22 février 1943 : Décapitation de la « Rose blanche »
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Commandoair40 Admin
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Sujet: 22 février 1943 : Décapitation de la « Rose blanche » Lun Fév 22 2021, 11:56
"22 février 1943"
Décapitation de la « Rose blanche »
Le 22 février 1943, trois étudiants allemands d'une vingtaine d'années sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich.
Leur crime est d'avoir dénoncé le nazisme dans le cadre d'un mouvement clandestin, « La Rose blanche » (Die Weiße Rose en allemand).
Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst
Les prémices de la résistance
Résidant à Ulm et âgé de 14 ans en 1933, le lycéen Hans Scholl n'est pas au début insensible aux discours de Hitler.
Robert et Magdalene Scholl avec leurs enfants (Hans, le troisième, et Sophie, cinquième, dans le sens de la lecture)
Comme tous les jeunes Allemands de son âge, il s'engage avec sa sœur Sophie (12 ans) dans les Jeunesses Hitlériennes mais prend assez vite ses distances.
Aidé par ses parents et encouragé par l'éditeur Carl Muth du mensuel catholique Hochland, il rompt avec le national-socialisme et se consacre à ses études de médecine.
Il lit les penseurs chrétiens (Saint Augustin, Pascal) et l'écriture sainte.
Mais il est arrêté et emprisonné en 1938 pour sa participation à un groupe de militants catholiques.
Quatre ans plus tard, sa décision est prise.
Hans Scholl (1918-1943)
Il décide d'entrer en résistance par l'écrit après avoir lu des sermons de l'évêque de Münster Mgr von Galen dénonçant la politique du gouvernement à l'égard des handicapés.
Un noyau dur se constitue autour de Hans et Sophie Scholl (protestants) et de trois étudiants en médecine que lie une solide amitié :
Alexander Schmorell (25 ans, orthodoxe et fils d'un médecin de Munich) ; Christoph Probst (23 ans marié et père de trois jeunes enfants), et Willi Graf (24 ans, catholique). Ils sont bientôt rejoints par Traute Lafrenz, une amie de Hans.
En juin 1942, alors que Hitler est au sommet de sa puissance, le petit groupe décide d'appeler les étudiants de Munich à la résistance contre le régime nazi, qualifié de « dictature du mal ».
Sophie se garde d'informer de ses actions son fiancé, un soldat engagé sur le front de l'Est.
La rose s'épanouit
En moins de quinze jours, les jeunes gens rédigent et diffusent 4 tracts, signés « La Rose blanche » (Die Weiße Rose).
Imprimés dans l'atelier de Munich mis à leur disposition par l'écrivain catholique Théodore Haecker, ils sont diffusés de la main à la main, déposés chez des restaurateurs de la ville ou adressés par la poste à des intellectuels non-engagés, des écrivains, des professeurs d'université, des directeurs d'établissements scolaires, des libraires ou des médecins soigneusement choisis.
Les tracts font référence à d'éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu, Aristote) et citent parfois la Bible.
Leurs lecteurs sont invités à participer à une « chaîne de résistance de la pensée » en les reproduisant et en les envoyant à leur tour au plus grand nombre possible de gens.
Le petit groupe de résistants est lié d'une forte amitié.
Willi Graf est enrôlé dans l'armée en juillet 1942 et découvre à cette occasion nombre d'atrocités.
Quant à Hans Scholl et Alexander Schmorell, incorporés comme maréchal des logis dans la Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, ils passent trois mois sur le front russe et constatent avec effroi l'horreur des traitements infligés aux juifs, aux populations locales et aux prisonniers soviétiques.
À partir de novembre 1942, les résistants de La Rose Blanche bénéficient du soutien de leur professeur Kurt Huber (49 ans, catholique convaincu) de l'université de Munich, qui devient leur mentor.
Ils impriment et diffusent leurs tracts à des milliers d'exemplaires dans les universités allemandes et autrichiennes d'Augsbourg, Francfort, Graz, Hambourg, Linz, Salzburg, Sarrebruck, Stuttgart, Vienne et même de Berlin !
