HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG

Sujet: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Sam Oct 29 2022, 18:59

HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG

Brigitte FRIANG

Décédée le 6 mars 2011 à l'âge de 87 ans, cette femme hors du commun s'est engagée à 19 ans dans la Résistance en 43. Arrêtée en 44, elle est déportée à Ravensbruck et s'évade en 1945.

Première femme correspondante de guerre, brevetée parachutiste militaire, elle couvre tous les conflits, de l'Indochine à la guerre des Six Jours. Elle est larguée plusieurs fois avec les bataillons parachutistes d'Indochine.

Titulaire des plus hautes décorations militaires - Grand Officier de la Légion d'Honneur, Rosette de la Résistance, Croix de guerre 39/45 et des TOE - elle a publié de nombreux ouvrages mais en particulier "les Fleurs du Ciel" où elle rend un vibrant hommage aux soldats français combattant loin de chez eux, considérés par certains politiques comme des mercenaires menant une sale guerre et par un grand nombre d'autres comme représentants le symbole de toutes les vertus militaires.

L 'honneur, c'est la vérité" avait-elle coutume de dire et la vérité elle l'a toujours énoncée. Dans son ouvrage « Les Fleurs du ciel », pratiquement introuvable de nos jours, elle présente d'une façon vivante et authentique, les faits qui se sont déroulés sous ses yeux, au contact de la troupe et des cadres. Abordant tous les aspects terre à terre de cette guerre, faisant parler des témoins de qualité et de tous les grades, elle nous livre un témoignage de valeur. Le court extrait qui suit ne laissera pas indifférents les anciens du Corps Expéditionnaire Français d'Extrême Orient, et ceux qui continuent à perpétuer leur mémoire.

« A travers ma vie de correspondante de guerre, j'ai tenté de montrer l'homme combattant en Indochine. Le soldat est-il si différent du civil ? Quelle que soit la cause pour laquelle l'on se batte, l'offrande de sa vie ne reste-t-elle pas le plus grand sacrifice de l'homme ?

Bien entendu, ce sont des combattants dont je parle et aussi des hommes qui, sans offrir leur vie vingt-sept mois durant, dans la rizière, poursuivaient dans certains bureaux une forme de guerre très efficace: Je ne fais pas allusion aux inévitables planqués d'états-majors pléthoriques. Au cours de mon séjour en Indochine, j'ai vu des choses que j'ai détestées, d'autres que j'ai aimées.

J'ai été parfois écœurée, parfois touchée.......

Mais combien ai-je aimé la rage des parachutistes quand on leur interdisait de forcer une défense ennemie. Comme j'ai aimé la joie et l'excitation de ces garçons magnifiques, lorsqu'on annonçait une belle opération aéroportée.

Comme j'ai aimé ces hommes qui, souvent sans expérience, se faisaient parachuter dans ce trou sans retour qu'était devenu Dien-Bien-Phu, pour l'honneur du drapeau français, par solidarité de combattants, d'arme, par dignité humaine.

J'ai aimé aussi la chaude camaraderie dont me comblaient les combattants, les nuits d'opération, sur les pitons Thaïs.....les rires de joie des parachutistes vietnamiens à mon arrivée aux camions qui allaient nous emmener.

J'ai été touchée ... par le large sourire des goumiers qui me lançaient sur les pistes du Laos « Ça va Madame Parachute ? » Par la fraternité spontanée d'hommes, faite de délicatesse, même au cœur des plus rudes....

Pour mon dîner de réveillon, un lieutenant parachutiste - mort comme tant d'autres à Dien-Bien-Phu - me chauffera une tasse de café, sur un bout de bougie, à l'abri de ses mains, dans la nuit humide des montagnes laotiennes....

J'ai aimé que des hommes puissent se battre et mourir pour une cause qui n'était pas souvent la leur, qu'ils ne comprenaient que fort mal. Et se battre bien, avec feu et jeunesse, simplement parce que cela faisait partie de leur métier.

Plus que pour toute autre raison, je suis partie pour l'Indochine dans l'espoir d'y trouver des français qui savaient encore par dignité humaine, en accord avec leur pensée, leurs convictions, ou, simplement, avec les exigences de leur métier, de leur uniforme, se jeter dans le grand jeu et mourir.

