BERGOGLIO EST-IL UN ANTIPAPE ?
« Ils ne savent pas ce qu’ils perdent
Tous ces foutus calotins
Sans le latin, sans le latin
La messe nous emmerde… »
Georges Brassens (1)
Comme Michel Onfray, je pense que nous sommes en train de vivre la fin d’une civilisation, celle de l’Occident chrétien. En France, la Chrétienté est attaquée par la Franc-maçonnerie depuis la Révolution ou, plus exactement, depuis la période « des Lumières » qui l’a précédée et… fomentée.
Lors d’un récent sondage, 66% des Français interrogés déclarent ne plus croire en Dieu, et 3% se disent Catholiques pratiquants. La religion la plus pratiquée chez nous, c’est l’Islam, et de loin. Mais il y a encore des Catholiques qui, tels les Gaulois d’Astérix, résistent encore et toujours aux coups de boutoirs des Libres-penseurs, des bouffeurs de curé, de l’Islam conquérant, des sectes et du matérialisme athée prôné par les Socialo-communistes. Ces gens-là sont attachés à la tradition, au rite tridentin et à la messe en latin.
On les appelle « traditionalistes » quand on partage leur attachement à la messe d’antan, et « intégristes », (comme on parle d’« Islam intégriste ») quand on veut les ostraciser ou les diaboliser.
Paradoxe d’une époque troublée : les séminaires « progressistes » peinent à recruter et à former de nouveaux prêtres alors que les séminaires « traditionalistes » refusent du monde. On pourrait donc penser – on pourrait espérer ? – que la survie du Catholicisme en France viendrait du courant traditionnaliste, et que son attachement aux rites de l’Église éternelle est une garantie solide que le Catholicisme ne deviendra pas une chapelle protestante ou une secte évangéliste de plus (2).
Certes mais, je l’avoue, j’ai mis un certain temps à comprendre que le pire ennemi de la tradition n’est pas dans les Loges maçonniques, chez les Libres-penseurs ou dans les mosquées ; il est au Vatican, sur le trône de Saint Pierre. Depuis son élection en 2013, la presse progressiste vante les mérites de ce pape. On nous dit qu’il « déconcerte les Cathos», « casse les codes », « renverse la table », et autre charabia aussi pontifiant que déconnant. On nous a tenus le même pathos verbeux lors de l’élection de Macron en 2017.
Au fil des ans, j’ai entendu ce pape s’interroger sur le célibat des prêtres, la place des divorcés dans l’église, puis celle des « gays». Ensuite, il n’a cessé de demander aux pays européens d’accueillir toujours plus de migrants (en majorité musulmans). A peine élu, il a reçu au Vatican, monseigneur Gaillot, ce prélat rouge que la presse droitière surnomme « le pape des gays » depuis qu’il a déclaré que « les homosexuels nous précèdent au Royaume des cieux ». A Pâques, on l’a vu laver les pieds de 12… musulmans. Peut-être est-ce une ruse liée à son grand âge ? Laver des pieds chaussés de babouches est moins pénible que de délacer des pompes d’Occidentaux. Enfin, je suppose, je suppute, sans comprendre…
L’histoire de la papauté est longue : elle a connu bien des avanies et des scandales. Tous les papes n’ont pas été des saints! Il y a eu, parmi eux, des escrocs, des empoisonneurs, des satrapes, des sodomites et des antipapes. L’ « Annuario pontificio » – sorte d’annuaire de la papauté – indique aussi bien les papes que les antipapes. La période confuse de 1045 à 1048 où se disputaient Benoît IX, Sylvestre III, Grégoire VI, Clément II et Damase II a été résolue en les reconnaissant tous comme légitimes ! L’ «Annuario pontificio» se garde de compter précisément les papes : Bergoglio y apparait comme le 266ème pape.
Je ne suis pas – loin s’en faut ! – un spécialiste de la papauté. J’ai retenu, de son histoire, quelques anecdotes. Celle, par exemple, de la « papesse Jeanne » qui, au IXe siècle, aurait accédé à la papauté en se faisant passer pour un homme. Son pontificat est généralement placé entre 855 et 858. L’imposture aurait été révélée quand elle aurait accouché en public lors d’une procession de la Fête-Dieu. Un rite fantaisiste aurait été instauré pour éviter que cette mésaventure ne se reproduise : lors de l’avènement d’un nouveau pape, un diacre serait chargé de vérifier, au travers d’une chaise percée appelée « sedia stercoraria », la présence des testicules, et s’exclamerait « Duos habet et bene pendentes » (« Il en a deux, et bien pendantes »), ce à quoi le chœur des cardinaux répondrait : « Deo gratias! ».
J’ai retenu aussi les noms de quelques papes qui avaient compris que l’Islam est un danger pour la Chrétienté : le pape Urbain II qui, le 27 novembre 1095, profite d’un concile à Clermont pour lancer un appel aux Chevaliers afin qu’ils partent pour Jérusalem et repoussent les infidèles qui menacent d’abattre l’Empire chrétien d’Orient et multiplient les obstacles aux pèlerinages en Terre Sainte.
Cet appel est l’amorce de ce qu’on appellera plus tard la première croisade.
Ou encore, le pape Alexandre II qui décide, en 1063, l’octroi d’une indulgence spéciale, à quiconque irait lutter contre les Musulmans en Espagne dans sa bulle « Eos qui in Ispaniam ».