Le hall de l'université de Munich où furent arrêtés les jeunes résistants. Le petit groupe collecte en même temps du pain pour les détenus de camps de concentration et s'occupe de leurs familles.
Il est toutefois déçu par le peu d'écho de ses initiatives au sein de la population étudiante.
Un cinquième tract intitulé « Tract du mouvement de résistance en Allemagne » est distribué à plusieurs milliers d'exemplaires dans les rues, sur les voitures en stationnement et les bancs de la gare centrale de Munich !
Une statue de Sophie Scholl, ornée de roses blanches, est aujourd'hui installée dans l'entrée de l'Université de Munich.
Plus fort encore, en février 1943, Hans Scholl et Alexander Schmorell écrivent la nuit des slogans sur les murs du quartier universitaire :
« Liberté ! Hitler massacreur des masses ! A bas Hitler !... »
Imprimé à plus de 2.000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste, le sixième et dernier tract commente la défaite de Stalingrad, condamne les méthodes nazies et invite la jeunesse du pays à se mobiliser.
Comme quelques centaines de ces tracts n'ont pu être expédiés, Hans Scholl décide de les diffuser dans l'Université de médecine.
Malheureusement, le matin du 18 février 1943, Hans et sa soeur Sophie sont aperçus par le concierge de l'université en train de jeter un dernier paquet de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall.
Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo (la police politique) et emprisonnés à Stadelheim.
Un procès expéditif
Le 22 février 1943, après une rapide instruction, le Tribunal du peuple (Volksgerichtshof) chargé des « crimes politiques » se réunit pour un procès expéditif de trois heures.
Il est présidé par Roland Freisler, venu exprès de Berlin.
Roland Freisler 1893-1945
Cet ancien communiste est l'un des chefs nazis les plus brutaux qui soient.
Sophie Scholl, qui a eu une jambe brisée au cours de son « interrogatoire » par la Gestapo et comparaît sur des béquilles, lui fait face avec un courage inébranlable.
Freisler prononce lui-même la condamnation à mort pour trahison de Hans Scholl, de sa soeur et de leur ami Christoph Probst - baptisé quelques heures avant son exécution par un prêtre de la prison.
Sophie et Hans sont exécutés par les fonctionnaires de la prison de Stadelheim le jour-même après avoir revu une dernière fois leurs parents, Robert et Magdalene Scholl.
Hans Scholl s'écrie « Vive la Liberté ! » avant de mourir sur la guillotine (cet instrument a été importé de France en Bavière au XIXe siècle, à la suite des guerres napoléoniennes).
Depuis, les trois jeunes martyrs reposent les uns à côté des autres dans le cimetière voisin de la forêt de Perlach.
Christoph Probst, père de trois enfants, a été exécuté avec Sophie et Hans Scholl.
Quelques mois plus tard, un second procès frappe quatorze accusés pris dans la même vague d'arrestations :
Le professeur Kurt Huber, Alexander Schmorell et son camarade Willi Graf sont condamnés à mort.
À l'automne 1943, le réseau de Hambourg est lui aussi démantelé par la Gestapo.
Dix autres membres de la Rose Blanche - amis des Scholl, jeunes étudiants des universités d'Ulm et de Sarrebruck, ou sympathisants actifs comme Eugen Grimminger qui les avait aidés financièrement - sont envoyés en camp de concentration où ils paieront aussi de leur vie leur participation aux activités du mouvement.
Malgré son caractère confidentiel, la Rose Blanche bénéficie d'une notoriété nationale et même mondiale.
Le 27 juin 1943, parlant de « la naissance d'une foi nouvelle, celle de l'honneur et de la liberté », l'écrivain allemand en exil Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que durant l'été 1943, l'aviation anglaise jette sur le pays un million d'exemplaires du dernier tract rédigé par le professeur Huber.
L'ami de cœur de Sophie, qui était sur le front de l'Est, obtient une permission sitôt qu'il apprend son arrestation mais il arrive à Munich deux heures après son exécution.
