Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française .
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Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française . Jeu Juil 14 2022, 10:44
Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française .
Malgré l'augmentation du budget de la Défense, les militaires évoluent dans des conditions de vie et de combat parfois indignes.
Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle est une fierté nationale.
Une technologie de pointe que le monde nous envie, un rayon d'action illimité, mais aussi - cela se sait moins - des toilettes bouchées.
"Les chasses d'eau des toilettes du Charles-de-Gaulle sont hors service", confirme John*, réserviste, ancien consultant politique spécialisé dans la Défense.
Comme un symbole du paradoxe constaté dans leur vie quotidienne par les militaires français.
"Il n'y a pas une goutte d'eau. Alors, pour évacuer, on en est souvent réduit à utiliser un système de secours qu'on actionne derrière les toilettes, et qui aspire après avoir fait un petit tri", poursuit pudiquement l'officier de réserve.
La manipulation en consterne plus d'un, dont les dignitaires étrangers de passage sur le bâtiment.
"Un porte-avions nucléaire qui coûte 800 milliards d'euros sans chasse d'eau qui fonctionne, forcément, ça fait bizarre", résume John.
La quinzaine de frégates qui voguent sous le drapeau tricolore sont elles aussi reconnues pour être... régulièrement obstruées.
"Si on met un peu trop de papier toilette, c'est terminé, s'agace un officier de marine, qui s'étrangle :
"On arrive à lancer des Rafale, mais on est incapable de progresser sur la logistique pour rendre le tout plus confortable."
Dans la foulée de la loi de programmation militaire votée en 2018, qui concerne la période de 2019 à 2025, le budget consacré aux armées a pourtant été rehaussé de 1,7 milliard d'euros par an.
Mais les militaires n'ont pas toujours l'impression de profiter de ces investissements dans leur vie quotidienne.
Le grand prestige de leur métier cache même souvent des conditions de travail dégradées.
Au point que certains évoquent ouvertement la "misère" de l'armée.
Des canalisations vétustes
"Quand notre régiment a déménagé quelque part dans le Sud-Ouest, une bonne dizaine d'entre nous a été empoisonnée au plomb. Les canalisations étaient vétustes", témoigne Yvan*. Après dix ans de service, ce militaire garde un souvenir amer des années de caserne :
"Dans le bâtiment de mon escadron, les douches se bouchaient. L'eau coulait d'un étage dans les tableaux électriques du rez-de-chaussée."
Cette situation n'est pas limitée à une garnison perdue au fin fond de la France.
Même dans les régiments les plus opérationnels, les rénovations tardent à venir.
Les logements du camp de Satory, près de Versailles - qui abrite notamment des soldats de la mission Sentinelle - sont un symbole du chemin qu'il reste à faire pour réhabiliter des infrastructures délabrées.
"Des bâtiments n'ont même pas de chauffage ni de rideau. Nous étions une dizaine par chambre avec des lits superposés en métal, un matelas pourri et un seul drap, explique Denis*, qui les a fréquentés.
Certes, le militaire doit être rustique.
Mais quand je pense aux soldats de Sentinelle qui se lèvent à 5 heures, patrouillent dans Paris, reviennent à 23 heures... C'est désespérant." De l'autre côté du camp, côté gendarmes mobiles et GIGN, la situation est à peine plus reluisante.
Certes, après des années passées à alerter l'exécutif, la mairie de Versailles a récemment obtenu 10 millions de crédits de rénovation pour une caserne.
"Mais l'environnement immédiat doit être amélioré, comme la voirie, qui est en très mauvais état. C'est indispensable", assure le maire, François de Mazières, auteur d'un rapport parlementaire sur la rénovation des casernes, en 2015.
Ailleurs aussi, les signalements s'accumulent.
"Beaucoup de casernes militaires sont de grands immeubles construits à la va-vite dans les années 1970-1980.
De qualité médiocre à l'origine, ils se sont dégradés très vite, poursuit cet ancien député.
Électricité, canalisation, isolation...
Les militaires et leurs familles vivent dans des bâtiments qui cumulent souvent un peu tous les problèmes."
Les rénovations de certaines bases, comme celles de Toulon, ont été appréciées, mais restent peu représentatives de l'état général du parc immobilier.
"Un gros effort a été réalisé, mais il reste encore beaucoup à faire", poursuit François de Mazières.
Problème de munitions
Le sentiment s'étend au-delà des infrastructures.
Si la dernière loi de programmation militaire, dite "à hauteur d'hommes", est parvenue à doter les militaires de nouveaux uniformes, les équipements distribués restent rares.
"Je n'ai droit qu'à une paire de chaussures pour trois ans, explique Denis, officier dans la marine. Rien ne peut résister à une mission longue en mer. Le soleil, le sel, la marche... Huit mois plus tard, mes chaussures sont flinguées, et il va falloir que je négocie pour en avoir d'autres." Cette habitude de "quémander", comme il le dit lui-même, Denis l'a prise au fil de ses années à l'armée :
"Je dois toujours demander pour avoir une chemisette supplémentaire, parce que, concrètement, je ne suis supposé n'en avoir que deux. Ce n'est pas suffisant."
Ces économies que certains qualifient de "bout de chandelle" sont particulièrement prégnantes concernant les munitions.
"En France, les chargeurs sont presque aussi contrôlés que nos HK416, témoigne Yvan. Si on les perd ou qu'on les casse, on doit écrire un compte rendu, avec possibilité de punition derrière."
Une méticulosité étrangère à d'autres armées, comme celles des États-Unis.
"Les Américains sont pourris gâtés : ils ont tellement de chargeurs qu'ils les jettent à la première occasion, poursuit-il. Quand on passait en mission dans les camps américains, on n'hésitait pas à faire leurs poubelles pour les récupérer."
