ILS TUERONT LE MOTEUR THERMIQUE
« Quand je m’ennuie, j’aime bien prendre ma voiture, aller en ville et me garer. Je reste alors assis au volant et je compte le nombre de personnes qui me demandent si je m’en vais. »
(Steven Wright)
Le 28 février, j’ai remplacé une de mes voitures, un bon vieux 4×4 Dacia-Duster Diésel qui allait gaillardement sur ses dix ans. Je l’aimais bien, cette bagnole. Ensemble, nous avions vu du pays, crapahuté dans quelques coins improbables, découverts des sites de parapente en montagne, mais les contrôles techniques de plus en plus draconiens ont eu sa peau. Elle ne répondait plus aux sacro-saintes normes environnementales et symbolisait tout ce que les écolos détestent et, en premier lieu, la liberté de voyager et d’aller là où les autres ne vont pas.
Ma nouvelle voiture est un beau jouet plein de gadgets (inutiles pour la plupart) mais elle ne me procure pas le même plaisir qu’autrefois. J’éprouve même un peu de nostalgie car ce n’est pas un Diésel, or j’ai acheté mon premier Diésel en…1977. Avec cette motorisation increvable et sobre, j’ai dû parcourir entre 2,5 à 3 millions de kilomètres, sans connaître la moindre casse de moteur.
Mais ça, comme dit la pub, « c’était avant ! », avant que Bruxelles et les écolos ne décident de tuer le moteur thermique (1) au profit de la bagnole électrique.
Chez nous, depuis que les « Khmers verts » ont conquis des grandes villes, l’automobiliste et le motard sont invités à y rouler à…30 km/heure, soit en gros la vitesse de pointe d’un vélo électrique. On en voit d’ailleurs de plus en plus, chevauchés par des « Bobos » car cette engeance imbécile adhère comme un seul homme (2), sans aucun esprit de rébellion, à la moindre ineptie, à condition que ce soit « bon pour la planète ». Le panurgisme – la servilité moutonnière – est un des nombreux maux de notre époque décadente. Un mal qui fera plus de casse humaine et de dégâts sur notre économie que ne l’ont fait le Coronavirus et notre soutien inconsidéré à l’Ukraine.
Mais emmerder l’automobiliste (et le motard) est, pour l’écologiste, la jouissance suprême. Il a d’ailleurs inventé la ZFE (qui doit vouloir dire « Zone de Forfaiture Environnementale ») qui est une contrainte qui ne règlera pas la pollution de la planète. Nous, Français, nous représentons 1% de la population mondiale et 0,8% des émissions de gaz à effets de serre. C’est insignifiant au regard des millions de tonnes de plastiques, d’huiles, de résines, de colles, de peintures, de détergents, de médicaments, d’engrais, et autres saloperies chimiques qui sont déversées dans l’eau, sur la terre ou dans les airs à longueur d’année (et que nous finissons par respirer ou ingurgiter).
Pendant longtemps, le grand voyageur que je suis a cru que l’Afrique était sale et polluée, jusqu’au jour où j’ai découvert l’Inde. L’Afrique, c’est 1,5 milliard d’habitants (et une natalité de 4,5 enfants par femme) ; L’inde, c’est 1,4 milliard d’habitants, alors de qui se moque-t-on ?
Vignettes Crit'air: souriez, vous êtes filmé ! Je ne supporte plus que des imbéciles viennent m’expliquer que, pour moins polluer avec une vieille bagnole, je dois polluer davantage en achetant une voiture neuve ; c’est un raisonnement débile. J’ai mis un certain temps à (essayer de) comprendre le système « Crit’Air ». Je le trouvais complètement stupide puisqu’il ne pouvait pas prendre en compte les futures normes de pollution. En fait, c’est voulu : « Crit’Air » n’en tient pas compte parce qu’il n’y en aura pas. C’est juste un compte à rebours avant l’interdiction de circuler de tout véhicule à moteur, thermique ou électrique, car même les véhicules électriques sont dépendants du pétrole, indirectement. Il n’existe pas de plastique produit à partir d’électrons et le plastique de cellulose de maïs est une vaste foutaise. La moissonneuse-batteuse électrique pour faucher des champs sans engrais, ce n’est pas pour demain !
