Charles de Gaulle, visitant Amboise, le 10 mai 1959 : « Je salue nos rois, leurs descendants qui sont de très bons, de très nobles, de très dévoués serviteurs du pays. » Ici, Emmanuel Macron, aussi à Amboise, salue les Enfants de France.
1534 : Jacques Cartier revient de sa première expédition au Canada
Né à Saint-Malo, en 1491, Jacques Cartier, issu d’une modeste famille de pêcheurs terre-neuvas, souhaite trouver la route du Nord pour atteindre les Indes sans passer par la longue et périlleuse route du Sud. Il réussit à convaincre François 1er, et appareille le 20 avril 1534. Après Terre-Neuve, Cartier aborde sur la côte qui longe le golfe du Saint-Laurent.
Il est accueilli par des Indiens avec qui il échange des cadeaux, et plante une croix portant l’écusson du roi de France. L’approche de l’hiver l’oblige à rebrousser chemin: il rentre en France avec deux Indiens qu’il présente à la cour.
Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou
Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « Navigateurs (II) : Jacques Cartier (I/II) » et « Navigateurs (III) : Jacques Cartier (II/II) »
1638 : Naissance du futur Louis XIV
Buste du Musée des Beaux-Arts de Dijon
Né à Saint-Germain-en-Laye, Louis était désiré depuis longtemps : le mariage – en 1615 – de Louis XIII avec Anne d’Autriche n’avait en effet toujours pas donné d’héritier au trône de France, 23 ans plus tard.
Encore les parents n’eurent-ils que deux enfants, deux garçons : le second enfant du couple, Philippe, titré Duc d’Orléans, est à l’origine de l’actuelle Maison de France.
Le règne de Louis XIV sera le plus long de l’histoire de France : 54 ans de règne personnel, de 1661 à 1715.
Voltaire écrivit de lui, dans son « Siècle de Louis XIV » :
« Non seulement il se faisait de grandes choses sous son règne, mais encore c’était lui qui les faisait ».
On a vu, dans l’éphéméride du 1er septembre, un « bilan du règne », tracé par Jacques Bainville.
On s’arrêtera ici sur un autre aspect important du règne de Louis XIV : fils de Louis XIII et petit-fils d’Henri IV – premier Bourbon régnant et donc fondateur, non pas de la maison des Bourbons mais de la dynastie régnante… – Louis XIV sera à l’origine de l’essaimage de cette dynastie hors de France : en Espagne d’abord, par la décision directe de Louis XIV, puis à Parme et à Naples, plus tard, par les jeux et hasards de la diplomatie, des mariages et des héritages.
Depuis 1500, en effet – et pour deux siècles !… – une guerre épuisante pour les deux pays opposa les Habsbourg (possessions ci contre) et les rois de France : Charles Quint à François 1er, puis leurs fils Philippe II à Henri II et ainsi de suite. Or, en 1700, le dernier Habsbourg, Charles II, mourut à Madrid, sans enfants.
Bien qu’ennemies, les deux familles s’étaient alliées plusieurs fois par mariage, le propre Louis XIV ayant épousé l’espagnole Marie-Thérèse, fille du précédent rois d’Espagne, Philippe IV (père de Charles II), lui-même marié à Elisabeth de France, fille d’Henri IV !
En 1700, à la mort sans héritier du dernier roi Habsbourg d’Espagne, toute la nation espagnole souhaitait un roi français, car c’était le gage de la conservation de l’empire colonial espagnol, et que l’ensemble Espagne/Colonies d’Amérique ne serait pas démembré. Charles II finit par se rallier à cette position et, par testament, offrit donc la couronne d’Espagne à un prince de la maison de Bourbon. Après avoir longuement réfléchi – car l’acceptation du testament équivalait à une guerre avec la Hollande et l’Angleterre – Louis XIV accepta le testament, jugeant qu’installer un Bourbon sur le trône d’Espagne assurait à la France une sécurité définitive du côté des Pyrénées, cet avantage immense surpassant, de loin, tous autres inconvénients, et Jacques Bainville a bien expliqué les conséquences heureuses de ce bon choix
Pour aller régner à Madrid, Louis XIV ne désigna bien sûr pas son fils, le duc de Bourgogne (appelé le Grand Dauphin), ni son premier petits-fils, le duc de Bretagne, qui devaient assurer la continuité de la dynastie en France; il désigna son deuxième petit-fils, le duc d’Anjou (ci contre), frère du duc de Bretagne et deuxième fils du Grand Dauphin : on connaît son mot fameux, « Messieurs, voici le roi d’Espagne »,signifiant que le jeune prince, jusque là duc d’Anjou, devenait Philippe V d’Espagne, selon les vœux du dernier roi Charles III et de la nation espagnole.