Des êtres qui ne craignaient pas de voir s'ouvrir devant eux l'heure de vérité, celle où l’homme opte pour la grande dignité de son nom d'homme. J'en ai trouvé. »

Nul doute que par ces quelques lignes, l'hommage éloquent de cette femme hors du commun fera chaud au cœur de certains Anciens et apprendra aux plus jeunes l'état d'esprit animant nombre de ces combattants d'élite d'Indochine.

Brigitte arrive à Dien dans le cadre de Castor 20 novembre 53

Un complément d'informations.

Brigitte FRIANG

Elle part en Indochine où elle accompagne les commandos de parachutistes en opération (elle obtient son brevet de saut militaire), et se rend notamment dans le camp retranché de Diên Biên Phu dans l’attente d’une bataille décisive avec les forces du Việt Minh, mais ne peut assister à la phase finale en raison de son identité de femme. Elle raconte son expérience dans Les Fleurs du ciel (1955).

« Brigitte Friang avait sauté sur Diên Biên Phu en novembre 1953, avec le 5ème bataillon parachutiste vietnamien lors de l’opération « Castor ».

Elle a effectué 6 sauts opérationnels dont celui de Tu Le avec le bataillon Bigeard

Comme certains l’ayant connue là-bas l’ont écrit, bien que petite par la taille, elle fut l’une des grandes dames de l’Indo, ô combien respectée dans le CEFEO ! ». Elle accompagnera le bataillon Bréchignac (II/1 RCP) le 23 11 dans sa mission de prise de contact avec les éléments thaï se repliant de Lai Cau.

A Hanoï, le 14 mars 1954, au lendemain de la 1ère attaque qui avait vu la disparition de Béatrice, elle demanda de sauter avec les bataillons de paras de renfort, sans succès.

Attaché au SPI (Service Presse Information), ses articles sortiront dans des publications « civiles » Samedi soir, le Parisien libéré, Indochine Sud-Est asiatique

Brigitte FRIANG

Une patrouille de chasseurs-bombardiers Bearcat est intervenue de nuit sur les crêtes alentour Dien Bien Phu qu’occupent déjà quatre divisions vietminh. Mais la piste d’atterrissage est encore intacte. Le commandant Jacques Guérin (à gauche) un de ses camarades de réseau de la résistance, fait à Brigitte Friang, avec le capitaine Claude Payen, son rapport non-officiel de mission (Photo Daniel Camus) [Brigitte Friang, 1979. Regarde-toi qui meurs, Page 130]

Brigitte FRIANG

La journaliste Brigitte Friang à Dien Bien Phu lors de l’opération Castor, 21 novembre 1953 (collection Mauchamp / Mémorial Indochine 1945 – 1954 page 165)

Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Sam Oct 29 2022, 19:19

Madame

A Diên Biên Phû

Quelle grande dame, une héroïne de la résistance, déportée à Ravensbrück.
L’histoire de son arrestation

Un extrait de l’interview

mars 1944.: l’arrestation ?
Je suis arrêtée, oui. Mon rendez-vous avait été légèrement donné. En plein Paris, j’avais rendez-vous avec un agent de liaison. Il n’est pas venu parce qu’il avait été arrêté la veille et il avait un peu parlé. Il avait donné mon rendez-vous. J’ai été arrêtée au Trocadéro, avenue Albert de Mun, j’ai habité là juste après la guerre, le seul immeuble habitable avenue Albert de Mun, il faut que je tombe dessus ! La concierge se souvenait très bien de moi.

Et vous partez en déportation ?

