Nombre de messages : 6220 Age : 84 Emploi : Retraité -Fonction publique Date d'inscription : 08/09/2019
Sujet: LE 2EME REI SAUTE EN FRONTIERE ALGRO-NIGERIENNE Lun 29 Mai - 10:07
A mi-1956, le 2e R.E.I. quitte le Maroc pour l’Algérie.
En juillet 1956, le 2e R.E.I. opère dans le Sud Oranais tandis que sa base arrière est installée à Arzew. Le 2e R.E.I. est le premier régiment de la Légion à être mécanisé.
En décembre 1959, le secteur d’Aïn-Sefra, dans la Z.S.O. confiée à la 13e D.I., est aux ordres du chef de corps du 2e R.E.I. disposant
de deux E.M.T.
de l’E.M.T. 2 du 66e R.I.Ma. et du 8e R.I.Ma. venu de la région d’Aïn-Temouchent ;
de deux régiments blindés, le 1er R.C.A. et le 12e Dragons pour assurer la herse ;
du 2e R.T. à deux bataillons, le 2e & 6e B.T.
du I/17e R.A. et d’un groupe d’escadrons du 23e Spahis.
L’effectif d’une compagnie portée, avec les automitrailleuses et les mortiers, s’élève à 250 légionnaires ; mais en opération, lors de crapahut, lorsqu’il faut laisser une garde aux automitrailleuses et aux mortiers, au sommet du djebel, il n’y a plus qu’une centaine d’hommes autour du capitaine.
Au 1er décembre 1960, l’état-major du 2e R.E.I. est le suivant :
Chef de corps : colonel Bertrand de Sèze,
Adjoint : lieutenant-colonel François Romet,
Chef d’état-major : chef de bataillon Met,
Chef 3e Bureau (Ops) : capitaine Fresse,
Compagnie régimentaire : capitaine Ameline
E.M.T. 1 : chef de bataillon Alfred Kopf,
E.M.T. 2 : chef de bataillon Pierson et son adjoint le capitaine Pierre Juin,
1ère compagnie portée : capitaine René Grosjean,
2e compagnie portée : capitaine Schoeffler,
3e compagnie portée : capitaine Bouchacourt,
4e compagnie portée : capitaine Danguy des Deserts
5e compagnie portée : capitaine Jean-Claude Coullon,
6e compagnie portée : lieutenant Micaleff,
Le 3 décembre 1960, le Groupe de compagnies portées du 2e R.E.I. quitte Aïn-Sefra en direction du Sud pour une opération de reconnaissance et de nettoyage du djebel Beni-Smir et du djebel Goursifane ; en l’absence du colonel de Sèze, chef de corps du 2e R.E.I., son adjoint, le lieutenant-colonel Romet dirige l’opération.
Le barrage de la frontière marocaine suit la route Aïn-Sefra – Colomb-Béchar. Le djebel Beni-Smir est entre le barrage et la frontière. Le djebel culmine à 2 300 mètres.
A 4 heures 30, la 1ère C.P. quitte Aïn-Sefra la dernière. Le plateau d’Aïn-Sefra s’élève à mille mètres.
A l’aube, la 1ère C.P. est à la chicane de l’oued Déréel attendant le lever du jour pour franchir le barrage et s’engager sur la piste qui longe le pied sud du Beni-Smir en direction de Figuig. La nécessité de déminer la piste interdit de s’engager de nuit. Car, comme toutes les pistes qui se trouvent à l’ouest du barrage, elle est certainement minée.
Le peloton d’A.M. a la charge d’ouvrir la piste. Pendant le déplacement sur la piste, les légionnaires de la 1ère C.P. assistent de loin à l’héliportage de leurs camarades sur le Goursifane.
A 8 heures, la 1ère C.P. est en place au pied Sud du Beni-Smir, prête être héliportée en cas de besoin. Une D.Z. a été balisée. C’est la pause casse-croûte, moment particulièrement agréable quand le soleil commence à monter dans le ciel.
Les légionnaires se retrouvent sur un terrain qu’ils connaissent bien : les monts des Ksours avec des dénivelés de 600 à 700 mètres en général ; ils ont déjà fait des grimpettes de six heures pour des mises en place au début de leur séjour dans cette magnifique région ; mais aujourd’hui, les hélicoptères ont changé la donne et les légionnaires ne s’en plaignent pas.
