Le général Weygand
Le général Weygand est l'ancien chef d'état-major de Foch en 18. En 1920 il est conseiller du maréchal polonais Pilsudski qui arréte l'armée rouge devant Varsovie. De 1931 à janvier 1935 il occupe de trés hautes et importantes fonctions comme inspecteur général de l'armée et vice président du CSG (conseil supérieur de la guerre). C'est un homme trés marqué "cavalerie" arme dont il est issut.
On lui doit l'amélioration de la motorisation de l'armée française (infanterie transportée en camion) mais surtout la création et la mise en place des fameuses DLM (division légères mécaniques) du corps de cavalerie son arme de "prédilection" et des DC (division de cavalerie) ou voisinent chevaux et machines. Il est visionaire sur certains points comme
les problémes du ravitaillement des unités blindées mais ne fait rien pour y apporter des solutions !! Bien que partisan de la mécanisation "totale" aprés 14-18, sa pensée et ses décisions dix ans plus tard et surtout pendant les cinq ans au CSG ne refléte plus ce même enthousiasme !! Il ne sera donc pas le général qui insuflera un changement et une pensée nouvelle. Juste avant sa retraite en janvier 35 il livre dans une note au Ministre de la guerre ses reflexions et on peut y lire :
"..que soit fixée pour une certaine période, une limite à la motorisation".
Bref on ne donne pas franchement dans une pensée novatrice !!
Le général Weygand est "rappelé au service" le 19 mai 1940 lorsque Gamelin est limogé, il a alors 73 ans. Il a la difficile tâche d'aller aux résultats et à faire face à une situation pour le moins catastrophique.
Il est difficile de juger un homme dans de telles conditions, surtout que Gamelin aurait dit le 15 dans la soirée "Oui, larmée française est battue.".
En effet cette derniére n'a plus de réserve stratégique a lancer dans la bataille pour arréter la percée allemande !! Weygand est certes plus energique que Gamelin mais il va lui aussi trainer et perdre un temps précieux. Nommé le 19 à la tête de l'armée française il passe la journée du 20 mai a rendre des politesses aux politiques et ministres à Paris (les allemands sont à Abbeville). Voulant se faire une idée exacte de la situation sur le terrain (chose louable) il part le 21 au matin pour "le chaudron des flandres" rendre visite au général Billotte et autres chefs alliés, malheureusement ce périple va prendre enormément de temps, il est de retour le 22 vers 15H (que de temps perdu alors que la situation demande
des actions rapides). Le 22 mai devant le conseil de guerre allié Weygand expose son ordre d'opération N°1 qui n'est autre que la directive n°12 que Gamlin a laissé avant son départ !!! C'est tois jours stupidement perdu
et irratrapable. Cet ordre de contre-attaque sur le corridor des blindés allemands sera repoussé le 24 puis le 26 et le 27 ou il est annulé (alors que le 20-21 tout était encore jouable).
Weygand va en fait se satisfaire de sauver l'honneur de l'armée française lors des combats défensifs sur la Somme et sur l'Aisne, il va s'en tirer pas trop mal mais s'en faire de miracle. De facto il cesse de commander à la mi-juin, il n'est plus sur le terrain, il vient d'être nommé Ministre de la Guerre et il ne suit plus les opérations militaires l'armée française n'a plus de tête. Il va jusqu'à dire "... que l'armée française est
actuellement scindée en 3 groupements indépendants, qu'il leur a donné toute initiative et qu'il ne saurait intervenir en la matiére". (Sic !!) A ce stade tout comme Gamelin, Weygand se soustrait à ses responsabilités c'est le moins que l'on puisse dire !!
Il s'oppose à une capitulation mais se rallie à la cause d'un armistice qui "sauvera" une partie de la France. Pour ma part Weygand a aussi sa part de responsabilité dans la défaite française de mai-juin 40 bien qu'il n'en soit pas à l'origine. Il a certes des excuses son âge et la récupération d'une situation critique, mais sa "capacité" de commandement et sa clairvoyance ne peuvent qu'être mises en doute. Il s'agit (pour ma part) d'un général à la réputation surfaite bien qu'ayant certainement essayé, du moins pendant un temps, de faire mieux que son prédécesseur, ce qui n'était pas bien difficile