Par Raymond Muelle
"Les maquis du GCMA
Cependant, à mon avis, Dien Bien Phu ne se borne pas à l'opération Castor déclenchée le 20 novembre 1953 au matin. Il faut y ajouter d'autres péripéties, erreurs accumulées du commandement.
En pays Thaï, les maquis anti-Viet-Minh initiés par le GCMA (Groupe de Commandos Mixte Aéro-portés) avec les populations Thaï,Nung et Méo sont, à l'été 1953 en pleine expansion. En août, les maquis du capitaine Hébert, de part et d'autre de la RP 41 qui mène à Tuan Giao et Dien Bien Phu, ont permis l'évacuation sans coup férir, par voie aérienne, des matériels et des unités du camp retranché de Nasam.
Dès octobre, dans leur progression vers le pays Thaï par la RP 41, le Viet-Minh se heurte à ces maquis, quelque 2 500 partisans encadrés par quatre ou cinq sous-officiers français. Ces derniers ne recevront aucun appui de la part du commandement, hormis quelques actions d'appui aérien limitées par les problèmes météo. (1)
La division 316 du Viet-Minh en route vers Dien Bien Phu intervient, le 15 novembre, les maquis s'effondrent. Depuis six semaines leur résistance exaspère l'ennemi.Partisans et populations subiront d'effroyables représailles. Les plus chanceux seront utilisés comme coolies et iront creuser des tranchées sous le feu autour des positions françaises du camp retranché. Les sous-officiers européens capturés seront jugés par un « tribunal du peuple » et exécutés. Les survivants tenteront, sur ordre, de gagner Dien Bien Phu.Ceux qui y parviendront subiront le sort de la garnison.
Ainsi, la carence du Commandement laisse la voie libre à la division 316 et aux renforts Viet-Minh qui atteindront quelques jours plus tard les abords de la cuvette.
Cette grave lacune tactique dans les plans de l'Etat-Major démontre aussi, s'il en était besoin, le peu d'intérêt des responsables pour le combat mené par les autochtones, pour la psychologie des populations et les sacrifices des hommes du terrain qui combattaient avec eux. Non seulement on peut penser que ces vies humaines n'entraient guère en ligne de compte mais il s'y ajoutait une méconnaissance, une inadaptation dramatique de ces officiers responsables, prisonniers de la routine et des schémas préfabriqués.
R. Muelle"
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Fanion du GCMA-GMI du Nord Laos (capitaine J SASSI 1953/1955) :
Symbolique puissante pour l’antenne Nord Laos : la couleur rouge du fond rappelle celle du drapeau laotien , le grand collier d’argent qu’aucun Méo ne quitte jamais et la tête de Bagheera , la panthère fétiche du 11ème bataillon parachutiste de choc , bras armé des Services Spéciaux . Sur l’autre face , le brevet parachutiste , l’appartenance aux Troupes Aéroportées . A l’origine argent , les broderies ont pris l’aspect du vieil or .
Amitiés