le "Père Dorme", une figure des "Cigognes" dont la tranquillité apparente dissimulait le caractère fougueux qui l'animait lors des combats.
Il n'était pas rare que son avion revienne taché du sang de l'ennemi tant il s'en était approché près.
Mais ce faisant il concédait le plus souvent ses victoires aux jeunes coéquipiers.
Le nombre de celles-ci est donc très sous évalué
Le " Père Dorme " que d'aucuns jugeaient comme le meilleur pilote français demeurait très discret sur la plupart de ses victoires.
Le Service Historique de l'Armée de l'Air évoque à son égard le chiffre de vingt trois victoires officielles, de cinquante victoires non homologuées (plus probablement non suivies de demande d'homologation) dont 43 certaines.
Ce qui amène son score réel presque au niveau de celui de Fonck.
Mais le " Père " Dorme n'en avait que faire, se promenant en pantalon de velours et en pull rapiécé en grommelant "
qu'il allait leur faire passer le goût du pain à ces malfaisants ". René Gaston Marie Dorme, né le 30 janvier 1894 à Abaucourt-lès-Souppleville dans la Meuse, a été abattu à Reims, au-dessus du fort de la Pompelle, le 25 mai 1917, probablement abattu par Heinrich Kroll. Neuvième as français de la Première Guerre mondiale, celui qu'on surnommait « l'Inimitable » (ou « l'Increvable ») totalisait vingt-trois victoires homologuées.
René Dorme fut appelé sous les drapeaux en 1913 et affecté en Tunisie, à Bizerte, au 7e groupe d'artillerie.
Pendant la guerre, maréchal des logis, il voulut devenir aviateur. Il passa par l'école de Pau et y reçut son brevet de pilote le 24 avril 1915. D'abord affecté à l'escadrille C 94 basée à Villacoublay, René Dorme servit un temps au sein de l'escadrille N 95 déployée à Pons puis intégra en avril 1916 l'escadrille Spa 3, prestigieuse formation qui allait devenir l'escadrille dite « des Cigognes ». Il y remporta sa première victoire le 9 juillet 1916.
S'illustrant en combat aérien, René Dorme remporta en moins d'un an vingt-trois victoires sûres et cinquante probables, totalisant six cent vingt-trois heures de vol et cent vingt combats aériens ; ses faits d'armes lui valurent d'ailleurs la médaille militaire épinglée des mains du président de la République.
Il fut abattu à Reims, presque à l'aplomb du fort de la Pompelle, le 25 mai 1917.
Chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de la croix de guerre avec dix-sept palmes, René Dorme, parrain de la Base aérienne 107 de Villacoublay, est, avec René Fonck et Georges Madon, le pilote français de la Première Guerre mondiale à qui l'on refusa le plus de victoires. Selon les souvenirs de son mécanicien et les notes figurant dans son carnet de vol, il s'attribuait pas moins de quatre-vingt-quatorze victoires aériennes, que sa légendaire modestie lui interdit de revendiquer auprès des services officiels.