Plus le temps passe et plus j’ai l’impression de lire un script écrit par des malades mentaux qui prétendent détenir la vérité, avec toujours les mêmes « éléments de langage » et les mêmes mesures proposées (non : imposées) dans différents pays d’Europe.
Les ZFE sont à l’image des débats environnementaux depuis 20 ou 30 ans. Un parti-pris qui ne supporte pas la controverse, qui doit s’imposer à tous, sans le moindre recours et selon un calendrier totalement arbitraire. On se souvient de Claire Nouvion ou Nicolas Hulot quittant un plateau-télé parce qu’un contradicteur réclamait le droit d’être « climato sceptique ».
Bruxelles et les écolos sont obsédés par l’idée de faire disparaitre le moteur à explosion.
L’arrêt de mort est déjà fixé : 2030, et même avant, si les peuples se montrent dociles. Et on nous bassine dans toutes les publicités avec la solution-miracle : le moteur électrique. CQFD, c’est une évidence, que n’y a-t-on pensé avant (3) ?
Habitué à subir les sornettes des Barbara Pompili, Ségolène Royal, Delphine Batho, Cécile Duflot, Nicolas Hulot, Claire Nouvion ou l’épouvantable Greta Thunberg, je veux bien tout entendre. On peut être un franchouillard, climato-sceptique, amoureux des belles mécaniques et faire preuve, de temps en temps, d’ouverture d’esprit. Mais je dois avouer que je ne saisis pas toujours la logique et les motivations des partisans du « tout électrique ».
Les écolos sont contre le nucléaire et nos dirigeants l’étaient encore il y a quelques mois.
La fermeture de certaines centrales nucléaires était même programmée, alors que pour alimenter le futur parc de véhicules électriques, il faudrait les multiplier !
Miser, comme les Allemands, sur les centrales à fuel ou à charbon n’est pas sérieux.
De plus, le surcroît d’énergie électrique nécessaire pour alimenter tout notre parc auto, il va falloir l’acheminer, or notre réseau Haute-Tension est bien incapable de supporter cette surcharge.
Même crainte pour les réseaux locaux qu’il faudra étoffer (et étendre) pour desservir les multiples terminaux. Et tout ça en tenant compte des pics de consommation ! Logiquement, on suppose aussi que, par mesure écologique, les matières premières pour fabriquer les batteries seront extraites à la pelle et la pioche, puis transportées par bateaux à voile.
Question subsidiaire : que fera-t-on pour le recyclage des vieux accumulateurs ?
Énergie. Véhicules électriques : recycler les batteries, c'est un défi
En fait, qu’est-ce que ces ayatollahs – qui prétendent “sauver la planète” – reprochent au moteur à explosion ? Ses émissions polluantes, les poussières fines qui tueraient parait-il 40 000 personnes par an. D’où sort ce chiffre ? Par qui est-il validé ? Mystère et boule de gomme !
En fait, personne n’est contre le fait de (tenter de) réduire la pollution, mais rappelons que la pollution résultant des hydrocarbures est à 98% le fait du chauffage, des camions, des avions de ligne et des navires marchands : cargos, méthaniers, paquebots de croisière, etc…
Les industriels, comparses des écolos, invoquent la pénurie de pétrole à court terme. Or c’est un mensonge, un bluff, un énorme bobard : depuis plus d’un demi-siècle, on nous raconte n’importe quoi sur le devenir de notre planète : en 1974, par exemple, lors du premier choc pétrolier, on nous annonçait comme une fatalité inéluctable : « Dans 20 ans (soit en 1994) il n’y aura plus de pétrole ».
Nous sommes en 2023. Notre consommation de pétrole a été multipliée par quinze depuis et nos réserves de pétrole sont deux à trois fois plus importantes qu’en 1974.
Du pétrole – énergie fossile donc qui se régénère – il y en a partout ; sous les grands lacs africains, en Mer du Nord, sous la calotte arctique et même sous… la Région Parisienne.
Et puis, si nos dirigeants n’étaient pas d’une inculture crasse, ils sauraient que « l’opération Barbarossa » (invasion de l’URSS par l’Allemagne en juin 1941) visait à s’emparer des gisements de pétrole soviétiques pour alimenter la force mécanique du 3ème Reich. Les Allemands ont capitulé à Stalingrad le 2 février 1943. Durant toute la seconde guerre mondiale, leurs divisions de panzers, leurs escadrilles de chasseurs et de bombardiers, bref toute leur énorme machine de guerre a utilisé très majoritairement du carburant… de synthèse.