Philippe V se trouve donc être le fondateur de la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne encore aujourd’hui à Madrid, et qui devait avoir une histoire très mouvementée. Normalement, et si l’Histoire n’avait pas bégayé (son grand-père, sourd-muet ayant renoncé au trône), c’est le prince Luis-Alfonso (ci dessous) qui devrait être roi d’Espagne : pour y voir plus clair dans cette histoire (parfois bien embrouillée !…) on se réfèrera à notre dossier : Sur la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon.
En ce qui concerne les Bourbons de France, à la mort du dernier descendant direct de Louis XIV, le Comte de Chambord, et donc à l’extinction de la branche aînée des Bourbons, c’est la branche cadette, issue de Philippe, frère de Louis XIV et second fils de Louis XIII, titré duc d’Orléans, qui est aujourd’hui la Maison de France.
1661 : Chute de Fouquet
Regarder – Le château de Vaux-le-Vicomte : histoire et actualités d’un chef d’œuvre du 17ème siècle (env. 4′)
Le surintendant des Finances de Louis XIV est arrêté à Nantes par d’Artagnan, capitaine des mousquetaires du roi.
Fouquet menait une vie fastueuse dans le château de Vaux qu’il avait fait reconstruire après trois ans de surintendance.
Colbert le détestait : la splendeur de la fête donnée le 17 août 1661 à Vaux (ci dessous) accéléra sa chute.
Voltaire écrira :
« Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France, à 2 heures du matin, il n’était plus rien ».
La Caisse d’Epargne a toujours pour emblème l’écureuil des armes de Fouquet (dont la devise orgueilleuse était : « Quo non ascendet ? » : Jusqu’où ne montera-t-il pas ?
vaux-le-vicomte
1725 : Mariage de Louis XV et de Maria Leczynska
La reine Marie Leszczynska par Jean-Baptiste Van Loo. Son mariage avec Louis XV eut lieu dans la cathédrale de Strasbourg.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIV, La régence et Louis XV:
« …On a dit qu’en choisissant pour Louis XV un parti modeste, en lui donnant pour femme Marie Leczinska, fille du roi détrôné de Pologne, le duc de Bourbon et Mme de Prie se proposaient de dominer la future reine. Il y a du vrai dans cette imputation, mais le choix était difficile puisqu’on avait en vain demandé la main d’une princesse anglaise.
De plus Marie Leczinska avait vingt-deux ans et elle ne devait pas tarder à être mère, ce qui, en assurant la succession, abolissait les intrigues qui avaient rempli la minorité de Louis XV, dont la santé frêle excitait tant d’espérances et de jalousies… »
C’est aussi – et, en fait, surtout… – le début du processus qui permettra de réunir la Lorraine à la France, en 1766 : cette année-là mourut Stanislas Lecszinsky, père de la Reine de France et devenu duc de Lorraine, en remplacement et compensation du trône de Pologne, dont il avait été dépossédé.
Depuis la réunion des Trois-Evêchés (Metz, Toul et Verdun, réunis en 1648) et la réunion définitive de l’Alsace (1697), la Lorraine était le chaînon manquant de la frontière est du pré carré.
Sur la réunion de la Lorraine à la France, voir les éphémérides des 23 février et 20 octobre.
1798 : Le Service militaire obligatoire
C’est le général Jean-Baptiste Jourdan qui fait voter (sous le Directoire) la loi instituant le Service militaire obligatoire : la conscription durera presque deux siècles, jusqu’en 1997.
Comme la « levée en masse », décrétée par la Convention le 23 août 1793, il n’est pas interdit de penser que, dans l’Europe raffinée du XVIIIème siècle – où certains se moquaient même de « la guerre en dentelle »… – ces mesures constituaient ce que l’on pourrait appeler une terrible régression civilisationnelle (éphéméride du 23 août).
