Éphéméride du 1er décembrejeudi 1 décembre 20221er décembre 2001 : professionnalisation totale de l’Armée française
660 : Mort de Saint Eloi
Evêque de Noyon, il est devenu Ministre des Finances de Dagobert 1er.
Missel de saint Eloi (IXème siècle) – très antique Missel originaire de Corbie (Bibl. Nat., lat. 12051) La fête de St Éloi
1420 : Entrée d’Henri V, roi d’Angleterre, dans Paris
Triste temps : la Guerre de Cent Ans, après des désastres et un spectaculaire redressement français est, de nouveau, vraiment mal repartie : la France est au plus bas; il semble bien que les jeux soient faits et que les Anglais doivent, cette fois, l’emporter.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, La Guerre de Cent ans et les révolutions de Paris. :
« …Le désastre d’Azincourt ne ranima pas la France, elle se dissolvait. Par un autre malheur, les chances de l’avenir reculèrent. En quelques mois, trois dauphins moururent. Seul resta le quatrième fils de Charles VI, un enfant. La longue incapacité du roi fou ne finirait que pour une nouvelle minorité : Henri V pouvait se proclamer roi de France. D’ailleurs les Français se battaient entre eux devant l’ennemi. La reine elle-même, la Bavaroise Isabeau (ci dessus), avait passé au duc de Bourgogne, de plus en plus populaire parce que son parti était celui de la paix à tout prix avec les Anglais. Bientôt les Bourguignons ouvrirent à Jean sans Peur les portes de Paris. [Ci-dessus : Christine de Pisan présente son livre à Isabeau de Bavière] Ce fut une terrible revanche pour les exilés, pour les vaincus des journées cabochiennes qui revinrent avides de vengeance. Des milliers de personnes du parti armagnac avaient été arrêtées : il ne fut pas difficile de réveiller la furie des écorcheurs et de la foule. À deux reprises, des massacres eurent lieu dans les prisons. Étrange ressemblance de ces scènes avec celles de septembre 1792. Plus étrange encore le soin des historiens de ne pas la marquer, comme si la révolution du dix-huitième siècle avait été un phénomène miraculeux ou monstrueux, mais unique et gigantesque, au lieu d’être un épisode à sa place dans la suite de nos crises et de nos renaissances, de nos retours à l’ordre et de nos folies.
Jean sans Peur (ci dessous) finit par rétablir un peu d’ordre dans Paris, mais la France était dans le chaos. La confusion des idées était extrême. Il n’y avait plus de gouvernement. Le duc de Bourgogne tenait en son pouvoir le roi fou, parlait en son nom et avait pour complice la reine Isabeau, l’indifférente et obèse Bavaroise. Le dauphin Charles s’était retiré avec ses partisans au sud de la Loire. Cependant Henri V procédait méthodiquement à la conquête de la France, prenait Rouen et s’installait en Normandie. On reprochait à Jean sans Peur de trahir. Sans doute ne voulut-il pas conclure avec l’Angleterre une paix qui ne pouvait être que honteuse et s’exposer à la protestation du dauphin : l’âme de la résistance nationale se fût réfugiée chez le futur roi. Jean chercha donc à se rapprocher du jeune prince. Deux entrevues eurent lieu. À la seconde, à Montereau, une altercation éclata. Le duc de Bourgogne fut assassiné, ainsi que lui-même jadis avait fait tuer le duc d’Orléans (1419).
Ce nouveau crime politique, commis en présence du dauphin bien que celui-ci ne l’eût pas commandé, précipita la fin du drame. Comme jadis le parti d’Orléans, le parti bourguignon cria vengeance, en appela au pays. Cette vengeance, le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon, l’exerça contre la France. Il la livra à Henri V qui épousa une fille de Charles VI et qui deviendrait roi de France à sa mort, les deux couronnes devant alors être confondues. Ainsi la France était conquise par l’Angleterre, elle perdait son gouvernement national puisque le dauphin Charles, le « soi-disant dauphin » était déchu de ses droits au trône par un document signé de Charles VI privé de ses dernières lueurs de raison.
Dans ces mots « soi-disant dauphin » il y avait une imputation terrible : celle que Charles VII n’était pas le fils de son père. Tel fut le honteux traité de Troyes (20 mai 1420). Plus honteuse l’acceptation de l’Université, du Parlement, de tous les corps constitués de France. La signature de Charles étant nulle, les états généraux consentirent à donner la leur. Paris même, ce fier Paris, acclama Henri V, « moult joyeusement et honorablement reçu ». Henri V s’empressa de prendre possession de la Bastille, du Louvre et de Vincennes. De ces forteresses, un roi étranger commanderait les Parisiens. Voilà ce que les révolutions leur avaient apporté : elles sont la seule cause de cet incroyable abaissement. La misère, la famine étaient telles, à la suite de ces longs désordres, que Paris, après avoir perdu le sens national dans ses disputes, avait perdu la dignité… »
Après son grand-père, le futur Charles V, lui aussi Dauphin quand il quitta Paris aux mains d’Etienne Marcel, le Dauphin Charles – futur Charles VII – est ainsi le deuxième des quatre rois – ou détenteurs de fait du pouvoir royal ou de la légitimité royale – à devoir quitter Paris pour sauver sa vie et son trône, avant d’y revenir en maître, après avoir vaincu les factieux.
Morts à l’étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d’y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos éphémérides :
• pour les rois morts à l’étranger (8 avril) ;
• pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille (11 février) ;
• pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté pour y revenir après avoir dompté les rebelles, (21 mars) ;
• pour les rois assassinés, (30 juillet).
Et, pour en revenir à la Guerre de Cent ans :
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement »
1684 : Création du Régiment de Béarn
Il s’agit de l’un des dix plus anciens régiments de l’armée française.