Mais revenons au moteur à explosion. La solution n’est pas de l’éliminer car il n’a cessé d’évoluer au fil des années. Il est parfaitement au point, solide, économique et, de surcroît, aisément recyclable. Grâce, par exemple, aux filtres à particules pour les Diésel, aux huiles plus fluides, aux cylindres réduits pour les modèles à essence, à la gestion électronique pour les deux, les nouveaux moteurs ont un excellent rendement énergétique, et ils demandent peu d’entretien.
De plus, la France – que nos dirigeants se sont ingéniés à désindustrialiser depuis un demi-siècle – est encore leader sur ce marché : le Smicard en Dacia (4), ou le parvenu en Mercédès (5) roulent avec d’excellents moteurs conçus par Renault. Le groupe Stellentis (ex Peugeot-Citroën), avec la marque « DS », a recréé une marque dite « premium » qui peut rivaliser sans complexe avec les prestigieuses marques allemandes, Audi, BMW ou Mercédès.
Alors, pourquoi tuer une industrie dans laquelle la France a largement fait ses preuves ?
Sinon, on l’aura compris, pour obéir servilement au Nouvel Ordre Mondial ?
Autre tarte à la crème des écolos : en attente du « Tout électrique », utilisons des carburants « verts ». Or c’est encore un non-sens économique : cultiver, au détriment des ressources vivrières, du maïs très gourmand en eau, le récolter puis le distiller est couteux en énergie. Ce n’est donc qu’une posture politique car le prix du litre de carburant à l’éthanol majoritaire n’est avantageux que par l’artifice d’une taxation réduite. Et le moteur consomme plus : l’éthanol pur est environ deux fois moins énergétique que l’essence. Le GPL (6) bénéficie également d’une taxation réduite mais, pour avoir eu autrefois un 4×4 roulant au GPL, j’en connais les inconvénients : surconsommation, odeur, autonomie réduite, rareté des stations GPL. A l’usage, ce carburant est aussi contraignant que le Gazogène sous l’Occupation. Il est vrai que notre position dans le conflit en Ukraine fait que nous commençons à manquer de tout, comme sous l’Occupation.
Avant de conclure, j’ose émettre un souhait, un vœu pieux : Que l’Europe attende, avant de livrer massivement des chars lourds à l’Ukraine (pour faire durer un conflit qui ne devrait pas nous concerner (7) que les chars roulent à l’électricité et soient estampillés par « Crit’air », car il serait regrettable de polluer un peu plus ce pays.
Plus sérieusement, Macron, qui se gargarise de mots creux, nous dit qu’en 2025, la France sera leader sur le marché de la voiture électrique. Chiche ! Je prends le pari que non, sachant que cette fichue Europe – tous pays confondus – produit …1% du marché mondial des batteries, et la Chine 65%, ce genre d’annonce prouve bien que nos dirigeants se foutent allégrement de nous.
Éric de Verdelhan
3 mars 2023
1)- Précisons que ma nouvelle voiture est à essence (avec une légère hybridation pour éviter le « malus » écolo), et que ce type de véhicule est lui aussi condamné à terme par l’UE.
2)- les féministes et les LGBT voudront bien m’excuser : ce n’est en rien une provocation mais une expression française.
3)- La première voiture électrique date de…la fin du 19ème siècle. La « Jamais Contente », véhicule électrique, conservée au Musée de la Voiture de Compiègne, est la première voiture à dépasser les 100 km/h en 1899 ! Si la voiture électrique était la panacée, pourquoi l’avoir délaissée pendant plus d’un siècle ?
4)- Je tiens à préciser, pour éviter de me faire engueuler, que je roulais en 4×4 Dacia jusqu’au 28 février dernier (voir le début de mon article).
5)- Tous les propriétaires de Mercédès ne sont pas des parvenus. La marque – comme BMW et Audi – plait aussi aux voyous et aux dealers allogènes, et aussi, parfois à des « Gaulois » normaux.
6)- Gaz de Pétrole Liquéfié. Dacia semble vouloir relancer ce carburant (en biénergie avec l’essence).
7)- L’Ukraine n’étant pas dans l’UE, pas plus qu’elle n’est membre de l’OTAN, nous aurions dû rester neutres et conserver des relations commerciales avec les deux belligérants.