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 Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy .

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Commandoair40
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Commandoair40


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MessageSujet: Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy .   Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . Icon_minitimeMar Sep 06 2022, 22:05

Seconde Guerre mondiale

La Martinique sous la botte de Vichy


Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . Seconde-guerre-mondiale-la-martinique-sous-la-botte-de-vichy
Le port de Fort-de-France en 1941

De 1940 à 1943, «l’île aux fleurs» est administrée d’une main de fer par l’amiral Robert, soutenu – puis diabolisé – par le gouvernement américain.

Ce pétainiste convaincu finira par être chassé du territoire par une population exsangue et affamée.


Juin 1940.

En quelques semaines, le IIIe Reich a vaincu la France que les Antillais considéraient, depuis la Première Guerre mondiale, comme une invincible «mère patrie».

Le 22 juin, dans le wagon de Rethondes, près de Compiègne, la France signe l’armistice.

Deux jours plus tard, à quelque 7 000 kilomètres de là, les conseillers généraux de la Martinique sont réunis à Fort-de-France.

A la quasi-unanimité, les élus de l’une des plus anciennes colonies françaises adoptent une résolution pleine de courage en affirmant solennellement «leur indéfectible attachement à la France et leur volonté de consentir les derniers sacrifices pour parvenir à la victoire finale par la continuation de la lutte aux côtés des Alliés avec l’empire français d’outre-mer ».

L’amiral Georges Robert se rallie au régime de Vichy et met l’île au pas


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Georges Robert

Ils chargent alors un officier de marine, l’amiral Georges Robert (1875-1965), de la transmettre sur-le-champ au président de la République Albert Lebrun (1871-1950), opposé à l’armistice, donc au maréchal Pétain.

Quelques semaines plus tard, c’est le coup de théâtre.

Robert, ce fonctionnaire de l’armée en poste depuis septembre 1939 en Martinique, finit par se rallier officiellement au régime de Vichy.

Avec l’aval du gouvernement américain qui soutient alors Pétain, l’amiral de 64 ans, proche de l’Action française, mouvement nationaliste et royaliste d’extrême droite, met l’île au pas.

Devenu haut-commissaire du régime de Vichy pour les territoires français d’outre-mer de l’Atlantique Ouest (Antilles, Guyane et Saint-Pierre-et- Miquelon), il fait régner, surtout en Martinique, la peur et applique à la lettre la politique de Pétain.

Première étape, le musellement politique.

Les partis politiques et les syndicats sont interdits, les maires révoqués et les conseils municipaux dissous.

Robert nomme de nouveaux édiles en les choisissant de préférence dans les rangs les plus conservateurs de la bourgeoisie des békés (les Blancs).

On lui reproche un mépris des populations de couleur, et la liberté de la presse n’est plus qu’un lointain souvenir :

Les journaux locaux sont désormais soumis à la censure, comme dans la métropole.

Pour tenir l’île sous sa coupe, Robert prend soin de flatter l’Église catholique en faisant installer, dans toutes les classes, un crucifix.

«L’Eglise devient un des piliers du régime», souligne Armand Nicolas dans son Histoire de la Martinique (éd. L’Harmattan, 1998).

L’administrateur décrète aussi la fermeture des loges maçonniques et met en œuvre les mesures antisémites de Vichy.

En 1941, 36 Martiniquais de confession juive sont recensés par la gendarmerie mais la répression n’est toutefois pas systématique.

«Si l’amiral Robert a été le digne représentant de la Révolution nationale, il n’en a pas pour autant été un collaborationniste convaincu», observe, avec nuances, Laurent Jalabert dans L’Empire colonial sous Vichy (éd. Odile Jacob, 2004).

Le courrier postal est épluché, la consommation de rhum punie et les carnavals bannis

Pour les seuls mois de mars et avril 1941, la police décortique le contenu de 15 767 courriers personnels !

Au sein de la Sûreté, on utilise des méthodes brutales :

Des opposants sont pourchassés, voire torturés.

En deux ans et demi, 83 condamnations à mort par contumace sont prononcées.

Les récalcitrants sont internés au camp de Balata, à une dizaine de kilomètres de Fort-de-France où les sanctions pleuvent à tout-va.

Pour avoir arboré un V tricolore sur sa voiture, un jeune homme, Joseph de Reynal, écope de six mois d’internement.

Pour son engagement gaulliste, l’ex-conseiller général Maurice des Etages est condamné à quinze ans de travaux forcés…

La Martinique est alors «un véritable Etat policier», résume l’historien Eric Jennings dans La Dissidence aux Antilles, (revue Vingtième Siècle, octobre 2000).

La vie quotidienne fait, elle-même, l’objet d’un encadrement étouffant.

La consommation de rhum est punie de plusieurs mois d’emprisonnement et les carnavals bannis.

A l’inverse, de nouvelles festivités sont organisées, comme la fête de Jeanne d’Arc, ainsi qu’une multitude de manifestations sportives et nautiques sensées «exalter les valeurs de la France nouvelle».

