Représentation moderne de l’Antigone, d’Anouilh, créée le 4 février 1944
1575 : Naissance de Pierre de Berulle
Cardinal, ministre, diplomate, c’est lui qui fonda, le 11 novembre 1611, l’Oratoire de France, dans le but de restaurer la sainteté du sacerdoce. Il s’agissait, dans son esprit, de créer « une société de prêtres, sans obligation de voeux, où l’on tendra de toutes ses forces à la perfection sacerdotale, pour en exercer toutes les fonctions et pour former à la piété ceux qui y aspirent ».
Parmi les oratoriens « célèbres », on relèvera cependant Louis-Antoine de Saint-Just, Billaud-Varenne (le théoricien de la Terreur), Pétion (Girondin régicide), Joseph Le Bon (le guillotineur d’Arras, prêtre défroqué), et Joseph Fouché le « noyeur-canonneur » de Lyon (qui, lui, ne fut pas prêtre).
Balayée par la Révolution, que certains de ses membres ont si bien servie, la Congrégation fut refondée en 1852, mais dut quitter la France après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, jusqu’en 1920, où elle put de nouveau y exercer ses activités. [Illustration : Pierre de Bérulle, par Philippe de Champaigne].
oratoire
1881 : Naissance de Cavaillé-Coll
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Sur l’un de ses chefs d’œuvre : l’orgue de Saint Sernin, à Toulouse :
basilique-saint-sernine/grandes-orgues/saint-sernin
1941 : Date probable de la Lettre à André Breton, de Saint Exupéry
Ou : quand un vrai patriote éreinte le pseudo-pacifiste d’avant-guerre, qui, avec les siens, dans la gauche antimilitariste et pacifiste, a tout fait pour désarmer ou non-armer la France, préparant ainsi la victoire d’Hitler, et toutes les catastrophes qui en ont découlé, dont ils portent une grande part de la responsabilité.
André Breton n’était pas chrétien, ce qui était son droit le plus strict : mais, lui répond Saint Ex, dans la défaite, alors que Breton est devenu, soudainement, un enragé signataire de manifestes enflammés, « ...l’homme a besoin, non de haine, mais de ferveur... »
Et, à Breton qui parle, maintenant, de guerre, de combat, de résistance, Saint Ex objecte : « …Vous avez usé votre vie à démanteler tout ce dont l’homme pouvait se réclamer pour accepter la mort. Non seulement vous avez lutté contre les armements, l’union, l’esprit de sacrifice, mais vous avez lutté contre la liberté de penser autrement que vous, la fraternité qui domine les opinions particulières, la morale usuelle, l’idée religieuse, l’idée de Patrie, l’idée de Famille, de maison et plus généralement toute idée fondant un Être, quel qu’il soit, dont l’homme puisse se réclamer. Vous êtes partisan fanatique de la destruction de tous ces ensembles. Vous êtes sans doute anti-naziste, mais au titre même où vous êtes anti-chrétien. Et vous êtes moins attaché à lutter contre le nazisme que vous en vous êtes acharné à ruiner les faibles remparts qui s’opposaient encore à lui…« (extrait de la lettre dont vous pouvez consulter l’intégralité en cliquant sur la photo ci dessus).
C’est de tout cela que Saint Ex accuse Breton, et contre tout cela que s’exerce cette « sainte colère » contre tous ceux qui ont passé leur temps à désarmer la France, à coup de « repentance » et d’expiation imposée, de « haine de soi », de haine de son Histoire, de ses Traditions, de ses Racines; et aussi à coup d’ « excommunications et exclusives » à l’égard des mal-pensants.
Texte intégral
Antoine-de-Saint-Exupery-Lettre-a-Andre-Breton
1944 : Première d’Antigone, de Jean Anouilh
Le 4 février 1944 était créée, à Paris, au Théâtre de l’Atelier, l’Antigone de Jean Anouilh.
Tous les professeurs de français (ou presque) vous le diront : Antigone incarne l’esprit de résistance et Créon l’esprit de compromission.