A 8 heures 30, une reconnaissance aérienne du Piper signale de nombreuses traces fraîches sur la crête Est du Beni-Smir.
Vers 9 heures, le lieutenant-colonel Romet donne l’ordre d’héliporter trois compagnies portées (la 1ère, la 2e et la 4e) et le commando Cobra, aux ordres du chef de bataillon Kopf, sur la cote 1641 ; la 1ère C.P. doit ouvrir le bal.
Le D.I.H. se pose sur la D.Z. de départ : un hélicoptère armé, le Mammouth, cinq hélicoptères cargo (quatre pour le 1er peloton du lieutenant Cardonne et un pour le P.C. de la compagnie. Après un petit briefing avec le leader, l’embarquement se fait rapidement.
La première rotation embarque toujours moins de personnes en raison des pleins d’essence, de la grande différence de dénivelé et de l’altitude qui limite les possibilités d’emport des hélicoptères H 34.
Le D.I.H. prend rapidement de la hauteur et tourne au-dessus du Beni-Sir en attendant la fin du bombardement aérien ; tous les appareils sont pris dans un feu violent des rebelles, car ils sont bien là : les crêtes se couvrent de ‘’petites fleurs’’ du départ des coups. Dès l’arrêt du bombardement et malgré la réaction toujours très vive des rebelles, les hélicoptères prennent la formation d’approche ; la première vague (1erpeloton + P.C. de la 1ère C.P.) est fortement prise à partie par des tirs rebelles ; le premier cargo se pose. Un seul stick est mis à terre : seuls, le sergent Sanchez-Inglésias, le caporal Galijski, les légionnaires Gerlich, Hortzhow, Dahmen et Paumard réussissent à sauter à terre. Malgré le bruit du rotor, les légionnaires peuvent entendre les impacts des balles dans la carlingue. Le 2e cargo va se pauser à son tour quand le copilote blessé s’affaisse sur les commandes ; le pilote, avec beaucoup de mal, réussit à s’arracher du sol ; le lieutenant Cardonne, qui s’apprêtait à sauter, est retenu in extrémis par ses légionnaires qui l’agrippent à ses bretelles de suspension. Les autres hélicoptères font demi-tour et le D.I.H. reprend de l’altitude ; quatre hélicoptères sont touchés dont trois hélicoptères gravement endommagés ; le Mammouth est obligé de se poser en catastrophe dans la nature comme celui transportant le P.C. de la 1ère C.P. qui doit se poser en autorotation.
Le légionnaire Paumard se retrouve seul. Parvenant à glisser au milieu des fellagha, il réussit à rejoindre une unité amie au pied Sud du Beni-Smir. Les cinq hommes du premier stick sont isolés sur la cote 1641, au milieu d’une katiba, mais ils tiennent bon ; ils refusent de se rendre, malgré les offres que leur font les rebelles ; ils vont résister toute la journée aux tentatives faites par les rebelles pour les détruire.
Le D.I.H. doit se regrouper sur la DZ de départ après un certain nombre de réparations.
Vers midi, un second héliportage est tenté à 2 kilomètres au sud de la cote 1641 ; il tombe encore au milieu d’une autre bande rebelle mais le capitaine Grosjean, commandant la 1ère C.P., le reste du 1er peloton et une équipe du 2e peloton, soit environ une trentaine de légionnaires mettent pied à terre ; les quatre premiers cargos déposent leur cargaison mais dans le 5e, seuls le capitaine et le sergent Deisbock, sous-officier transmission de l’unité, ont le temps de sauter ; trois hélicoptères sont endommagés ; l’héliportage est de nouveau interrompu ; un détachement d’hélicoptères de la Marine doit arriver en renfort.
Profitant du feu de neutralisation précis et efficace des avions et de l’hélicoptère canon, cet élément dirigé par le lieutenant Cardonne parvient petit à petit à nettoyer la D.Z. et à se donner un peu d’air. Plusieurs rebelles sont abattus et leurs armés saisies ; mais le caporal Robert Roué est blessé mortellement au ventre vers 13 heures 15.
