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Sujet: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 07:36
En ce jour dans l'histoire.....
Le général de brigade James ′′ Jumping Jim ′′ Gavin, CO 82 e division aéroportée, vérifie son équipement avant d'embarquer dans un avion C-47 Skytrain pour l'invasion aéroportée de la Hollande (Opération Market Garden) en provenance de l'aérodrome de Cottesmore, Rutland, Angleterre. 17 septembre 1944.
(Vu ici armé d'un fusil M1 Garand et d'un M1 911A1. 45 pistolet ACP)
Chalk numéro un de la série A-7, 316 ème groupe de transport de troupes. Cet avion a été piloté par le major Kendig, commandant du 44 e escadron de transport de troupes
James Maurice ′′ Jumpin' Jim ′′ Gavin était un officier supérieur de l'armée américaine, avec le grade de lieutenant-général, qui était le troisième général de commandement (CG) de la deuxième division aéroportée pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, on l'appelait souvent ′′ le général sauteur ′′ en raison de sa pratique consistant à prendre part aux sauts de combat avec les parachutistes sous son commandement ; il était le seul officier général américain à faire quatre sauts de combat dans la guerre.
Gavin a été le plus jeune général major général à commander une division américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, n'ayant que 37 ans en promotion, et le plus jeune lieutenant général après la guerre, en mars 1955. Il a reçu deux croix de service distinguées et plusieurs autres décorations pour Son service pendant la guerre. Pendant le combat, il était connu pour son habitude de transporter un fusil M1 Garand typiquement transporté par des soldats d'infanterie américains enrôlés, contrairement aux fusils M1 traditionnellement transportés par des officiers en plus du Colt Model M1 9111, pistolets de calibre 45
Gavin s'est également battu contre la ségrégation dans l'armée américaine, ce qui lui a valu une certaine notoriété.
Toujours le premier à sauter au combat, Gavin a mené ses hommes en mission en Sicile, en Italie, en Normandie (en train de soutenir les lignes allemandes pour l'invasion du jour J), en Hollande (la bataille pour le pont à Arnhem) et la bataille de Le Bulge.
James Maurice Gavin (22 mars 1907-23 février 1990)
(Photo et légende : Administration des archives nationales et des archives encore unit SC 232810)
(Colorisé par Craig Kelsay des États-Unis)
Après la libération de Bruxelles par les Alliés début septembre 1944, l’avancée stagne. C’est à ce moment-là que le maréchal britannique Bernard Montgomery présente l’audacieux plan baptisé « Operation Market Garden » au commandant en chef des forces alliées, le général américain Dwight D. Eisenhower.
Si les Alliés parvenaient à reconquérir un certain nombre de ponts sur les principaux fleuves néerlandais, une partie de leurs troupes pourrait contourner la redoutée ligne de défense Siegfried et frapper le cœur de l’industrie de guerre allemande, dans la région de la Ruhr. L’objectif final de Market Garden s’est cependant révélé être « un pont trop loin »
Le 17 septembre 1944 marque le début de l’opération Market Garden. Ce plan en deux volets associe l’opération Market, une offensive aéroportée, et l’opération Garden, une offensive terrestre. Les forces terrestres du 30e Corps britannique devront parcourir en trois jours le long chemin allant de la frontière belge à Arnhem, un tour de force nécessitant que les troupes aéroportées s’emparent de tous les ponts intermédiaires.
Cette mission revenait aux 101e et 82e divisions aéroportées américaines et à la 1re division britannique. Montgomery espérait que, si l’opération réussissait, la guerre serait terminée pour Noël 1944. Même si ce fut l’une des plus grandes opérations aéroportées de l’Histoire, Market Garden ne réussira que partiellement. Nimègue et une grande partie du Brabant-Septentrional ne furent libérés qu’après des combats acharnés. Malheureusement, après les premiers succès, les Alliés ne purent tenir Arnhem et il fallut attendre le printemps 1945 pour que la moitié nord de la Hollande soit également libérée.
L'opération est un échec complet. sur les 30 000 parachutistes largués, plus de 10 000 sont tués, et 5 000 blessés ou prisonniers ...
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 07:56
Le chaudron d'Osterbeek
21 septembre 1944, en fin de journée.
Malgré que les hommes de Frost sont tombés dans Arnhem, l'encerclement progresse et la lutte continue dans Osterbeek pour les bérets rouges du général Urquhart qui forment un périmètre défensif en forme de U, avec la base sur la rive nord du Lek et se prépare à résister à la 9ème Division panzer SS.
Tout au long de sa ligne de défense et sans arrêt soumise au bombardement de l’artillerie (les Allemands l’appelaient le chaudron), ses hommes ne pouvaient trouver ni repos ni sommeil. Vivres et munitions étaient au plus bas ; l’eau et les médicaments pratiquement inexistants. Les chars de l’ennemi, ses patrouilles d’infanterie, ses tireurs d’élite, ses canons d’assaut lançant des obus au phosphore s’infiltraient constamment à travers la mince ligne des avant-postes anglais et causaient d’énormes pertes aux hommes épuisés, mourant de faim et de soif, encore plus furieux de voir les avions anglais et américains foncer avec détermination au milieu des barrages de la Flak pour aller jeter leur ravitaillement aux Allemands !
Certains hommes s’effondrèrent complètement, mais la plupart continuèrent à combattre obstinément.
