Qu’il soit permis d’apporter ici des précisions recueillies aux sources officielles, tant dans les domaines de l’organisation et de l’administration que dans celui de l’habillement de ces formations avant et après la guerre de 1939-1945.
I. – ORGANISATION
En application de la loi du 30 mars 1902, il fut créé en Afrique du Nord 5 compagnies sahariennes commandées par des officiers des Affaires indigènes et relevant de la Direction de l’Infanterie.
Les 4 premières étaient composées de fantassins montés et de méharistes, la 5e étant une compagnie portée composée de sahariens à pied disposant de véhicules automobiles.
Parallèlement à ces compagnies sahariennes, existaient des groupes nomades en A.O.F, et trois compagnies méharistes à 4 pelotons au Levant relevant de la Direction des troupes coloniales.
Depuis la fin de la guerre, bien que les bases d’organisation soient restées les mêmes, les événements et la modernisation de l’armée ont imposé des réformes de structures qui font qu’à l’heure actuelle les formations sahariennes comprennent :
A) – Les formations métropolitaines
1° – Compagnies méharistes.
Au nombre de 5, elles portent les noms et ont les stationnements suivants :
– du Tassili ……… …….à Fort-Polignac
– de la Saoura ……. …..à Tindouff
– de l’Erg Oriental ……à El Oued
– du Touat………… ……à Adrar
– du Tidikelt-Hoggar …à Tamanrasset
Ces compagnies peuvent, suivant le cas, être du type » normal » ou du type » réduit « .
a) – Compagnies méharistes type normal.
Commandées par un officier, elles se composent chacune d’un peloton de commandement et de 3 pelotons méharistes comprenant en tout 6 officiers, 24 sous-officiers et 178 hommes, 68 chameaux de masse et 8 chameaux de réserve générale ainsi que des véhicules utilitaires tous chemins.
A l’exception du médecin et du vétérinaire qui sont dotés d’une arme de poing, tous les officiers ont, soit le mousqueton, soit la carabine.
b) – Compagnies méharistes type réduit.
Commandées par un officier, elles se composent chacune d’un peloton de commandement et de 2 pelotons méharistes représentant un effectif de 4 officiers, 17 sous-officiers, 142 hommes, 45 chameaux de masse et 14 chameaux de réserve générale et des véhicules utilitaires tous chemins.
L’armement des officiers est le même que pour la compagnie type normal.
2° – Compagnies sahariennes portées.
Au nombre de 5, elles ont les noms et les stationnements suivants :
– de la Zousfana …… à Colomb-Béchar
– des Oasis ……….. …à Ouargla
– 1ère compagnie portée saharienne de Légion …. à Ain-Sefra
– 2e compagnie portée saharienne de Légion …. à Laghouat
– 3e compagnie portée saharienne de Légion à Sebha
Commandées par 1 officier, leur structure est la même : 1 section de commandement, 1 peloton d’auto-mitrailleuses, 3 sections portées de fusiliers voltigeurs et 1 section canons de 75.
Leur effectif est de 6 officiers, 35 sous-officiers et 195 hommes de troupes avec des véhicules tous chemins (légers, camionnettes, camions sanitaires, autos-mitrailleuses).
3° – Les groupements sahariens d’annexe.
Ils constituent des forces de police à la disposition des commandants des territoires du Sud qui les répartissent suivant les besoins des postes.
Ils comprennent : le groupement saharien d’annexe d’Algérie à 4 groupes qui portent les noms et ont les stationnements suivants :
– G.S.A. d’Ain-Sefra ……à Colomb-Béchar
– » des Oasis ……. ….à Ouargla
– » de Touggourt ….à Touggourt
– » de Ghardaïa ……à Laghouat
avec un effectif global de 1 officier, 20 sous-officiers et 302 hommes de troupe.
Le groupement saharien du Sud tunisien qui, commandé par un officier supérieur comporte 1 peloton de commandement, 3 pelotons méharistes et 4 pelotons motorisés, présente un effectif de 2 officiers supérieurs, 17 officiers subalternes. 78 sous-officiers et 624 hommes de troupe.
Le peloton méhariste compte 21 chameaux de masse et 66 chameaux de réserve générale et le peloton de commandement 8 chameaux de masse et 20 chameaux de réserve générale, 11 command cars, 14 jeeps, 49 camionnettes de 1 t. 5, 11 camions de 2 t. 5, 1 sanitaire, 1 remorque citerne à eau et 1 remorque citerne à essence constituent son parc auto.