Au début, ceux-ci n’étaient qu’au nombre de quatre : le Régiment de Picardie, le Régiment de Champagne, le Régiment de Navarre et le Régiment de Piémont. On appelait familièrement ces régiments les « Vieux corps ».
En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix : aux 4 « Vieux corps » initiaux, un cinquième fut d’abord ajouté : le Régiment de Normandie; puis 5 autres régiments : le Régiment de Bourbonnais, le Régiment de Béarn, le Régiment d’Auvergne, le Régiment de Flandre et le Régiment de Guyenne : ces six nouveaux régiments reçurent le surnom de « Petits Vieux ».
Dans notre album Drapeau des Régiments du Royaume de Francevoir la photo « Les plus anciens régiments sont d’infanterie », puis toutes les photos de la Partie 1, dont celle concernant « Le Régiment de Béarn ».
1760 : Naissance de Marie Tussaud
C’est elle qui est la fondatrice du fameux Musée de Cire de Londres.
Très proche de la famille Royale (elle fut invitée à vivre à Versailles…) elle faillit être guillotinée à la Révolution pour sympathies royalistes, et finit par s’exiler en Angleterre.
Elle réalisa les effigies de Louis XVI et de Marie Antoinette (ci dessous, au musée de cire de Londres).
Le Musée Grévin, à Paris, fut crée en 1882 à l’imitation de celui qu’elle avait crée à Londres.
1916 : Assassinat de Charles de Foucauld
…dans son ermitage du Hoggar, construit en 1911 sur le plateau de l’Assekrem, à 2780 m, à 80 km de Tamanrasset dans le sud algérien (ci dessous son ermitage et sa tombe) :
charlesdefoucauld
A ce jour, le Père de Foucauld reste celui qui a le mieux parlé des rapports entre les chrétiens et les musulmans, et de la conversion nécessaire qui devait être proposée aux populations musulmanes :
Lettre du Père de Foucauld à René Bazin
1931 : Ouverture du premier Prisunic, ancêtre du supermarché
C’est sous l’enseigne Prisunic que le groupe Pinault-Printemps-Redoute ouvre un magasin populaire, vendant des articles en grande série, rue Caumartin à Paris.
La « réclame » de l’époque
1986 : Inauguration du Musée d’Orsay
Installé dans l’ancienne gare d’Orsay, ce splendide Musée est consacré aux œuvres (peintures, sculptures, photographies…) des années 1848-1905.
musee-orsay / accueil.html
1986 : René Sédillot publie Le coût de la Révolution française
Comment mieux présenter cet exceptionnel ouvrage ? Voici un document d’archive, rare, voire exceptionnel : sa qualité technique est loin d’être fameuse, mais il date de 1989 ! C’est évidemment son fond qui en constitue l’intérêt, et nous demandons aux auditeurs de passer sur les imperfections techniques évidentes, pour aller à « la substantifique moelle… ». Il s’agit ici d’une conférence prononcée à Marseille, au siège de la Fédération Royaliste Provençale, juste avant les célébrations du bicentenaire de 1989, par un René Sédillot très en forme. On rappellera seulement que René Sédillot fut, pendant de longues années, le directeur de La Vie française, l’un des principaux journaux économiques de l’époque.
Dans son Discours aux Lucs sur Boulogne (l’un de nos Grands Textes), Soljenitsyne explique la malfaisance de toute révolution, de la nôtre en particulier. Il critique ses racines idéologiques elles-mêmes, les illusions des Lumières, la devise de notre République, les « organisateurs rationalistes du bonheur du peuple ».
Il écrit, entre autres :
« …C’est le XXème siècle qui a considérablement terni, aux yeux de l’humanité, l’auréole romantique qui entourait la révolution au XVIIIème. De demi-siècles en siècles, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu’elles ruinent le cours naturel de la vie, qu’elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de mort innombrables, d’une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d’une dégradation durable de la population. Le mot révolution lui-même, du latin revolvere, signifie rouler en arrière, revenir, éprouver à nouveau, rallumer. Dans le meilleur des cas, mettre sens dessus dessous. Bref, une kyrielle de significations peu enviables. De nos jours, si de par le monde on accole au mot révolution l’épithète de « grande », on ne le fait plus qu’avec circonspection et, bien souvent, avec beaucoup d’amertume.
Désormais, nous comprenons toujours mieux que l’effet social que nous désirons si ardemment peut être obtenu par le biais d’un développement évolutif normal, avec infiniment moins de pertes, sans sauvagerie généralisée. II faut savoir améliorer avec patience ce que nous offre chaque aujourd’hui. II serait bien vain d’espérer que la révolution puisse régénérer la nature humaine…. »
Comme en écho à ces propos, René Sédillot se penche, lui, justement, sur le coût de la révolution. Le mot « coût » ne devant bien évidemment pas être pris dans sa seule acception économique.
1990 : Première jonction entre Français et Britanniques sous la Manche
Les derniers centimètres sont programmés le 1er décembre à midi et la poignée de main des foreurs se fait sous l’œil des caméras pour être retransmise en direct.
L’événement se passe dans un tunnel de service à 15,6 km de la France et 22,3 km de l’Angleterre.
Jonction des chantiers français et britannique sous la Manche
2001 : Professionnalisation totale de l’Armée française
C’est la fin d’une conscription vieille de deux siècles, directement héritée de la Révolution et terrible régression civilisationnelle (éphéméride du 23 août).
Aux origines lointaines du Service militaire obligatoire se trouvait d’abord la terrible régression civilisationnelle qu’impliqua la « Levée en masse » de 1793 (voir l’éphéméride du 23 août) puis, cinq ans plus tard, en 1798, l’instauration du Service obligatoire (voir l’éphéméride du 1er décembre)
Les transformations de l’armée française