D’abord, d’abord à l’hôpital de la Pitié parce que comme Je n’étais pas d’accord pour me faire arrêter, que j’avais très peur de parler surtout. Je connaissais tous les noms des, je connaissais tous les terrains, j’avais une mémoire que je n’ai plus du tout maintenant. Heureusement à l’époque j’avais une bonne mémoire, je connaissais tous les terrains d’atterrissage, de parachutage, je connaissais les vrais noms de beaucoup d’agents parce que je les avais envoyés par code à Londres pour les faire immatriculer. Donc je ne voulais pas parler et j’avais peur de parler.
D’ailleurs j’avais toujours dit à mon patron, « ils peuvent faire n’importe quoi, je me tairai, mais si, ils m’arrachent les ongles, je parle, je vous promets que je parle ». Une terreur de l’arrachage des ongles qu’ils ont fait à plusieurs reprises d’ailleurs. Donc j’ai essayé de me faire tuer et ils m’ont tiré dedans, et ben y’a une balle qui m’a traversée sous la hanche, qui est sortie… enfin au-dessus de la vessie. Du 9mm, c’est gros, c’est gros le 9mm ! Ils m’ont mise au pavillon Charles Quentin de l’hôpital de la Pitié qui était réservé aux, aux terroristes. J’étais une terroriste ! Mes camarades ont essayé de me faire sortir. Malheureusement, la veille… les rondes autour du pavillon Charles Quentin avaient été bouleversées et mes camarades sont tombés sur les, sur les Allemands, si bien que l’opération a raté. On m’a envoyée à Fresnes et puis bon les interrogatoires de la rue des Saussaies, c’était très désagréable parce qu’il fallait descendre les six étages, à pied, ça les amusait beaucoup les Allemands. Remarquez, je n’ai pas été torturée hein. J’ai été battue mais pas torturée, ce qui n’est pas du tout la même chose, parce qu’au bout de quelque temps, vous ne sentez plus rien. Moi, quand ils venaient m’interroger dans ma cellule à l’hôpital de la Pitié, au pavillon Charles Quentin, à force de taper, comme j’étais dans un lit, ils tapaient d’un côté, ma tête allait taper contre le mur, elle revenait, ils tapaient, ma tête allait taper contre le mur et ils retapaient. Au bout de quelques minutes, on ne sent plus rien, je vous assure. Et je me disais « mes cocos, vous pouvez taper, moi je ne sens plus rien du tout ». Et ils m’ont envoyée à Fresnes où ça a été un peu difficile mais je n’ai pas été torturée, je le signale parce que maintenant, dès qu’on reçoit une gifle, on dit qu’on est torturé, bon, j’en ai reçu plus d’une et quelques coups de poing pour briser quelques dents, enfin bon il y a des appareils !
Nous avons été rachetés à la Gestapo. Il y a eu un contact, une des sœurs du gars qui m’avait dénoncée d’ailleurs, qui était une fille épatante qui est morte maintenant, avait été… elle s’était fourrée dans, à la Gestapo pendant… et était rentrée et avait, enfin ils avaient négocié, nous avons, ça a coûté très cher à Londres, nous avons été rachetés, Yeo, l’envoyé de Churchill, le Lapin blanc, Yeo-Thomas, les 2 secrétaires de notre équivalent sur l’Est et moi, nous avons été rachetés… un Constable, un Murillo, je ne sais plus encore l’autre et beaucoup d’argent. J’ai coûté très cher à l’État français !
On n’a pas été fusillé parce qu’ils voulaient nous fusiller, on pensait qu’on allait être fusillé donc on a été déporté mais personne ne savait ce que c’était que la déportation à ce moment-là. Quand je suis rentrée de déportation, puisque je suis là, je suis quand même rentrée de déportation, mon patron a débarqué chez mes parents à Passy et la première chose qu’il m’a dite « je vous demande pardon de vous avoir… vous empêchez d’être fusillé » et je lui avais répondu « je ne vous le pardonnerai jamais ». Et effectivement à ce moment-là, j’avais aucune intention de lui pardonner, j’aurai préféré dix fois être fusillée plutôt qu’être déportée. Enfin ça, il ne le savait pas, personne ne savait.

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier

Bonjour tout le monde
Merci ALEX pour ce petit complément d'info sur Brigitte Friang, tout est bon pour compléter notre Grand sujet sur le 70è anniversaire sur DBP.

Hier, j'ai passé mon 1er mai à transférer dans ce sujet à venir et en chantier à l'heure actuelle, des documents, il me reste encore des documents à transférer à cette suite mais avec les graphiques c'est un peu compliqué pour moi, alors ne t'étonne pas si ça te semble incomplet, mais ça vient tout doucement.

Relis déjà en attendant ce qui à sur le forum pour t'éviter des recherches inutiles et de te faire une idée pour organiser la présentation définitif sur le sujet, pour ma part, je souhaiterai avoir l'avis de JP qui me semble être un arbitre pas "trop" mauvais et avoir, un "arbitrage" neutre, JP l'a encore prouvé dans un autre sujet qq peu épique.... HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 373769

et son arbitrage était plein de bon sens HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 1502460398

Mon René ,

Merci pour ton excellent boulot de recherche car ce n'est pas évident .