Il va entrer dès lors dans la résistance au péril de sa vie...
La Rose Blanche a vécu à peine un an mais la mémoire d'une lutte héroïque - contre la résignation et pour la défense de la liberté d'opinion lorsqu'elle est menacée -, elle, ne s'éteindra jamais.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Papa schulz Admin
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Sujet: résistants allemands Sophie Scholl ,Hans Scholl Mer Fév 24 2021, 16:20
22 février 1943 : exécution des résistants allemands Sophie Scholl (21 ans) et Hans Scholl (24 ans), qui furent parmi les principaux membres de La Rose blanche. Nés respectivement en 1918 et 1921, Hans et Sophie Scholl étaient les enfants de l'homme politique libéral et opposant au nazisme Robert Scholl (1891-1973). Ce fut dans ce contexte familial qu'ils furent contraints d’adhérer aux jeunesses hitlériennes après l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933 mais ils étaient loin d’adhérer à l'idéologie de ce mouvement. Ils étaient notamment profondément croyants et leur foi chrétienne fut l'une des raisons de leur opposition au régime nazi. Hans Scholl se fit ainsi remarquer dès 1937 par la Gestapo pour son manque d'adhésion au régime et fut enfermé pendant plusieurs semaines. Il commença ensuite des études de médecine à l'université de Munich à partir de 1939 et servit en parallèle sur le front où il fut témoin des horreurs de la guerre. Convaincu par les sermons de l'évêque anti-nazi Clemens August von Galen (1878-1946), il décida de fonder au printemps 1942 le groupe La Rose blanche avec d'autres étudiants et un des enseignants de son université avant d'être rapidement rejoint par sa sœur Sophie qui était jusque-là restée discrète même si elle possédait des livres interdit par le régime. L'activité principale du groupe fut la rédaction de six tracts anti-nazi et leur distribution en milliers d'exemplaires au sein de leur université ainsi que dans la rue et dans les cercles intellectuels. Majoritairement composée d'étudiants, La Rose blanche bénéficiait également de contacts au sein d'autres universités et auprès de certains intellectuels comme l'historien et écrivain Carl Muth (1867-1944). Les Scholl continuèrent leur propagande contre le régime nazi durant plusieurs mois. Mais malheureusement, ils finirent pas se faire remarquer le 18 février 1943 lors d'une distribution de tracts dans leur université puis furent arrêtés par le concierge nazi. Ensuite remis à la Gestapo, ils furent alors jugés de manière expéditive et condamnés à mort pour trahison . Le 22 février 1943, les deux jeunes résistants furent guillotiné le jour même du procès alors que la loi imposait normalement un délai de 99 jours entre la condamnation et l’exécution. Les autres principaux membres du groupe tels que son cofondateur Alexander Schmorell (1917-1943), le professeur Kurth Huber (1893-1943) ou encore leurs camarades Willi Graf (1918-1943) et Christoph Probst (1919-1943) connurent rapidement le même sort et la Rose blanche fut complètement démantelée. La dernière survivante connue de la Rose blanche est Traute Lafrenz, aujourd'hui âgé de 101 ans. La résistance allemande au nazisme est peu connue mais elle existait pourtant bel et bien. Si une bonne partie de la population s'était laissé séduire par le national-socialisme, certains héros ont risqué - et parfois donné - leur vie pour lutter contre le régime nazi comme par exemple l'ébéniste Georg Elser qui tenta d'assassiner Hitler en 1939 (notre publication sur lui :
En images : Christop Probst, Sophie Scholl, Hans Scholl (de gauche à droite
Dans une guerre, ce qui se passe, ce n'est jamais ce qu'on avait prévu. Alors ce qui compte, c'est d'avoir le moral !
Papa schulz Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 64 Emploi : Apéro à plein temps! Date d'inscription : 23/10/2007
Sujet: Re: 22 février 1943 : Décapitation de la « Rose blanche » Mer Fév 24 2021, 16:22
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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: 22 février 1943 : Décapitation de la « Rose blanche »
22 février 1943 : Décapitation de la « Rose blanche »