Point de situation des opérations du vendredi 4 au jeudi 10 février 2022

AFRIQUE – BARKHANE 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

Dans la bande sahélo-saharienne, les opérations conjointes et actions de partenariat continuent.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

Dans le cadre d’une mission reconnaissance offensive et de harcèlement des groupes armés terroristes (GAT), menée du 1er au 6 février, l’action de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n°4, appuyée par le Task group (TG) n°1 franco-estonien, a permis de déstabiliser et de repousser les terroristes entre In Delimane et la vallée d’Eranga.

Au cours de cette mission, les militaires maliens ont été engagés à plusieurs reprises contre des groupes armés terroristes.

Le 1er février, ils ont affronté un groupe terroriste dans la région d’Inlaglaou. Ces derniers ont répondu aux tirs de sommation des Forces armées maliennes (FAMa). La très bonne réactivité de l’ULRI n°4 a permis de neutraliser trois terroristes et de saisir du matériel.

Le 2 février, au cours d’une reconnaissance au sud de la RN 20 jusqu’à la frontière malo-nigérienne, l’ULRI n°4 et le TG1 ont découvert trois plots logistiques comprenant de nombreuses ressources : près de

2 000 litres de carburant, de l’armement, des munitions, deux pick-ups disposant d’un armement lourd.

Le 3 février, l’ULRI n°4, appuyée par le TG n°1, a repéré, au nord-ouest d’In Delimane, plusieurs hommes armés circulant à moto. En coordination avec le commandement de la TF Takuba à Ménaka et le Centre des opérations interarmées (COIA) à N’Djamena, il a été décidé d’engager des renforts aériens pour neutraliser les membres du GAT. Un Reaper de la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey a rapidement identifié le groupe d’individus suspects et permis de confirmer leur appartenance à un GAT. L’engagement d’une patrouille de Mirage 2000, en appui des forces maliennes et européennes déployées au sol, a conduit à la mise hors de combat d’une vingtaine de terroristes.

La reconnaissance ultérieure de la zone d’engagement, menée par l’ULRI n°4, a permis la destruction d’un véhicule contenant des explosifs ainsi que de l’armement et des motos.

Enfin, le 5 février, les militaires maliens manœuvraient à l’approche du village d’Imenas quand ils ont été pris à partie. Deux terroristes armés sur leur moto ont été neutralisés.

Au terme de cette opération, ce sont donc près d’une trentaine de terroristes et leurs armements qui ont été neutralisés. De nombreux équipements et composants pour la fabrication d’engins explosifs improvisés ont été saisis.

Cette opération témoigne du haut niveau de coopération, d’autonomie et de maturité de l’ULRI n°4 ainsi que de l’efficacité du partenariat de combat entre les FAMa et la TF Takuba.

Du 1er au 2 février 2022, la force Barkhane a mené une opération de sécurisation dans la région de Gao, zone suspectée d’abriter des GAT.

Cette opération a été déclenchée sur court préavis, à la suite d’une manœuvre de renseignement multicapteurs.

La force déployée autour d’un sous-groupement commando et comprenant des éléments de renseignement, d’intervention et de bouclage du village, s’est infiltrée de nuit pour sécuriser le village et protéger la population contre des actions possibles des GAT.

Dans la nuit du 7 au 8 février 2022, au Burkina Faso, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Ouahigouya, la force Barkhane a conduit une opération visant un groupe d’une quinzaine de terroristes spécialisés dans la pose d’engins

explosifs improvisés.

Ce groupe, affilié à l’organisation Ansarul Islam, particulièrement actif depuis plusieurs mois, a conduit de nombreuses attaques contre les populations civiles de la région de Ouahigouya et contre les forces partenaires, notamment par la pose d’engins explosifs improvisés sur les axes de circulation, qui ont causé de nombreuses pertes parmi les forces de sécurité locales.

Ce groupe a été en particulier impliqué dans l’attaque d’Inata le 14 novembre 2021 au cours de laquelle 53 gendarmes burkinabè ont été tués, et ensuite dans au moins 5 autres attaques contre les forces de défense et de sécurité, qui ont causé plus d’une dizaine de tués et plus d’une vingtaine de blessés.

Après avoir localisé et identifié le groupe à partir de différentes sources de renseignement, une première frappe aérienne a été exécutée à proximité du campement.

Un groupe de commandos, appuyé par un hélicoptère d’attaque, a été ensuite été déposé au sol pour reconnaître et fouiller le campement.

Après avoir débuté sa reconnaissance, le groupe de commandos a été pris à partie par une dizaine de terroristes embusqués, qui ont été neutralisés avec l’appui de l’hélicoptère d’attaque après de violents combats. Lors de la fouille de la zone, le groupe de commandos a constaté la neutralisation de 10 terroristes. Une quantité importante d’armement, des explosifs, des mortiers et des obus ont été par ailleurs saisis.