Les Polonais tentèrent de franchir le fleuve dans la nuit du vendredi mais quand le bombardement du chaudron reprit, à l’aube du samedi, une cinquantaine de Polonais seulement avaient réussi la traversée...
L'ultime combat va avoir lieu, mais ils savent qu'ils ne reviendront pas.
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 08:07
Dernière édition par GOMER le Ven Sep 22 2023, 17:36, édité 2 fois
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 08:11
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 08:24
Bonjour,
Un peu de lecture...
L’OPÉRATION MARKET GARDEN
LE PLUS GRAND ENGAGEMENT AÉROPORTÉ DE TOUS LES TEMPS
par le chef de bataillon d’ANSELME
Division des études et de la prospective de l’ETAP
A l’été 1944, l’écroulement de l’Allemagne semblait imminent et ses troupes se repliaient partout. Emportés par leur élan victorieux, les alliés envisageaient déjà la possibilité d’une fin rapide de la Seconde Guerre mondiale. Le maréchal Montgomery, commandant le 21° groupe d’armées anglo-canadien, souhaitait déclencher une offensive générale vers le Nord, libérant la Belgique et la Hollande et permettant d’atteindre directement la Ruhr, cœur industriel de l’Allemagne. Il reçut le feu vert du commandant en chef allié, le général Eisenhower, et s’empara, le 4 septembre 1944, de Bruxelles et d’Anvers. Il conçut alors un plan audacieux : Market Garden. L’opération se déroula, du 17 au 30 septembre 1944, d’Eindhoven à Arnhem à l’est de la Hollande. Elle restera l’opération la plus dramatique et, sans aucun doute, la plus importante de l’histoire des parachutistes.
1 - MARKET ET GARDEN
Le plan de l’opération fut arrêté le 9 septembre 1944. Le but essentiel de cette offensive était de franchir le Rhin en force et de déboucher en Allemagne par les grandes plaines du Nord après avoir contourné les défenses de la ligne Siegfried.
L’opération Market consistait à "dérouler un tapis" de troupes aéroportées pour s’emparer des points de passage sur les canaux et cours d’eau importants. Ceux-ci se trouvaient dans le couloir de progression de la IIe Armée britannique, d’Eindhoven à Arnhem, soit une profondeur de cent trente kilomètres.
L’opération Garden devait faire avancer, dans le couloir ainsi ouvert, le XXXe corps blindé du général Horrocks, fer de lance de la IIe Armée britannique du général Dempsey, pour foncer vers le Rhin et atteindre le Zuyderzee.
Le haut commandement allié avait mis sur pied la 1ère Armée aéroportée alliée, aux ordres du général américain Brereton. Demeuré inactif en Grande-Bretagne, cet outil comprenait de grandes unités terrestres et aériennes :
• XVIIIe corps aéroporté américain : 82e et 101e divisions aéroportées ;
• 9e commandement de transport aérien américain ;
• 38e et 46e groupements de transport aérien britannique.
2 – LES FORCES EN PRESENCE
Les unités retenues furent la 82e division aéroportée américaine du général Gavin, la 101e division aéroportée américaine du général Taylor, la 1ère division aéroportée britannique du général Urquhart, renforcée de la brigade parachutiste polonaise du général Sosabowski. Ces troupes étaient, pour la plupart, composées de vétérans d’Afrique du Nord, de Sicile et de Normandie. Le haut commandement allié avait tenu à engager ces unités d’élite car la mission était difficile et pouvait, par une action décisive, abréger le cours de la guerre.
Les objectifs respectifs furent rapidement fixés :
• La 101e division, au sud, devait opérer au nord d’Eindhoven et s’emparer des ponts du canal Wilhelmine et de Veghel, sur le canal Zuid Wilems.
• La 82e division, au centre, avait reçu pour mission de s’emparer des ponts de Grave, sur la Meuse, et de Nimègue, sur le Waal.
• La 1ère division, au nord, devait prendre et tenir le pont d’Arnhem, sur le Rhin.
• La brigade polonaise ne serait engagée qu’à J+2, pour soutenir la 1ère division.
Après un repli désordonné à la fin du mois d’août et craignant une offensive sur la Hollande, les troupes allemandes du maréchal Model, s’étaient reconstituées et rétablies sur les fleuves et les canaux au sud du pays. Elles furent rapidement renforcées par la Ière Armée parachutiste du général Student et le IIe Corps blindé SS du général Bittrich composé de deux divisions de Panzer. Cette force, le groupe d’armées B, était en phase d’installation dans la région d’Arnhem. Ces éléments furent sous-estimés par l’état- major de Montgomery, qui ne croyait pas à la présence de forces allemandes importantes dans la région et évaluait plutôt l’ennemi à un groupe de combat blindé.
Le général Browning, commandant le Corps aéroporté britannique, avait émis des réserves quant à la distance et les délais à tenir avant l’arrivée des blindés du général Horrocks. Il se demandait si le pont d’Arnhem, situé le plus au nord du couloir, "n’était pas placé un peu trop loin". Le maréchal Montgomery lui assura que deux jours suffiraient pour effectuer la jonction et refusa de reporter l’opération pour ne pas laisser le temps à l’ennemi de se réorganiser davantage.
3 – L’ATTAQUE
Précédée par un pilonnage de la RAF des batteries antiaériennes et des aérodromes allemands, la plus grande armada aérienne de l’Histoire décolla, de Grande-Bretagne, à l’aube du dimanche 17 septembre 1944 : 1545 avions, 480 planeurs et 16500 combattants aéroportés. Le lendemain, 1360 avions et 1200 planeurs acheminaient des renforts aux trois divisions égrenées du sud au nord. Les divisions aéroportées vont alors mener chacune une bataille distincte : Veghel pour la 101e division, Nimègue pour la 82e division et Arnhem pour la 1ère division.