La rupture des importations de la métropole entraîne une terrible famine

Malgré l’entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941, les accords passés avec le grand voisin américain sont maintenus jusqu’en mai 1942.

Alors que la Martinique bénéficiait jusque là d’un statut de neutralité qui lui garantissait un ravitaillement régulier, elle subit désormais de plein fouet un blocus qui va entraîner une terrible famine.

La rupture des importations de la métropole entraîne en effet de graves pénuries, et lorsqu’en mars 1943 les États-Unis rompent définitivement avec l’amiral Robert, la suspension du ravitaillement en provenance de l’Amérique aggrave les conditions de vie.

Des dizaines de milliers de Martiniquais fuient alors vers les îles antillaises anglophones.

La situation du haut-commissaire devient chaque jour plus intenable.

En juin 1943, le vent commence à tourner


La Guyane et la Guadeloupe ont basculé dans le camp gaulliste.

En Martinique, la population a faim mais l’entourage militaire et politique de Robert réquisitionne une grande partie des vivres pour lui.

La colère gronde.

Le 24 juin, sous l’impulsion de Victor Sévère (1867-1957), ancien maire de Fort-de-France avant l’Occupation, et d’Emmanuel Rimbaud, un béké, une grande manifestation se tient à Fort-de-France, aux cris de «vive la France, vive de Gaulle !».

L’amiral fait arrêter les meneurs le lendemain.

La conséquence est immédiate.

Le 29, à l’appel du Comité gaulliste, des dizaines de milliers de Martiniquais descendent dans la rue.

Dans le camp de Balata, dirigé par le lieutenant Ranvoisé, le commandant Tourtet, à la tête de neuf compagnies, se mutine.

L’amiral Robert, qui menace de tirer sur les militaires, renonce.

Protégé par ses marins, il se réfugie sur le croiseur Emile-Bertin et négocie avec les Américains ce qu’il appelle un «changement d’autorité».

Le 14 juillet, après d’âpres négociations avec Washington, Henri Hoppenot (1891-1977), le délégué du Comité français de libération nationale peut enfin proclamer le ralliement de la Martinique à la France libre.

A la Libération, Robert est arrêté et jeté en prison.

Jugé par la Haute Cour de justice de Versailles en mars 1947, il est condamné à dix ans de travaux forcés.

Mais l’ex-haut-commissaire est remis immédiatement en liberté… «en souvenir de services rendus» à la Martinique.

La grande famine “an tan Robé”


De nos jours encore, «au temps de Robert», («an tan Robé», en créole) évoque en Martinique le souvenir d’une terrible famine qui frappa «l’île aux fleurs» durant l’administration de l’amiral Robert, un haut-commissaire du régime de Vichy.

Dès 1940, des phases de pénurie se transforment en épisodes de disette.

Mais l’île reste largement approvisionnée en morues venues de l’Atlantique Nord, et les liaisons maritimes qui perdurent avec les Etats-Unis ou le Brésil permettent aux habitants d’être ravitaillés.

Tout change en mai 1942. Washington rompant ses relations diplomatiques avec Vichy, la Martinique subit alors un blocus partiel, puis total après le débarquement allié en Afrique du Nord de novembre 1942.

La population martiniquaise, entièrement coupée du monde, manque de tout et ne mange plus à sa faim.

Et ce n’est pas les 5 400 hectares de cultures vivrières et maraîchères qui suffisent à nourrir les 246 000 habitants que compte l’île à cette époque.

L’amiral Robert institue alors le rationnement.

Mais le règne du troc et de la débrouille l’emporte.

Le pain est fabriqué avec de la poudre de manioc, le sel avec de l’eau de mer bouillie, l’huile avec des noix de coco séchées, le savon avec du jus de coco. Le marché noir se développe et les prix flambent.

Les œufs sont si chers qu’ils s’achètent à l’unité : 8,50 francs (3,80 euros) contre 0,65 francs (30 centimes d’euros) en 1939 !

Quant à la viande, elle est réservée aux plus riches.

Les autres doivent souvent se contenter de bananes.

Les conditions de vie sont si épouvantables que nombre d’enfants souffrent de rachitisme.

Faute de médicaments, les épidémies ne sont plus soignées.

La mortalité connaît une envolée spectaculaire :

A Fort-de-France, le nombre de décès passe de 954 à 1 529 entre 1942 et 1943.

Robert chassé, il faudra de longs mois aux autorités gaullistes, privées de l’aide du grand allié américain, pour venir à bout de cette situation dramatique.

Georges Robert :
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Sicut-Aquila

Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . 908920120 Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . Cocoye10 Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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Alexderome
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy .   Seconde Guerre mondiale : la Martinique sous la botte de Vichy . Icon_minitimeMar Sep 06 2022, 22:11

Je ne m'étais seulement intéressé au sort de l’Indochine administrée par l’amiral Decoux qui subissait le blocus britannique et la présence de troupes nippones, d’où des famines car les voies ferrées étaient bombardées par les Alliés,  empêchant l’acheminement du riz provenant de Cochinchine vers le Tonkin.

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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