Cette DZ est un petit plateau d’environ 150 mètres de côté auquel on accède par des parois assez escarpées qui sont même parfois des falaises. C’est une chance pour les légionnaires car les rebelles qui se sont jetés dans ces falaises au début de l’héliportage, n’osent plus en ressortir pour attaquer en force.
Les légionnaires assistent à une belle démonstration, au ras des moustaches, de mitraillage, bombardement et même lancer de napalm.
Vers 13 heures 15, une nouvelle tentative de poser a lieu mais un seul hélicoptère parvient à poser son stick car, malgré le début de nettoyage effectué par le peloton du lieutenant Cardonne, la réaction ennemie est encore trop importante. Le nettoyage autour de la D.Z. doit continuer pour que la pression rebelle diminue.
Vers 14 heures 15, une troisième tentative avec le D.I.H. de la Marine permet de poser toute une vague et cette fois, la D.Z. peut être totalement dégagée.
La nouvelle aire d’atterrissage reste sous le feu adverse ; mais, pendant que la 1èreC.P. achève le nettoyage autour de la D.Z., le combat n’empêche pas les neuf hélicoptères de déposer sans discontinuer la totalité du détachement de l’E.M.T. 1 du chef de bataillon Kopf, avec les 2e et 4e C.P. et le commando Cobra.
A 17 heures, la Légion contrôle enfin le col au sud de la cote 1641 ; légionnaires et commandos commencent leur progression vers le Nord, malgré de fortes résistances des rebelles, pour récupérer le stick posé le matin.
A 18 heures, la cote 1641 est enlevée de vive force ; la 4e C.P. et le commando Cobra se rapprochent du groupe des cinq légionnaires mais les rebelles ne veulent pas lâcher leur proie ; pour ouvrir le chemin, les légionnaires et les commandos doivent lancer de violents assauts avant de se battre au corps à corps, dans un terrain très dur, pour se rapprocher de leurs camarades. Ils parviennent jusqu’à eux grâce aux renseignements du Piper et à l’appui de l’hélicoptère armé de la Marine et malgré de très fortes résistances rebelles qui sont encore autour de ce stick qu’ils ne veulent pas abandonner. Mais les fellagha tombent par dizaines, abandonnant finalement des prisonniers, de l’armement et des documents.
A 20 heures, ce sont les retrouvailles : stupéfaits et radieux, les Cobras et les légionnaires de la 4e C.P. viennent regarder avec admiration le groupe des cinq légionnaires, indemnes et rayonnants, qui ont tenu pendant plus de neuf heures face à une katiba de 130 hommes.
Les cinq légionnaires ont tenu toute la journée, refusant de se rendre, mais ils doivent un grand merci aux Pipers, T6 et autres avions, et aux Mammouths armés tant de l’Air que de la Marine qui les ont soutenus sans interruption.
63 H.L.L. sont tués (dont 29 par la 1ère C.P.), 16 sont faits prisonniers (dont 4 par la 1ère C.P., dont un adjudant et un sergent-chef) et 59 armes de guerre sont récupérées (dont 23 fusils Mauser, un P.M., un P.A. et 50 grenades par la 1ère C.P.) ; le 2e R.E.I. perd 2 légionnaires tués dont le caporal Robert Roué et le légionnaire Robert Gretzinger, et 9 blessés, dont le lieutenant Violot et le légionnaire Dahmen, blessé au pied, et trois légionnaires accidentés en sautant de l’hélicoptère (Krause, Mimiez et Schneider).
Le bataillon de l’A.L.N., venant du Maroc, s’était installé sur le Beni-Smir au Sud de la cote 1641 en attendant la nuit pour franchir le barrage. Les deux DZ ont pratiquement encagé son dispositif. Profitant de la nuit, le reste du bataillon a pu regagner le Maroc tout proche après avoir eu de grosses pertes ; il n’aura pas franchi le barrage.
Pendant cinq ans, les combats, le long de la frontière algéro-marocaine dans le Sud Oranais, font rage. Le régiment y gagne 2 567 Croix de la Valeur militaire à titre individuel mais y perd près de 300 des siens, tous grades confondus.