Du côté allemand, la surprise est totale. La Flak ne peut faire face à ce gigantesque assaut aérien et la Luftwaffe reste clouée au sol par manque de carburant. Mais les chefs allemands mesurent très vite l’ampleur de l’attaque qui se déroule sous leurs yeux. Ils réagissent très rapidement en lançant des contre-attaques blindées : la 9e division de Panzer SS sur Arhnem, la 10e division de Panzer SS sur Nimègue et les Fallschirmjäger sur les points clés du fuseau.
Largage des parachutistes
La 101e division US atteint ses objectifs 24 h après le largage sur ses DZ. Le 501e régiment s’empara sans difficulté de Veghel et des quatre ponts franchissant sur la rivière Aa et le canal Zuid Wilems. Le 503e régiment atteignit facilement Saint-Oedenrode, le passage sur la Dommel mais ne pu s’emparer de Best qu’après des combats farouches. Le 506e installa une tête de pont dans Zon, sur le canal Wilhelmine, après avoir empêché les Allemands de faire sauter le pont. Une fois ses objectifs atteints, le général Taylor décida d’ouvrir la route d’Eindhoven à Grave : 60 km parsemés d’embûches tant les chars et parachutistes allemands étaient présents. Cette route fut rapidement baptisée la "route de l’enfer" mais, le 18 septembre 1944, la 101e put effectuer la jonction avec les chars du 30e corps blindé britannique.
Dès son arrivée au sol, la 82e division US put difficilement détruire les batteries de la Flak, demeurées intactes. Puis, les 504e et 505e s’emparèrent des ponts de Grave et d’Heunem, alors que l’ennemi faisait sauter celui de Malden. La prise de la ville de Nimègue fut stoppée plusieurs fois par une forte résistance ennemie. Le 508e, renforcé du 504e, réussit à prendre le pont à revers après un audacieux franchissement nautique du Waal et de violents combats urbains. Le mardi 19 septembre 1944, la 30e corps blindé britannique put rejoindre la 82e division US. En huit jours de combats, elle perdit 2000 hommes.
4 – UN PONT TROP LOIN
La bataille d’Arnhem, quant à elle, va durer neuf jours. Elle fut courageusement menée par la 1ère division du général Urquhart, les "Diables Rouges". Celle-ci est composée de la 1ère brigade de parachutistes du général Lathbury ainsi que de deux brigades aéroportées : la 1ère brigade du général Hicks et la 4e du général Hackett.
Si la mise à terre des paras britanniques s’effectua sans difficulté grâce à l’efficacité des pilotes et du balisage au sol, les événements se compliquèrent rapidement et chacun réalisa que la résistance allemande était beaucoup plus forte que prévue. En effet, les parachutistes et les planeurs s’étaient posés à une douzaine de kilomètres des ponts d’Arnhem, le commandement ayant préféré la solution de sécurité au largage au plus près des objectifs. Eloignés de leurs objectifs, les parachutistes furent très retardés par l’accueil enthousiaste que leur réserva la population hollandaise. Les rares planeurs qui s’écrasèrent transportaient une partie des véhicules, les célèbres Jeep Vickers, destinés à prendre le pont rapidement. De plus, la coordination des unités fut rendue très difficile par des problèmes de transmissions : faible puissance des postes et confusion dans l’attribution des fréquences. Ainsi, quelques bataillons furent isolés de leur échelon supérieur pendant plusieurs jours faute de recevoir des ordres par radio.
La 1ère brigade aéroportée, déposée par planeurs le 17 septembre après-midi, occupait la zone ouest d’Arnhem où devait arriver le lendemain la 4e brigade aéroportée. Dans le secteur de la 1ère brigade de parachutistes, le 2e bataillon du colonel Frost n’atteignit les lisières ouest d’Arnhem dans la nuit du 17 au 18 septembre qu’après de sérieux accrochages. En effet, ne disposant pas d’un armement antichar suffisant, il fut violemment pris à partie par les canons automoteurs allemands. En partie décimé au cours du combat, le bataillon réussit finalement à former un point d’appui au nord du pont. Progressant plus au nord, le 3e bataillon était fixé aux environs d’Hartestein.
Cherchant à se rendre compte de la situation, les généraux Urquhart et Lathbury furent pris sous les tirs ennemis et se réfugièrent chez des civils hollandais alors que le quartier était bouclé par les Allemands. Lathbury fut grièvement blessé lors de l’accrochage. Cerné toute une nuit dans la maison, Urquhart fut incapable de commander sa division et ne rejoignit son P.C d’Oosterbeek que le mardi 19 septembre.
Le mauvais temps s’abattit alors sur la Hollande quand, retardée par le brouillard, la 4e brigade aérotransportée atterrit en planeur dans l’après-midi du 18 septembre à l’ouest d’Arnhem. Renseignés par des documents pris aux alliés, les Allemands s’étaient réorganisés et les planeurs se posèrent sur des zones battues par le feu. Epuisés par des combats sanglants, les parachutistes réussirent à rejoindre le colonel Frost. Espérant l’arrivée imminente du XXXe corps blindé britannique, Frost occupait toujours la sortie nord du pont en repoussant les assauts et reprenait, au prix de lourdes pertes, les positions perdues. Le centre ville d’Arnhem se transforma en véritable champ de bataille et, malgré l’isolement des paras et la fournaise provoquée par les incendies, le mot d’ordre était de tenir jusqu’à l’arrivée des Sherman du général Horrocks.
