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Sujet: Les Eparges Mer Aoû 18 2021, 12:17
LES EPARGES : la guerre des mines février 1915
Cette photo a été prise des lignes françaises, d'une tranchée du Ravin de la Mort (sud vers le nord en se repérant avec la carte) Sur la carte, repérez le point C -au milieu de la crête alt. 346m) et le point X à l'extrème-droite de la carte.
LES EPARGES C'est un éperon de 1400 m et haut de 346 m qui domine la plaine de la Woëvre. C'est un terrain de nature spongieuse. Les Allemands s'en emparent dès le 21 septembre 1914. Les Français occupent en face la colline de Montgiremont et le village des Eparges.
L'ATTAQUE DU 17 FEVRIER 1915 Secteur de la 1ere armée du Gal Roques, front tenu par le 6e C.A. du Gal Herr. La reprise de ce point stratégique est décidée le 12 janvier 1915, l'artillerie devra détruire les ouvrages construits par les allemands, suivi du génie. Par une série de sapes et de coups de main, les Français s'approchent des lignes adverses, dans la boue. A 4h30, après l'explosion de 4 mines, le 106 RI passe à l'attaque. Après l'épouvantable barrage d'artillerie, ils rencontrent une opposition de survivants ayant survécu à l'enfer. A 16h30, la crête est prise et attaques et contre-attaques se poursuivent jusque tard dans la nuit. Le lendemain, les Allemand essaient de reprendre les positions perdues. Le Lt Maurice Genevoix témoignera plus tard (les Eparges). Notons que Jünger y a participé, un des premiers chapîtres d'Orages d'Acier s'appelle Les Eparges. Les Français s'accrochent néanmoins. La cr^te change de main plusieurs fois. Durant 5 jours les combats font rage. Le bastion ouest est aux mains des Français. L'offensive reprend en direction du point X. Une rude contre-offensive Allemande rendra nulles les faibles avancées. Les adversaires aménagent et consolident leurs positions.
L'ATTAQUE DU 18 MARS C'est la répétition de l'attaque du 17 février. Le 132 RI n'arrive pas à progresser et doit aménager ses positions. Les pertes s'élèvent à 1700 hommes pour un gain dérisoire. L'oeuvre de l'artillerie française est gênée par l'apparition d'un canon allemand qui tire à longue portée et dont la neutralisation est indispensable. Le 27 mars, l'attaque est relancée. Les mitrailleuses allemandes bloque la progression. La nuit, une contre-attaque vient déloger les français. LE 27 mars, la 12 DI réussi à s'emparer d'une partie de la crête.
LE 5 AVRIL 1915 : Reprises de l'offensive Alors que les combats font rage en Champagne, l'E-M français décide de réduire le saillant de Saint-Mihiel. Les Eparges sont le saillant nord. Le 106 RI et le 132 RI repartent à l'attaque comme en février. Le 106 RI réussi à s'emparer du point C Le 132 tient la ligne POINT C -POINT X, les renforts allemands affluent et le POINT C est repris le lendemain. Les combats au corps à corps empêchent l'usage de l'artillerie. Le 8 R.I. en réserve vient renforcer les rescapés des autres régiments et contre-attaque en dépit du mauvais temps, de la mitraille, de la boue. Le 10 avril, les Allemands lancent une puissante contre-offensive pour reprendre le terrain perdu mais les Français tiennent bon. Faute de réserves (bataille de Champagne), cette guerre de tranchées va se transformer en guerre de mines.
Vue aérienne des Eparges : le point X est à l'extrème-droite.
Le Point C aujourd'hui, du moins j’ai pris cette photo il y a 35 ans et plus.
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Commandoair40 Admin
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Sujet: Re: Les Eparges Mer Aoû 18 2021, 15:12
Merci mon Alex ,
Très bon sujet .
Ayant habité qq années dans les Ardennes , je connais bien ces lieux , qui n'étaient pas loin de chez moi .
J'y suis allé avec mon fils de cœur, sergent au 2eme REI .
Située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Verdun, en bordure des Hauts-de-Meuse, la crête des Eparges est l’un des observatoires les plus avancés dans la plaine de la Woëvre, elle culmine à 350 mètres.
Un panorama exceptionnellement ouvert et étendu se développe depuis le Point A, à l’ouest, qui domine le ravin des Quanottes, le Point C au centre-sud, qui contrôle le col de la Crête de Combres, et le Point X, à l’est, veille sur la plaine de la Woëvre.
Inscrit dans la forêt domaniale, la nécropole française du Trottoir est implantée au pied de la crête sur un site constitué d’entonnoirs, de sapes où de nombreux monuments commémoratifs ont été élevés,
Le cimetière est localisé en bordure de la forêt, à flanc de côte, à 800 mètres du village des Eparges.
On y accède directement par la route.
Son plan est quasi rectangulaire.
Deux piliers en pierre calcaire blanche et un portail métallique vert indiquent l’entrée.
