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Sujet: Le Général Franco en 10 dâtes clefs ! Dim Oct 10 2021, 15:29
Franco : portrait du dictateur espagnol en 10 dates
Delphine Le Feuvre 10/10/2021, 7:46 Histoire
Le général Franco, dictateur espagnol. :copyright: Getty Images
Connu simplement comme “Franco”, le général Francisco Franco, qui a remporté la guerre civile espagnole en 1939, a exercé l’une des plus longues dictatures d’Europe. Il a en effet dirigé l’Espagne pendant 36 ans, jusqu'à sa mort en 1975. Retour sur sa vie en dix dates, qui ont marqué son histoire et celle de la péninsule ibérique.
La jeunesse de Franco
4 décembre 1892 : Naissance de Francisco Franco au Ferrol, en Galice. Le garçon est le deuxième enfant du couple, qui eut en tout cinq enfants. La famille toute entière est depuis plusieurs générations vouée au service de la marine, à laquelle le jeune Franco se destine également. Malheureusement pour lui, l'Académie navale d'El Ferrol fut fermée en 1907 : il dut donc s’inscrire à l’Académie d’infanterie de Tolède. 1912 : Francisco Franco est envoyé dans l'enclave espagnole de Melilla, au nord du Maroc, ce qui marque le début de sa carrière militaire dans le pays. Il joua notamment un rôle important en tant que commandant de la Légion espagnole durant la guerre du Rif, face aux tribus berbères, dans les années 1920. 22 octobre 1923 : Il épouse Carmen Polo, fille d'un riche commerçant d'Oviedo. Ensemble ils auront une fille en 1926, Carmen Franco, future marquise de Villaverde.
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De général à commandant en chef des forces insurgées
1926 : Un décret royal fait de lui le plus jeune général espagnol, alors qu’il est nommé général de brigade à seulement 33 ans. A partir d’octobre 1934 : Francisco Franco dirige depuis Madrid la répression d’une insurrection révolutionnaire, qui a principalement lieu dans la région des Asturies, à l’initiative des mineurs. En tant que conseiller direct du ministre de la Guerre, il coordonne les opérations militaires dans les régions concernées, particulièrement en Catalogneet dans le Pays basque espagnol. 29 septembre 1936 : Alors qu’il a participé, en juillet, à un coup d’Etat nationaliste contre la seconde République espagnole, la Junte de Défense Nationale, créée par les insurgés, nomme Franco chef du gouvernement et “commandant en chef des forces insurgées”. Il n’avait pourtant pas joué un rôle majeur dans le coup d’Etat, se contentant de se montrer en sa faveur. C’est un hasard du destin qui lui permettra d’accéder à de hautes responsabilités : en effet, Franco prit la tête des opérations à la suite d’un accident d’avion qui coûta la vie au général José Sanjurjo, à l’origine du soulèvement militaire. C’est le début de la guerre civile espagnole, le pays étant séparé en deux, une partie contrôlée par les armées républicaines, l’autre par les armées franquistes. Le conflit, qui fera plus d’un million de victimes, oppose jusqu’en 1939 le gouvernement républicain espagnol de Front populaire à l’insurrection militaire et nationaliste, dirigée par Franco.
Franco proclamé "Caudillo"
30 janvier 1938 : Un décret proclame Franco chef de l'État, du gouvernement et de l'armée. On l’appelle désormais “Caudillo”. 1er avril 1939 : les troupes de Franco, soutenues notamment par la Phalange et les forces de l’Allemagne hitlérienne, entrent dans Madrid. C’est la fin de la guerre civile espagnole et le début de la dictature franquiste, une dictature militaire et autoritaire. Alors que dans le même temps, la Seconde Guerre mondiale éclate, Franco décide de rester en retrait du conflit, optant pour une politique de neutralité. 20 novembre 1975 : après de nombreux problèmes de santé, le dictateur décède au terme d’une longue agonie. Oedème pulmonaire, infarctus, péritonite, ulcère… à partir du mois d’octobre 1975, l’état de santé de Franco dégénère rapidement, nécessitant jusqu’à une opération de l’estomac. Le 30 octobre, il demande l’application de l'article 11 de la Loi organique, qui consiste à transférer tous les pouvoirs à Juan Carlos, qui était déjà chef de l’Etat par intérim. Ce n’est qu’après la mort de Franco que Juan Carlos Ier devint officiellement roi d’Espagne.
24 octobre 2019 : 44 ans après sa mort, l’Espagne enterre Franco une deuxième fois. Après des mois de bataille judiciaire, le corps du général a été exhumé alors qu’il reposait jusque-là dans le mausolée-monument d’El Valle de los caidos, près de Madrid. Ce transfert était considéré comme une priorité par le président du gouvernement, Pedro Sanchez. Le mausolée avait été construit à sa gloire par des prisonniers politiques, et renferme les ossements de milliers de victimes de la guerre civile, des deux camps.
