Paras, bérets bleus, verts et rouges, tous unis !
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 TEMOIGNAGES

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MessageSujet: TEMOIGNAGES   TEMOIGNAGES Icon_minitimeSam Sep 27 2008, 19:59

"[size=32]
GÉNÉRAL DROUIN
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*
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LA CAPTIVITÉ APRES DIEN BIEN PHU
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La capture
Nous sommes le 7 Mai 1954.
Il est 17 heures 30. Par les écoutes radio des réseaux viets nous savons que Giap a fixé 18 heures pour l'assaut final qui doit emporter les dernières résistances
Les ordres qui ont été diffusés à tous sont :
A 18 heures plus personne ne doit tirer. Auparavant détruire les armes, les postes radio et les archives. Pas de drapeaux blancs. Ce n'est pas une reddition, mais l’arrêt des combats.
Du reste que pouvait-on faire d'autre ?
Dans la nuit du 6 au 7 les Viets ont submergé toute la rive Est de la Nam Yom. Ils tirent a vue directe sur les P.C. (ce n'est pas grave), sur les dépôts de munitions quasi vides, sur les artilleurs. Au centre de résistance principal il reste quelques obus de 105, mais toutes les pièces sont hors service. A Isabelle, au sud, il reste trois obusiers en état de tir, mais plus de munitions.
Hanoï a demandé des contre-attaques pour reprendre les P.A. qui bordent au plus près la rivière à l'est. Mais avec quoi ? Il n'y a même plus de secrétaires dans les P.C. Alors toute la journée nous avons droit à un festival aérien invraisemblable Tous les moyens que nous avons vainement réclamés depuis deux mois pour essayer de faire lâcher prise aux Viets nous sont brusquement accordés sans que nous n'ayons rien demandé et alors que tout ce carrousel ne sert plus à rien.
Depuis le matin on a envisagé de faire une percée vers le sud-ouest avec tous les hommes valides. mais les uns après les autres les commandants de bataillon ont rendu compte que leurs effectifs valides étaient ridicules et que leurs hommes étaient trop épuisés pour tenter quoique ce soit.
L'idée est abandonnée.
A 17 heures 30 tous les avions sont partis et les Viets déferlent pendant que le silence s'établit sur l'ensemble de la position.
Une demi-heure plus tard les files de prisonniers, valides ou blessés, commencent à s'engager sur la R.P.41, pour le mois de marche, qui à raison de 30 km par nuit en moyenne, nous verra rejoindre la frontière de Chine et les camps.
A la hauteur des Dominique, premier tri.
Les officiers sont séparés de leurs hommes. On piétine longuement. Un commandant viet sort d'un P.C. souterrain et met à part le Général de Castries qui me donne l'ordre de ne pas le quitter, le Viet ne proteste pas, trois ou quatre colonels dont le chef d’État Major et le Colonel Vaillant commandant de l'Artillerie. Il réclame longuement le Colonel Langlais et le Commandant Bigeard, sans succès.
La nuit tombe.
Notre petit groupe, escorté par une section de Bo-doï se met en route. Au bout d'une heure on quitte la R.P.41 pour un sentier qui s'en va vers le Nord. Encore une heure de marche et nous découvrons que notre destination est le P.C. de Giap.
Seul le Général de Castries est introduit dans l'abri.
Les autres attendent dehors, somnolent ou admirent la vue magnifique sur nos positions qu'avait notre adversaire. Nous situons ce P.C. à environ deux kilomètres au Nord de la position de Béatrice, le C.R. du 3/13e DBLE tombé la première nuit de l'attaque.
Le colloque des chefs dure à peu près deux heures.
Puis on repart vers la R.P. 41 où notre chef d'escorte arrête d'autorité un camion chinois qui a l'air de remonter à vide.
On embarque.
Ma montre indique deux heures du matin. Ça roule doucement. On remonte des colonnes de prisonniers et des compagnies de Bo-doï étroitement imbriquées.
Au petit jour arrêt.
On fait 1500 m environ sur une petite piste qui mène à trois ou quatre paillotes. L'une est occupée par trois ou quatre officiers capturés la nuit du 6 au 7. Nous sommes répartis dans deux autres paillotes et autorisés à dormir. En fin de matinée, travaux de propreté, bol de riz et interrogatoire par le chef du 2ème bureau viet. C'est le fils d'un mandarin resté fidèle à la France, puis au Gouvernement légal.
En fin d'après midi départ pour le camp de regroupement des officiers, de l'autre coté de la colline où nous retrouvons tous nos camarades. Le camp est à 40 kilomètres de Dien Bien Phu, ou peu s'en faut. Ce devait être une halte pour les troupes viets avant d’être engagées dans les combats ou pour les coolies qui assuraient le ravitaillement. Il y a là de très longs abris en feuillage qui mettent à peu près à l'abri de la pluie.
