DEFINITIONS

En explorant les archives de L'Ecole Militaire d'Uriage (1945), j'ai retrouvé un Editorial qui a pour nom "DEFINITIONS". Pour nous c'est l'occasion de constater les transformations qui se sont opérées au fil du temps, remettant en question nos valeurs qui, pourtant, sont immuables. A chacun d'en tirer les enseignements.

Voici les titres:
       - France ;
       - Peuple, populaire ;
       - Nation, national, nationalité, nationalisme;
       - Patrie;
       - Bourgeois, bourgeoisie, embourgeoisement;
       - Tradition;
       - Révolution;
       - Humanisme;
       - Chef;
       - Responsabilité;
       - Désintéressement;
       - Courage;
       - Discipline;
       - Honneur;
       - Enthousiasme;
       - Jeunesse;
       - Humour.

  ( à suivre.)

DEFINITIONS (1) France- Peuple, populaire- Nation, national, nationalité, nationalisme- Patrie- Bourgeois, bourgeoisie, embourgeoisement- Tradition.

DEFINITIONS (2) Révolution- Humanisme- Chef- Responsabilité

DEFINITIONS (3 et fin) Désintéressement- Courage- Discipline- Honneur- Enthousiasme- Jeunesse- Humour.

Je l’ai eu entre les mains. L’école des cadres d’Uriage avait pour but de préparer une élite de la Révolution Nationale. Elle a été ensuite fermée et est devenue l’école des cadres de la Milice. Le responsable était un franco américain,  le capitaine Pierre Louis de La Ney du Vair.  

Ultra conservateur, royaliste,  profondément catholique,  son enseignement gênait Vichy et Darland qui le fit arrêter.  Il rejoindra la Waffen-SS comme correspondant de guerre et sera tué durant un raid aérien.

Je suis allé voir le château où était cette école

Bonsoir Alexderom, merci de me donner l'occasion de pouvoir dénoncer une confusion entretenue au sujet du Chateau d'Uriage. Tout est question de dates et de changement de propriétaires. Je ne suis pas surpris par cette confusion car je l'ai déjà constatée par le passé. Si l'identification de la Milice en ce lieu est vraiment réelle, la succession de l'Ecole Militaire est vraiment passée sous silence. C'est sur ce point qu'il faut s'interroger (à qui profite le crime ?). Pour la crédibilité je précise que mon père, Officier et Résistant, était affecté à cette Ecole, d'où mon intérêt sur le sujet.

(à suivre).

Ancien38 a écrit:

Bonsoir Alexderom, merci de me donner l'occasion de pouvoir dénoncer une confusion entretenue au sujet du Chateau d'Uriage. Tout est question de dates et de changement de propriétaires. Je ne suis pas surpris par cette confusion car je l'ai déjà constatée par le passé. Si l'identification de la Milice en ce lieu est vraiment réelle, la succession de l'Ecole Militaire est vraiment passée sous silence. C'est sur ce point qu'il faut s'interroger (à qui profite le crime ?). Pour la crédibilité je précise que mon père, Officier et Résistant, était affecté à cette Ecole, d'où mon intérêt sur le sujet.

(à suivre).

En effet, la première , l’École des cadres d’Uriage était dirigée par Pierre Dunoyer de Segonzac et devait en théorie préparer une nouvelle élite de la nation, fermée en 1942, le château abrite l’ École des cadres de la milice française dirigée par de la Ney du Vair. Malheureusement, trop de monde confond les deux mais c'est simple, la Milice a été créée le 20’janvier 1943.

Pour ceux qui ne connaissent pas,  DEFINITIONS était l’éditorial après guerre de l’École Militaire d’Uriage,  donc rien à avec la Milice.
Voici le programme de l’École Nationale d’Uriage créée par Dunoyer de Segonzac et qui a fonctionné entre 1940 et 1942 https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1959_num_9_4_403038
A partir de 1943, l’École des cadres de la Milice prend sa place entre 1943 et 1944.
Dans le livre The Red Other Devil, de Pierre Henri du Vair j’ai reporté ceci: (il est écrit en anglais)
Les stages à l'école des cadres de la Milice duraient trois semaines. Chaque session formait une trentaine de chefs miliciens et recevaient une éducation politique pour en faire des élites de la Révolution Nationale.
Outre l'instruction politique, il y avait des cours d'apprentissage  à la lutte antiguérilla., avec bivouacs et chants plutôt royalistes qui commençaient à rendre suspect l'enseignement de du Vair.
Son aide de camp était le lieutenant Jacques Dugé comte de Bernouville.
Du Vair avait eu droit à la couverture de Combats, le journal d'Henriot.


