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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Jeu Jan 25 2024, 20:15
Comme indiqué dans le post précédent, le Kagnew Battalion était aux dépendances de la 7th Infantry Division qui a combattu aussi à Heartbreak Ridge avec la 2nd Infantry Division.. A noter qu'il y avait un Contingent colombien, 5000 hommes environ. Ce bataillon colombien à subi de lourdes pertes lors de la bataille de Old Baldy.
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Jeu Jan 25 2024, 21:37
Robert Goupil (capitaine)
CAPITAINE Robert GOUPIL
1921 - 1951
Sa jeunesse:
Robert GOUPIL est né le 18 Août 1921 à Paris, dans une famille de quatre enfants, dont le père, polytechnicien, est officier du Génie.
Par ses parents il est d'ascendance lorraine, d'une lignée de notaires de Metz et d'officiers de Jarny.
Après la guerre de 1870, son grand-père opte pour la France et ne reviendra à Scy qu'après la Victoire de 1918.. Robert GOUPIL revient chaque année passer ses vacances en Lorraine.
Il a décidé très tôt de choisir la carrière militaire.
Il s'y est préparé par une approche du sport : cheval, tennis, escrime.
Après une jeunesse active et studieuse où il lit beaucoup, marquant sa préférence pour l'histoire et la littérature, il prépare en 1938 le concours de SAINT -CYR à la corniche du Lycée HOCHE à Versailles.
Brillant élève, il est reçu dès la première fois en 1939.
C'est la guerre, l'École ne dure que six mois.
Ayant choisi l'Infanterie de Marine, après un court séjour dans un Bataillon de Tirailleurs Sénégalais, il retourne pour six mois à l'École à Aix en fin 1940.
Il obtînt son affectation pour l'Indochine qu'il rejoindra à Pâques 1941 par le dernier bateau qui contournera l'Afrique du Sud.
Il ne reviendra en Lorraine où se sont installés ses parents que pour deux courtes périodes
Sous-Lieutenant à 18 ans, Lieutenant à 20, Capitaine à 25, il tombe au combat à 30 ans alors qu'il vient d'être proposé à titre exceptionnel pour le grade de Chef de Bataillon.
Sa carrière:
Saint-Cyrien de la promotion 1939-1940 "Amitié franco-britannique", un des plus jeunes, sinon le plus jeune de sa promotion puisqu'il venait d'avoir 18 ans lorsqu'il entra à l'École, Robert GOUPIL est sorti six mois plus tard 153ème sur 580, dans l'Infanterie Coloniale, d'abord au Camp de Souges puis à Fréjus.
Admis à Aix en Provence en Novembre 1940 pour y parfaire sa formation, il est peu après nommé officier et affecté en Indochine début 1941.
Il vit là-bas, loin de la Métropole, la difficile existence des garnisons lointaines alors que la France est occupée et que les premières troupes des français libres reprennent le combat contre les forces de l'Axe.
Jusqu'en 1945, il sert successivement aux 4ème et 3ème Régiments de Tirailleurs Tonkinois, puis au 9 me Régiment d'Infanterie Coloniale au Tonkin, et enfin en Chine. Il est grièvement blessé.
À peine rétabli, il rejoint le 5ème R.I.C. en formation à Ceylan.
Il débarque en Décembre 1945 à Saïgon avec le Corps Léger d'Intervention, premières troupes à reprendre pied en Indochine.
Jusqu'en Février 1946 il combat le Viet-Minh en Cochinchine.
Déjà sa valeur et son courage lui ont valu deux élogieuses citations à l'ordre de l'Armée (20 Août 1945) et de la Division (17 Février 1946). En Mars 1946, il est au Laos où son action déterminante permet la prise de la ville de Takhek.
Il est cité à l'ordre du Corps d'Armée pour avoir permis cette conquête grâce "à une audacieuse rapidité qui ne laisse aux rebelles étonnés que le choix entre la fuite ou la mort et le rendit maître, presque sans pertes, de cette zone solidement défendue" (Texte de la Citation) .
Poursuivant sa mission à la tête d'un commando léger, il provoque la libération de la région de Nape (Laos) en infligeant des pertes sérieuses à l'ennemi et en le contraignant au repli.
Il est une nouvelle fois cité à l'ordre de la Division.