Malheureusement, malgré toutes les mesures prises par la force Barkhane et par l’unité engagée au sol, 4 civils, présents sur le campement au milieu des terroristes, ont perdu la vie lors des échanges de tirs. Conformément aux règles, les corps ont été enterrés pour ne pas être abandonnés.

La force Barkhane déplore la mort de 4 civils lors de cette opération. Elle reste résolument engagée dans le combat contre les terroristes, aux côtés de ses partenaires sahéliens et de ses alliés européens, pour protéger les populations.

Depuis 2 semaines, l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) de la Marine nationale Standard 6 effectue, depuis la Base opérationnelle avancée (BOA) de Djibouti, des missions au profit de l’opération de l’Union européenne (UE) ATALANTE de lutte contre la piraterie au large de la Somalie.

Au cours de ses missions de surveillance, l’équipage a localisé de nombreux bâtiments militaires d’intérêt patrouillant en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, permettant d’entretenir l’appréciation autonome de situation.

Durant les vols, l’ATL2 échange sa situation tactique avec les frégates et avions de patrouille maritime P-3 Orion japonais qui opèrent en permanence pour contribuer à la sécurisation de cette zone.

Depuis le déclenchement du renforcement de la défense aérienne au profit des EAU, les aviateurs en renfort, ainsi qu’une  partie des capacités de défense sol-air, ont été acheminés par voie aérienne militaire (A400M) et par voie maritime.

Le dispositif commence à se mettre en place et les vols des Rafale de la BA104 se poursuivent à raison de 2 missions de Combat Air patrol (CAP) par jour.

Le MRTT Phénix a réalisé son 1er vol le 9 février au profit des Rafale.

Depuis le 1er février, le groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle est déployé en Méditerranée dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 22.

À l’issue de la phase de warm-up, la pleine capacité opérationnelle de la force aéromaritime a été déclarée le 5 février.

Les 4 et 5 février, la coopération européenne s’est poursuivie dans le cadre d’une opération à deux porte-avions (Dual carrier operation – DCO) avec le groupe aéronaval italien, constitué autour du porte-aéronefs Cavour.

Les 5 et 6 février, le GAN a détaché un avion de patrouille maritime ATL2, un avion de guet aérien E-2C et la Frégate multi-missions à capacités de défense aérienne renforcée (FREMM-DA) Alsace afin

d’effectuer des missions de surveillance maritime, en soutien associé à l’opération de l’Union européenne EUNAVORMED IRINI. Dans le même temps, une opération à trois groupes aéronavals – tri carrier operation (TCO) - concentrant 15 bâtiments alliés et leurs moyens aériens, articulée autour du porte-avions USS Harry S. Truman, du porte-aéronefs italien Cavour et du porte-avions français Charles de Gaulle a eu lieu.

Le GAN opère désormais en Méditerranée orientale et est engagé au sein de l’opération CHAMMAL, volet français de l’Operation inherent resolve, depuis le 9 février. Il a réalisé ses premiers vols le 10 février. Il contribuera également à assurer à la France une capacité autonome d’appréciation dans l’ensemble du bassin méditerranéen et continuera d’interagir avec ses différents alliés et partenaires de la région.

Les FREMM Languedoc et PHM Commandant Blaison ont poursuivi l’accompagnement des unités russes en Atlantique - Kasatonov, Ustinov et Kulakov. Les bâtiments français ont été rejoints par deux unités de la Royal Navy et de l’US Navy avec lesquelles ils se sont coordonnées. Elles ont cessé leur accompagnement au large du cap Finisterre le 4 février. Le TG russe a transité vers la Méditerranée orientale.

Les 2 frégates légères Soobrazitelniy et Stoykiy sont reparties en mer du Nord

Ces accompagnements permettent d’assurer la surveillance, la protection et la maîtrise de l’espace maritime français. Ces actions contribuent également à garantir la sécurité du continent européen, en

coopération avec ses alliés, dans le strict respect du droit international.

Le 7 février 2022, la FREMM Bretagne est rentrée à son port base à Brest après près de 4 mois de mission  GRAND NORD.

Après avoir appareillé de Brest le 19 octobre 2021, elle a rejoint l’Atlantique Nord pour entretenir l’appréciation autonome de situation de la France dans cette zone, et coopérer avec les pays de l’OTAN.

Dans ce cadre, elle a participé à l’exercice FLOTEX SILVER 21 en mer de Norvège du 22 au 29 novembre, durant lequel une trentaine d’entraînements en force constituée a été réalisée dans les tous les

domaines de lutte. Conduit aux côtés de marins portugais, néerlandais, allemands, norvégiens et danois, FLOTEX SILVER 21 a permis de renforcer l’interopérabilité entre différentes unités aéromaritimes alliées opérant dans cette région.

Du 4 au 7 décembre, une 1ère relève d’équipage sur ce théâtre a été réalisée entre les équipages A et B, à Reykjavik en Islande, permettant de poursuivre la mission sans interruption.