Les Chevaliers de France, aquitains, normands, champenois notamment, viennent en nombre se joindre à leurs pairs castillans. C’est en partie grâce à lui qu’Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon chasseront définitivement les Maures de Grenade en 1492, mettant un terme à la « Reconquista ».
J’ai aussi retenu les noms de quelques papes qui ont été des fossoyeurs de la foi. Je pense, par exemple, au pape Pie XI qui, fin décembre 1926, faisait mettre à l’index le quotidien « L’Action Française » et tous les ouvrages de Charles Maurras, pour complaire aux laïcards francs-maçons français puis, le 8 mars 1927, faisaient interdire de sacrements tous les militants de « l’Action Française ». On ne remerciera jamais assez SS Pie XII d’avoir levé cette condamnation inique dès son élection, en 1939.
Pie XI, lui, aura été le meilleur allié… du « Grand Orient de France ».
N’oublions pas Jean XXIII et Paul VI auxquels on doit le concile Vatican II qui visait à «moderniser» les dogmes et à faire une Eglise « plus œcuménique et plus ouverte au monde », commencé le 11 octobre 1962 par Jean XXIII et terminé le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI.
Le résultat tangible du concile Vatican II aura été… la déchristianisation de la France (et de l’Europe). L’abandon du latin, langue universelle de l’Eglise, de la soutane pour les prêtres, et du faste liturgique ont contribué à vider les églises, et à faire de la religion catholique une sorte de protestantisme soft avec ses prêtres en clergyman. Ceci s’est fait, d’abord au profit des sectes, puis de l’Islam, car, aussi vrai qu’un clou chasse l’autre, une religion forte en chasse une autre. « Détruisez la Chrétienté et vous aurez l’Islam » disait déjà Chateaubriand. Nous y sommes, enfin presque !
Et on a l’impression que Bergoglio est là pour donner le coup de grâce à une Église déjà moribonde.
Mardi 21 février, il a ordonné le contrôle direct par Rome de l’autorisation de célébrer la messe en latin, alors qu’elle ne dépendait jusque-là que des évêques. C’est un nouveau tour de vis ! Par un « rescrit » – une ordonnance de l’Eglise catholique signée par le pape lui-même – il impose désormais à tous les prêtres ordonnés après le 16 juin 2021 de demander l’autorisation au Saint-Siège pour pouvoir célébrer la messe tridentine, l’ancien rituel de Saint Pie V, dénommé « messe en latin », abandonné par les curés progressistes après Vatican II. L’objectif est de contrôler encore davantage l’usage de l’ancienne messe, qui avait été libéralisé par un « motu proprio » du pape Benoit XVI en 2005.
Déjà, le 16 juin 2021, un motu proprio « Traditionis custodes » de Bergoglio limitait l’usage de l’ancien missel à l’approbation des évêques de chaque diocèse. Désormais, cette décision appartiendra à Rome et plus précisément au « Dicastère pour le Culte divin et la discipline des sacrements », qui est le ministère du Vatican en charge des questions liturgiques (3).
En clair, l’évêque qui aurait accordé, sous sa responsabilité, l’autorisation de célébrer, selon le rituel ancien, à un prêtre ordonné après le 16 juin 2021, devra « obligatoirement en référer à Rome, qui évaluera, selon les cas » la confirmation ou non de cette autorisation. La création d’une paroisse dédiée à l’usage de cette liturgie ancienne sera soumise à la même règle. Autant dire que la chasse aux « traditionalistes » est ouverte. On se croirait revenu sous la Révolution, quand on traquait les curés « non-jureurs ».
L’Église postconciliaire est confrontée à des problèmes graves : dans une cinquantaine de pays, les Chrétiens sont chassés, martyrisés, massacrés aussi (dans la plupart des cas par l’Islam) ; dans de nombreux pays on ne compte plus les cas de prélats mis en cause pour pédophilie ; en Occident les prêtres défroquent massivement ; les séminaires sont vides et de vieux curés doivent desservir dix ou quinze paroisses, etc…
Tout ceci n’émeut pas Bergoglio. Il semble ne pas avoir d’autres chats à fouetter que de tyranniser le seul courant catholique qui se porte plutôt bien (et qui ne confond pas la Foi en Dieu et les droits de l’homme).
Qui sait si, dans quelques années, quand l’histoire aura repris ses droits, l’ «Annuario pontificio» ne considèrera pas SS Benoît XVI comme le pape en titre et François 1er comme un antipape ?
Je ne comprends pas pourquoi ce pape argentin fait tout ce qu’il faut pour que l’Europe devienne musulmane, mais sa dernière encyclique et son dernier livre sont une déclaration de guerre à l’Occident chrétien. Comment ne pas s’étonner de ses convergences de vue avec les mondialistes ?
Car au final, Soros, Attali, le forum de Davos, le groupe Bilderberg, les GAFA, Ursula von der Leyen, Macron et Bergoglio mènent le même combat !
Éric de Verdelhan
24 février 2023
1)- « Tempête dans un bénitier », chanson de Georges Brassens sortie en 1976. C’est le 14ème et dernier album de Brassens.
2)- En 1976, Robert Beauvais écrivait un petit livre quasi prémonitoire « Nous serons tous des Protestants
3)- Source : « Valeurs actuelles » du 21 février 2023.