En Août 1946, il est rapatrié après cinq années ininterrompues en Extrême-Orient.
Nommé Capitaine à vingt-six ans, Robert GOUPIL demande à repartir après quelques mois passés en Métropole.
En Juin 1947, il est affecté au 21ème R.I.C. dont il commande la deuxième compagnie.
Cette unité occupe le poste de Dong-Dang sur la R.C. 4.
Là, face à un adversaire entreprenant et agressif, il fait preuve d'un dynamisme, d'une audace et d'une clairvoyance peu communs, organisant, son quartier, neutralisant le Viet~Minh et rassurant les populations terrorisées.
Il ramène la sécurlté, la confiance; en un mot, Il pacifie.
Il est cite à l'ordre du Corps d'Armée (1947) puis à l'ordre de l'Armée.
Déjà, on le note comme "officier d'élite animé des plus belles qualités guerrières".
Sa bravoure exemplaire et souriante, ses ,magnifiques qualités d'entraîneur d'hommes sont relevées encore une fois.
Il est nommé Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur en 1948.
Il a vingt-sept ans..
Sa réussite dans un secteur réputé difficile et important en fait un exemple pour tous.
En 1950, il rentre en Métropole.
Il sert au 3ème R.I.C. mais peu après se porte volontaire pour le Bataillon destiné à partir combattre en Corée, au sein de l'Armée des NATIONS- UNIES.
Il ne reverra pas la France...
Il choisit cette mission comme un devoir sacré de défense des Hommes contre l'oppression.
Sa démarche rejoint là celle du célèbre médecin, lui aussi mort en Corée, le Commandant Jules JEAN-LOUIS.
Son tempérament charismatique le pousse à choisir la Compagnie Coréenne affectée au Bataillon Français en complément de ses effectifs.
Il faut d'abord l'instruire aux méthodes de combat de leurs compagnons d'armes français avant de l'engager.
Fin Janvier 1951 c'est chose faite et l'unité s'intègre parfaitement dans le dispositif.
Le 1er Février 1951, il s'élance à la contre-attaque à TWIN- TUNNELS et rétablit la situation.
A CHIPYONG-NI c'est la gare tenue par la Compagnie Coréenne qui résiste à toutes les attaques.
Son Capitaine Robert GOUPIL maintient calmement sa troupe et sa position.
Sa septième citation à l'Ordre du Corps d'Armée mentionne sa "classe exceptionnelle" qui lui permet de forcer l'ennemi à se replier sous peine d'être détruit; c'est bien là un habile tacticien qui sait admirablement exploiter la situation en évitant les pertes.
Il est là , toujours, aux combats de la cote 1037, à PUTCHAETUL, à BLOODY HILL; il s'y distingue par son audace, son calme, son rayonnement, sa foi. C'est un Croisé.
Après la bataille d'INJE, son unité fusionne avec la 2ème compagnie dont il prend le commandement.
Il reçoit une huitième citation à l'Ordre du Corps d'Armée pour avoir conduit une patrouille audacieuse, forçant l'ennemi à se dévoiler et lui causant de lourdes pertes.
Il se distingue en débordant les forces nord-coréennes qui bloquaient l'avance du 187ème Airborne US.
Toujours cette science du terrain et de l'ennemi et, partant, cet art de la manœuvre qui sont l'essence même des grands Chefs Militaires.
Le 26 Septembre 1951 il vient d'avoir trente ans et venait d'être proposé à titre exceptionnel pour le grade de Chef de Bataillon.
Mais c'est avec la mort qu'il a rendez-vous ce jour là...
Le BF/O.N.U. et le 3ème Bataillon du 23ème R.I.US attaquent la cote 931 qui résiste depuis treize jours aux assauts du Régiment Américain.
Attaques et contre-attaques à la baïonnette et au lance-flammes se succèdent.
Après la préparation d'artillerie, les troupes se préparent pour l'assaut.
Les mortiers ennemis tentent d'écraser la base de départ.
Robert GOUPIL observe du haut d'une petite crête... il est tué par un éclat d'obus de mortier.
Au PC du Bataillon, le Commandant De BEAUFOND l'appelle à la radio:
"donnez moi 'Y' en personne". (NDLR: "Yvonne" est l'indicatif radio de l'unité que commande Robert GOUPIL...).