4° – La compagnie saharienne d’infanterie du Fezzan.
Sa création remonte après la guerre de 1939-1945 au moment où la France a été chargée du contrôle militaire et de la police de cette partie des anciennes colonies italiennes.
Chargée de la garde de la totalité des bases du Fezzan, elle a son P.C. à Sebha.
Comprenant : 1 section de commandement, 1 section portée et 1 section à pied, son effectif est de 6 officiers, 32 sous-officiers, 248 caporaux et hommes de troupe, son parc est de : 1 command car, 1 jeep, 5 camionnettes 3/4 t., 11 camionnettes 1 t. 5. 8 camions 4 t., 1 G.M.C. lot 7.
5° – Les formations sahariennes du génie.
a) – Le bataillon saharien du génie.
Commandé par un chef de bataillon qui dispose d’un état-major, il est composé de 2 compagnies, l’une avec P.C. à El Golea, l’autre à Ouargla.
Chaque compagnie comporte :
– 1 section de commandement.
– 1 section transport et entretien.
– 1 section engins.
– 1 section d’encadrement du personnel civil placée sous le commandement du chef d’arrondissement des travaux du génie. Les personnels comprennent :
– à l’état-major du bataillon : 3 officiers, 7 sous-officiers, 8 caporaux, 18 hommes de troupe
– à chaque compagnie : 5 officiers, 30 sous-officiers, 24 caporaux 36 hommes de troupe, des travailleurs civils en nombre variable. Le parc auto est constitué par :
– à l’état-major du bataillon : 1 command car, 2 véhicules utilitaires de 0 t. à 0 t. 9, 1 camionnette 1.500 kg, 1 camion benne 2 t. 5,
– à chaque compagnie : 5 véhicules utilitaires de 0 t. à 0 t. 9, 6 camionnettes 1.500 kg, 17 camions 4 à 10 t, 14 camions bennes 2 t. 5, 5 citernes eau de 4 t, 1 wrecker, 4 remorques spéciales
– b) – La compagnie saharienne de Colomb-Béchar.
De la même composition que les 2 compagnies ci-dessus, elle a cependant les effectifs et un parc auto différents
Effectifs : 4 officiers, 19 sous-officiers, 17 caporaux, 364 hommes de troupe, des travailleurs civils
Parc auto : 3 véhicules utilitaires de 0 t. à 0 t. 9, 1 véhicule utilitaire de 1 t. à 1 t. 9, 2 véhicules utilitaires de 2 t. à 2 t. 9, 2 véhicules routiers utilitaires 0 t. à 0 t. 9, 1 véhicule routier utilitaire 1 t. à 1 t 9, 1 citerne à eau, 2 tracteurs 7 à 11 t, 1 wrecker 4 t, 2 semi-remorques 20 t, 1 camion atelier, 1 bétonneuse à moteur, 1 pompe d’épuisement, 1 groupe électrogène
6° – Les formations sahariennes des transmissions.
Sont constituées par deux organes de commandement avec chacun une compagnie de transmissions comme organe d’exécution.
Le commandement des transmissions de l’Ouest saharien qui dispose de la 1ère compagnie stationnée à Colomb-Béchar.
Le commandement des transmissions de l’Est saharien dispose de la 2e compagnie stationnée à Ouargla.
Les effectifs sont répartis comme suit :
– le commandement saharien : 1 officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, 2 hommes de troupe
– la lère compagnie : 1 officier, 83 sous-officiers, 76 caporaux, 17 hommes de troupe
– la 2e compagnie : 2 officiers, 102 sous-officiers, 80 caporaux, 15 hommes de troupe.
Ces deux compagnies exploitent des centres de transmissions, des postes radio, des centraux téléphoniques dans les différents et nombreux postes des territoires, de même qu’elles détachent le personnel spécialisé auprès des compagnies méharistes.
La lère compagnie dispose de 9 véhicules utilitaires de 1 t. à 1 t. 9 et la 2e compagnie de 12.
7° – Les formations sahariennes de transport.
Au nombre de 3 compagnies comprenant chacune un échelon de commandement, un échelon de transport et une majoration en personnels et véhicules variables d’une part pour la 1ère compagnie, d’autre part pour les 2e et 3e compagnies.
