Trouvé sur le site d'un ancien Capo des RTM
Un matin à Câm-lô nous avons reçu du courrier par la liaison. J'ai une lettre de ma mère, quelle chance, enfin un petit lien de France. Ma mère, la pauvre femme, qui travaillait dur, dans la culture maraîchère, mais qui n'y connaissait pas grand chose en politique, m'écrivait ceci :
"Mon fils, j'ai reçu ta lettre ce matin, j'espère que tu vas bien, je prie tous les jours pour toi. Afin que tu aies la protection de la petite Sœur Thérèse, et de Saint Joseph. L’autre jour. j'ai donné un peu d'argent à des Messieurs qui sont passés à la maison pour les combattants d'Indochine, ils étaient très gentils. Je t’adresse ce timbre pour que tu te rendes compte qu’en France nous pensons à vous… " Savez-vous ce que c'était que cette vignette genre timbre-poste ? ...Et bien c'était le drapeau rouge avec la faucille et le marteau de nos ennemis
Ma mère, la pauvre femme, qui travaillait dur,
dans la culture maraîchère,
mais qui n'y connaissait pas grand chose en politique. [...]
Les communistes français qui soutenaient ouvertement les ennemis de la France, ont eu le culot de venir à la maison pour se moquer, et de profiter de la crédulité d'une pauvre femme, qui à l'époque faisait des bottes de cresson dans l’eau glacée de « l’Aubette » ou repiquait de la salade à genoux chez un maraîcher. J’étais révolté par la traîtrise de certaines personnes en France. Le parti communiste qui faisait de la propagande antimilitariste français, soutenait le Viêt-Minh ouvertement. Lorsque j’ai répondu à ma mère, malgré ma colère je ne lui ai pas parlé de cette trahison Française, afin qu’elle ne se fasse pas trop de soucis.
A Marseille lorsqu’un bateau rapatriait des soldats et des blessés, les dockers faisaient grève, et refusaient les manoeuvres d’accostage. Les pauvres gars débarquaient la nuit, sans faire trop de bruit, comme des parias, ils étaient transportés, sans tambour ni trompette, au camp sainte Marthe, sans tenues réglementaires, ils étaient souvent consignés en attendant leur permission. Les communistes s’employaient aussi en France à saboter le matériel et armement destinés à l’Armée Française d’Indochine.
Nous recevions par exemple, des grenades sans détonateur, ou trafiquées, des armes sans percuteur, des véhicules avec les moteurs sabotés etc...
Nous n'étions pas des mercenaires comme se plaisent à dire, ou à écrire encore les journalistes. Nous étions des soldats de l'Armée française, envoyés par notre gouvernement en place pour défendre les libertés sur une terre, que nous avions promis de défendre et de sauvegarder de la dictature prolétarienne communiste.
Deux cent mille soldats français, Légionnaires, Tirailleurs, et soldats d'outre-mer, ont pendant neuf ans, par relève, assuré la défense des libertés de l'Indochine.
Je ne comprends pas qu'en France, au nom de la liberté, et de la démocratie, on fasse ce que l'on veut, par exemple combattre activement l'armée de son Pays, et saboter le matériel impunément. Pas un Pays au monde n'aurait accepté ça.