Les états membres de l’Union européenne sont parvenus à un accord sur un plan de réduction coordonné de leur consommation de gaz. Mais il y a un non-dit. Les États expliquent s’entendre pour réduire leur dépendance envers Moscou et Moscou réduit ses livraisons.
Ce ne sont pas en fait les états européens qui décident de moins consommer russe, mais la Russie qui réduit les volumes.
Et l’Europe d’expliquer qu’elle pratique des sanctions, alors qu’en réalité elle s’adapte.
L’hiver prochain se profile et ce sont évidemment les peuples qui vont trinquer. Nous ne subirons sans doute pas la pénurie, mais une organisation de la pénurie, par nos propres dirigeants. Pénurie qu’anticipe déjà la présidence tournante tchèque de l’UE.
L’accord porte sur une réduction volontaire de 15% de la demande de gaz naturel cet hiver et cette réduction de la demande deviendra obligatoire pour les pays. Entendre qu’elle est imposée par Moscou. L’Europe est censée être unie et solidaire, officiellement contre « toute tentative russe de diviser l’UE en utilisant l’approvisionnement énergétique comme une arme », selon le ministre tchèque en charge de l’Énergie, Jozef Sikela, ce qui montre bien que Moscou a la main et que l’Europe ne fait que subir.
UN PAYS PEUPLÉ D’IRRÉDUCTIBLES HONGROIS RÉSISTE ENCORE …
Parmi les 27, seule la Hongrie s’est opposée au texte, qui prévoit que les états membres doivent – un comble – mutualiser l’effort pour aider notamment l’Allemagne, très dépendante du gaz russe et qui pourrait voir 40% de son économie tourner au ralenti.
Cette même Allemagne, qui, voici quelques années, forte de son approvisionnement en gaz russe, n’avait pas de mots assez durs à l’égard des pays ne respectant pas les standards européens, comme la Grèce, l’Espagne, ou même la France. Ces mêmes pays, qui aujourd’hui, sont à peu près à l’abri d’une rupture des approvisionnements russes.
Le ministre allemand Robert Habeck, reconnaît une erreur stratégique dans la dépendance énergétique de son pays vis à vis de la Russie, mais demande une solidarité européenne qui n’était pas forcément de mise lorsque l’Allemagne était en position de force.
QUE DIT L’ESPAGNE ?
L’Espagne a le souvenir des plans de rigueur douloureux imposés par Berlin après la crise financière de 2008 et renâcle à être solidaire, énergétiquement parlant. La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a dénoncé un manque de concertation de la Commission et jugé le plan « injuste » et « inefficace ».
Du coup, on se prépare à mettre en place, une usine à gaz, avec des exemptions et des exceptions. Ça promet. « Si la chimie tousse en Allemagne alors c’est toute l’industrie européenne qui peut s’arrêter », explique benoîtement notre nationale Ministre, Agnès Pannier-Runacher.
Ben voyons.
La seule explication est que l’UE se suicide, sur ordre de Washington. Au RPF, nous avions expliqué que la solution diplomatique devait être privilégiée.
Zelensky est loin d’être une pauvre victime innocente et son cas ne vaut pas que l’Europe entière organise sa propre déconfiture.
Seul Orban semble avoir pris la mesure du problème.
Pierre Duriot
29 juillet 2022
Et les imbéciles dans cette affaire c'est qui ???? Toujours les mêmes. C'est nous les Français !