LA RETRAITE EN CHANTANT
"La retraite"... on ne va parler que de ça cette semaine... Les médias vont nous bassiner sur le courage de Jupiter, qui va "oser présenter" au Parlement un projet rejeté par une majorité de Français. Pour être plus précis, ils seraient 67% hostiles à la retraite à 65 ans, mais ils ne seraient plus "que" 64 % en la fixant à 64 ans...
A ce petit jeu sondagier, on peut finir par trouver un petit équilibre pour le maintien à 62 ans et même imaginer, dans la foulée, une réforme constitutionnelle pour remplacer les 348 sénateurs et les 577 députés par des sondages, organisés par des instituts choisis par Mc Kinsey comme il se doit, avec les commissions qui vont avec...
Pour être sérieux, je voulais juste rappeler quelques vérités en marge de ce débat...
C'est Mitterrand qui, en 1982, dans sa grande bienveillance, a décidé de reculer de 65 à 60 ans l'âge de la retraite avec les fameuses "Lois Auroux" (rien à voir avec Quatennens !). Quand la plupart des pays européens maintenaient le seuil de 65 ans voire même (pour l'Allemagne), le repoussaient à 67 ans ! (*).
Tous les démographes d'Europe avaient alors parfaitement identifié les conséquences financières du vieillissement des populations liés au "baby boom"...
Sauf, sans doute, les démographes français (ce qui en dit long sur les compétences de leurs successeurs actuels). Par charité chrétienne, je ne citerai pas Hervé Le Bras qui s'escrime (en vain) à prouver qu'il n'y a pas de Grand Remplacement. Mais je m'égare un peu...
Il est un autre paramètre, qu'on n'évoquera jamais publiquement, selon la règle bien connue qu'il est imprudent de scier la branche sur laquelle on est (confortablement) assis.
Surtout quand on est membre de l'Énarchie...
Je ne nie pas la nécessité de rééquilibrer, pour l'avenir, les caisses de retraite, actuellement en léger déséquilibre (**). Je ne nie pas non plus la nécessité de revenir (un peu) sur l'âge de la retraite pour tenir compte de l'allongement de la durée de la vie.
Mais, si l'on veut procéder "équitablement", comme on nous le serine, de l'Elysée aux syndicats, il y a un débat qu'on aimerait ouvrir...
Car l'âge de départ à la retraite ne fait pas tout.
Le salaire moyen, autre paramètre essentiel servant de référence au calcul de la retraite, est autre chose, qui a des conséquences financières majeures.
Le salaire moyen est calculé sur les 25 dernières années de travail pour le privé et... sur les 6 derniers mois pour le public !
Oui, oui, vous avez bien lu, chers amis !
Et comme je ne suis pas méchant, je n'évoquerai pas les mutations tardives à des postes juteux (en outre-mer, par exemple) en prévision de la retraite de bienheureux fonctionnaires.
Je ne vise pas ici les fonctionnaires dits "actifs" (j'ignorais qu'il y en avait des "passifs"). Les militaires, gendarmes et forces de l'ordre méritent largement leurs traitements et leurs avantages. Comme le personnel de santé, bien malmené ces derniers temps...
Je pense surtout à ce Mal Français, qui a laissé exagérément proliférer un secteur public, certes nécessaire, mais qu'il faudrait sérieusement enfin songer à réformer et gérer. Chacun sait que le secteur public français et son mille-feuilles administratif est malade, mal réparti, souvent en surnombre, et dominé par des énarques dont la compétence et la nuisance sont souvent inversement proportionnelles à leur utilité...
Vive la République, et surtout... VIVE LA FRANCE !
Minurne-Résistance
9/1/2023
(*) La France a, depuis, maintenu ce record, qu'elle détient encore, en Europe, avec la Slovaquie...
(**) Le déficit actuel est de l'ordre de 10 milliards d'euros, quand la France verse chaque année, à fonds perdus, 42 milliards d'euros à des associations (pour la plupart non reconnues d'utilité publique). Lire l'excellent article de Capital à ce sujet