En début d’après-midi du mardi 19 septembre, soit 48 heures après les premiers largages, Urquhart apprit que le pont de Nimègue était encore aux mains des Allemands. Il comprit alors que le XXXe corps blindé n’arriverait jamais à temps. Ne disposant que de faibles moyens antichars, privés de munitions et devant faire face à un ennemi très supérieur en nombre et en moyens, les "Diables Rouges" étaient promis au massacre. Les ravitaillements en munitions étaient inefficaces car tous les containers parachutés arrivèrent sur des zones tenues par l’ennemi. Aussi, et après avoir fait subir de lourdes pertes aux Allemands, il décida de se replier pour se rétablir en périmètre défensif dans les faubourgs d’Oosterbeek à quelques kilomètres d’Arnhem.
Le mercredi 20 septembre, lors d’une nouvelle contre-attaque au nord du pont, le colonel Frost fut grièvement blessé et remplacé par le major Gough. La position devenait indéfendable car les Allemands, ayant appris que le pont de Nimègue avait été franchi par les alliés, voulaient en finir avec ces "Diables Rouges".
Après 48 heures de report en raison du mauvais temps, la brigade parachutiste polonaise fut parachutée, le jeudi 21 septembre après-midi, au sud-ouest d’Arnhem dans le secteur du village de Driel. Largués sur les rives sud du Rhin, les hommes du général Sosabowski comptaient sur un bac pour rejoindre le périmètre défensif mis en place par le général Urquhart, tout en prenant contact avec les éléments avancés du 30e corps blindé. Celui-ci étant détruit, ils tentèrent de traverser le fleuve, dans le nuit du 23 au 24. Pris sous le feu des Allemands, cette opération de franchissement fut un échec total.
Retardé par les attaques de la Luftwaffe, le XXXe corps blindé ne parvenait toujours pas à rejoindre Arnhem. La 1ère division parachutiste britannique se trouva alors dans une situation désespérée quand, le lundi 25 septembre, le général Browning décida de faire évacuer sa division, ou plutôt ce qu’il en restait, et d’abandonner Arnhem. L’évacuation s’effectua, dans la nuit du 25 au 26, sur des embarcations qui assurèrent un va-et-vient à travers le Rhin pendant une durée de 7 heures. Seuls 2000 hommes purent gagner la rive sud. Ils furent aussitôt évacués sur la Grande-Bretagne. La 1ère division y perdit 7605 tués, blessés et disparus ainsi que tout son matériel.
5 – ENSEIGNEMENTS
L’opération Market Garden a vu l’engagement de 34.876 combattants aéroportés : 20190 sautant en parachute, 13871 débarquant de planeurs et 905 d’avions. De même, 1927 véhicules, 568 canons et 5230 tonnes de matériels et de ravitaillements ont été amenés par voie aérienne. Les unités aéroportées se sont battues avec un courage au-dessus de toute éloge contre un ennemi très supérieur en nombre et en moyens. Les parachutistes y perdirent 13.000 tués, blessés et disparus. Mais ce sacrifice ne fut pas vain car il permit de fixer les Allemands sur Arnhem et de leur infliger de lourdes pertes, facilitant ainsi la tâche des 82e et 101e divisions.
Comme tant d’autres exemples dans l’histoire, l’échec de Market-Garden est dû plus à un faisceau de causes convergentes qu’à une erreur unique. Selon l’historien britannique Martin Middlebrook, ces causes sont les suivantes :
- une sous-estimation de la capacité de récupération et de résistance des Allemands après le débarquement de Normandie, à laquelle seuls les généraux Urquhart et Sosabowski avaient échappé ;
- le fait que la 1ère division aéroportée n’avait pas été avertie de la présence, pourtant connue, de deux divisions blindées autour d’Arnhem ;
- la décision du général Browning d’installer son PC en Hollande, qui n’apportait rien à la conduite de la bataille et réduisit la première rotation de 36 planeurs ;
- les insuffisances du plan de transport aérien, en particulier le refus de larguer de nuit, le refus de parachuter au moins un élément à proximité des deux extrémités du pont, le refus d’effectuer deux rotations le premier jour et le choix de zones de saut éloignées de l’objectif. Tous ces facteurs privèrent les parachutistes de leur meilleur atout, la surprise ;
- l’incapacité de la part du commandement de la 1ère division de faire comprendre aux commandants de bataillon l’importance capitale de la rapidité d’exécution dans la saisie de l’objectif ;
- l’utilisation insuffisante des possibilités offertes par la Résistance et la population hollandaises ;
- l’utilisation insuffisante de l’appui aérien tactique ;
- l’erreur d’appréciation du général Browning concernant l’importance de la saisie du pont de Nimègue et la priorité à lui accorder ;
- la lenteur de la poussée de la IIe armée et du XXXe corps ;
- la mauvaise appréciation par le général Urquhart et son état-major de l’importance du bac de Driel et des hauteurs le dominant.
Ayant tiré les enseignements de cet échec, les alliés déclenchèrent, six mois plus tard, l’opération Varsity en vue de franchir le Rhin. Cette opération victorieuse allait précipiter la capitulation de l’Allemagne.