Début 2022, les députés LR Julien Aubert, Bernard Bouley, Claude de Ganay et Laurence Trastour-Isnart avaient d'ailleurs écrit dans un courrier à Florence Parly, la ministre des Armées, pour lui signaler que la France pourrait manquer de munitions "en seulement quatre jours de conflit de haute intensité". Réponse du porte-parole du ministère :
7 milliards d'euros sont désormais alloués aux munitions sur la période 2019-2025.
En résumé, patience, les progrès arrivent.
La question de la fidélisation Par peur du manque, les hommes qui évoluaient avec Yvan ne se limitaient pas à la récupération de munitions américaines :
"On veillait aussi à prendre les batteries au lithium que les Américains n'utilisaient plus. Elles pouvaient encore servir, donc on les conservait pour l'entraînement."
Des exercices qui se déroulent dans des conditions souvent drastiques, avec un matériel parfois détérioré ou indisponible.
"Quand on est parachutiste, il faut faire chaque année un nombre minimum de sauts pour être reconduit, raconte Yvan. Je galérais, parce que les avions nécessaires à l'entraînement étaient soit en mission, soit en panne."
Le même constat est fait par Denis, officier de l'armée de terre.
"J'ai vu des choses aberrantes, avec du matériel usé jusqu'à la corde. Lors de ma formation, j'ai manipulé des armes qui étaient si rouillées que j'avais l'impression de servir dans une armée du tiers-monde, soupire-t-il. C'était inadmissible."
Cet entraînement au rabais est d'autant plus problématique quand se pose la question de la fidélisation des forces armées.
"Le gros de l'armée est composé de jeunes d'une vingtaine d'années, qui sortent de leur confort quotidien pour se retrouver confrontés à ces conditions, pointe John. Quand ils voient les conditions de travail, on comprend qu'ils puissent être découragés."
La question n'est d'ailleurs pas ignorée par l'exécutif.
Le volet défense du projet de loi de finances pour 2022 évoque largement la question de la fidélisation.
Elle s'appuie en premier lieu sur l'amélioration de "la qualité des infrastructures, qui détermine le quotidien des militaires".
Sur ce point, un gros travail reste à faire.
* Les prénoms ont été changés.
Voila le revers de la médaille de son "Beau Défilé" a ce Salopard .
Bon , pas le moral , fatigué , je vais me reposer .
Français , passez un bon 14 Juillet , dansez , fumez , buvez .
Mais pensez a nos Enfants de France qui font les "Guignols" pour vous .
Bien Paramicalement .
PS : pour moi , je ne regarde pas le défilé des enfoirés du gouvernement en place .
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
81/06, Michel et marcalfred aiment ce message
Alexderome Admin
Nombre de messages : 9338 Age : 59 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Re: Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française . Jeu Juil 14 2022, 13:15
Idem pour moi, surtout avec un président qui n’a jamais lacé une paire de rangers et qui parade en sweat-shirt commando air.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Ancien38
Nombre de messages : 1569 Age : 81 Emploi : retraité Date d'inscription : 16/08/2016
Sujet: Re: Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française . Ven Juil 15 2022, 11:03
Comme toujours, priorité à ce qui a un impact positif dans le domaine de l'information, pour le reste, c'est du ressort du devoir de réserve (à camoufler). Il y a ce qui est noble et ce qui l'est moins. J'arrive à me demander quelle est la part de responsabilité, dans cet état de fait, tout au long de la hiérarchie ? Il y a beaucoup de rapports, quant à la suite qui leur est donnée ?
81/06 et Michel aiment ce message
81/06 membre confirmé
Nombre de messages : 4697 Age : 62 Emploi : Mécano, retraité Date d'inscription : 09/06/2019
Sujet: Re: Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française . Ven Juil 15 2022, 12:39
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Michel Admin
Nombre de messages : 4355 Age : 66 Emploi : Retraité Date d'inscription : 09/10/2021
Sujet: Re: Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la "misère" de l'armée française . Ven Juil 15 2022, 13:07
Inconnu pour lui le laçage des rangers comme tu dis Alex.
Laçage des rangers
Les lacets sont des éléments à ne pas négliger. Selon la situation et l’usage, différents type de laçage existent afin de maintenir correctement le pied dans la rangers. Voici les plus courants.
Le laçage « Commando »
Le plus utilisé, cette méthode permet de maintenir la rangers sans meurtrir le dessus du pied lorsque celui-ci se plie. Autre avantage, un serrage (et un desserrage) très rapide des lacets. Il est à noter également que ce type de technique sera utilisé surtout sur les chaussures possédant un nombre paire d’œillets afin de « ranger » l’excédent des lacets dans les chaussures.
Le laçage « croisé »
Le plus commun des laçages. Peu pratique lorsqu’on le sert, il a tendance à faire plus mal que le laçage précédent, surtout si la rangers est portée très longtemps.
Le laçage « double »
Certainement le plus technique de tous, ce type de laçage est surtout utilisé pour les parades militaires, et plus précisément pour les gardes de drapeau. On utilisera de préférence des lacets blancs.
Le laçage « TTA »
La technique la plus simple ! En effet, c’est celle que l’on apprenait pendant le service militaire. Un nœud à l’extrémité du lacet et voilà. Son avantage : pas besoin de savoir faire les nœuds de lacets et une seule main suffit pour lacer ses rangers. Sur le Brodequin de Marche à Jambière Attenante modèle 65, on fera partir le lacet côté boucle. Après le dernier œillet, on enroulera l’excédent de lacet autour de la boucle et à l’intérieur de la jambière.