Après mars1962, le 2e R.E.I. est envoyé dans la région de Colomb-Béchar. Sa mission principale est de surveiller les sites du Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux (CIEES) ; ces sites sont vitaux pour la politique de défense de la France et verront les premiers essais nucléaires et le lancement des premiers satellites.
En1967, l'ordre d'évacuer le site est donné et le régiment est la dernière unité à quitter le Sud pour la base française de Mers-el-Kébir.
Le 31 janvier 1968, à la fermeture de la base, le régiment est de nouveau dissous, lorsqu'il quitte la terre d'Afrique qui l'a vu naître.
1er septembre 1972 : le 2e R.E.I. renaît en Corse.
Général René Grosjean
Jean Balazuc P.P.P.P.
Bibliographie.
Comptes-rendus du capitaine René Grosjean, commandant la 1ère C.P. du 2e R.E.I.
Debout la Légion du commandant Charles Hora.
La Légion Etrangère – 150e anniversaire – N° spécial d’Historia.
Histoire de la Légion Etrangère de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon.
Nouvelle Histoire de la Légion Etrangère de Patrick de Gmeline.
Site Mémoire des hommes du Secrétariat Général de l’Administration.
Wikipédia.
Ameline André, Normand, saint-cyrien ; légionnaire ; campagnes d’Indochine, Tunisie, Maroc et Algérie dans des R.E.I. ; capitaine commandant la compagnie régimentaire du 2e R.E.I. ; grièvement blessé à l’aine dans un djebel de l’Atlas Saharien, à la frontière tunisienne, en 1958 ; il termine sa carrière comme colonel, chef de corps du 1er Etranger à Aubagne en 1978-1980. Décédé le 21.12.2009 à Gex dans l’Ain.
Bouchacourt Emmanuel, lieutenant légionnaire parachutiste, commandant la C.I.P.L.E. du 1er B.E.P. en 1952, en Indochine ; capitaine chasseur parachutiste, commandant la 4ecompagnie du 14e R.C.P. de juin à décembre 1956 ; victime d’une mauvaise fracture à Taouïla, dans la région d’Aflou, le 04.12.1956, il quitte définitivement le 14e R.C.P. et les T.A.P. Commandant la 3e compagnie portée du 2e R.E.I. en 1960-1961.
Cardonne, lieutenant légionnaire, chef du 1er peloton de la 1ère C.P. du 2e R.E.I. ; il s’illustre sur le Beni-Smir le 03.12.1960.
Coullon Jean-Claude, fils de gendarme ; né en 1929 ; A.E.T. ; saint-cyrien de la promotion Extrême-Orient ; en Indochine, en 1954, arrivé pour un renfort de la Légion Etrangère, il est affecté au 9e R.T.M. ; lieutenant puis capitaine commandant la 5e C.P. du 2e R.E.I. à Aïn-Sefra en 1958-1961 ; la 5e C.P. s’illustre le 09.06.1959 lors d’un assaut dans l’Aouïnet Bou Daoud ; il participe à la bataille du djebel Benidir le 06.04.1960 ; le 21.02.1961, il s’illustre dans les combats sur la frontière marocaine dans le secteur d’Aïn-Sefra ; muté à mi-avril 1961 en Métropole ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13eD.B.L.E. du 16.08.1976 au 16.08.1978 ; colonel, adjoint au chef du cabinet militaire du Ministre de la Défense, Charles Hernu, en 1981-1982 ; général, nommé commandant du Groupement de la Légion Etrangère le 11 octobre 1982 ; commandant la 31e Brigade d’intervention lors d’une phase de l’opération Epaulard au Liban, au printemps 1983 ; Commandant la Légion Etrangère en 1984-1985 : Inspecteur Général de l’Armée de Terre . Il termine sa carrière comme général d’armée. Président de la F.S.A.L.E. de 1991 à 2001. Administrateur de la F.N.A.M. de 2002 à 2008. Grand Officier de la Légion d’Honneur ; Grand Croix de l’Ordre National du Mérite.
Dahmen, légionnaire à la 1ère C.P. du 2e R.E.I. ; isolé avec un sergent et trois légionnaires au milieu d’une katiba, au djebel Beni-Smir, au sud d’Aïn-Sefra, le 03.12.1960 ; ils tiennent 9 heures. Il sera blessé au pied.
