Éphéméride du 17 décembresamedi 17 décembre 2022Présentation du texte final de la déclaration d’indépendance au Congrès américain (tableau de John Trumbull).
1198 : Création de l’Ordre des Trinitaires
C’est le provençal Jean de Matha, né le 24 juin 1160 à Faucon, près de Barcelonette, qui est à l’origine de la création de cet Ordre : ayant entamé ses études à Marseille, puis à Aix, il les poursuivit à Paris, où il fut encouragé par l’évêque Maurice de Sully lui-même (le « constructeur » de Notre-Dame).
Lors de la célébration de sa première Messe, le 28 janvier 1193, il eut la vision du Christ libérant deux esclaves, un noir et un blanc. D’abord retiré dans la forêt de Cerfroid (dans l’Aisne) avec Félix de Valois et quelques ermites et universitaires il constitua la première Fraternité Trinitaire ; puis il se rendit à Rome pour exposer son projet au Pape Innocent III (avec qui il avait étudié à l’université de Paris).
Le 17 décembre 1198, le pape approuva la règle de l’Ordre de la Très Sainte Trinité pour la rédemption des captifs.
Jean de Matha se mit à parcourir l’Europe pour récolter de grandes sommes d’argent afin de racheter les prisonniers esclaves des musulmans : on a calculé qu’en 1789, plus de 600.000 esclaves avaient été rachetés par les Trinitaires, le plus célèbre d’entre eux étant évidemment Miguel de Cervantès, qui avait passé cinq années dans les geôles d’Alger.
Il faut se souvenir que, jusqu’aux débuts du XIXème siècle, la Méditerranée, surtout dans sa partie sud, était une mer dangereuse, infestée de pirates barbaresques, et que le commerce international en était très affecté. Plusieurs puissances firent des efforts importants et répétés, mais toujours en vain, pour faire cesser cette dangerosité. L’échec le plus cuisant fut celui de Charles Quint, qui, s’il occupa quelques temps quelques villes de la côte n’arriva à aucun résultat durable ni significatif.
Ce fut finalement la France de Charles X qui libéra l’Europe et le monde de ce fléau : après le débarquement des troupes françaises à Sidi Ferruch, et le bombardement du Fort l’Empereur par l’artillerie française, le dey capitula et l’armée française occupa Alger.
Dans un ordre du jour le 5 juillet 1830, le général de Bourmont déclara :
« Vingt-trois jours ont suffi pour la destruction d’un État dont l’existence fatiguait l’Europe depuis trois siècles ». (Éphéméride du 14 juin).
Quant à Jean de Matha, « son » Ordre ayant été approuvé un 17 décembre, c’est également un 17 décembre qu’il mourut, à Rome, à l’âge de 53 ans, en 1213.
La croix des Trinitaires, en latin Ordo Sanctissimae Trinitatis et captivorum : le blanc représente le Père et le rouge l’Esprit saint; le bleu représente à la fois le Christ et la couleur de sa Passion.
trinitairesdefrance 1
trinitairesdefrance 2
1773 : Naissance de Sylvain-Charles Valée
Dans le domaine de l’artillerie, il reste comme celui qui a succédé à Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (voir l’éphéméride du 9 mai) : celui-ci avait créé le remarquable outil militaire – appelé du reste « le Gribeauval… – qui assura leur supériorité aux armées françaises, de Louis XVI jusqu’à la fin de l’Empire; Valée mit au point le non moins remarquable outil qui devait prendre sa suite. Valée fut nommé Pair de France par Charles X le 27 janvier 1830 et, après qu’il se fût emparé de Constantine, durant la Campagne d’Algérie, Louis-Philippe le nomma Gouverneur Général de l’Algérie et le fit Maréchal de France. Ci-dessus, les armes de Sylvain-Charles Valée :
D’azur au pal d’argent accosté de 2 aigles affrontées d’or
fortsteynard / artillerie
1777 : La France reconnaît l’indépendance des États-Unis d’Amérique
Le 4 juillet 1776, les députés des treize provinces des colonies anglaises de l’Amérique du nord se réunirent en congrès à Philadelphie et proclamèrent l’indépendance des provinces anglaises, qui se constituent aussitôt en république fédérative et prennent le nom d’Etats-Unis d’Amérique.
Très vite, les Insurgents envoyèrent trois commissaires à Paris – dont « le bonhomme Franklin » – pour obtenir la conclusion d’un traité avec la France.
Mais Louis XVI hésitait à s’engager dans une grande guerre, qui ne pourrait qu’accroître les difficultés du royaume.
