Le château de Montaigne (né le 28 février 1533)
1105 : Mort de Raymond IV de Toulouse
Il est également appelé Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et de Tripoli (nom sous lequel il est, d’ailleurs, plus connu).
Dominant toujours Tripoli du Liban, le Qalaat Sandjil, le Château Pèlerin de Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse.
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Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, les deux documents sur La route des Croisades et Les Etats latins d’Orient).
1533 : Naissance de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne
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Admirateur de Virgile et de Cicéron, Montaigne est un humaniste qui prend l’homme, et en particulier lui-même, comme objet d’étude dans son principal ouvrage, Les Essais, entrepris à partir de 1571 à l’âge de 37 ans.
Il y annonce (Avertissement au lecteur) :
« Je veux qu’on m’y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c’est moi que je peins. »
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Le projet de Montaigne est de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même : « Je ne vise ici qu’à me découvrir moi- même, qui serai par aventure autre demain, si nouvel apprentissage me change » (Essais, I).
Le style de Montaigne ? Il virevolte d’une pensée à l’autre, « à sauts et à gambades ». Ceci s’explique en partie par le fait qu’il dictait ses pensées. Ses considérations sont en permanence étayées de citations de classiques grecs et romains. Il s’en explique par l’inutilité de « redire plus mal ce qu’un autre a réussi à dire mieux avant lui ».
Son but est de « décrire l’homme, et plus particulièrement lui-même (…) et l’on trouve autant de différence de nous à nous-même que de nous à autrui ».
Sa célèbre devise Que sais-je ? apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique.
Evoquant son amitié avec Etienne de La Boétie, il a ce mot célèbre :
« Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » (Livre 1er, chapitre 28 – éphéméride du 18 août, jour de la mort de celui-ci)
« Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies. » (Livre I, chapitre 25).
Montaigne « se raconte » dans sa Librairie (bibliothèque, ci dessus) :
« Chez moi, je me détourne un peu plus souvent à ma librairie, d’où, tout d’une main, je commande à mon ménage. Je suis sur l’entrée, et vois sous moi mon jardin, ma basse-cour, ma cour, et dans la plupart des membres de ma maison. Là je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein, à pièces décousues. Tantôt je rêve; tantôt j’enregistre et dicte, en me promenant, mes songes que voici. Elle est au troisième étage d’une tour. Le premier, c’est ma chapelle; le second, une chambre et sa suite, où je me couche souvent, pour être seul. Au-dessus, elle a une grande garde-robe.
C’était, au temps passé, le lieu plus inutile de ma maison. Je passe là et la plupart des jours de ma vie, et la plupart des heures du jour … Mes pensées dorment si je les assis. Mon esprit ne va, si les jambes ne l’agitent : ceux qui étudient sans livre en sont tous là. La figure en est ronde et n’a de plat que ce qu’il faut à ma table et à mon siège; et vient m’offrant, en se courbant, d’une vue , tous mes livres, rangés à cinq degrés tout à l’environ . Elle a trois vues de riche prospect (perspective, ndlr)et seize pas de vide en diamètre. En hiver, j’y suis moins continuellement : car ma maison est juchée sur un tertre, comme dit son nom, et n’a point de pièce plus éventée que celle-ci, qui me plait d’être un peu pénible et à l’écart, tant pour le fruit de l’exercice que pour reculer de moi la presse (la foule, ndlr).
C’est là mon siège. J’essaye à m’en rendre la domination pure, et à soustraire ce seul coin à la communauté et conjugale et civile; partout ailleurs je n’ ai qu’ une autorité verbale; en essence, confuse. Misérable à mon gré, qui n’ a chez soi où être à soi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher !… (Je) trouve aucunement plus supportable d’être toujours seul, que ne le pouvoir jamais être « .