A proximité, se trouve un panneau explicatif sur les batailles des Hauts de Meuse en 1914/1918 et les nécropoles.
Des bouleaux, des marronniers, des prunus, des épicéas et des érables entourent la nécropole où reposent 2960 corps de soldats de l’armée française dont 852 en ossuaire.
Elles se répartissent sans symétrie de part et d’autre de l’allée principale en 3 et 4 sections.
Au centre du cimetière, les quatre grands ossuaires et son monument en pierre calcaire blanche érigé à la mémoire de ces soldats inconnus.
Il est entouré d’un petit muret en pierre aux côtés bordés de haies de cotonéaster.
Derrière le mât avec le drapeau français, le monument est orné d’une croix latine en pierre de taille.
De part et d’autre y figurent les années 1914 et 1918 et une inscription gravée indiquant « Ici reposent 852 soldats français inconnus morts pour la France ».
A gauche et à droite sont apposées deux plaques de marbre blanc où figurent en lettres dorées des noms de soldats.
A partir du 21 septembre 1914, les Allemands développent sur la crête des Eparges une forte organisation de blockhaus et de réseaux de tranchées.
La tâche de la reconquête échoit à la 12e division d’infanterie, où sert l’écrivain Maurice Genevoix.
La reconquête reste incomplète.
L’offensive générale reprend le 18 mars 1915, elle est très meurtrière.
A partir de la mi-avril, la guerre des mines s’installe et se prolonge jusqu’en septembre 1917.
Ces mines creusent de spectaculaires cratères dont 18 sont toujours visibles.
Les Français perdent 50 000 hommes dont 10 000 tués ou disparus ; les pertes allemandes sont comparables. On assiste à la « lunéarisation » du sol signifiant le caractère extrême des affrontements.
Créée en 1915, la nécropole ne recueille pas tous les morts.
Des soldats sont aussi inhumés dans des petits cimetières épars et des tombes isolées sur le champ de bataille.
Le grand cimetière dit « du Bois des Eparges » de 1915 et celui du ravin de Sonvaux disparaissent totalement en raison des bombardements puis sont retrouvés après la guerre, grâce aux renseignements fournis pas d’anciens aumôniers militaires.
Environ 200 corps identifiés sont alors rapatriés par les familles.
Les 1600 hommes sont inhumés en tombes individuelles.
Les inconnus retrouvés sur le terrain et ceux exhumés des fosses communes sont alors inhumés dans les 4 grands ossuaires du point central (852 corps plus le carré des inconnus).
Après cet aménagement réalisé en 1922, on retrouve près de 900 corps dans des fosses communes dans le Ravin de la Mort d’où, en 1924, un nouvel agrandissement de la nécropole et son plan dissymétrique.
Les inconnus et restes humains sont transférés à l’Ossuaire de Douaumont au caveau « Les Eparges », ce qui suscite de vives réactions de la part des familles qui pensent que l’État souhaite désaffecter la nécropole.
Le regroupement en 1933- 1934, des corps exhumés des cimetières militaires des environs et de Mesnil-sous-les Côtes met fin à la rumeur.
La nécropole est refaite en 1958.
En 1993, l’entrée est rénovée.
Entre 2005 et 2007, le monument central est reconstruit à l’identique en pierre d’Euville.
Chaque lundi de Pâques se tient la cérémonie traditionnelle commémorant les combats des Eparges.
L’écrivain Maurice Genevoix, ancien combattant des Eparges, s’y rend jusqu’à sa mort en 1980 et se recueille sur la tombe de son ami, Robert Porchon, tué en février 1915.
Les Eparges sont au cœur de l’œuvre littéraire de Maurice Genevoix, Ceux de 14, et de celle de l’écrivain allemand Ernst Jünger, dans Orages d’acier.
Depuis les années 1990, le Mémorial de Verdun organise « Les classes Genevoix », incitant les élèves, à partir de documents, témoignages et visites de terrain, à découvrir ce site majeur de l’histoire de la Grande Guerre.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Invité Invité
Sujet: Re: Les Eparges Mer Aoû 18 2021, 15:26
Merci à nouveau Alex et jean-pierre,post vraiment intéressant
Tregor22/85
Nombre de messages : 1197 Age : 59 Emploi : Retraité Date d'inscription : 21/07/2017
Sujet: Re: Les Eparges Mer Aoû 18 2021, 17:30
Ola
Quelques photos lors d'une visite il y a quelques années...
Difficile avec une photo de se rendre compte de la taille des cratères...
« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: Les Eparges Mer Aoû 18 2021, 17:56
J’habitais Saint Dizier à l’époque et j’étais parti à vélo par Bar le Duc, Saint Mihiel et Hattonchatel.180 km aller retour. Rien que pour la passion de l’histoire. C’était vers 1986. Dans mon cliché on distingue le monument des Eparges. Appareil photo de mauvaise qualité mais il tenait dans la poche arrière du maillot cycliste.
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Sujet: Re: Les Eparges
Les Eparges
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