Pierre Cance, bras droit de Darnand considère le comte comme une personnalité trop dangereuse, convaincu d'un putsch royaliste. Le 24 juillet 1943, deux Centaines de Miliciens investissent le château d'Uriage. Du Vair est relevé de la direction de l'école des cadres de la Milice.
Avec une poignée de fidèles, il rejoint le Corps-Francs français de Besson-Rapp, près de Bordeaux.

En parlant de Milice,  j'ai retrouvé ce cliché avec des miliciens à Uriage qui ont une Erma Vollmer EMP 35 des vieux stocks de la Reichswehr probablement.

Bonjour Alexderom, petite correction, l'Editorial ici présenté est un élément des dossiers de "L'AMALGAME" qui était le bulletin de l'Ecole Militaire d'Uriage présentée dans le sujet et non pas un titre à lui tout seul sous le nom "DEFINITIONS".
Voici des précisions sur cette Ecole et son existence.

Merci d'avoir rectifié, je me suis emmêlé les mains sur le clavier Je les avais téléchargé mais je n'ai malheureusement pas eu l’occasion de les lire.

Le temps donné à préparer une telle recherche,
et ensuite à l'éditer, mérite remerciement.

Malheureusement, on ne retient d’Uriage que l’École de la Milice. Celle qui l’a précédée, fondée par Dunoyer de Segonzac était une émanation de Vichy avec l’idée de préparer la revanche. Beaucoup de ses élèves rejoindront le maquis. On les a appelés vichysto-résistants. C'est assez compliqué mais de nos jours et principalement à cause des médias qui ne prennent pas le temps d’étudier ce sujet, la dénomination d’École d’Uriage évoque la Milice.

En recherches sur le web, il semblerait
que google, n'a plus la " richesse " d'information
qu'il avait auparavant. Par contre, ce topic n'en manque pas
sur ce sujet, d'importance.

Maintenant nous pouvons faire le point pour mieux se situer en parlant du Chateau d'Uriage. Chronologiquement il a tout d'abord été une Ecole de cadres de la Milice puis délogé par le Maquis du Grésivaudan (Compagnie commandée par le Capitaine Stéphane (Etienne Poitau) puis ce fut l'installation de l'Ecole Militaire qui nous intéresse. A noter, étrangement, que personne dans les environs n'a mémoire de cette Ecole, sinon de celle des cadres de la Milice. Il faut connaître l'ambiance politique de l'après guerre.
 Revenons à mon sujet "DEFINITIONS". Devant le délitement actuel et l'interprétation fantaisiste des partis politiques, je me suis demandé ce qu'il restait dans l'esprit du soldat d'aujourd'hui afin d'être motivé. C'est pourquoi je me suis référé à des documents que j'ai, dont celui-ci qui reprend le vocabulaire de l'époque avec ses définitions. Patrie, Nation etc . . . . Le but est donc, pour le lecteur, de se saisir d'un terme et de comparer ce qu'il est devenu par rapport à la définition initiale. Sans aucun doute il s'en suivra une série de questionnements dont l'intérêt n'est pas négligeable.