Comme l’écrit Michel Mourre, c’est l’inauguration de « l’ère tragique des grandes guerres populaires où des nations tout entières allaient se jeter les unes contre les autres, où la mobilisation n’allait épargner aucune catégorie de la société, alors que les guerres de l’Ancien Régime avaient été prodigieusement économes d’hommes. »
L’article 1er de la loi stipule que « Tout français est soldat et se doit à la défense de la patrie » et pose le principe de la « conscription universelle et obligatoire ». La guerre n’est donc plus réservée à des professionnels, comme sous l’Ancien Régime quand les souverains recrutaient les soldats parmi les vagabonds et les officiers parmi les jeunes nobles en mal d’aventures et de gloire, mais devient une obligation pour tous les citoyens mâles, quelles que soient leurs motivations ou leurs aptitudes aux combats.
C’est une première dans l’histoire de l’humanité : comme le dit René Sedillot, dans Le Coût de la Révolution française :
« C’en est fini des armées de métier, formées de nobles et de mercenaires. Le peuple entier est appelé à mourir sur les champs de bataille. La Révolution égalitariste banalise un privilège jusqu’alors réservé à quelques-uns. Elle démocratise la gloire et le trépas. »
En application de ce texte, chaque français est soldat de 20 à 25 ans, soit par engagement volontaire, soit par la conscription. Pour ce faire, il doit se rendre à la mairie de son domicile et se faire inscrire sur le tableau de recensement. Les « conscrits » d’une même année, c’est-à-dire ceux « inscrits ensemble », forment une « classe ». Incorporés après une visite médicale devant un « conseil de révision », ils sont ensuite « appelés sous les drapeaux ». Chaque année, sont ainsi appelées une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. La durée du « service militaire » est de 5 ans en temps de paix, et illimitée en temps de guerre.
A partir de l’an VIII, le recensement est effectué dans l’année qui suit la vingtième année de l’individu. Ainsi pour connaître la classe, il suffit d’ajouter 20 ans à l’année de naissance.
Le Service militaire obligatoire sera aboli en 1997, la professionnalisation totale de l’Armée française étant effective depuis le 1er décembre 2001 (éphéméride du 1er décembre).
Depuis cette date, et comme elle l’était sous la monarchie, la guerre est redevenue l’affaire exclusive de professionnels, après une interruption de 199 ans.
1838 : Mort de Charles Percier
Associé à son camarade d’études, Pierre-François Fontaine, ils travaillèrent en si étroite collaboration que l’on ne peut distinguer ce qui provient de l’un ou de l’autre (éphéméride du 22 août).
On leur doit les façades et les arcades de la rue de Rivoli, et l’Arc de Triomphe du Carrousel, entre autres.
1854 : Naissance de Paul Sabatier
Il est Prix Nobel de Chimie 1912, avec François Grignard.
societechimiquedefrancer/paul sabatier-1854-1941
1857 : Mort d’Auguste Comte
augustecomte
• « Le progrès est le développement de l’ordre. » – Système de politique positive;
• « Nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir. » – Système de politique positive.
1885 : Naissance de René Grousset
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academie francaise/les immortels/rene grousset
A l’occasion de la réédition de son magistral ouvrage, Bilan de l’Histoire, Eric Zemmour lui a consacré le très bel hommage suivant :
Histoire & Actualité • Éric Zemmour : « René Grousset, cet historien d’antan qui parle de nous »
[url][/url] Un seul exemple du recul historique, et de la hauteur de vue de René Grousset, dans son magistral Bilan de l’Histoire :
« …La catastrophe de 1453 qui était à la veille de survenir dès 1090 sera reculée de trois siècles et demi… Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l’héritage de l’hellénisme expirant… La croisade ne fut pas autre chose que l’instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu’elle ait jamais couru. On le vit bien quand l’Occident renonça à cet effort… »
1914 : Mort de Charles Péguy
A Villeroy, où tomba Charles Péguy
charlespeguy
Dans notre album Maîtres et témoins : Jacques Bainville, voir la photo « Ce Péguy ! »
1988 : Les « habitants du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines » reçoivent collectivement la désignation de « Justes parmi les Nations »
Le fait est unique en France, jusqu’en 2015 : cette année-là, le 30 octobre, c’est la commune de Vabre qui recevra la même distinction ; une distinction « collective » partagée seulement, en Europe, avec le village néerlandais de Nieuwlande.
A l’est du Puy en Velay, au sud-est d’Yssingeaux, une commune de la France profonde, « Juste parmi les Nations ».
Signalons toutefois, sans lui dénier sa valeur propre, l’origine étrangère de cette distinction : « Juste parmi les nations » est une expression du judaïsme tirée du Talmud. En 1953, la Knesset, en même temps qu’elle créait le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ».