Le U-156 appartient à la
2. Unterseebootsflotille basée à Lorient. C'est un sous-marin de type IX.C commandé par le
Käpitanleutnant Werner Hartenstein. Il fait partie de la meute (Wolfpack) Eisbär 1 qui doit rejoindre le sud Atlantique et l'océan Indien. C'est la 4e mission du sous-marin. Il quitte Lorient le 20 août 1942.
La RMS Laconia est un transatlantique appartenant à la compagnie Cunard. Quand la guerre éclate, le navire est réquisitionné et armé. Elle doit transporter 1793 prisonniers de guerre italiens capturés lors de la première bataille d'El Alamein. Il y a 463 hommes d'équipage, officiers et matelots, 286 soldats britanniques et 103 soldats polonais qui servent comme gardes-chiourmes.
A 22hOO, la Laconia est répérée au large de l'ile de l'Ascension et coulée par l'U-156 . Les prisonniers italiens sont enfermés en cale mais certains parviennent à s'échapper. Les Polonais les repoussent à la baïonnette et les abattent pour éviter de les faire monter à bord des canots de sauvetage. Les survivants se jettent à l'eau et tentent de s'agripper aux canots de sauvetage. Pour les empêcher de monter, on leur coupe les poignets ce qui a pour conséquence d'attirer les requins. De nombreux Italiens périssent tués par les squales.
L'U-156 remonte à la surface pour porter assistance aux naufragés, ignorant la présence de prisonniers de guerre italiens. Il en informe l'amiral Dönitz,
Befhehlshaber der U-Boot (BuB). Dönitz demande à la Wolfpack Eisbär 1 d'aller aider l'U-156 à récupérer les naufragés. Informé, Hitler refuse catégoriquement et ordonne de continuer la mission prévue. Deux sous-marins allemands partent à la rescousse, l'U-506 et l'U-507 ainsi que l'italien Commandante Cappellini. Informé, Vichy envoie de Dakar le croiseur Gloire, le sloop Annanmite et le Dumont-d'Urville de Cotonou.
Sur le pont de l'U-156 il y a plus de 200 rescapés et 200 autre dans quatre canots de sauvetage. Hartenstein envoie un message en clair en anglais pour avertir du naufrage et s'engage à ne pas engager une action de guerre. Les Anglais refusent de croirent au message et croient qu'il s'agit d'un piège.
Le 15 septembre, les sous-marins allemands et l'italien rejoignent l'U-156. Les quatre sous-marins se dirigent vers les côtes africaines pour débarquer les naufragés, navigant en surface.
Le 16 septembre, malgré le drapeau de la Croix-Rouge déployé sur le pont, un B-24 Liberator américain bombarde le sous-marin avec des charges de profondeur. Un canot de sauvetage est touché, le Liberator revient quatre fois à la charge. Hartenstein est contraint de couper les amarres avec les canots et laisse le temps aux naufragés sur le pont de sauter à la mer. Le sous-marin entre en immersion.
L'équipage du Liberator sera médaillé pour avoir coulé l'U-156 (erronément).
Les autres sous-marins sont avertis de l'attaque américaine et doivent donc plonger car les Américains sont à leur recherche. Les naufragés sont cependant pris à bord des submersibles malgré une nouvelle attaque. Ils sont déchargés à bord des navires français partis à leur rencontre.
Ont été sauvés 1113 passagers dont 48 femmes et enfants :
-597 Britanniques
-373 Italiens
- 70 Polonais
1440 prisonniers de guerre italiens ont trouvé la mort.
Le capitaine Robert Richardson III qui a ordonné de bombarder une opération de sauvetage n'a jamais été inquiété ni envoyé devant une cour martiale.
En conséquence, l'amiral Dönitz après cet incident a émis le Laconia-Befehl, l'ordre Laconia, interdisant de porter assistance aux naufragés après un torpillage.
Lors du procès de Nuremberg, le procureur américain a accusé Dönitz de crimes de guerre pour avoir donné cet ordre. L'amiral Chester Nimitz interviendra pour indiquer que les Américains ne portaient pas assistance aux navires japonais depuis le début de la guerre.
Richardson a continué sa carrière au sein de l'OTAN.
Hartenstein et l'équipage de l'U-156 trouvent la mort au large de la Barbade lors de la 5e mission, le 8 mars 1943.