Prends ton temps et ne te casses pas la tête , car je sais que tu as toi aussi , des probs de vue .

Pour le reste ................. HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 367768

...............que dire :

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Sicut-Aquila

HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

Commandoair40 a écrit:: Mon René ,

Merci pour ton excellent boulot de recherche car ce n'est pas évident .

Prends ton temps et ne te casses pas la tête , car je sais que tu as toi aussi , des probs de vue .

Pour le reste ................. ...............que dire :

J'ai un avis à vous donner : toutes les fois que vous voudrez parler, taisez-vous !
Maréchal de Turenne
A un officier bavard HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 1502460398

Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Ven Oct 27 2023, 21:38

J'ai visionné une vidéo de l'ECPAD que d'ailleurs Homer a posté sur l'opération Castor où l'on voit cette grande dame replier son parachute lorsqu'elle arrive à Dien Bien Phu avec le 5e BPVN. Une race de reporter qui n'existe plus

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Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Sam Nov 04 2023, 10:53

Regarde-toi qui meurs par Friang

Brigitte Friang

EAN : SIE136513_321

ROBERT LAFFONT (15/01/1971)

Résumé :

Brigitte Friang est aujourd'hui un grand reporter de réputation internationale.

La guerre, elle l'a connue de près dès 1943 lorsque, âgée de 19 ans, elle interrompt ses études de médecine pour entrer dans la Résistance.

En 1944, son réseau est démantelé et elle est arrêtée par la Gestapo après avoir été grièvement blessée. Malgré ses souffrances et la torture, elle ne parle pas. Elle est alors déportée à Ravensbrück.

Grâce à une force morale que n'entament ni la misère physique, ni les coups, ni, les menaces de mort, elle résiste à tout et d'abord aux tortionnaires nazis devant lesquels jamais elle ne consentira à

s'humilier.

C'est cette fierté intraitable, autant que l'espoir de la liberté prochaine, qui la soutiendra et l'aidera à galvaniser ses compagnes durant la marche à la mort qui jette les déportés sur les routes à l'approche des Alliés.

C'est elle qu'André Malraux a mise en scène dans le chapitre de ses Antimémoires consacré à la déportation. Sa conduite valut à Brigitte Friang de devenir, à titre militaire, le plus jeune Chevalier de la Légion d'Honneur.

Ce livre a obtenu le Prix des Maisons de la Presse en 1971.

Source : J'ai Lu

CRITIQUES, ANALYSES ET AVIS (2) AJOUTER UNE CRITIQUE

22 mars 2015

Difficile de résumer ce livre : seulement dire qu'il devrait être lu par le plus grand nombre. Pour la valeur du témoignage.

Brigitte Friang nous livre un récit en trois parties : la première sur son action de résistante et sa déportation à Ravensbrück, la seconde sur ses reportages pendant la guerre d'Indochine et la troisième, que je vois distincte mais quand même très liée à la seconde, sur son travail de journaliste pendant la guerre du Vietnam.

Le tout s'articule autour de l'Humain : son courage, sa lâcheté, son abnégation, sa cruauté, l'acceptation du destin, sa souffrance, les choix difficiles , l'amitié, la trahison et la mort comme compagnon de route.

On ne peut qu'être respectueux devant cette femme qui ,toute sa vie, a refusé d'abdiquer et s'est tenue tête haute devant ceux qui voulait la lui faire baisser. C'est un livre sur ce qui fait la grandeur d'un être humain.

Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Sam Nov 04 2023, 12:51

Une très grande dame qui mérite le plus profond respect.

Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Sam Nov 04 2023, 19:39

Merci pour ce rappel. Je pense l'acheter dans le courant de l'année prochaine.

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Sujet: Re: HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG Dim Nov 05 2023, 07:16

Alexderome a écrit:: Merci pour ce rappel. Je pense l'acheter dans le courant de l'année prochaine.

Bonjour Alex,

Tu dois avoir une liste cadeaux pour Noël très importante, entre un nouveau ordi, le livre de Brigitte, les cdx pour ton épouse et tes enfants et autres.... HOMMAGE A BRIGITTE FRIANG 373769

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