La deuxième nuit, vers 22 heures, au milieu du premier sommeil, alerte. Un gradé viet escorté de six Bo-doï, le doigt sur la détente du P.M., agite une lanterne et une liste de cinq ou six noms.
J'en suis.
Les camarades réveillés font une tête d'enterrement. Ils sont persuadés, et l'avoueront plus tard que nous allons être fusillés. Pour ma part je me demande seulement quelle lubie peut bien les prendre en pleine nuit. On retraverse la colline, le petit camp de la veille, la rivière des ablutions et on s’arrête au milieu d'une grande clairière d'herbe à éléphants.
- Attendez là, dit le gradé.
Il fait froid et il bruine. Serrés les uns contre les autres on somnole, mal, jusqu'au petit matin. Arrive alors un responsable qui sait où nous allons, et une nouvelle escorte.
En route.
On traverse d'abord une batterie de mitrailleuses antiaériennes servie par des Chinois. Puis on prend une piste de ravitaillement des troupes qui assiégeaient Dien Bien Phu. Entièrement sous bois avec un platelage en lattes de bambous fixées au sol aux deux extrémités. Une seule voie de roulement mais avec des garages assez rapprochés, utilisable en tous temps et parfaitement invisible d'avion.
Du beau travail.
Très vite nous constatons qu'on nous ramène à Dien Bien Phu. A la tombée de la nuit nous sommes dans la zone d'attente des bataillons qui ont donné l'assaut. Là aussi du beau travail, des tranchées profondes de deux mètres, excavées de chaque coté en abris permettant juste de se coucher à 50 ou 60 cm du fond, à l'abri de la pluie et des obus de 105 qui même s'ils éclatent au fond de la tranchée ne font aucun dégât. Creusées sous les arbres ces tranchées sont invisibles d'avion.
A la nuit tombée nous gagnons ce qui fut le P.C. du Groupement de Castries, marchant bien en file indienne derrière notre guide qui traverse allègrement les champs de mines.
Le matin on nous donne une grande perche et un parachute à matériel pour servir de toile de tente. Le campement est vite établi sur une des Éliane, mais comme l'intendance ne suit pas, nous avons le droit de fouiller les abris dans le rayon de surveillance de nos gardes. On a vite réuni de quoi faire un repas, mais il faut partager avec l'escorte.
Dans l'après midi nous passons tous à l'interrogatoire : Chef du B3 groupement, chef du B3 para, un commandant de bataillon para, un commandant de compagnie non para. Dans l'ensemble, nous semble-t-il des questions sans grand intérêt.
Sous nos pieds la vallée de la Nam Youm, la piste d'aviation, les P.C., les dépôts. Partout une activité fébrile. Les Viets ont réussi à remettre quelques GMC en route. Ce sont des légionnaires prisonniers qui les conduisent. Ils sont en train de tout récupérer : armement, munitions, vivres, médicaments. Les rations sont ouvertes et leur contenu rangé par nature. De même pour les trousses de médicaments. Les blessés ont été sortis de leurs abris et installés à l'air libre sous des tentes de fortune comme la notre. Des hélicoptères évacuent sur le Laos les blessés dont l'état dépasse les compétences du service de santé viet.
Nous passons une deuxième fois à l'interrogatoire et puis en fin d'après midi du deuxième jour, en route, mais cette fois par la R.P.41. Pour la rejoindre il faut traverser les Dominique. En bordure du sentier, un colis éclaté de rations dans un champ de mines. Malgré les cris de nos gardiens, je réussis à crocheter trois ou quatre boites sans provoquer d'explosion, ce sera notre repas du soir. Nous marchons toute la nuit pour retrouver au petit matin notre camp de regroupement.
Les camarades ont été constitués en quatre groupes de marche de quarante hommes environ. Nous sommes affectés au groupe D. Les officiers supérieurs sont regroupés à part. Ils auront droit à un camion, au moins jusqu'à la rivière claire.
Pour les 150 ou 160 officiers subalternes tout se fera à pied. Mais les unités viets qui redescendent vers le delta ne sont pas plus motorisées que nous. Il n'y a pas huit jours que la bataille est terminée et déjà les Bo-doï et leurs cadres trottent allègrement vers l'Est et le Delta...................Vers le camp N°1............

Amitiés Very Happy


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MessageSujet: Re: TEMOIGNAGES   TEMOIGNAGES Icon_minitimeLun Sep 29 2008, 10:32

Merci !!!!!
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