Joséphine Baker au Panthéon. Qui était-elle vraiment ? Retour sur un étonnant parcours
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Michel Admin
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Sujet: Joséphine Baker au Panthéon. Qui était-elle vraiment ? Retour sur un étonnant parcours Mar Nov 30 2021, 15:23
[size=49]Joséphine Baker au Panthéon. Qui était-elle vraiment ? Retour sur un étonnant parcours[/size]
« Si elle a choisi sa vie, laissons la faire ! » En laissant la bride sur le cou très tôt à sa petite Freda Joséphine, sa mère, Carrie McDonald, pouvait-elle imaginer son entrée au Panthéon, un peu plus d’un siècle plus tard ? Certes non. Les fées ne s’étaient pas trop penchées sur le berceau de la gamine qui rêvait de réussite. Née en 1906 à Saint-Louis, Missouri, de parents artistes, Joséphine a connu une enfance très dure. Dans cette ville qui appartenait à l’Union pendant la guerre de Sécession, la ségrégation restait très forte. À 7 ans, elle y travaille comme domestique chez des patronnes blanches sans pitié. À 11 ans, elle y est témoin d’un lynchage. Une nuit terrifiante qui la marquera à jamais. Mais l’adolescente est vive, espiègle. La rue est son royaume, elle danse, traîne avec des artistes noirs. Se marie une première fois à 13 ans, puis une deuxième fois, à 15 ans, avec Willy Baker, gentil garçon dont elle gardera le nom. « Si elle a choisi sa vie, laissons la faire ! » En laissant la bride sur le cou très tôt à sa petite Freda Joséphine, sa mère, Carrie McDonald, pouvait-elle imaginer son entrée au Panthéon, un peu plus d’un siècle plus tard ? Certes non. Les fées ne s’étaient pas trop penchées sur le berceau de la gamine qui rêvait de réussite. Née en 1906 à Saint-Louis, Missouri, de parents artistes, Joséphine a connu une enfance très dure. Dans cette ville qui appartenait à l’Union pendant la guerre de Sécession, la ségrégation restait très forte. À 7 ans, elle y travaille comme domestique chez des patronnes blanches sans pitié. À 11 ans, elle y est témoin d’un lynchage. Une nuit terrifiante qui la marquera à jamais. Mais l’adolescente est vive, espiègle. La rue est son royaume, elle danse, traîne avec des artistes noirs. Se marie une première fois à 13 ans, puis une deuxième fois, à 15 ans, avec Willy Baker, gentil garçon dont elle gardera le nom. À l’époque, sa « danse sauvage », charleston mâtiné de hip-hop avant l’heure, symbolise aussi le renouveau artistique dont l’Europe a besoin, après guerre. « La Vénus noire » incarne la libération des corps, des femmes, et l’Afrique a la cote. Poiret l’habille, Simenon est son amant, Colette et Cocteau l’admirent, Hemingway fréquente son cabaret, Van Dongen et l’affichiste Paul Colin la dessinent. Elle apprend le français en lisant la presse qui n’arrête pas de parler d’elle. Un nouveau mari et imprésario, Pepito Abatino, prend sa carrière en main, lance des produits de beauté à son nom. Dans les années 1930, elle se balade partout avec son guépard Chiquita, chante au Casino de Paris, fait du cinéma. Son naturel séduit les foules dans l’Europe entière, même si parfois, la haine aussi se déchaîne, comme en Autriche.
Espionne pour la France libre
Devenue Française en 1937 par un nouveau mariage avec l’industriel Jean Lion, Joséphine Baker ouvre un nouveau chapitre de sa vie lorsque la guerre éclate. « La France a fait de moi ce que je suis, en marge de tous les préjugés, j’étais prête à lui donner ma vie », écrit-elle encore dans ses mémoires. Elle devient espionne pour la France libre, voyage en terres ennemies avec des informations cachées dans ses partitions, s’engage dans les forces féminines de l’armée de l’Air, chante pour les troupes alliées. En 1945, elle est une héroïne française. En revanche, sa popularité ne décolle pas outre-Atlantique. « J’ai deux amour s, mon pays et Paris », son tube de 1930, était une déclaration exagérément gentille pour sa terre natale… Dans les années 1950 encore, elle s’y fait refouler dans de nombreux hôtels et clubs, au nom de la ségrégation. Elle s’indigne publiquement, est accusée de sympathies communistes par J. Edgar Hoover, le sinistre patron du FBI et déclarée persona non grata. Elle ne retournera aux États-Unis qu’en 1963, à la demande de Martin Luther King, pour participer à la marche pour les droits civiques, à Washington. Elle fut la seule femme à s’y exprimer, dans son uniforme des Forces françaises libres bardé de médailles. « Le plus beau jour de [sa] vie. » Elle la termine à Paris, après un spectacle à Bobino. Laissant derrière elle les douze enfants de toutes nationalités adoptés avec son dernier mari, le chef d’orchestre Jo Bouillon, « pour prouver qu’il n’a qu’une seule race, la race humaine ».
Après la faillite de son domaine des Milandes en Dordogne, soutenue par Grace Kelly, Joséphine avait trouvé refuge en face de Monaco, avec sa « famille arc-en-ciel. » Son entrée au Panthéon se concrétisera par un cénotaphe. La petite Américaine qui avait traversé l’Atlantique « pour être libre de corps et d’esprit à Paris » repose pour toujours au cimetière marin de la principauté.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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