Les effectifs sont donc à l’échelon de commandement: 1 officier, 6 sous-officiers, 5 brigadiers, 21 hommes de troupe
Échelon de transport : 1 officier, 4 sous-officiers, 3 brigadiers, 40 hommes de troupe
Majoration 1ère compagnie : 1 officier, 3 sous-officiers, 3 brigadiers, 40 hommes de troupe
Majoration 2e et 3e compagnies : 1 officier, 10 sous-officiers, 12 brigadiers, 20 hommes de troupe
L’ensemble du parc auto est constitué par : 5 motos solo, 3 VL. 15 CV, 8 jeeps, 5 camionnettes 1 t. 5, 4 camions de 2 à 4 t., 1 camion lot 7, 32 camions de 5 à 10 t., 1 wrecker, 1 camion citerne à eau.
8° – Les formations coloniales.
1° Les pelotons méharistes d’A.O.F. constitués en brigade.
1ère Brigade (de Mauritanie)
– peloton méhariste d’Atar
– peloton méhariste de Chinguetti.
3e Brigade (de Mauritanie, Soudan)
– peloton méhariste de Hodt (Néma)
– peloton méhariste d’Araouane.
4e Brigade (en Niger)
– peloton méhariste du Timetrine (Gao)
– peloton méhariste de l’Air (Agadès)
– peloton méhariste de N’Guimi.
Chaque peloton méhariste armé de mortiers de 60, de fusiliers voltigeurs et de mitrailleuses, compte 2 officiers, 4 sous-officiers, 1 caporal-chef et 63 africains disposant de 220 chameaux.
A chaque peloton méhariste est accolé un » goum » de supplétifs sahariens aux ordres d’un officier hors cadre.
2° Les groupes nomades d’A.E.F.
– Le groupe nomade de Borkon-Tibesti (à Largeau).
– Le groupe nomads de l’Ennedi (à Fada).
Chaque groupe nomade comprend 2 sections et compte 2 officiers, 4 sous-officiers, 1 caporal européen, 85 africains, 285 chameaux.
A chaque section est accolé un » goum » de supplétifs sahariens dépendant directement du chef de section.
II. ADMINISTRATION
Chaque formation forme corps et s’administre isolément, sauf en ce qui concerne les groupes sahariens d’annexe des oasis, de Touggourt et de Gardhaïa qui constituent des détachements non administratifs des formations sahariennes formant corps.
Toutes sont rattachées au Bureau de comptabilité des unités sahariennes d’Alger
Les militaires sahariens non officiers des formations montées se procurent à leurs frais leur méhara et le harnachement correspondant.
Une commission de remonte est chargée d’accepter ou de refuser les animaux présentés.
L’entretien des méhara et du harnachement est à la charge du propriétaire.
En matière d’habillement, les effets sont achetés par les militaires au magasin de la compagnie et leur valeur est portée en dépense à leur compte particulier.
Pour assurer ce ravitaillement, les formations sahariennes entretiennent un magasin d’habillement, de campement et de couchage dont le stock en effets, réalisé en principe auprès des magasins administratifs, est payé sur les fonds généraux du corps.
III. – LES EFFETS D’HABILLEMENT JUSQU’EN 1939
A) – Les compagnies sahariennes
1° – Uniformes.
Jusqu’en 1939, les uniformes des personnels des compagnies sahariennes étaient composés de différents effets d’habillement et de campement suivant qu’il s’agissait de personnels officiers, sous-officiers, hommes de troupe et selon qu’ils étaient français ou indigènes.
– Officiers français
Burnous drap bleu foncé et bournous flanelle blanche. Effets du modèle général des spahis. Insigne de patte de collet : le croissant surmonté d’une étoile avec soutache jonquille, galons de képi bleu ciel avec étoile et croissant sur le bandeau, galons or.
En grande tenue :
Tunique garance à col garance et pattes de parement garance, patte de collet garance, porte l’étoile et le croissant or, galons, brides d’épaulettes et épaulettes dorées, boutons 1/2 sphériques unis dorés. Ceinturon en soie grenat, plateaux dorés portant attributs sur motif de décoration arabe. Pantalon drap bleu ciel à double bande garance.
Grande tenue de toile blanche dont la tunique comporte les mêmes pattes de collet que la tunique en drap.
La tenue journalière est en toile kaki clair avec pantalon large et resserré à la cheville.
En campagne au Sahara peuvent porter la même tenue que la troupe, mais tous ces vêtements indigènes ne peuvent être portés en dehors des territoires militaires.