Sur Paris, il a écrit ce bel éloge :
« Je ne veux pas oublier ceci, que je ne me mutine jamais tant contre la France que je ne regarde Paris de bon œil : elle a mon cœur dès mon enfance ; et m’en est advenu comme des choses excellentes ; plus j’ai vu depuis d’autres villes belles, plus la beauté de celle-ci peut et gagne sur mon affection : je l’aime par elle-même, et plus en son être seul que rechargée de pompe étrangère : je l’aime tendrement, jusques à ses verrues et à ses taches : Je ne suis Français que par cette grande cité, grande en peuples, grande en félicité de son assiette, mais surtout grande et incomparable en variété et diversité de commodités, la gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde. Dieu en chasse loin nos divisions ! Entière et unie, je la trouve défendue de toute autre violence : je l’advise que de tous les partis le pire sera celui qui la mettra en discorde ; et ne crains pour elle qu’elle-même ; et crains pour elle certes autant que pour autre pièce de cet État. Tant qu’elle durera, je n’aurai faute de retraite où rendre mes abbois ; suffisante à me faire perdre le regret de tout autre retraite. »
1712 : Naissance de Montcalm
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Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Rêves d’Empire : Nouvelle France »
1791 : « Conspiration des poignards »
De l’Encyclopédie Larousse :
« Complot imaginaire qui provoque le désarmement de gentilshommes au château des Tuileries, le 28 février 1791.
À la suite du départ des tantes de Louis XVI pour Rome, la Constituante débat, le 28 février, d’un projet de décret interdisant l’émigration. Il est rejeté par la droite et par Mirabeau. Une foule nombreuse – favorable à l’interdiction – se rend à Vincennes : le bruit court, en effet, qu’un complot se trame, afin de faire fuir le roi depuis ce château. On ne sait s’il s’agissait d’une manifestation spontanée ou bien d’une diversion organisée par les opposants au décret. La foule est bientôt rejointe par la Garde nationale et La Fayette, qui rétablit l’ordre.
Entre-temps, trois cents à quatre cents nobles, dont certains sont armés de pistolets et de poignards, se sont rassemblés au château des Tuileries pour protéger Louis XVI de l’émeute. Le roi leur ordonne froidement d’abandonner leurs armes et de se retirer. Désavoués, les défenseurs du monarque, accusés d’avoir voulu l’enlever, sont malmenés et évacués sous les huées. Cet épisode retentissant, que les journaux dénoncent comme une conspiration de « Chevaliers du poignard », illustre les craintes du mouvement populaire face aux progrès de la Contre-Révolution, au moment où les forces émigrées se rassemblent sur les bords du Rhin.
Il constitue surtout une étape dans la rupture entre Louis XVI et les royalistes intransigeants, qui appellent la noblesse, humiliée, à rejoindre l’émigration militaire et à délaisser le roi. Le débat est alors vif dans les milieux royalistes, dont une frange importante se défera de tout scrupule au lendemain de Varennes. »
Estampe représentant le signe de ralliement des « chevaliers du poignard », trouvé sur de Villers, l’un des chevaliers du poignard, tué dans cette journée.
1794 : Massacre des Lucs sur Boulogne
Il fut perpétré par les Colonnes infernales de Cordelier et Crouzat.
Décret de la Convention du 1er octobre 1793 :
« Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles anéantis, les récoltes coupées et les bestiaux saisis. La race rebelle sera exterminée, la Vendée détruite. »
Aux Lucs-sur-Boulogne, la population est enfermée dans l’église du village et 564 personnes, femmes, enfants, vieillards seront brûlés vifs, au nom de la République.
Compte-rendu du citoyen Chapelain :
« Aujourd’hui journée fatigante, mais fructueuse. Pas de résistance. Nous avons pu décalotter, à peu de frais, toute une nichée de calottins qui brandissaient leurs insignes du fanatisme. Nos colonnes ont progressé normalement ».
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L’Historial de Vendée (ci dessous), aux Lucs, maintient le souvenir de ce massacre toujours sans reconnaissance officielle.