Sources :
"Histoire et avenir des troupes aéroportées", du Général A. Merglen.
"Arnhem", du Général R. Urquhart.
"The Paras", de David Reynold.
"Red berets’44", Illustrated London News.
Histoire mondiale des parachutistes. Philippe Conrad,
Historama.
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 08:34
Bonjour tout le monde,
Je vous invite à aller lire les sujets similaires qq peu oublier sur le Forum ....
Sinon à quoi ça sert que les contributeurs des sujets se décarcassent ???
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 10:09
Il y a 77 ans…. 21 septembre 1944.
Vers 9h à Arnhem, l'ultime assaut des allemands commence, l'ultime combat des bérets rouges du colonel Frost aussi.
Sur 850, ils sont moins d'une centaine, les combats vont être sanglants.
Le bataillon de Frost avait fait transformer toutes les maisons en fortin.
Mais les Allemands bombardèrent les positions britanniques. Ils démolissaient systématiquement chaque maison afin d'en déloger les défenseurs.
Des combats vont avoir lieu de maison en maison, à la baïonnette, le courage des anglais est incroyable, ils ne lâchent rien dans ce chaos, les combats seront d'une rage très rare.
Le dernier message radio émit à partir du pont — « Plus de munitions. God Save the King » — n'a été entendu que par les opérateurs radio allemands.
Les survivants du bataillon Frost qui défendirent l'accès nord du pont capitulèrent, à cours de munitions et à bout de force. Les Panzers-SS reprirent le contrôle de l'ouvrage.
La quasi-totalité des soldats sont faits prisonniers.
Les hommes de Frost se seront battus jusqu'au bout. Dans le sacrifice et l'honneur.
D’assiégeants, ils sont devenus assiégés. On leur avait dit -" Vous tiendrez 2 jours, ils ont tenu 9, pas 10.
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 10:18
Le sacrifice des polonais du général Sosabowski.
Général Stanislas Sosabowski
Les soldats polonais de la 1ere brigade indépendante de parachutistes, sont enfin parachutés, mais avec le retard de plusieurs jours la zone de largage va être difficile surtout que les Allemands les attendent, ils connaissent la zone de largage.
Une partie des avions de transport acheminant 500 parachutistes polonais rebrousse chemin, tandis que les autres, qui n’ont pas reçu le message d’annulation de la mission, continuent leur route. Ils sont pris pour cible par les canons antiaériens allemands au-dessus de la Hollande, mais réussissent à larguer les troupes polonaises.
Les Polonais n'auront pas le temps de toucher terre, la plupart se font mitraillés en l'air, ceux qui arrivent à toucher le sol sont immédiatement touchés, ce largage et sanglant.
Malgré cela le général Sosabowski rassemble les survivants pour continuer le combat.
La brigade polonaise est sacrifiée...
Les pertes de la brigade polonaise s'élèvent à 23% environ et 400 parachutistes ont été tués ou portés disparus, 80 pour la plupart blessés ont été faits prisonniers.
Le général Sosabowski deviendra l'homme de l'échec... le général Browning exige qu'il quitte le commandement de son unité. Le 9 décembre 1944, le général Sosabowski est limogé...une injustice totale.
Ce n’est qu’après sa mort qu’il obtiendra la reconnaissance qu’il mérite.
Plus de 160 soldats de la 1re Division blindée polonaise et de la 1re Brigade polonaise indépendante de parachutistes sont inhumés au champ d’honneur militaire polonais (Ettensebaan 30, Breda), le plus grand cimetière polonais de Hollande.
Le commandant de la Division blindée, Stanisław Maczek, y repose également. Lorsqu’il est décédé à l’âge de 102 ans en 1994, son dernier souhait fut d’être enterré avec « ses » soldats.
Rendons hommage à ces héros souvent méconnu, rendons hommage a leurs bravoures, des hommes d'honneurs.
81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 10:23
Les trois photographes du film et de l'unité photographique de l'Armée de terre qui ont pris les images graphiques et les photos de la 1 ère division aéroportée à Arnhem.
La photo, qui les montre avec leurs caméras, a été prise au Centre AFPU aux studios Pinewood, Iver Heath, Buckinghamshire le 28 septembre 1944, le jour de leur retour. Smith a été blessé à l'épaule.
De gauche à droite : sergent. Dennis M Smith, sergent. Gordon ′′ Jock ′′ Walker et sergent. C M ′′ Mike ′′ Lewis.
Couleur de Doug
Source photo- IWM BU 1169
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 11:11
Commentaires de mes sources
Le film, il y a "Un Pont trop loin"... il a connu un bon succès ce film même s'il a pris probablement quelque liberté avec la réalité. Excellent film avec de belles scènes ...
Le titre du film résume bien la folie de Montgomery qui s'est terminée par un massacre des parachutistes. Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'une version "romancée" à l'américaine
Intoxiqué pendant plus de 50 ans par les hagiographies US et la Wechmartomania initiée par Hadler et sa clique de menteurs, on a voulu nous faire croire que Montgomery avait été un général catastrophique. Il n’en est rien.
Il n’a peut-être pas le génie opérationnel des Joukov, Koniev, Rokossovki, ni les talents défensif d’un Model et offensif d’un Manstein, mais il n’a jamais perdu une campagne et Market Garden n’est pas la défaite qu’on a voulu nous faire croire. Elle représentera le socle des opérations de passage du Rhin couronnés de succès et commandées par Montgomery, dont la plus grande opération aéroportée de tous les temps « Varsity ».
