin de fournir en devises étrangères les permissionnaires qui désiraient descendre à terre.
En tenant compte de la durée de l'escale, de la disponibilité du personnel, et de son volontariat, un listing était établi nominativement avec les sommes désirées.
Cette avance déduite de la solde mensuelle ne devait pas dépasser un certain plafond qui tenait compte du solde disponible, pour les célibataires le 1/3 mensuel pour la totalité de chaque mois, les escales étaient programmées et à chacun de faire un choix pour celle choisie pour descendre à terre, lorsqu'il y en avait plusieurs, dans plusieurs pays, le total mensuel ne devait pas dépasser ce 1/3.

Pour les hommes mariés et en concubinage, les virements étaient prioritaires et pris bien évidemment en compte, seul le 1/3 du reliquat était disponible mensuellement.

La somme en devises était communiquée à l'ambassade concernée, avec un état des monnaies (billets, pièces.) Le premier à monter à bord dès la coupée installée était l'ambassadeur porteur de la somme demandée, en pays ami; sinon une escorte du bord devait l'escorter avec la police locale.

Le personnel apte à descendre à terre en escale était prévenu par communication du bord, à venir retirer contre émargement ses devises étrangères au bureau administratif où j'exerçait. Les devises non dépensées n'étaient pas reprises, il fallait viser juste !

A cette époque ( années 63 à 67) le calcul de la solde de tous les marins du bord, y compris tous les officiers, était calculée par le bureau administratif (B.A.) tout compris : allocations familiales, primes maternité, déménagement, etc.. TOUT; en plus , plus nous nous éloignons de la métropole, et plus la prime d'éloignement augmentait, ce qui déclenchait un bonus appréciable pour le 1/3 disponible.
Seuls les appelés ne pouvaient disposer de sommes permettant de faire des excès, leur solde étant ridicule.
En aucun cas il n'était possible d'avoir des devises en dollar, hors Etats-Unis, malgré une forte demande à l'étranger.

La solde étant calculée à bord permettait une grande souplesse dans ce système. Bien entendu, pas d'informatique à bord à cette période, tout à la main.
Sur le Surcouf, mon 1er bateau il y avait 330 marins et au B.A. nous étions 2 : mon patron et moi.

Oui Jean-Pierre, c'est bien le D621 "Surcouf", mon poste de couchage était sous la tourelle de 127 AR., mon poste de combat était dans cette même tourelle double, d'abord servant d'obus, puis servant de douille. Mon poste de travail était un trou entre les 2 cheminées, sous le pont principal, et mon poste de navigation était à la passerelle au T.O.(transmetteur ordre machines). Très bons souvenirs.

J.P., non il n'est pas venu à Bizerte entre 61 et 64, avant et après je ne sait pas.
Il à été presque coupé en 2 dans la nuit du 5 au 6 juin 1971 par le pétrolier Russe "Général Bocharov" qui arrivait sur son tribord (donc prioritaire) vers 04 h. Il y eu 9 disparus, certains retrouvés dans les tôles déchiquetées de la moitié restée à flot(partie AR.), les autres disparus dans la moitié qui à coulée suite à la tentative de remorquage (partie AV.). Le boulanger du bord qui était au travail fût gravement brûlé, et décèdera 3 jours après.
La veille radar avait signalé l'approche d'un navire sur son travers tribord sans que l'officier de quart à la passerelle en tienne compte et modifie sa route; un autre escorteur avait aussi signalé la route de collision imminente sans réaction non plus. Le "Boucharov" qui avait un avant renforcé pour naviguer dans les glaces n'a pas non plus modifié sa route, et rentrait à 16 nœuds entre les 2 cheminées et découpait aux 3/4 le navire. Le commandant et l'officier de quart passèrent au tribunal militaire.
D'après certains marins de quart à la passerelle, cet officier de quart avait bu.