Je viens de relire l'ensemble et, pour avoir la certitude que le lecteur ait bien situé de quelle Ecole Militaire je parle je récapitule, dans le temps, les différents locataires du Châteaud'Uriage:
 - Avant la Milice il s'agissait d'une Ecole de cadres fondée par Dunoyer de Segonzac;
 - Puis ce fut la Milice délogée par les Résistants (Cne Stéphane - Etienne Poitau);
 - En 1945 naissance de l'Ecole Militaire d'Uriage dont il est sujet dans mes propos. Pour bien       
   comprendre il faut ignorer (laisser de côté) tout ce qui est rapporté sur le Château d'Uriage avant 
   1945.
   Je ne peux pas en faire plus pour présenter l'Ecole des Cadres issue de la Résistance en 1945.     
   Preuve que ce Château d'Uriage représente plusieurs volontés complètement indépendantes l'une
   des autres. C'est ce que l'on appelle "une belle confusion !" compromettante pour l'image des Résistants (Surtout lorsqu' on est
   le fils d'un Cadre de cette Ecole.)

Au sujet de la "belle confusion".... 

L'âme est un petit monde, où les idées distinctes sont une représentation de Dieu et où les confuses sont une représentation de l'univers. Leibniz

Quelle est la théorie de Leibniz ?


La philosophie de Leibniz repose sur un principe : rien n'est sans raison. Nous vivons dans un monde dont l'harmonie a été préétablie par un Dieu capable de tout calculer puisqu'il est omniscient. Et parce que Dieu est parfaitement bienveillant, il n'a fait exister que le meilleur des mondes possibles.

Bonjour GOMER, je ne pense pas qu'il faille aller si loin pour définir le sens de cette "belle confusion" qui nous intéresse. Je viens de trouver la justification par témoignage de l'élimination de la Milice locataire du Château d'Uriage par la Résistance. Extrait du livre "NAISSANCE- 1940 COMBAT- 1944 VICTOIRE . . . . des MAQUIS DU GRESIVAUDAN" :
. . . Le rythme de l'entraînement s'accélère de concert avec les autres unités A.S. et d'éléments F.T.P. : embuscades et coups de mains aussi bien dans la vallée que dans les lieux où peuvent être récupérés des vêtements, des armes, des munitions, car les parachutages dans le Grésivaudan furent négligeables. Le Capitaine STEPHANE tient ce langage : "Hors des latges vallées, la supériorité de l'ennemi n'(existe plus. C'est nous qui lui sommes supérieurs à condition d'avoir du souffle, des jambes et une parfaite connaissance de la montagne", et les hommes arrivent à connaître mieux Belledonne que les gens de la région.
. . . Le 6 Juin au matin, le débarquement allié en Normandie, attendu depuis de longs mois, est confirmé par les différentes radios. Son annonce est accueillie avec joie mais aussi avec gravité. C'est la première fois qu'ordre est donné officiellement de passer à l'attaque. Le moment est venu pour "STEPHANE" de montrer l'exactitude de ses affirmations. Pour la première opération importante, il voulait un "succès indiscutable". Il choisit comme objectif le Centre-Ecole de la Milice à St Martin d'Uriage, installé dans le château à proximité d'un cantonnement allemand disposant d'un effectif sept fois supérieur à la Compagnie.

(à suivre)

. . . Le 9 Juin à la nuit, deux sections encerclent le village pour assurer la protection face à la garnison allemande Les trois groupes restants convergent vers la mairie, où se trouve le poste de garde. Une patrouille de miliciens donne l'alerte et tire à balles traçantes. "Ne tirez pas, nous sommes des amis", crient en Allemand les Yougoslaves du 6ème groupe (Sergent Géo l'Alsacien), et ils se ruent à l'assaut car les miliciens surpris ont suspendu leurs tirs. Fouille du village dans les maisons soigneusement repérées qu'habitent les miliciens. Tous les ordres, commandements, sommations sont faits en Allemand. La destruction de la villa du Chef Giaume est suspendue en raison de la présence de sa femme et de ses enfants. Le Chef Benezit refuse de se rendre; il est abattu au moment où il tirait avec sa mitraillette. Un autre est blessé mortellement. Les miliciens du Château se sont barricadés avec femmes et enfants.
. . . Dans la nuit du 11 au 12 Juin, une patrouille tourne autour du Château d'Uriage, passe à portée de grenades du poste de garde, la sentinelle se replie. Une grenade est lancée  sans résultat. Les miliciens restent enfermés et mettent les otages dans la cour pour se couvrir.
. . . Respectueux des conventions de Genève, "STEPHANE" interdit formellement de maltraiter les douze prisonniers miliciens et même de les injurier. Les différents accrochages avec la Milice ont des répercussions immédiates; parmi les prisonniers, les fils de trois personnalités importantes du Gouvernement de VICHY. Les Chefs Miliciens demandent à prendre contact avec St Martin d'Uriage, pour un échange avec nos camarades emprisonnés au Château et la libération de vingt-deux personnes du village prises en otage le lendemain de l'attaque.