Il ne faut jamais oublier que quand Montgomery cale devant Arhnem, Bradley s’enlise dans la forêt de Hurtgen et devant Aix-La-Chapelle, Patton fait n’importe quoi devant Metz, De Lattre et Patch buttent dans les Vosges. L’ensemble de ces échecs alliés ont des explications multifactoriel, et Montgomery n’est certainement pas la raison á tout.
Dernière édition par GOMER le Ven Sep 22 2023, 11:37, édité 2 fois
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 11:23
L’occasion de remonter un petit sujet sur Victor Gregg, qui a maintenant 102 ans, vit à Londres. Victor combattit au moyen orient, fut fait prisonnier lors de l’opération « Market-Garden » à Arnhem en 44, prisonnier de guerre condamné à mort, il fut sauvé par le bombardement de Dresde du 14 février 45. Il fut récupéré par l’armée rouge et rentra en Angleterre à la fin du conflit. Un de ces destins extraordinaires.
Victor Gregg, para britannique, « sauvé » par le bombardement de Dresde
Victor Gregg, para britannique
L’histoire du Britannique Victor Gregg est très peu connue en France puisque aucun de ses livres n’ont été, à ma connaissance, traduits.
Victor Gregg fait partit de ces destins incroyables de la seconde guerre mondiale. Son histoire est conforme à deux titres avec le forum, d’une part elle s’ancre dans le bombardement de Dresde, largement évoqué récemment, d’autre par Victor Gregg était parachutiste.
Gregg a écrit plusieurs livres, dont le premier « Rifleman » conte en détail son odyssée à travers la Deuxième Guerre mondiale. Un petit livre d’une cinquantaine de pages « Dresden », qui demande une heure de lecture, présente plus spécifiquement son expérience du Bombardement de Dresde. Gregg est un militant actif depuis qu'il dénonce les bombardements de civils et ne cesse de rappeler que la destruction de Dresde fut un crime de guerre « satanique ». Je reprends ici le terme qu’il utilise.
Le livre "Dresden" de Victor Gregg avec d'autres ouvrages de référence
Je ne vais pas vous conter ici en détail l’histoire de Gregg, mais simplement essayer de vous donner envie d’en savoir plus sur le destin de cet homme.
Gregg est né à Londres en 1919 et rejoint l’armée en 1937 au sein du 2nd Battalion Rifle Brigade. Il va servir en Inde puis en Palestine. Il va ensuite rejoindre les SAS dans le désert et devenir conducteur des fameuses jeeps « long Range » de David Stirling. Il va ensuite prendre part à la campagne d’Italie.
Fin 1943 il rentre en Angleterre, est incorporé au sein du 10th Parachute regiment et est largué sur Arnhem en septembre 44 lors de l’opération « Market-Garden»….
Fait prisonnier, il est transféré au camp de prisonnier au sud de Dresde. Il travaille à nettoyer les rues de la ville, ainsi que dans les fermes environnantes.
Il va tenter de s’évader deux fois ce qui va lui valoir la punition d’être transféré dans une usine à savon. Il ne va pas rester en reste, puisque qu’avec son camarade Harry il va mettre le feu à l’usine, ce qui va complètement la détruire. Lui et Harry sont condamnés à mort pour sabotage. Ils sont menés dans un bâtiment au centre de Dresde, contigüe à la prison.
C’était durant la soirée du 13 Février 1945, il devait être exécuté le lendemain à l’Aube…..
Le bâtiment où il se trouvait avec une foule de prisonnier de guerre avait un toit en verre, sorte de puits de lumière. Dans la soirée, les sirènes d’alerte sonnent quelques minutes, puis s’arrêtent. La population de Dresde est persuadée qu’ils ne seront pas bombardés. Aucune défense antiaérienne, les canons anti-aériens ont été transférés sur le front Est et la Luftwaffe est absente du ciel…Le bombardement se fera comme à l’entrainement.
Soudainement le plafond de verre est déchiré par les marqueurs lumineux largués par les avions éclaireurs en charge du marquage au sol de la zone à bombarder.
Les prisonniers réalisent qu’ils sont pris au piège. Soudain, comme un roulement de tambour les bombardiers passent au-dessus de la prison suivis quelques instant par une pluie de bombes incendiaires. Les prisonniers, au contact du phosphore prennent feu comme de la paille. Cela va durer 30 minutes.
Gregg survit à cette premier vague quand soudain les bombes « blockbuster » de la seconde vague tombent.
Un explose devant le bâtiment et l’éventre, tout devient noir, Gregg s’évanouit.
Gregg reprend conscience pour se rendre compte que l’air plein de poussière est maintenant clair, nettoyé par des vents de la force d’un ouragan provoqués par l’immense incendie qui ravage maintenant la ville.
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 11:27
Reprenant ses esprits, Victor se déplace jusqu’à l’endroit où il avait vu Harry pour la dernière fois. Il réalise alors que son camarade Harry a pris le blast de la bombe en plein face, Harry était mort.
Victor, avec un groupe de 12 survivants dans des états variables sortent du hangar dans lequel ils étaient maintenus prisonniers pour se retrouver au milieu de l’enfer. La première chose qu’ils vont réaliser, est la chaleur, insoutenable, dévorante.
