[url=https://www.tumblr.com/share/link?url=https://theatrum-belli.com/histoire-chronique-culturelle-du-16-mai/&name=HISTOIRE : Chronique culturelle du 16 mai][/url]
16 mai 1364 : à la bataille de Cocherel lors de la guerre de Cent Ans, Bertrand du Guesclin bat Charles le Mauvais et ses alliés anglais ; il reçoit en récompense le comté de Longueville.
Le nouveau roi de France, Charles V hérite d’une situation catastrophique. Son père Jean le Bon, fait prisonnier lors de la chevauchée du Prince noir en 1356 à Poitiers, a été obligé de payer une très forte rançon et contraint de signer le traité de Brétigny. Il meurt à Londres le 8 avril 1364.
Composées principalement d’Anglais et de Gascons, les Grandes compagnies, livrées à elles-mêmes, se répandent dans tout le pays situé entre Seine et Loire et y commettent d’intolérables excès. Elles infestent particulièrement les routes de Paris à Orléans, à Chartres, à Vendôme et à Montargis.
D’autre part, Charles II de Navarre, en guerre contre la France pour la succession de la Bourgogne confiée à Philippe le Hardi, recrute des troupes parmi ces Grandes Compagnies et parvient en Normandie avec l’intention d’empêcher le sacre de Charles en coupant la route de Reims. Charles V doit ainsi combattre sur plusieurs fronts.
Forces anglo-navarraises : de 5 000 à 6 000 hommes, dont 700 lances soit 4 200 hommes, environ 300 archers et environ 500 mercenaires comprenant des Normands, des Gascons, dont le captal de Buch lui-même et des Anglais. L’ensemble des forces combattait à pied.
Forces françaises : 3 000 hommes environ composés de chevaliers bourguignons (dont Jean de Vienne), de Bretons, de Picards, de gens de l’Île-de-France et aussi de Gascons dotés de lances raccourcies, maniables pour le combat rapproché, ainsi que des mercenaires, sous le commandement de Bertrand du Guesclin. Ces hommes ont reçu comme principale instruction celle de s’employer à éviter d’être en contact avec les archers anglais, dont la réputation n’était plus à faire. L’ensemble des forces combattait également à pied.
Fidèles à leur tactique, les Anglais tiennent une position surélevée et retranchée.
La matinée se passe en négociations entre les deux camps et à l’intérieur même de chacun d’eux (choix tactiques, cri de guerre, etc.). Le captal de Buch fait croire aux Français qu’un renfort doit lui parvenir, quelque 1 500 hommes supplémentaires, pour inciter les Français à se lancer à l’assaut. En effet, les Anglo-Navarrais tiennent à rester sur leurs positions et les Français, avertis des précédentes défaites, savent qu’une charge leur serait défavorable.
De son côté, Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre, négocie avec l’ennemi puis, prétextant qu’il est vassal du captal de Buch, quitte le champ de bataille. Cette désertion à peine déguisée, qui lui vaudra la colère du roi Charles V, affaiblit le bataillon de Baudouin de Lens.
À midi les deux armées tiennent toujours leurs positions. Les gens d’armes subissent la chaleur suffocante. Bertrand Du Guesclin, arrivé aux environs de 15 h, décide de feinter et au son des trompettes, l’armée française commence à se retirer en direction de l’Eure, les fourgons, les valets et quelques gens d’armes s’engagèrent sur le pont et traversèrent la rivière.
Le captal de Buch, soupçonnant une nouvelle ruse de Du Guesclin, décida de garder sa position. Mais John Jouel, croyant à une retraite de son adversaire, décide de faire charger ses hommes. Alors que les Anglais dévalent à toute allure la colline où ils étaient postés, Du Guesclin fait faire volte-face à ses hommes. En peu de temps, la troupe de Jouel est submergée par les trois bataillons français, et ses archers, se trouvant trop près de l’ennemi, ne peuvent intervenir dans ce combat au corps à corps.
Un groupe de trente chevaliers gascons de l’arrière-garde, après avoir contourné le dispositif anglo-navarrais, capture le captal et son étendard. Dans la mêlée, Baudouin de Lens est renversé, blessé et écrasé sous le poids de son cheval ; il est achevé par le bascon de Mareuil. La mort de ce dernier, la capture du captal de Buch ainsi que la blessure de John Jouel, qui en mourra quelques jours plus tard, prive le contingent anglo-navarrais de ses chefs, et il finit par battre en retraite.