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Sujet: Re: Le Général Franco en 10 dâtes clefs ! Dim Oct 10 2021, 21:50
La guerre du Rif. Le 20 juillet 1925, en pleine guerre du Rif, le maréchal Pétain débarque à Rabat, envoyé par Paul Painlevé, président du Conseil. Il a pour tâche de réprimer conjointement avec l'armée espagnole le soulèvement d'Abd el-Krim. Le 28 juillet suivant, il passe en revue les troupes ibères dont la fameuse Legión Española , pendant espagnol de la Légion Etrangère, commandée par Francisco Franco, le plus jeune colonel du royaume, présenté à l'illustre maréchal par le chef du gouvernement, le général Primo de Rivera. Un plan réalisé conjointement par Pétain et Franco prévoit un débarquement dans la baie d'Alhucemas des banderas du Tercio à bord de navires français. Plan audacieux et le 2 septembre 1925, Franco à la tête de ses troupes parvient, malgré une mer houleuse, à prendre pied à Cebadilla. Le sort du Lion du Rif paraît scellé. En quelques mois, Pétain qui a emmené avec lui une brochette de brillants officiers : Noguès, La Roque, Giraud, de Lattre de Tassigny … mate le bouillant chef chérifien qui se rend le 25 mai 1926. Le roi Alfonse XIII lui remet la Médaille Militaire espagnole et Pétain remet au futur Caudillo la Légion d'Honneur. A trente-sept ans, Franco est promu général de brigade, le plus jeune général d'Europe. A son retour en Espagne, il prend la tête de l'académie militaire de Saragosse
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Sujet: Re: Le Général Franco en 10 dâtes clefs ! Dim Oct 10 2021, 21:53
Franco et Pétain se sont rencontrés à Montpellier (extrait de mon article paru dans Histomag spécial ESPAGNE) Le voyage du Caudillo Après la rencontre entre Hitler et Mussolini à Berchtesgaden (visite du 18 au 21 janvier 1941) et les colloques Ribbentrop/Ciano, ce dernier, gendre du Duce et ministres des Affaires Etrangères écrit à Serrano Súñer pour proposer une rencontre entre Mussolini et Franco à Gênes, le 11 février suivant. La délégation espagnole doit s'y rendre par voie terrestre et donc traverser le sud de la France (500 kilomètres) avant de franchir la frontière italienne et continuer sa route sur la route littorale appelée Via Aurelia. C'est la première visite de Franco à l'étranger et celui-ci souhaite rencontrer à son retour le maréchal Pétain. Le ministre de l'Intérieur de Vichy, Marcel Peyrouton, redoute un attentat lors du passage de Franco par les républicains espagnols en exil et les fait éloigner du parcours, alors que se prépare le remplacement de Pierre-Étienne Flandin par l'amiral Darlan. La rencontre entre les deux dictateurs latins aura lieu finalement à Bordighera, à quelques kilomètres de la frontière franco-italienne, Gênes ayant été bombardée le 6 février 1941 par la force H commandée par l'admiral James Somerville (opération Grog). Mussolini, d'avance, sait que cette rencontre est inutile, comme il le confie au roi Victor-Emmanuel III mais donne les instructions pour que son vis-à-vis ibérique soit accueilli à la Villa Regina Margherita de Bordighera. Franco et sa suite démarre de Madrid le 10 février, c'est un cortège de berlines comprenant douze véhicules avec Súñer, le général Moscardo, héros de l'Alcazar de Séville et la garde prétorienne du Caudillo. La colonne fait étape à Barcelone où Franco est reçu par le maire, Miguel Mateu Pla. Le lendemain, mardi 11 février, Franco et sa suite reprennent la route et passent la frontière hispano-française à 8h00 au Perthus. Accueillie par le préfet des Pyrénées-Orientales et au son de la Marseillaise et de l'hymne phalangiste, la colonne poursuit son chemin escortée par la police française et sous la surveillance de détachements de l'armée d'armistice, huée au passage par des exilés républicains qui sont maintenus à l'écart du cortège à l'aide de barrières. Le temps d'un arrêt à Arles pour se restaurer et la colonne franchit la frontière franco-italienne à Ventimiglia dans la soirée.
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Sujet: Re: Le Général Franco en 10 dâtes clefs ! Dim Oct 10 2021, 21:55
Montpellier, 13 février 1941. C'est dans la préfecture de l'Hérault que le generalissimo doit être accueilli par le maréchal Pétain. La veille, l'amiral Darlan est venu en personne veiller aux préparatifs. Le Maréchal arrive dans son train spécial en gare de Montpellier à 11h15, où l'attend Darlan. A 13h40, le cortège espagnol arrive. Après les hymnes nationaux, Franco et Pétain passent en revue un détachement du 3eme régiment de Dragons de Castres. Avec leurs suites, ils entrent à la préfecture où une réception a été organisée. Y participent, outre la délégation espagnole, Francesco Lequio ambassadeur d'Italie en Espagne, présent depuis le début du voyage, ainsi que le maire de Montpellier, le préfet de l'Hérault et le général de Lattre de Tassigny. Après le déjeuner, Franco et Pétain s'entretiennent seul à seul. Les entretiens portent sur la rencontre de Bordighera, le Caudillo assurant le maréchal que les troupes allemandes ne traverseront pas l'Espagne pour s'emparer de Gibraltar et passer en Afrique du Nord. Après ces entretiens, les deux hommes se dirigent vers le balcons où la foule les acclame. A 17h00, après un dernier salut au drapeau au son des hymnes nationaux, les deux hommes se quittent et le cortège espagnol franchit la frontière en fin de soirée pour faire étape à nouveau à Barcelone. Les deux hommes ne se reverront plus. A la fin de la guerre, entre 2000 à 5000 collaborateurs passeront en Espagne pour y trouver refuge, entre autres : François Piétri, ancien ambassadeur de Vichy à Madrid, Pierre Héricourt (ex-Camelot du Roi), Louis Darquier de Pellepoix, Abel Bonnard et Pierre Laval. Franco sera l'unique chef d'état à prononcer des condoléances à la mort du maréchal Pétain, le 23 juillet 1951.
SOURCES :
Michel del Castillo, Le temps de Franco. Fayard. 2008. Matthieu Séguéla,Pétain-Franco : les secrets d'une alliance. Albin Michel. 1992.