Le 2 février, la FREMM Bretagne a participé à l’exercice ARCTIC FIRE en coopération avec la Marine norvégienne, permettant à nouveau de consolider l’interopérabilité des deux marines, principalement dans le domaine de la lutte au-dessus de la surface.

La synthèse de l’exercice interalliés WINTER CAMP s’est déroulée les 5 et 6 février. Les militaires estoniens, britanniques et français se sont entraînés à manœuvrer ensemble au Central training area (CTA). L’objectif était d’entraîner les savoir-faire du Battlegroup à travers un scénario de manœuvre défensive dans la profondeur face à un ennemi joué par le Scout bataillon et la ligue de défense de l’armée estonienne.

WINTER CAMP a permis aux militaires français, estoniens et britanniques de partager leur expérience et leur savoir-faire tout en développant leur interopérabilité dans un environnement particulièrement

exigeant.

Près de 1 400 soldats français, britanniques et estoniens étaient engagés lors de cet exercice annuel. Le détachement français, articulé autour du Sous-groupement tactique interarmes, était déployé sur le terrain pendant huit jours, dont deux jours en bivouac tactique, dans un environnement numérisé.

Le 10 février, le vol Soyouz VS27 s’est élancé depuis le Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou et a assuré la mise en orbite de 34 satellites de la constellation Oneweb, portant la taille de la flotte à 428 satellites en orbite.

Afin de contribuer à la préservation des intérêts stratégiques de la France et de l’Europe dans le domaine spatial, les armées participent à la sécurité du centre spatial.

Le dispositif de protection de l’opération TITAN est mis en place à chaque lancement afin de préserver la zone et les abords du pas de tir du CSG de toute intrusion. Leur mission est de déceler toute activité

hostile dans les zones définies et d’être en mesure d’agir contre elle.

Le dispositif de protection était constitué :

-       d’une composante terre, armée par le 3e Régiment étranger d’infanterie, renforcé des équipes cynotechniques de la base aérienne 367 ;

-      d’une composante mer, composée du BSAOM Dumont d’Urville et la VCSM Organabo ;

-      d’une composante air constituée de deux FENNEC et d’un PUMA.

A la suite au cyclone BATSIRAÏ qui a causé de nombreux dégâts sur la côte est de Madagascar, les FAZSOI se tiennent parées pour participer à une éventuelle une opération d’assistance humanitaire, en appui des secours à Madagascar et en étroite coordination avec les autorités locales à La Réunion.

Des capacités navales et aériennes ont ainsi été mises en alerte pour acheminer, si nécessaire, du fret de 1ère urgence.

Dans le cadre de sa participation à l'exercice COPE NORTH 22, un CASA des FANC a décollé le 31 janvier de Tontoua vers Guam.

Il s’agit du plus grand exercice multilatéral des forces aériennes américaines du Pacifique, auquel prennent également part les forces aériennes américaines, japonaises et australiennes.

Cet exercice se concentre sur l’emploi de forces aériennes de combat, le transport d’aide humanitaire et la formation aux secours en cas de catastrophe naturelle, afin d’améliorer l’interopérabilité entre les forces.

Il s’agit de la première participation de la France à cet exercice.

COPE NORTH 2022 rassemble plus de 2 500 militaires américains et un millier de militaires japonais, britanniques et français.

Le 3 février, une phase de familiarisation a permis aux participants d’opérer des vols de reconnaissance, nécessaires pour pouvoir appréhender l'environnement dans lequel ils évolueront.

Le 5 février, un exercice de largage s’est tenu avec 10 avions – américains, australiens, sud-coréen et français – dont l’objectif consistait à larguer un maximum de charges en un temps minimum. Les 10 avions ont largué l’ensemble du fret en moins de 7 minutes.

L'armée de l'Air et de l'Espace (AAE) a déployé un A330 Phénix dans le cadre de l'exercice naval de l'OTAN NEPTUNE STRIKE qui se déroulait en Méditerranée, du 24 janvier au 4 février 2022. Projeté depuis la base aérienne 125 d'Istres, l’A330 a été intégré dans les soutiens-clés de cette coopération pour réaliser des ravitaillements en vol au profit de F18 de l'US Navy au-dessus de la Pologne et de la Hongrie. Au bilan, le Phénix a réalisé 5 vols dans le cadre de cet exercice, dont 3 missions de ravitaillement au profit des chasseurs américains.

NEPTUNE STRIKE 22 est la première édition de cet exercice naval de grande envergure dirigé par l'OTAN. Inscrit dans le cadre du « Projet NEPTUNE » conceptualisé en 2020 et, plus généralement, dans le cycle

des entraînements réguliers de l'Alliance, l'exercice met en œuvre les Naval striking and support forces NATO (STRIKFORNATO), soutenues par l’Allied air command (AAC). L'association de la composante aérienne permet d'éprouver l'interopérabilité des moyens des pays membres avec le groupe aéronaval formé autour du porte-avion américain USS Harry S. Truman.