C’est pour rendre hommage aux victimes qu’en 1993, pour la première fois, Soljenitsyne vient en France : Philippe de Villiers, et le Conseil Général de la Vendée, l’ont invité pour le bicentenaire de la résistance de la Vendée.
Il présidera aux côtés de l’Académicien Alain Decaux l’inauguration du Chemin de Mémoire des Lucs.
Discours intégral d’Alexandre Soljenitsyne en Vendée. [Grands textes]
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo « Quand Oradour-sur-Glane était en Vendée » et les deux suivantes : « Vendées en Russie (I) : Tanbow… » et « Vendées en Russie (II) : Wrangel ».
L’Historial de Vendée aux Lucs,
historial.vendee
1823 : Naissance d’Ernest Renan
En cliquant sur le lien suivant, on trouvera, entre autres choses, le texte intégral de la conférence « Qu’est-ce qu’une Nation ? » (Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882) :
bmlisieux/archives/nation01
1841 : Mort de Claude François Chauveau Lagarde
Il se distingua par son courage moral sous la Terreur : il assura la défense de Marie-Antoinette, avec une chaleur qui attira les soupçons du Comité de sûreté générale ; dès que la sentence eut été prononcée contre la reine, il fut convoqué devant le comité, accusé de l’avoir trop bien défendue, mais il réussit à se justifier.
Il parla deux heures d’affilée : lorsque il eut terminé, la reine lui murmura :
« Comme vous devez être fatigué, Monsieur Chauveau Lagarde ! Je suis bien sensible à toutes vos peines. »
« Les deux avocats ont plaidé avec autant de zèle que d’éloquence » : ce sont les termes mêmes du Bulletin du tribunal révolutionnaire.
1895 : Naissance de Marcel Pagnol
Marcel Pagnol fut élu à l’Académie, à quarante-sept ans seulement, le 4 avril 1946. Sa réception, le 27 mars 1947, par Jérôme Tharaud, fut filmée, ce qui constituait une première dans l’histoire de l’Académie française.
De François Mauriac (dans son Bloc-notes) :
« Pagnol, le seul à ne pas avoir de socle. Il semble s’être glissé dans cette antichambre de l’éternité en passant par la fenêtre, le seul qui sente l’air du dehors ».
academie-francaise.fr/les-immortels/marcel-pagnol
• Les bavards sont ceux qui vous parlent des autres. Les raseurs sont ceux qui vous parlent d’eux-mêmes. Ceux qui vous parlent de vous sont de brillants causeurs.
• La première qualité d’un héros, c’est d’être mort et enterré.
• Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l’a fait.
• L’honneur, c’est comme les allumettes : ça ne sert qu’une fois…
• Si l’on jugeait des choses par leur apparence, jamais personne n’aurait voulu manger un oursin…
Où Pagnol, traducteur de Vigile, plaide pour le latin et les Humanités
1933 : Mort de Bournazel
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Officier intrépide, surnommé « l’Homme Rouge », il mourut le 28 février 1933, lors des guerres coloniales au Maroc, dans le Jbel Saghro.
Il fit l’objet dans les années 1930 à 1950 d’un véritable culte patriotique, devenant l’un des modèles du jeune officier.
En même temps, il est un exemple type de ces héros authentiques, dont l’énergie et la vaillance furent employées au loin, dans un Empire finalement éphémère, sans autre résultat durable pour le pays que la gloire, la beauté du geste, l’exemple de la plus grande bravoure, ce qui n’est certes pas rien; mais qui illustre parfaitement la justesse du point de vue de Bismarck, souhaitant que la France se taille un Empire colonial afin de la « distraire » de ses frontières naturelles, et afin qu’elle épuise ses forces dans des entreprises lointaines, plutôt que de se concentrer sur son principal intérêt : l’achèvement de la conquête de ses limites naturelles, et la possession d’une frontière sûre sur la rive gauche du Rhin.
cavaliers.blindesprofils/bournazel
1936 : Mort de Charles Nicolle
Il reçut le Prix Nobel de Médecine 1928.
webext.pasteur.fr/archives/nic0