La voix calme de l'opérateur radio arrive:
" 'Y' en personne vient d'être tué".
Tous les postes de radio ont entendu la réponse.
La bataille continuera avec rage et la crête de CRÈVE-CŒUR sera finalement enlevée au prix de lourdes pertes, soixante tués et 200 blessés au BF/O.N.U., deux mille hommes hors de combat au 23ème R.I. US...
Au soir du 26 Septembre, c'est le Général MONCLAR lui-même qui épinglera la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur sur la poitrine de Robert GOUPIL.
Il semble reposer, serein, comme endormi; seuls manquent la lumière de ses yeux bleus et ce sourire éclatant qui étaient le reflet de son âme, pure et noble.
Adoré de ses Coréens comme de ses Français, Robert GOUPIL restera l'archétype même de l'Officier Français, ainsi que l'exprime si bien le texte de son ultime Citation à l'Ordre de l'Armée:
" S'est acquis, par ses très hautes qualités morales et l'excellence de ses vertus militaires, l'estime unanime de ses chefs, de ses camarades et de ses hommes. A formé, entraîné, conduit au combat une compagnie coréenne, puis mixte, française et coréenne, dont l'action fut déjà décisive à TWIN TUNNELS au lendemain même de sa création et qui, tout au long de la campagne de CHIPYONG NI à la bataille d' !NJE et à celle du "Bol" et à "Heartbreak Ridge", s'est comportée en unité d'élite. Est tombé mortellement frappé à son poste de combat le 26 Septembre, au début de l'attaque de la cote 931. Proposé à titre exceptionnel pour le grade de Chef de Bataillon, disparait à trente ans, alors que, par l'intensité de sa vie intérieure, sa manière souriante de s'acquitter en toutes circonstances des missions qui lui étaient confiées, il atteignait à la perfection de son métier. A symbolisé jusqu'au sacrifice les traditions de 1'Armée Française, la Fraternité d'Armes de la FRANCE et de la CORÉE, au sein de l'Armée des NATlONS-UNIES."
Inauguration du "Pont GOUPIL" Région de Kapyong - Décembre 1951 En présence du Général YOUNG, commandant la 2ème Division d'Infanterie US
Le Génie de la 2e DI a construit un pont en Corée baptisé "Pont Goupil" en l'honneur du Capitaine.
Allocution du Général BORREIL, alors Lieutenant-colonel Commandant le Bataillon Français de l'O.N.U. en Corée
Mon Général, Les officiers, les sous-officiers, les caporaux et volontaires du Bataillon Français de l'ONU en Corée assemblés près de cet ouvrage dédié à la mémoire du Capitaine Robert Goupil, sont profondément émus.
Émus du souvenir de l'un des meilleurs d'entre eux qui, simplement, a fait le sacrifice de sa vie en soldat français.
Émus de la décision par laquelle vous avez donné le nom d'un de nos héros à cet ouvrage américain qui est un symbole de paix constructive.
Ici même, près de ce pont qu'ils ont vu construire, ont vécu pendant plus d'un mois mille Français. Longtemps ces collines conserveront leur empreinte et ces vallées l'écho de leur voix.
Le Pont GOUPIL rappellera que sur cette terre lointaine des cœurs Américains et Français ont battu à un même rythme.
Tous nos morts, toutes nos familles et nous tous ici présents, vous remercions de ce geste que nous n'oublierons jamais.
Retranscription de la lettre du Général R. YOUNG au père du capitaine Robert GOUPIL
Inauguration du Quartier "Capitaine Robert GOUPIL" 9 janvier 1953
Extraits de l'allocution du Général Maurice BARTHÉLÉMY, alors Chef de Bataillon, commandant le COI/BF/ONU à Saint Germain en Laye 1953 et 1954
"Crève-cœur 26 septembre 1951...
... le meilleur d'entre nous vient de disparaître.
De Saint-Cyr à Crève-cœur douze années ont passé. Douze années pendant lesquelles le jeune officier d'Infanterie Coloniale n'a cessé de combattre sur tous les fronts de cet Extrême-Orient qu'il aime passionnément.
Il est dans le camp de ce dernier carré de l'Indochine Libre qui, refusant le coup de force japonais passe en Chine pour continuer le combat.
Rentré en France en mars 1950, il est au BF/ONU un des premiers Volontaires pour cette grande aventure que le Bataillon va mener au service de la Liberté.