Si vous avez un doute, consultez Wikipédia (?) : « Le personnage d’Antigone est l’allégorie de la Résistance s’opposant aux lois édictées par Créon/Pétain et qu’elle juge iniques. Anouilh s’inspire du geste de Paul Collette, un résistant français, qui avait tiré sur Pierre Laval chef du gouvernement de Vichy, le 27 août 1941. »
Point de vue beaucoup trop caricatural pour être satisfaisant.
Certes, dans la France occupée, l’insoumission de la jeune fille qui dit non à la raison d’Etat de Créon devait rencontrer quelque écho. Mais, ne l’oublions pas, dès la première représentation, on a reproché à Anouilh de défendre l’ordre établi en faisant la part belle à un Créon finalement très humain. C’est peut-être Pierre Vidal-Naquet (préface aux Tragédies de Sophocle, 1973) qui, en rapprochant Créon et Laval, a donné du poids à l’interprétation « résistantialiste ».
Même admiration du personnage d’Antigone chez les « traditionalistes », lesquels, à l’instar de Maurras, vénèrent dans la jeune héroïne la « Vierge-Mère de l’Ordre », en somme une Antigone qui incarnerait la légitimité contre un Créon représentant de la légalité. Conception forcément manichéenne qui a cependant le mérite de situer le débat à un niveau un peu plus élevé. Mais c’est à l’Antigone antique, celle de Sophocle, chez qui le conflit entre la loi humaine (Créon) et la loi divine (Antigone) est le fondement de la tragédie, que se réfère Maurras et non à son avatar contemporain dénué de toute véritable dimension religieuse.
En fait, Anouilh est foncièrement pessimiste et, manifestement, il ne choisit pas entre la lucidité, l’absence d’illusions et le sens des responsabilités de Créon et la jeune fille qui trouve en elle-même, et en elle-même seulement, les motifs de son héroïsme.
Il laisse donc la porte ouverte. Les uns pourront, aujourd’hui comme en 1944, persévérer dans l’image reçue, confortable et politiquement correcte des deux personnages. D’autres éprouveront de l’agacement pour l’entêtement capricieux d’Antigone (icône de tous ces adolescents prétendument « rebelles » qui, comme elle, ont une exigence de bonheur immédiat et que caressent dans le sens du poil des « maîtres » un tantinet démagogues) et de la sympathie pour l’engagement véritablement civique de Créon (cible facile des imbéciles aux mains propres mais qui, comme dirait l’autre, n’ont pas de mains).
Anouilh est aussi l’auteur de « Fables » du plus grand intérêt : dans notre éphéméride du 15 janvier, à propos de la parution de Les Dieux ont soif, nous reprenons la morale de sa Fable « Le loup et la vipère ». « Petits garçons heureux,Hitler ou Robespierre, Combien de pauvres hèresQui seraient morts chez eux »Le mythe d’AntigoneDirectement lié au mythe d’Œdipe (dont Antigone est la fille) le mythe d’Antigone est l’un des plus importants de la mythologie grecque, et fonde une bonne part des bases mêmes de la sagesse et de la philosophie antique.Il n’est donc pas inutile de revenir aux sources de notre héritage culturel, et avant même que d’évoquer l’immensité des ouvertures et des réflexions que nous propose le mythe, qui touchent à l’essentiel, de retrouver et raconter d’abord l’histoire.Nous en donnerons deux versions. La première, assez courte, est proposée par Mario Meunier dans son très beau La légende dorée des Dieux et des Héros (Albin Michel, 400 pages) ; la seconde, beaucoup plus développée, est tirée de Mythes et légendes de la Grèce antique (contés par Eduard Petiska, illustrés par Zdenek Sklenar, Gründ, Paris, 188 pages) :I : Cadmos et Œdipe (Mario Meunier) : Cadmos et Oedipe , Mario Meunier.pdfII : Œdipe et Antigone (Eduard Petiska) : Oedipe et Antigone (Eduard Petiska).pdf 1995 : Première édition de La Folle Journée de Nantes
follejournee