– Officiers indigènes.
Portent les mêmes effets que ceux des régiments de spahis, burnous drap bleu foncé portant sur la pièce de poitrine le croissant surmonté de l’étoile, chéchia recouverte du haïk.
– Adjudants-chefs et adjudants français.
Portent en grande tenue les mêmes effets que les officiers : tunique rouge avec insignes de grade, brides d’épaulettes et épaulettes argent, pantalon bleu ciel à passepoil rouge, képi bleu ciel avec soutache de grade.
En tenue de campagne et de travail, la tenue est la même que celle des chasseurs d’Afrique.
– Adjudants indigènes.
Même tenue que les officiers indigènes sauf les insignes de grade en grande tenue.
En tenue de campagne et de travail, ils portent la même tenue que les français, sauf la coiffure indigène qui remplace le képi.
– Sous-officiers au delà de la durée légale de service
La tenue de sortie est la tenue orientale des spahis algériens. En tenue de campagne, ils portent les vêtements du personnel français avec galons de grade, chéchia ou casque, képi bleu ciel à soutaches jaunes et attributs brodés or.
– Hommes de troupe français.
Vareuse en drap kaki du modèle général, culotte et drap kaki du modèle des spahis, vareuse et culotte en toile kaki, jambières de cavalerie, brodequins.
L’écusson du collet est kaki avec 2 soutaches, 1 croissant et une étoile jonquille.
Le burnous en drap bleu foncé est doublé d’un bournous blanc.
Comme coiffure, la chéchia ou le casque en liège dur. L’attribut est un croissant surmonté d’une étoile Galons de grade jonquille.
– Hommes de troupe indigènes.
Bourgeron en toile grise fermé sur la poitrine par des lanières de » filial! » et arrivant à peu près à mi-cuisse avec collet droit.
Une ceinture en laine écarlate, burnous bleu foncé et burnous blanc, djellabah, pantalon arabe de toile blanche, chèche souvent roulé à l’indienne autour de la chéchia rouge et d’une façon générale effets divers et coiffure adoptés par les hommes de la région occupée par la compagnie.
Brodequins à lacets pour les fantassins et les méharistes ou souliers arabes avec bottes en marocain rouge.
Les insignes de grade sont les mêmes que ceux portés sur les effets de toile par les gradés des spahis algériens
2° – Équipement.
L’équipement est pour tout le monde en cuir rouge foncé.
Il comprend un baudrier porte cartouches et porte baïonnette composé de 4 bandes en cuir formant un losange dans lequel on passe la tête et qui dessine ainsi un V sur le devant et dans le dos.
Sur le bas du V du devant, un gousset forme porte-fourreau de sabre-baïonnette.
Les pointes des 2 V soutiennent à l’aide de contre sanglons le ceinturon porte cartouches en cuir qui est garni à droite et à gauche de 6 gaines en cuir fermées par des pattelettes et contenant chacune 2 chargeurs de 5 cartouches.
Le baudrier porte sur le devant 5 gaînes semblables, 3 à gauche et 2 à droite au-dessus de la poignée de baïonnette.
L’équipement se complète par une sacoche à cartouches portée en bandoulière du côté droit par une banderole passant sur l’épaule gauche et qui peut aussi se fixer à la selle par un anneau de cuir.
Une autre partie du personnel (français) porte des cartouchières passées dans un ceinturon de cuir et soutenues par des bretelles de suspension.
L’armement comporte le mousqueton, le sabre-baïonnette et le sabre qui est porté sur la selle du cheval ou le bât du chameau, du côté gauche.
Le sabre peut être porté à pied rattaché à un ceinturon ordinaire par une bélière de cuir. Il est muni d’une dragonne en cuir rouge.
La lanière du revolver (pour les officiers et sous-officiers qui en sont dotés) est du même cuir.
3° – Nota.
Les personnels des formations méharistes sont tous et toujours pieds nus lorsqu’ils sont montés à méhari. A terre ils portent les naïls.
B) Les formations coloniales
1° – Pelotons méharistes d’A.O.F. et d’A.E.F.
Le pantalon est du même modèle que pour les méharistes des compagnies sahariennes, c’est-à-dire ample et fermé au bas par une coulisse.
La veste est de toile kaki du modèle général pour les français et du type particulier aux troupes sénégalaises pour les indigènes qui la portent rentrée dans le pantalon.
Ceinture de flanelle rouge pour les indigènes portée sur l’équipement.