Sa compagnie, la Compagnie Coréenne rattachée au Bataillon, il la forme à son image et, fort de l'expérience acquise à la tête de ses partisans Thaïs, il la mène de succès en succès de Chipyong-ni à Crève-cœur.
... ... c'est elle encore qui, à l'aube du 13 octobre, dans une ultime attaque, 17 jours après la mort de Robert GOUPIL, s'emparera du dernier piton de Crève-cœur pour venger le Chef qu'elle adorait...
"Soldiers never die, They fade away..."
disent nos amis Américains : "Les Soldats ne meurent jamais, leur souvenir devient Légende..."
Il en est du Soldat comme des poètes et des Saints. Chevalier sans reproche qui lisait Tolstoï au sommet des pitons, Robert GOUPIL avait aussi le sourire de l'Archange...
... Il était de la race de Roland, de Bayard et de Guynemer
... Il disparaît lui aussi, en pleine jeunesse
... en plein ciel de Gloire "
Inauguration du Mémorial de BF/ONU au Quartier Goupil à Saint Germain en Lay le13 octobre 1983
Campagne de Corée :
29/11/1950
Campagne d'Indochine :
01/01/1941
Autres campagnes :
Indochine 1941-1950
Blessures :
1 blessure en Indochine
Citations :
Indochine 1941/1945: 2 citations à l'ordre de l'Armée
Laos 1946:2 citations à l'ordre du Corps d'Armée et de la Division
Indochine 1947/1950:2 citations à l'ordre de l'Armée et du Corps d'Armée.
Corée février 1951: Chipyong-ni 1 citation à l'ordre du Corps d'Armée
Corée mai 1951:Inje 1 citation à l'ordre du Corps d'Armée.
Corée 26 septembre 1951:Crèvecoeur 1 citation à l'ordre de l'Armée.
Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur le 30 décembre 1946
Officier de la Légion d'Honneur à titre posthume par le Général MONCLAR le 26 septembre 1951
Croix de guerre des T.O.E 39/45 en Indochine
Croix de guerre des T.O.E en Indochine
Croix de guerre des T.O.E en Corée Décorations étrangères:
U.S.A/ Bronze Star avec agrafe V le 16 juillet 1951
Silver Star le 29 septembre 1951
COREE/Médaille CHUMGMU avec étoile d'argent
Sources : Association "CreveCoeur" : https://bf.onu.en.coree.vraiforum.com/
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Jeu Jan 25 2024, 21:57
Un valeureux soldat, endurant. Il faisait partie de la colonne Alessandri en mars 1945,interné en Chine, il reprend immédiatement le combat en Indochine. L’annoncé de sa mort à été un choc pour le BF ONU.
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Mer Jan 31 2024, 23:39
On l’évoque beaucoup sans trop d’informations : l’Armée des volontaires du peuple chinois, appelée PVA(Chinese) People's Volunteer Army Elle est sous le commandement du général Peng Dehuai, vétéran de la guerre contre le Japon. Au début du conflit, la PVA est une force de 270 000 hommes, bien équipés. Les pertes sont estimées à 400,000 soldats tués au combat,’486 000 blessés sur les 2,5 millions de Chinois engagés en Corée. 14 000 prisonniers de guerre préféreront rejoindre Taïwan en Chine nationaliste. Peng Dehuai
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Jeu Fév 01 2024, 00:00
Le 1er décembre 1951 s’effectue relève après un séjour d’un an en Corée. L’encadrement du bataillon est le suivant : Commandant : lieutenant-colonel Borreil Adjoint : Commandant de Sèze 1ère Compagnie : lieutenant Pagniez 2ème Compagnie : capitale Taggiasco 3ème comp: capitaine Le Tac CA : lieutenant Reynaud CCB : lieutenant L’Héritier Pionniers : lieutenant Roger
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Dim Fév 04 2024, 20:34
Après les durs combats de l'hiver 1951, les deux camps font une pause pendant que des pourparlers se déroulent Panmunjon. Sur dette carte, la 2nd Infantry Division est positionnée à l’ouest, Heartbreak Ridge est indiqué. Grumman F9F Panther en action. Ce sont les appareils que l’on voit dans les ponts de Toko-Ri, voir rubrique cinéma.