Ils assistent impuissants au ravage du plan démoniaque des alliés. Les immeubles éventrés offrent des couloirs dans lequel s’engouffre un ouragan qui alimente les incendies. Victor a l’impression d’être dans l’enfer de Dante. Les bâtiments s’effondrent sur eux-mêmes, libérant des tonnes de braise qui surchauffent l’atmosphère. Les habitants, pris au piège dans les caves transformées en four à pain vont mourir d’asphyxie et cuisent sous la chaleur.
Où aller ? Les survivants tentent de s’extirper, comme des zombies des monceaux de ruines en feu.
L’incendie gagne en intensité de minutes en minutes. Les pauvre gens qui vont se jeter dans les réservoirs d’eau en béton prévu en cas d’incendie vont être pris au piège. Incapable de ressortir des cuves lisses, les malheureux vont bouillir à petit feu.
Victor et son petit groupe de survivants vont réussir à progresser dans cet enfer jusqu’à ce qui était l’ancienne gare, sur une esplanade ouverte. Ils sont en relative sécurité. D’autres groupes de survivants en uniforme, sortis de nulle part et tirant une charrette plein de haches, pelles, seaux, cordes s’agrègent. Il s’agit de ce qui reste de la brigade de pompier. Le leader du groupe portait une casquette les autres le casque règlementaire. Le leader, surnommé « le général » par Victor prend la tête du groupe. Le « général » et Victor vont nouer en quelques jours, un de ces liens indéfectibles qui vous hante toute la vie. Jamais pourtant Victor ne connaitra le nom du "général".
L’enfer des incendies est à 500 mètres du groupe. « Le général » organise le groupe avec les valides afin de retourner dans l’enfer pour porter secours aux survivants. Trois refusent, ils sont exécutés sur place d’une balle dans la tête. Victor ne blâmera jamais le général de cette action. Il dit encore aujourd’hui que dans cet enfer et ce chaos, le général fut le seul à garder la tête froide et maintenir la discipline.
Le groupe tente de progresser, mais après 100 mètres, la chaleur les stoppe, il est impossible d’aller plus en avant. Il est minuit, le raid et fini depuis 2 heures, les hommes rebroussent chemin pour retrouver la relative sécurité de la place de la gare. C’est alors que les sirènes d’alarme retentissent encore…..
Va commencer ce que Victor appelle le massacre des innocents.
Malgré le bruit surréaliste de l’ouragan qui alimente les flammes de plusieurs centaines de mètres de haut, les bâtiments qui s’effondrent, Victor ressent le grondement de la deuxième vague de bombardiers qui approche. Dresde n’est alors plus qu’une immense torche dont le feu s’amplifie toujours de minutes en minutes.
Cette fois, ce ne sont plus des bombes incendiaires et de petites bombes qui crèvent les plafonds, mais d’énorme bombe blockbuster. A l’impact, les bombes éventrent les incendies en d’énormes boules de feu qui incinèrent tout à des dizaines de mètres à la ronde. Cela va durer 30 minutes. Soudainement, la chaleur, déjà insupportable bondit. Les vents d’une force inimaginable transforment l’air en objet solide. Le général ordonne alors au groupe, maintenant fort d’environ 200 personnes de s’éloigner de l’enfer. Une centaine de pauvre gens refusent, tétanisés. Victor va les voir emporter comme de fétu de paille, soulevé dans les airs et aspiré dans le mur de flammes gigantesque, comme des feuilles mortes aspirées par un ouragan.
Un groupe de personne qui tente de s’échapper se retrouve englué dans les sols goudronnés transformés en un mélange bouillonnant. Tout ce qui peut bruler est en feu. Tous sont aspirer dans le vortex de feu, projeter en l’air et disparaissent dans les flammes. Les gens suffoquent et meurent par manque d’oxygène. La chaleur est telle, qu’à plus de 500 mètres, Victor va avoir le dos entièrement brulé.
Les scènes sont indescriptibles.
Le lendemain, en fin de matinée, « le général » tente d’organiser le groupe maintenant réduit à une quarantaine d’homme. Les blessés, dont Victor, sont envoyés dans un des « centres » d’aide mis en place dans l’urgence. Le feu dévore toujours la ville. C’est lorsqu’un « docteur » inspecte le dos brulé de Victor, que les sirènes retentissent encore une fois, cette fois ce sont les Américains…..
Commandoair40, 81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 11:36
Cette fois, le bombardement vise la périphérie de la ville, ce qui fait que ce sont les survivants qui ont trouvé refuge à l’extérieur de la ville qui vont périr. La mission satanique continue.
A la fin du raid, le groupe du général se relève, miraculeusement, pas de morts. C’est alors que le général demande à Victor « You Tommy ya ? » ce à quoi Victor répond « Ya, ich bin Englander ». Le général lui répond avec un sourire « Gut Englander Tommy, Sie kommen mit uns ».
Le général organise le groupe en commando de 4 personnes dont le rôle est de s’approcher des ruines en flamme pour tenter de se frayer un chemin jusqu’aux portes des abris enfouis sous les décombres en flamme, et porter secours à d’éventuels survivants.
Mission qui va plonger Victor dans l’enfer.
Dans les caves en briques, transformées en four à pain, des monceaux de cadavres. Les gens semblent être morts de façon paisible, s’endormant sous l’effet du manque d’oxygène, mais sous la chaleur, leur corps a littéralement cuit. Vision d’épouvante. L’esprit Allemands étant ce qu’il est. Chacune des dépouilles est sortie, recensée pour identification puis empilée et brulée dans les cuves anti-incendie. Les équipes progressent mètre par mètre, les incendies faisant toujours rage, la température dans les caves est insoutenable.
