Somalie: le COS libère les deux otages françaisDécidée hier soir par l'Elysée, une opération spéciale a permis cette nuit de
libérer les deux otages français, Jean-Yves et Bernadette Delanne, retenus par des pirates somaliens depuis le 2 septembre. L'opération s'est déroulé en mer, au nord-est de la Somalie (région du Puntland), à proximité, semble-t-il, de Bargal. Selon un premier bilan, un Somalien a été tué et six autres faits prisonniers. Les otages ainsi que les pirates sont à bord d'un bâtiment de la Marine nationale qui fait route vers Djibouti.
Au cours d'une action qui a duré une dizaine de minutes, les forces spéciales ont pris le contrôle du voilier Carré d'As, sur lequel les pirates retenaient les otages. Il s'agit de ce que les spécialistes appellent un
"assaut à la mer", l'une des opérations navales les plus délicates qui soient. Les commandos arrivent très vite, à bord de zodiacs spéciaux, et montent à l'abordage du bateau. D'autres peuvent être héliportés. Pour des raisons de sécurité, ni l'Elysée, ni l'Etat-major des armées ne souhaitent préciser les conditions exactes de l'opération de cette nuit.
"Nous avons joué sur la surprise" explique ce matin un officier. Comme l'a précisé le président Nicolas Sarkozy, ce matin lors d'une conférence de presse, il s'agissait d'éviter que le voilier atteigne la ville d'Eyl (sud de la Somalie), qui sert de repaire aux pirates. Une fois à terre, la libération des otages par une action de
"vive force" aurait été beaucoup plus risquée, et donc a priori exclue.
Les conditions de mer, actuellement mauvaises dans le secteur, ont sans doute retardé l'opération , le dispositif étant sur place depuis quelques jours. L'action a été menée par une trentaine de commandos-marine, qui étaient arrivés à Djibouti il y a une quinzaine de jours. La participation des nageurs de combat du commando Hubert, spécialisés dans ce type d'opération, est plus que probable. Ils ont opérés à partir de la frégate
Courbet et bénéficier de l'appui d'un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Un important travail de reconnaissance (REA) était en cours depuis plusieurs jours, grâce à des images satellitaires.
Au cours de son intervention télévisée, le chef de l'Etat a félicité les forces armées pour leur action. Il a également remercié l'Allemagne et la Malaisie pour leur aide dans cette affaire, en refusant de préciser la nature de cette aide.
"C'est un avertissement. La France n'accepte pas que le crime paye. Les pirates doivent savoir qu'ils encourrent des risques lourds" a martelé Nicolas Sarkozy, en renouvelant ses appels à une "mobilisation de la communauté internationale" pour lutter contre la piraterie dans le Golfe d'Aden. Le président de la République n'a pas exclu des
"actions punitives".
Les pirates somaliens seront
"ramenés en France", a annoncé le chef de l'Etat, précisant que leur extradition vers la Somalie ne pourrait se faire qu'avec l'assurance qu'ils y soient condamnés et qu'ils y effectuent leurs peines.
Les commandos-marine étaient déjà intervenus en Somalie, lors de l'affaire du
Ponant, en avril dernier. Samedi, un thonier français a été attaqué par des pirates à 400 nautiques des côtes somaliennes, mais il a pu s'échapper et se réfugier aux Seychelles. (Voir l'émission C dans l'air consacrée à ce sujet hier soir)
Source : Secret Défense