(à suivre)

Contact est pris également avec l'Adjudant Pitche qui, dans une lettre datée du 16 Juin, fait état d'un premier contact entre la Milice et "STEPHANE" et mentionne les conditions exigées par le Chef GIAUME, Commandant du Cedntre Ecole.
   Ces contacts seront interrompus par la suite, mais la personnalité du Capitaine STEPHANE avait fortement impressionné les Chefs Miliciens, anciens officiers de l'Armée Française devenus renégats, et permettront d'éviter d'autres actions de la Milice dans le Grésivaudan.
   Les otages de St Martin d'Uriage auront la vie sauve grâce à la persévérance de l'Abbé Martel, ainsi que de la famille MOUNIER et d'une dizaine de personnalités grenobloises. Pitche sera ensuite dans la L.VF. et "Tout Petit" réussira à s'évader dans des conditions difficiles. Un chef milicien sera fusillé au Pré de l'Arc en représailles des exactions commises par la Milice à Voreppe, après avertissement du Commandant F.F.I.. Après la Libération, entre deux combats, STEPHANE se rendra au procès comme témoin à décharge pour ces soldats perdus et demandera de les affecter à sa Compagnie s'ils n'ont pas de "sang sur les mains". "Vaincre, écrira plus tard STEPHANE, ce n'est pas détruire mais convaincre, c'est transformer l'adversaire en auxiliaire et non en charogne. Un pays ravagé, les hommes massacrés, quelle défaite pour un vainqueur".
  Le 17 Juin, le chef départemental F.F.I. Bastide- Commandant Le Ray - donne l'ordre de rayonner dans toute l'Isère, d'attaquer convois et postes isolés, d'entraîner avec eux les autres maquis : en un mot, de propager la guerilla que la Compagnie est seule à pratiquer.
                                             
                                                                          FIN
  Par cet extrait je viens de montrer l'ambiance dans laquelle s'est déroulée la fin de l"'Ecole Militaire d'Uriage" version Milice. S'en est suivie la création de l'"Ecole Militaire d'Uriage" de l'Armée Française commandée par le Colonel DE VIRIEU et objet central de mon sujet.
  Je viens d'apporter la preuve que notre vision de la réalité en tant qu'Anciens Militaires est très éloignée de celle des "Politiques", surtout lorsque celle-ci est manipulée par les Communistes. Ne pas oublier qu'ici nous sommes à deux pas du Vercors qui, dans le même temps a vécu un véritable massacre par la faute de "Certains".
  Je me suis particulièrement intéressé au personnage "STEPHANE" qui, par sa personnalité, aurait très bien pu être "Parachutiste", mais cette spécialité n'en était qu'à ses débuts. Il avait l'Esprit "Chasseurs" qui est à l'égal de l'Esprit "Paras".

Un extrait qui nous permet d'avoir un regard sur le "maquis" et ses règles d'emploi pendant l'occupation allemande : " Pendant deux ans, la compagnie du capitaine Stéphane multiplie "coups de main" et "embuscades", changeant constamment de campement et s'éloignant des villages pour éviter les représailles allemandes". Il s'agit d'actions commandos dans la discrétion afin de tenir la population à l'écart. Il faut rappeler que la France était occupée après l'échec des combats. L'idée de résister n'était pas dans l'esprit de tous les Français dont une bonne partie était pétainiste. "La Résistance s'est créée avec l'espoir de motiver la majorité des Français. N'était-ce pas une "Utopie" Heureusement, la suite des événements nous a évité d'y apporter une réponse.
On peut se demander ce que serait devenue la France sans une intervention extérieure?