Ainsi va la routine macabre de Victor pendant 4 jours. Je vous épargne ici les descriptions du travail qui est effrayant.
A la fin de 4eme jour, le général informe Victor que le lendemain il va devoir rejoindre le groupe de prisonniers de guerre survivants, mais que si il le souhaitait, le général serait content d’avoir Victor encore une journée dans son équipe. Le lien fort de confiance était né entre les deux anciens ennemis.
Au matin du jour 5, Victor, et l’équipe du général vont tenter d’ouvrir un des abris les plus importants, juste dans la zone de l’Albstadt, même si les espoirs sont faibles au vu de la chaleur intense qui rayonne toujours, les incendies n’étant toujours pas finis.
Pendant toute la journée, les équipes dégagent les ruines à tour de rôle toutes les 15 minute tant la chaleur est intense. Ils vont finir par atteindre la porte de l’abri et l’ouvrir. La vision est dantesque. Il n’y a plus de cadavres, mais une sorte de substance gélifiée, faite de la graisse des corps, qui couvre le sol sur 30 cm d’épaisseur dans laquelle sont emprisonnés les os des malheureux. Va alors commencer le travail épouvantable de rassembler les restes des corps dans de petits sacs afin de les compter.
Le soir, le général indique a Victor qu’il a le devoir rejoindre le camp de prisonniers de guerre le lendemain. Les deux hommes se serrent la main sans effusion mais avec le sentiment qu’ils partagent maintenant un lien indéfectible, lié dans l’horreur et l’épouvante. Jamais Victor ne reverra le général.
Victor décide de passer le pont sur l’Elbe le lendemain et de marcher vers l’Est à la rencontre de l’armée rouge. Le matin du jour 6, Victor entame sa fuite vers l’Est, faisant face aux milliers de réfugiés allemands, marchant vers l’Ouest pour fuir l’avancée de l’armée rouge.
Après deux jours de marche, Victor tombe sur une patrouille de l’armée rouge qui le fait prisonnier. Une fois ramené vers l’arrière, Victor va alors faire merveille comme mécanicien pour réparer les camions Américains Chevrolet livrés à l’armée rouge.
Après deux jours, Victor voit un officier de l’armée rouge s’approcher et lui parler en français. Victor lui fait comprendre qu’il est Anglais et ne parle pas le français. L’officier revient 30 minutes après avec un Allemand portant l’uniforme de l’armée rouge. Victor explique sont évasion, le bombardement. Il est emmené au centre de commandement. On lui donne un uniforme Soviétique propre et lui signifie qu’il est libre. Victor va rester avec cette unité pour 10 semaines comme mécanicien.
Après 10 semaines, le contact entre l’armée rouge et les alliés se fait. C’est le retour à la maison pour Victor !
Ainsi se finit l’odyssée de Victor, parachutiste larguée sur Arnhem, prisonnier de guerre condamné à mort qui fut sauvé par le bombardement de Dresde.
Victor Gregg vient de fêter ses 100 ans.... il ne cesse de dénoncer le crime satanique du bombardement de Dresde.
Victor Gregg, para britannique
A noter qu’il porte sur son béret, le « Cap badge » Rifle Brigade et celui des régiments parachutistes britanniques puisqu’il fit partit et combattit avec le deux types d’unités.
Dernière édition par GOMER le Ven Sep 22 2023, 11:50, édité 2 fois
Commandoair40, 81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 11:45
Il donnait encore récemment des interviews, et ces 6 jours passés dans l'enfer de Dresde le hante toujours.
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 19:18
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Ven Sep 22 2023, 22:38
Documentation et photos excellentes, mais c'est long à lire et je continuerai demain
81/06 et GOMER aiment ce message
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Sam Sep 23 2023, 07:31
Commandoair40 a écrit:
Un Très Grand Merci mon René .
Un article extraordinaire .
Merci JP pour ton appréciation,
C'est un peu long, mais il faut ce qu'il faut dans un sujet
81/06 et marienneau jean-michel aiment ce message
marienneau jean-michel membre confirmé
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Sam Sep 23 2023, 22:26
Merci GOMER, pour ce récit épouvantable, mais utile. Dans quel cerveau ce bombardement de Dresde à été décidé ? un sadique criminel c'est sûr, car les victimes furent d'abord les civils. Heureusement dans ce récit horrible, une lueur d'humanité, d'abord avec ce "général" Allemand courageux, qui tente l'impossible pour sauver des vies; puis avec Victor GREGG lui aussi courageux, bien que prisonnier par l'ennemi, qui s'en sort, mais certainement avec des cauchemars pour le restant de ses jours.
81/06 et GOMER aiment ce message
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden Dim Sep 24 2023, 07:35
Bonjour marienneau jm,
Juste un bémol concernant ce bombardement sur Dresde, perso, je n'ai aucune pitié, civils ou pas !
Qui a déclencher les circonstances de guerre si se n'est les Allemands !
Le bombardement de Londres et les civils massacré....
Les routes de France pleine de réfugiés et bombardé par les Allemands...
Les camps de concentrations et ces millions de morts innocentes...
Donc, pas de pitié pour les civils Allemands qui ont élus un assassin pareil comme Hitler.
Hitler a voulu une guerre totale.... Il faut que la punition soit totale aussi !
Pas de détail et de scrupule inutile. Point barre !
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Sujet: Re: En ce jour dans l'histoire..... Market Garden