Danguy des Déserts, capitaine légionnaire, commandant la 4e compagnie du 2e R.E.I. en 1960-1961 ; sur le Beni-Smir le 03.12.1960 ; commandant une compagnie du 3e R.E.I. en 1962 ; sur le plateau de Bou-Alam, dans le secteur de Géryville, avec le commando Jaubert, face à la katiba 534 le 14.04.1962.
Deisbock, sous-officier transmission de la 1ère C.P. du 2e R.E.I. ; il bat le record de saut en profondeur lors de l’héliportage du P.C. de sa compagnie le 03.12.1960 sur le Beni-Smir.
Fresse, capitaine légionnaire ; chef du 3e Bureau (Ops) du 2e R.E.I. à Aïn-Sefra en 1960-1961.
Galijski, caporal légionnaire à la 1ère C.P. du 2e R.E.I. ; isolé avec un sergent et trois légionnaires au milieu d’une katiba, au djebel Béni-Smir, au sud d’Aïn-Sefra, le 03.12.1960 ; ils tiennent 9 heures.
Gerlich, légionnaire à la 1ère C.P. du 2e R.E.I. ; isolé avec un sergent et trois légionnaires au milieu d’une katiba, au djebel Béni-Smir, au sud d’Aïn-Sefra, le 03.12.1960 ; ils tiennent 9 heures.
Gretzinger Robert Paul, né le 10.11.1933 ; légionnaire au 2e R.E.I. ; mort pour la France le 03.12.1960 sur le djebel Beni-Smir dans le Sud Oranais.
Grosjean René, né en 1928 à Belfort ; engagé en 1947 à l’Ecole d’Autun ; affecté au 13eB.C.A. en Allemagne ; admis à l’E.S.M.I.A. promotion Garigliano 1949-1951 puis E.A.I. de Saint-Maixent ; sous-lieutenant affecté fin 1951 au 35e R.I. à Belfort ; en 1953, il rejoint la Légion Etrangère ; il part en Indochine, lieutenant au II/2e R.E.I. ; Croix de Guerre des T.O.E. avec une citation ; lieutenant puis capitaine légionnaire au 2e R.E.I. à Aïn-Sefra, affecté à la 3e C.P. ; commandant la compagnie régimentaire en 1958-1959 ; chevalier de la Légion d’honneur en 1959 ; commandant la 1ère compagnie portée de 1959 à 1961, héliportée sur le Beni-Smir le 03.12.1960 ; Croix de la Valeur militaire avec sept citations dont quatre palmes ; il revient au 2e R.E.I. à Colomb-Bechar, commandant la 2e C.P., en 1963-1965 ; affecté à Strasbourg puis à Bonifacio ; chef de bataillon en 1966 ; officier de la L.H. en 1968 ; commandant du G.I.L.E. et du détachement du 1er R.E. en Corse en 1969-1972 ; lieutenant-colonel en 1973 ; directeur de l’E.M.I.A. à Coëtquidan en 1973-1975 ; chef de corps du 3e R.E.I. en Guyane en 1975-1977 ; commandeur de la L.H. en 1978 ; chef de corps de l’E.A.I. ; D.M.D. du Var en 1983-1985 ; général de brigade, versé dans la 2e section en 1985. Il porte la main du capitaine Danjou pour Camerone 2016 à Aubagne.
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Légion étrangère et paras nigériens à l'assaut du Liptako, face au Mali
LE
22 MAI. 2023 À 17H30 (TU)
Mis à jour le
23 mai. 2023 à 08h27 (TU)
Par
AFP
Par Daphné BENOIT
2023 AFP
Image
Des soldats français du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) sur le tarmac de la base française de Niamey avant de monter à bord d'un avion Hercules C-130 pour une mission conjointe avec des soldats nigériens, le 15 mai 2023
AFP
ALAIN JOCARD
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4h15: dans une épaisse obscurité, des "paras" de la Légion étrangère et des militaires nigériens embarquent d'un pas lourd à l'arrière d'un avion de transport français C-130, lestés de dizaines de kilos d'équipement.
Dans la soute baignée de lumière verte, les visages sont concentrés. Quelques soldats parviennent à s'assoupir, tête posée sur leur sac ou leur casque lourd.