La coiffure est constituée, pour les indigènes, par la chéchia écarlate cramoisi de 250 mm. de haut.
En règle générale, tout le personnel porte à terre les naïls étant toujours pieds nus à méhari.
En outre la djellabah est couramment portée par l’ensemble du personnel, ainsi que le burnous noir doublé du burnous blanc.
2° – Les supplétifs.
Ils s’habillent par leurs propres moyens et portent les effets traditionnels de leur région de teinte noire ou bleu foncé en général(serouel, djellabah, litham).
3° – Compagnies méharistes du Levant.
Comme coiffure le » keffié » blanc dont les 2 extrémités se croisent sous le menton et viennent repasser sous 1′ » aghal « .
En hiver, vareuse de drap kaki, ceinturon rouge, sérouel, bandes molletières et brodequins.
En été bourgeron de toile kaki serré aux poignets et rentré dans la ceinture, bandes molletières et pieds nus dans les sandales arabes.
Souvent gandourah et toujours équipements sahariens, burnous rouge du modèle des spahis.
Le poignard accompagne ou remplace la baïonnette.
Le harnachement très ornementé comprend la selle en bois (cheddad) avec 2 coussins d’appui, le bissac à tresses, le misaka (ornements de cuir multicolore qui descend sur l’encolure du dromadaire) et le séfifi (tresses retombant à l’arrière des bissacs).
IV. LES EFFETS D’HABILLEMENT APRÈS 1945
Quelques soient les formations, les personnels perçoivent tous les effets du modèle commun distribués à l’ensemble des troupes.
Selon leur emploi, ils perçoivent en supplément les effets spéciaux correspondant à leur spécialité (conducteurs de véhicules, autos blindés, méharistes, etc.), ainsi que les effets dits tropicaux (chemise à manche courte et short en toile).
Indépendamment d’un paquetage aussi complet, les personnels de ces formations portent couramment les vêtements du même modèle que ceux des autochtones, tels que naïls, sérouels de toile, djellabahs.
Les méharistes en sont d’ailleurs régulièrement pourvus et qu’ils soient français ou autochtones, leur tenue traditionnelle portée notamment en tenue de parade reste celle d’avant-guerre.
Cette étude, qui semblera peut-être un peu longue, voire fastidieuse, à qui ne porte pas un intérêt particulier aux questions sahariennes, ne constitue cependant qu’un faible aperçu sur les formations sahariennes.
Elle apportera néanmoins au lecteur suffisamment de précisions au sujet de troupes d’élites sur lesquelles reposent la lourde responsabilité de la police du désert et de la représentation française dans des territoires où l’armée d’Afrique et l’armée coloniale, fidèles à leurs traditions, ont apporté et maintiennent la pacification parmi des populations longtemps agitées et parfois encore remuantes .
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Tregor22/85
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Le RICM est né à Rabat (Maroc) au début du mois d’août 1914 sous l’appellation de 1er Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale, puis en décembre 1er Régiment de Marche d’Infanterie Coloniale.
En réalité Le RICM n’est pas un régiment de tirailleurs, étant composé quasiment de soldats de la métropole, mais formé à la mobilisation générale au Maroc (pays sous protectorat français), avec des bataillons qui y stationnaient depuis 1912.
Il est donc régiment d’infanterie coloniale, en l’occurrence infanterie de marine française.
Le RICM sous son appellation définitive est officiellement créé le 9 juin 1915.
Il est le seul régiment à ne pas porter de numéro sur l’uniforme.
Il arborait l’ancre de marine rouge sur le col et le képi, à la place du numéro.
Ce n’est qu’en 1958 que sa dénomination définitive évoluera en Régiment d’Infanterie Char de Marine (RICM).
Il existe toujours aujourd’hui, ses soldats sont appelés « Marsouins », il est stationné au quartier Le Pulloch à Poitiers.
Il fait partie des troupes de marine, spécialité cavalerie légère blindée.
Sa devise : « Recedit Immortalis Certamine Magno » (RICM) - « Il revint immortel de la grande bataille ».
1914 - Le 17 août le régiment débarque en métropole au port de Sète.
Son historique, bien que très méconnu n’est qu’une suite ininterrompue de prouesses qui fait de lui le régiment le plus décoré de France.
Dès son arrivée en métropole il est dirigé aussitôt sur la Belgique.
Puis en cette fin de 1914 le commandement le positionne sur l’accompagnement du repli en cours.