Pierre de Sacquenville, un des principaux chevaliers et conseillers de Charles II le Mauvais est fait prisonnier ; il est décapité à Rouen sur ordre de Charles V. Jean II de Champagne, chevalier banneret (né le 7 janvier 1317) est tué au cours de la bataille.
Cette victoire permet à Charles V de se faire sacrer roi de France le 19 mai 1364 dans la cathédrale de Reims. La perte des capitaines John Jouel et Jean de Grailly est une véritable catastrophe pour les Anglo-Navarrais.
16 mai 1703 : Création de la ville de Saint-Pétersbourg par le tsar Pierre le Grand dans une région disputée depuis longtemps au royaume de Suède.
Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d’origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrirune fenêtre sur l’Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux (baroque, néo-classique) adaptés de manière originale par des architectes. Ses canaux et ses rivières bordés de palais lui valent le surnom de « Venise de la Baltique », tandis que ses colonnades ou son « ordonnancement de perspectives, de palais, de bâtiments, de parcs et d’avenues » celui de « Palmyre du Nord ».
16 mai 1843 : prise de la Smala, de l’émir AbdelKader, par les troupes du duc d’Aumale, qui met fin à la conquête de l’Algérie.
La ville d’Alger avait été prise le 5 juillet 1830 par les troupes françaises. Une longue campagne militaire (de 1830 à 1857) fut ensuite nécessaire pour pacifier l’Algérie.
16 mai 1916 : accord secret Sykes-Picot, sur le partage des colonies turques du Proche-Orient, entre la France et le Royaume-Uni.
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16 mai 1968 : Citroën dévoile la voiture de plein air et plage Méhari en carrosserie plastique au golf de Deauville en Normandie produite jusqu’en 1987.
Anecdote : Le design de la Méhari a été réalisé par Roland de la Poype, qui avait rejoint à l’âge de 20 ans, le général de Gaulle en Angleterre. Après avoir rejoint la Royal Air Force, il fut volontaire pour intégrer en URSS le groupe de chasse Normandie-Niemen jusqu’en 1945.
Apprenant la formation d’un groupe de volontaires français pour le front soviétique, le jeune pilote s’inscrit au groupe de chasse « Normandie » et fait partie du premier contingent de pilotes qui débarquent à Ivanovo, en Russie, le 28 novembre 1942.
Il obtient sa première victoire homologuée en Russie, sa deuxième de la guerre, le 31 août 1943 sur un Stuka. Son palmarès compte 16 victoires confirmées, obtenues pour beaucoup en tandem avec son camarade du groupe Normandie-Niémen, Marcel Albert.
Début 1945, avec le grade de capitaine, il commande la 1re escadrille du groupe de chasse. Présent en Union soviétique jusqu’au 20 juin 1945, « le marquis », ou « Pohype » comme le surnommaient ses camarades, devient attaché de l’air en Belgique, puis en Yougoslavie avant de quitter l’armée en 1947, à seulement 27 ans, auréolé des titres de héros de l’Union soviétique et de compagnon de la Libération.
Totalisant 1 200 heures de vol, il est autorisé par Staline à ramener son Yaksur le territoire français. Affecté au 2e Bureau de l’Etat-major de l’Armée de l’Air en mars 1946, Roland de la Poype quitte l’armée en 1947. Le commandant de réserve Roland de la Poype, redevenu civil exerce après la guerre, plusieurs fonctions.
Visionnaire et inventeur, Roland de La Poype comprend que le plastique et les emballages jetables vont se développer. À la tête de la Société d’études et d’applications du plastique (revendue plus tard à DuPont), il monte sa première usine dès le mois de mai 1947 et se lance, en 1952, dans la fabrication d’un produit novateur : le berlingot DOP pour le groupe L’Oréal. Il développe une véritable industrie de l’emballage plastique, qui touche à tous les domaines, de l’agro-alimentaire au loisir. Il est également l’inventeur de la carrosserie de la Citroën Méhari. Il est décédé le 23 octobre 2012 à Saint-Tropez.