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Dim Fév 04 2024, 21:17
COMBATS DU T BONE
Juillet 1952
Le bataillon est engagé avec la 2nd Infantry Division dans le ’’Triangle de Fer’’, une zone de combats montagneuse. Retirés du front, ils se retrouvent le 16 juillet 1952 positionnés devant le T Bone, massif en forme de T. Les Français sont placés dans des avant-postes appelés Arsenal, Erié et Yoke. Le 18 juillet au soir, l’artillerie chinoise se déchaîne et sous une pluie battante, les Chinois s'élancent mais les vagues d'assaut sont contenues. Les attaques renouvelées sont toutes repoussées et le bataillon français tient bon ses positions. De leur côté, les Américains ont pris la position ’’Old Baldy ’’, vieux chauve. Les Chinois abandonnent la partie. Le bataillon est retiré du front qu'il retrouve en septembre 1952 pour les combats de Arrowhead.
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Dim Fév 04 2024, 22:18
BATAILLE D’ARROWHEAD
OCTOBRE 1952
Le bataillon français est de retour sur le front du Triangle de fer en septembre et est positionné sur la côte 281 appelée Arrowhead, tête de fer dans le méandre formé par la rivière Yokkok Chon. L'autre côte, appelée White Horse est occupée par le 9e régiment ROK.
Un déserteur de l’armée PVA informe de l’imminente de l’attaque prévue pour le 6 octobre.
Les Chinois lancent dans la bataille deux régiments équipés spécialement pour l’assaut de Arrowhead et White Horse. Tout le secteur est ravagé par la préparation d’artillerie, 15 000 obus en vingt heures. Les positions françaises sont ravagées et entièrement chamboulées. Celles des pionniers sont très durement touchées. Les pionniers luttent au corps à corps. La section est anéantie. Durant la nuit, les Chinois tentent de prendre Arrowhead sans y parvenir malgré les lourdes pertes. Pendant une semaine, ils se cassent les dents sur Arrowhead et White Horse. Les pertes françaises :47 tués et 144 blessés. L'armée chinoise compte environ 5 000 morts et 7 000 blessés Arrowhead à l’arrière plan et le pont de bateaux sur la rivière Yokkok Chon
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Mar Fév 06 2024, 22:24
1953, Bataille de CHUNGA SAN
Fin de la guerre de Corée
La 3e et dernière relève du Bataillon français de l’ONU arrive en décembre 1952.Le lieutenant-colonel de Germiny remplacé le lieutenant-colonel Borreil. Les belligérants mènent une guerre de positions pendant que se déroulent les pourparlers de paix à Panmunjon. Il remonte en ligne en avril dans le secteur du Hook. Alors que les combats se limitent à des escarmouches et des patrouilles de chaque côté, les Chinois vont lancer une dernière grande offensive pour menacer Séoul et s'assoit en position de force à la table des négociations. Malgré un déluge d’artillerie, les Chinois n’arrivent pas à percer au PITON Rouge. Les Français ont tenu. Le 27 juillet, le cessez-le-feu est signé à Panmunjon. Le 22 octobre, le Bataillon français quitte la Corée à bord du General Blake. Il ne reste qu'un détachement symbolique de la présence française. Nous allons retrouver le bataillon en Indochine sous l’appellation GM 100 lors de la dernière bataille de la guerre d’Indochine, à An Khé.
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Mar Fév 06 2024, 22:49
Documentation bienvenue car on ne parle pas beaucoup de cette guerre, quant on voir le ratio des pertes humaines des 2 côtés je suis surpris par le peu de retenue des chefs chinois, à envoyer au massacre leurs troupes : la masse comme force principale.
Le bataillon Français déplore 269 morts et 7 disparus, la plupart des corps seront rapatriés en France, sauf 44 dans le cimetière sud-Coréen.
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Sujet: Re: Corée, nos soldats oubliés . Mar Fév 06 2024, 23:21
Merci. J'ai essayé avec le peu de références hormis le livre d’Erwan Bergot de rappeler ces combats oubliés aux noms évocateurs, Twin Tunnels, Heartbreak Ridge (Crève-cœur), T BONE... D'ailleurs ce sujet est devenu un de mes centres d'intérêt avec Diên Biên Phu et Monte Cassino dans le cadre du forum.