Les premiers grands chocs ont lieu à Lassigny ainsi qu’à Mametz-Montauban (Somme).
1915 - Début du printemps, le RICM est dirigé à l’ouest de Saint-Pol puis rapidement envoyé à Ypres (Belgique) pour renforcer les alliés britanniques.
Le combat est dur, les gaz sont utilisés, le régiment perd 1041 hommes dont 30 officiers en trois jours.
En septembre il participe aux combats devant Arras puis on l’envoie à nouveau au côté des troupes anglaises sur le secteur difficile de Loos.
En fin 1915 le RICM se trouve à Nieuport (Belgique) avant de rejoindre le secteur de Verdun, où il participe à la bataille que l’on connait.
1916 - Dans cette épopée, qui restera comme un monument de l’esprit de constance et d’abnégation qui anima ses combattants, le régiment s’illustrera par de brillants succès durant cette année :
Le fort de Vaux en juin, la Côte 304 en juillet, la Côte 305 et le village de Fleury en août où il refuse d’être relevé tant que le « travail n’est pas terminé », reprise du fort de Douaumont en octobre, le village de Louvemont et la Côte du Poivre.
1917 – Le RICM est rattaché à la 6ème Armée commandée par le général Mangin.
LE CHEMIN DES DAMES
Le 15 avril 1917 le régiment passe les ponts de l’Aisne pour occuper le périmètre de Moulins- Paissy – Cuissy et Geny, en vue d’investir le 16 le secteur d’Ailles lors de la grande offensive Nivelle.
Contrairement à son habitude il n’est pas directement en première ligne mais prévu à l’exploitation de la percée qui aurait dû s’opérer, cette grande offensive étant un total fiasco dans la réussite de son objectif.
Finalement le RICM sera employé à contenir les troupes adverses qui n’auront de cesse à vouloir réoccuper les positions de la crête du plateau.
Les combats sont parfois menés à un contre quatre.
Les pertes humaines sont considérables.
Le 6 mai on lui demande d’enlever l’éperon du Monument qui menace les tranchées prises à Hurtebise.
En juin il devra rétablir la situation à l’Est de Cerny, attaqué méthodiquement et dangereusement par les Stosstruppen du SturmBatallion n°7.
Rien que durant cette période le RICM dénombrera à lui seul 994 tués ou blessés, dont 21 officiers.
L’année 1917 se terminera le 23 octobre par un énorme coup d’éclat du régiment, encadré par le 4ème régiment de Zouaves et le 4ème régiment Mixte de Zouaves et Tirailleurs :
La percée de la Malmaison qui dans un formidable élan prit à l’ennemi les carrières de Bohéry, le plateau de la Malmaison, puis l’occupation dans la vallée de l’Ailette de la ligne « Briqueterie de Chavignon, Ferme, Many ».
Plus de 700 hommes et 27 officiers ont été tués ou blessés.
Le prodige de cette journée fut même salué par le bataillon d’élite de la Garde du Kaiser, dont un officier prisonnier déclara : « Vous aussi vous êtes la Garde » (prise de 950 prisonniers valides dont 14 officiers).
1918 – Le RICM participa à la bataille de l’Oise, puis envoyé à la limite de l’Oise et l’Aisne en prévision de la contre offensive allemande imminente.
Enfin le régiment participera à l’offensive commune avec les Alliés entre juillet et octobre, la Champagne, l’offensive de l’Argonne.
1918 à 1925 – Le RICM servira parmi les troupes d’occupation en Rhénanie.
2 mai 1925 – Le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc embarquera pour le Maroc pour retrouver ses activités premières.
En tant que Troupe de Marine le régiment fut toujours utilisé comme unité de première ligne.
Un élan et une ténacité extraordinaire l’ont toujours animé, du soldat à l’officier supérieur.
Le choix était sans retour : vaincre ou mourir !
L’ennemi connaissait d’ailleurs fort bien son adversaire et les difficultés à venir quand on lui signalait les « ancres rouges » en face !
Au cours de la Grande Guerre le RICM aura perdu 15 000 marsouins (tués ou blessés) dont 257 officiers.
Une multitude de faits d’armes durant les combats lui vaudront nombre de citations et feront de son emblème le plus décoré de l'armée française.
Sources : Patrick Cambray – en mémoire du soldat AUGER Fernand du RICM, tué le 16 avril 1917 au ravin de Moulins .
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».