Après une heure de vol, les équipages annoncent d'une voix forte le décompte avant largage sur la région du Liptako nigérien, non loin de la frontière malienne.
La sonnerie retentit, les portes latérales de l'appareil s'ouvrent, l'heure du saut a sonné.
"On ne s'arrête pas!", crie un officier alors que les paras se jettent dans la nuit noire à une cadence effrénée, emplissant le ciel de toiles beige.
Des soldats du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) à bord d'un avion de transport français Hercules c-130 pour une mission conjointe avec les forces armées nigériennes, le 15 mai 2023
AFP
ALAIN JOCARD
A la moindre hésitation du sauteur, un coup de coude du largueur vient régler la question.
En une minute à peine, les dizaines de militaires ont sauté sur les étendues sablonneuses du sud-ouest du Niger.
L'avion brutalement vidé de ses passagers fait demi-tour, cap sur la base de Niamey. Au sol, l'infiltration de nuit va bientôt commencer.
Mission: reprendre une position militaire abandonnée non loin de la frontière malienne, où sévit le groupe Etat islamique au Sahara (EIS), à qui le départ des troupes françaises du Mali il y a un an a redonné de la liberté de mouvement.
Deux heures auparavant, un officier du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) prononçait un discours galvanisant devant ses légionnaires et les "paras" nigériens participant à l'opération aéroportée.
Des soldats du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) et des soldats nigériens se préparent pour une mission conjointe, le 15 mai 2023 à la base française de Niamey, au Niger
AFP
ALAIN JOCARD
"C'est l'heure. Vous avez de la chance, vous allez faire ce que veut faire tout parachutiste: un saut dans la nuit sombre", tonne le commandant. "C'est comme ça qu'on a été élevés à Calvi (la ville corse qui accueille le 2e REP). C'est dur, mais c'est pas difficile!".
"Pour vous aussi, les FAN (forces armées nigériennes, ndr), la mission va être dure. A cause de la chaleur, l'environnement, et parce qu'on ignore où sera l'ennemi. On compte sur vous pour nous aider", poursuit l'officier en souhaitant "un bon saut, la bagarre et la victoire" aux troupes d'assaut alignées devant lui.
"frapper les esprits"
Avec cette opération aéroportée au profit du Niger, "on veut frapper les esprits et montrer que les FAN peuvent utiliser la troisième dimension pour se déployer" afin de faire du contrôle de zone, explique l'officier.
Des soldats du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) et des soldats nigériens se préparent pour une mission conjointe, le 15 mai 2023 à la base française de Niamey, au Niger
AFP
ALAIN JOCARD
Dans ce hangar couleur sable de la base française projetée de Niamey, sous une lumière crue, les 70 parachutistes -- une quarantaine de légionnaires et trente Nigériens - préparent et vérifient leur matériel, sans autre bruit que le cliquetis des harnais.
Un instructeur français passe dans les rangs pour vérifier le harnachement des hommes.
La trentaine de Nigériens, dont c'est le premier saut opérationnel avec un parachute français, sont contrôlés avec une minutie particulière.
"Ils ont obtenu le brevet italien l'an dernier. On a fait une remise à niveau sur parachute français, les deux sauts d'entraînement se sont bien passés", explique le lieutenant Dominique, du 2e REP. Il s'agit désormais de les former à sauter depuis un C-130, dont l'armée de l'Air nigérienne a reçu trois exemplaires américains.
Des soldats nigériens se préparent pour une mission conjointe avec des soldats du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), le 15 mai 2023 à la base française de Niamey
AFP
ALAIN JOCARD
Aider les forces armées nigériennes à monter en puissance, sans s'y substituer: c'est la nouvelle philosophie des partenariats de la France au Sahel, après neuf ans d'engagement au Mali où "on faisait trop à leur place", souffle un haut gradé.
Ce changement de paradigme et l'humilité qu'il exige ont infusé dans les discours tenus par les Français.
"Les Nigériens sont chez eux. Ils peuvent nous guider, nous renseigner sur la zone, parler avec les populations... On est là pour les appuyer", assure le capitaine Baptiste en enfilant son parachute d'un geste rôdé. Paré à sauter.