Par ailleurs, ses ministres et conseillers étaient divisés sur le sujet : entre Turgot et Vergennes, par exemple, le désaccord sur « l’Amérique » était total; Turgot ne voulait pas d’une guerre – parce qu’elle aggraverait la situation financière déjà critique du Royaume – et avait déclaré qu’il s’en irait au premier coup de canon…
Vergennes, lui, était d’avis de saisir cette occasion historique d’abaisser l’Angleterre, en la privant de ses riches colonies américaines…
Après avoir longtemps hésité, et des négociations restées secrètes ayant lieu depuis des mois, Louis XVI se rangea finalement, et publiquement, le 17 décembre 1777, à l’avis de Vergennes; le secrétaire du conseil d’État se rendit à l’hôtel des commissaires américain, leur déclarant, par ordre du roi, « qu’après de longues et mûres délibérations sur leurs propositions Sa Majesté avait résolu de reconnaître l’indépendance des États-Unis, de faire avec eux un traité de commerce et d’alliance ».
En 1781, la défaite et la reddition des Anglais à Yorktown marquera la fin de la Guerre d’indépendance (éphéméride du 19 octobre).
Parmi les Treize Colonies, on distinguait quatre colonies du Nord, quatre au Centre et cinq au Sud.
Les colonies du Nord étaient le New Hampshire(1663), le Massachusetts (1620), le Rhode Island (1663) et le Connecticut (1662). Elles étaient majoritairement peuplées de puritains et de dissidents, dont la morale religieuse était rigoureuse et souvent intolérante. L’agriculture y était peu développée au profit du commerce portuaire (mélasse, rhum, esclaves), de l’artisanat (poterie, orfèvrerie) et des activités urbaines (Boston). Ces colonies donnèrent des gouvernements locaux relativement théocratiques.
Les colonies du Centre furent New York (1663), le New Jersey (1663), la Pennsylvanie (1681) et le Delaware (1663). C’est dans ces régions que se développèrent l’agriculture, l’élevage, la pêche et le commerce. C’est dans ces colonies qu’on retrouvait la plus grande diversité ethnique et religieuse et, de ce fait, la plus grande tolérance. La vie politique et économique y était organisée principalement autour de deux pôles urbains: New York et Philadelphie.
Les colonies du Sud étaient le Maryland (1663), la Virginie (1620), les deux Carolines (1663) et la Géorgie (1662). La vie politique et économique était dominée par une aristocratie exploitant des plantations (tabac, maïs et coton) grâce à l’importation d’esclaves à partir de 1618.
vallee-du-ciron /Documents / Ouvrages / Michelant / 1778
1813 : Mort de Parmentier
C’est d’abord, bien sûr, à son rôle dans l’introduction de la pomme de terre en France que l’on pense lorsqu’on évoque Parmentier. En son temps, ce tubercule, venu des Amériques, avait mauvaise réputation, et les gens du peuple refusaient même de le consommer. Parmentier réussit à faire admettre, à une population plus que réticente, que ce tubercule était, non seulement sans danger, mais qu’il permettrait au contraire de lutter sérieusement contre les famines, qui sévissaient encore.
Il est cependant indispensable et juste de dire qu’il fut puissamment aidé, dans son action de promotion (comme on dirait aujourd’hui !…) par Louis XVI et Marie-Antoinette. Ayant bien compris l’intérêt de l’introduction massive de La pomme de terre, Louis XVI alla jusqu’à porter une fleur de ce tubercule à sa boutonnière, et Marie-Antoinette à en parsemer sa chevelure !…
medarus / MedecinsTextes / parmentier
1830 : Naissance de Frédéric Boucheron
boucheron.com
Après avoir son premier magasin au Palis Royal en 1858, à l’âge de 28 ans, il s’installe définitivement Place Vendôme, en 1893.
1912 : Consécration à Nice de la paroisse Russe orthodoxe Saint Nicolas et Sainte Alexandra
A partir du XIXème siècle, un mouvement de voyages et de séjours des membres fortunés de l’aristocratie russe se développa, à Nice en particulier, et sur toute la Côte d’Azur, en général.
Ce mouvement ne fit que s’amplifier, et fut encore accentué avec les horreurs de la révolution bolchévique de 1917…
L’église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra de la rue Longchamp fut consacrée le 12 janvier 1860.
Cinq ans plus tard, le Tsarévitch Nicolas, Grand Duc Héritier mourut à Nice (1865) : on lui construisit une chapelle commémorative – dite « Mausolée impérial – qui fut inaugurée le 24 mars 1868, sur le territoire du cimetière attenant.
Enfin, en décembre 1912 eut lieu la consécration solennelle de la cathédrale, érigée sur le terrain dit « du Mausolée Impérial », en l’honneur de Saint-Nicolas et de Sainte-Alexandra.
saint-nicolas-sainte-alexandra